Fête du cinéma d’animation : entretien avec Léo Marchand, invité d’honneur

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Léo Marchand forme un duo créatif avec Anne-Laure Daffis. On leur doit notamment le film d’animation Les voisins de mes voisins sont mes voisins présentés sur le site l’an passé, soutenu en particulier par l’AFCA, l’association française du cinéma d’animation dont AnimeLand est partenaire à l’occasion de la Fête du cinéma d’animation 2022. Entretien convivial avec Léo :

AnimeLand : Comment vous êtes-vous retrouvé « parrain » de la fête du cinéma d’animation organisée par l’AFCA ?

Léo Marchand : L’AFCA nous a invités, ma réalisatrice Anne-Laure Daffis et moi, car ils nous suivent depuis des années, que ce soit pour notre dernier long comme pour nos courts métrages. Nous sommes plutôt invités d’honneur que parrain. J’ai l’impression qu’ils souhaitent pour cette année plébisciter des longs métrages d’animation d’art et d’essai et ceci explique sans doute cela…

AL : Quelle forme prend cette invitation ?

LM : Cela consiste avant tout à une tournée en France pour parler de notre travail et de l’animation dans le cadre de la fête du cinéma d’animation. Nous ne sommes pas les seuls intervenants et nous sommes heureux de pouvoir mettre en lumière nos manières de travailler. Cela représente une dizaine de rencontres à travers toute la France. Et ce qui est bien c’est que nous ne nous limitons pas aux salles de cinéma, puisque nous intervenons au travers de deux programmes distincts par exemple dans des médiathèques.

AL : quelle est votre Formation et comment définiriez-vous votre manière de travailler ?

LM : Avec Anne-Laure nous avons fait la même formation, en arts plastiques. Nous abordons chaque projet avec nos capacités à un instant T, sans nécessairement maîtriser tout et cela nous oblige à trouver des façons à inventer pour faire ce qu’on ne sait pas, des idées de cinéma en jaillissent et c’est ça qui est vraiment intéressant. C’est autant vrai pour le film en prise de vue réelle qu’en animation.

AL : Vous ne savez que travailler en duo ?

LM : Je ne connais pas la situation de travailler seul, et travailler ensemble ça se fait sans heurt, et nous évoluons ensemble, nous avons toujours de quoi discuter. Sur l’écriture en revanche, on travaille chacun son tour et on se réunit à un moment. On n’a aucun problème à se voir changer des choses par l’autre.

AL : Vous êtes actifs tant en live qu’en animation, pourquoi le choix de cette dernière ?

LM : Généralement on est habité par une envie de faire quelque chose et la narration s’impose à nous de manière évidente. Cela se décide très tôt car nous voyons dès le départ comment les mettre en scène au moment où on les écrit. Il n’y a pas vraiment de projets où on s’interroge sur la forme, il y a trop d’évidences au niveau de l’écriture, et cela se fait en fonction de ce qui nous traverse, qui s’impose à nous au moment où nous créons.

AL : Quels sont aujourd’hui vos projets ?

LM : Nous développons l’adaptation d’un roman de Raymond Queneau, Les Fleurs Bleues, avec un dispositif de cinéma singulier que je ne pourrai pas détailler ici. On a d’autres projets de courts métrages en prises de vue réelles et c’est en cours d’écriture. Nous espérons pouvoir continuer à réaliser des films, et nous avons conscience que cela va être de plus en plus difficile, en particulier des films pensés comme des objets créatifs, des propositions formelles plutôt que des créations faites pour plaire aux gens. Pour notre film d’animation nous avons décroché tout de suite les aides du CNC, c’est une chance, mais nous savons que rien n’est acquis pour la suite. Nous occupons notre temps à créer et à avancer dans tous les cas.

Propos recueillis par Sébastien CELIMON

Remerciements à Bérangère Boutevin pour le partenariat et la mise en relation. Pour rencontrer Léo et connaître le programme de la Fête du Cinéma d’Animation, cliquez par ici.

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A propos de l'auteur

Bruno

Défendre les couleurs d'AnimeLand était un rêve. Il ne me reste plus qu'à rencontrer Hiroaki Samura et je pourrai partir tranquille.