#TBT : Tokyo Babylon

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Adapté il y a tout juste trente ans en OAV, Tokyo Babylon reste à ce jour un titre fondateur dans l’œuvre de CLAMP, où sa noirceur irradie encore aujourd’hui…

Malgré ses seize ans, Subaru Sumeragi est un magicien aussi puissant que réputé. Treizième chef du clan Sumeragi, il a de quoi rendre fière sa lignée d’onmyôji, qui a servi l’Empereur pendant des siècles. Aujourd’hui, les habitants de Tokyo font appel à ses services pour résoudre des mystères teintés de surnaturel, un travail épuisant physiquement comme mentalement. Subaru peut heureusement compter sur le soutien de sa sœur jumelle, l’exubérante Hokuto, pour lui rendre le sourire, tout comme sur la présence de Seishirô Sakurazuka, un vétérinaire de 25 ans qui ne cache pas son béguin pour lui. Mais derrière sa personnalité affable de façade, ce dernier descend de la famille Sakurazukamori, ennemie jurée du clan Sumeragi, et ne souhaite qu’une chose : assassiner Subaru…

Puisque le magazine Wings diffusait le premier manga professionnel du collectif CLAMP, RG Veda, la scénariste Nanase Ohkawa avait développé un script pour une histoire courte. L’illustration proposée pour faire la couverture de Wings plaît tellement à la rédaction qu’elle finit par commander une série. C’est ainsi que naît Tokyo Babylon au début des années 1990, dans une période mouvementée pour CLAMP, qui voit peu à peu partir certaines de ses membres pour se réduire à sa configuration actuelle. En conséquence, l’atmosphère légère du one-shot originel s’assombrit au fil des chapitres, pour faire de Tokyo Babylon un titre délétère, qui aborde sans filtre le mal-être des habitants de la capitale nippone alors que frappe une crise économique sans précédent. Le manga de 7 tomes, publié entre 1991 et 1994, plonge également dans les racines shakespeariennes chères à CLAMP, avec la relation ambiguë entre Subaru et Seishirô, qui se prolongera dans X.

Tout comme RG Veda, Tokyo Babylon est un franc succès auprès des jeunes Japonaises dans la vingtaine. Une cible trop réduite pour envisager une adaptation animée à la TV ou au cinéma, mais suffisamment importante pour viser le marché vidéo. Afin de satisfaire au mieux cette fanbase exigeante, Madhouse prend le pari de développer deux histoires originales, absentes du manga. C’est le 20 octobre 1992 qu’est mise en vente la première des deux OAV dirigées par Kôichi Chigira, futur réalisateur de Kenshin le vagabond. Elles permettent à Kumiko Takahashi de se faire remarquer pour son talent à adapter les personnages de CLAMP, puisque la chara-designer reprendra ce poste sur les adaptations de Miyuki-chan in Wonderland en 1994 et de Card Captor Sakura en 1998. Malgré ses défauts, ce complément animé au manga reste avec nostalgie dans les mémoires des fans, notamment pour son utilisation inattendue de la chanson guimauve Strawberry kiss kiss de Hideaki Matsuoka. Preuve de l’intemporalité de Tokyo Babylon, une nouvelle adaptation animée était prévue en 2021, pour célébrer les trente ans du manga, mais a dû être stoppée pour des raisons de droit. L’espoir persiste néanmoins toujours chez les fans d’enfin revoir la tragique histoire de Subaru et Hokuto Sumeragi.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon