#TBT : The weathering continent

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Effleurant à peine un univers dense et passionnant, le film The weathering continent incarne depuis trente ans un rendez-vous raté entre un phénomène littéraire et l’animation… mais aussi la France et le Japon.

Ils sont trois à voyager ensemble à travers un monde désertique, ravagé par d’incessantes catastrophes naturelles : le guerrier musclé et taciturne Boïs, le magicien androgyne Tieh et la jeune aventurière à la peau tannée Lakshi. Durant son trajet, le trio tombe sur un campement qui vient d’être attaqué par des pillards. L’ultime survivant, un enfant, leur explique avant de pousser son dernier soupir que ces agresseurs recherchaient la cité disparue d’Azec Sistra. Cette ville consacrée au repos des âmes possèderait en effet un trésor incommensurable. Mais attention, violer ce sanctuaire dédié aux défunts peut entraîner des tragédies sans nom…

Lancé en 1988, Dragon Magazine était spécialisé dans les mangas et les light novels de fantasy pour un public de lecteurs masculins adeptes des jeux de rôle. C’est dans cette revue qu’on a vu naître Slayers, mais également, à partir d’avril 1990, la série de romans-feuilletons The weathering continent. Rédigée par Sei Takekawa, la saga durera jusqu’en 2006 pour un total de 28 volumes, illustrés par Mutsumi Inomata, célèbre pour son character design sur Windaria, sorti en 1986. Conscient du potentiel de cette série de light novels, et de la popularité toute récente de l’heroic-fantasy au Japon en ce début des années 90 (les OAV Les Chroniques de la guerre de Lodoss en sont le parfait exemple), Production I.G décide de réaliser une adaptation animée de The weathering continent. La décision s’explique également par la volonté d’intégrer un titre inédit aux suites des Chroniques d’Arslan et de Silent Möbius, avec lesquelles ce film de 50 minutes sort en salles le 18 juillet 1992.

De par sa courte durée, le film explore à peine l’univers de The weathering continent, à peine résumé par un bref texte déroulant au début. De même, la psychologie des trois personnages principaux est tout juste effleurée (un bref flash-back revient sur le passé de Lakshi, mais pas plus), et le spectateur n’a aucune idée des raisons qui les ont incités à entamer ce voyage, dont on ne découvre qu’une étape. Si une adaptation en série animée avait suivi, ce métrage aurait pu être une très belle introduction, d’autant que la réalisation, signée Koichi Mashimo (Dominion, Noir, .hack//sign), irréprochable techniquement, est sublimée par le character design de Nobuteru Yuuki et la musique de Michiru Ôshima ! Mais ce bref film, de moins d’une heure, restera la seule incursion animée de The weathering continent… et la seule porte d’accès pour le public français, friand d’heroic-fantasy à cette saga littéraire incontournable. Néanmoins, avec la remise au goût du jour de licences historiques comme Berserk, on peut espérer que, pour ses trente ans, The weathering continent bénéficie d’une adaptation à son envergure.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon