Puisqu’Usamaru Furuya vient d’annoncer travailler sur un livre commémorant les quinze ans de Litchi Hikari Club, revenons sur la carrière hors-norme de ce mangaka !
Alors qu’il n’a que huit ans, en 1976, Usamaru Furuya sait déjà qu’il sera mangaka une fois adulte. L’écolier fait déjà preuve d’un talent fou, et squatte régulièrement la place d’honneur dans la section présentant les travaux des élèves de « l’école de manga par correspondance » instaurée par Osamu Tezuka dans le magazine Shōnen King. À l’adolescence, le Tokyoïte découvre le gekiga, qui aura une influence majeure sur son parcours aux Beaux-Arts, dont il sortira major dans la section peinture à l’huile. Néanmoins, le jeune homme éclectique s’intéresse tout autant à la sculpture, au théâtre ou à la danse traditionnelle butô, bref, à de nombreux moyens d’expression.
Sans avoir jamais appris concrètement l’art de la narration et les techniques graphiques du manga en école ou en assistant un dessinateur, Furuya se tourne vers le magazine avant-gardiste Garo pour ses premiers travaux en 1994, à l’âge de 26 ans. Il y débute donc avec des yonkoma à l’humour ravageur, qui seront ensuite compilés dans Palepoli (disponible aux éditions IMHo). Quatre ans plus tard, il s’attaque au format court avec des nouvelles publiées dans Young Magazine. Il faudra attendre 2001 pour que, grâce au poétique La musique de Marie (paru aux éditions Casterman), Furuya devienne mangaka à plein temps et quitte son job alimentaire d’enseignant. Cette même année sort au cinéma Suicide Club dont le réalisateur, Sono Sion, l’incite à créer une adaptation en manga qui servirait de bonus au DVD, Suicide Circle (paru aux éditions Casterman).
C’est suite à une publicité de son idole, Suehiro Maruo, qu’Usamaru Furuya découvre la pièce de théâtre Litchi Hikari Club (disponible aux éditions IMHO) de la troupe du Tokyo Grand Guignol, qu’il adapte en manga entre 2005 et 2006, avant d’enchaîner avec Tokyo Magnitude 8 (publié chez Paninià, série-catastrophe imaginant les conséquences d’un séisme ravageant la capitale nippone. En 2009, il fait le grand écart entre une œuvre grand public, Genkaku Picasso (paru chez Delcourt/Tonkam), et Je ne suis pas un homme (paru chez Casterman), l’adaptation du roman ténébreux et sulfureux La déchéance d’un homme, dont il supervisera la version française au sens de lecture inversé à sa demande. Dans la même veine que le roman d’Osamu Dazai, Usamaru Furuya signe en 2013 Je voudrais être tué par une lycéenne (disponible aux éditions Delcourt/Tonkam), dont le titre résume le fantasme morbide de son héros. Se consacrant aujourd’hui à un titre dans l’univers du cirque, Lunatic Circus, l’auteur touche-à-tout n’oublie pas le manga qui l’a rendu populaire : déjà transposé en long métrage en 2016, Litchi Hikari Club reviendra en décembre dans une version augmentée avec un chapitre inédit !
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