#TBT : Exorciste S.A.

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Produite il y a un quart de siècle au Japon, la série d’OAV Exorciste S.A. a fait partie des premiers titres disponibles en France. De quoi remettre dans la lumière un titre représentatif de son époque…

À priori, rien ne distingue Ayaka Kisaragi des milliers de working girls de Shinjuku qui évacuent leur stress professionnel en allant profiter des plaisirs nocturnes, notamment l’alcool, en robe de soirée ! C’est une fois (difficilement) réveillée que la jeune femme révèle son vrai visage : descendante d’exorcistes, elle a créé une société spécialisée dans le domaine. Vous êtes harcelé par un vampire ou un spectre ? Telle une Ghostbuster en escarpins, Ayaka se charge de les éradiquer, en compagnie de conjurateurs triés sur le volet… pour peu qu’elle ait pensé à les payer auparavant, et que son argent ne soit pas passé dans une énième beuverie. Mais attention ! Des moines bouddhistes comptent garder le monopole du surnaturel dans Tokyo…

Quand sort fin août 1994 la première OAV d’Exorciste S.A. au Japon, beaucoup pointent du doigt ses similitudes avec Ghost Sweeper Mikami, manga à succès de Takashi Shiina dont l’adaptation en série anime vient de se terminer. Certes, les deux œuvres présentent une jeune femme à la tête d’exorcistes privés à louer dans un Tokyo contemporain, mais les ressemblances s’arrêtent là ! Car Exorciste S.A. est avant tout une comédie, qui joue sur tous les niveaux d’humour, et ce dès son titre original, Yûgen Kaisha, jeu de mots avec les « sociétés obscures », surnom des entreprises harassant leurs employés. On citera ainsi les armes de prédilection d’Ayaka contre les créatures surnaturelles : ses boucles d’oreille explosives et un tube de rouge à lèvres servant à tracer des pentagrammes… ou d’épée laser !

Produite par Madhouse, la série de quatre OAV représente parfaitement l’âge d’or de ce support. Tout est là pour apporter le maximum de fun au spectateur, entre action survoltée, humour potache et fan-service, enrobé par des designs colorés animés avec soin – on trouve ainsi Yoshiaki Kawajiri sur l’animation du générique. Le projet était également l’occasion pour de jeunes réalisateurs de faire leurs premières armes, tels que Koiichi Chigira (Full Metal Panic!, Gate Keepers) ou Morio Osaka, qui se fera une spécialité des héroïnes fortes avec Card Captor Sakura, Nana, ou Chihayafuru. Titre pionnier sur le territoire français, Exorciste S.A. fera partie des premières VHS éditées par Kazé l’année suivante. En revisionnant aujourd’hui cette série qui a très bien vieilli, l’investissement (en francs) valait la peine.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon