#TBT : Animatrix

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Les dessins animés japonais étaient une inspiration majeure de l’équipe derrière Matrix. En retour, cet univers s’est décliné en production animées nippones dans un projet global inédit, il y a vingt ans.

Comment est née la Matrice ? Que se passe-t-il dans son univers virtuel quand elle souffre d’un bug localisé ? Qui est Kid, cet adolescent fasciné par Neo et Trinity ? D’ailleurs, combien d’enquêteurs ont péri en cherchant à remonter la trace de cette pirate informatique, dans le monde de la Matrice ? Est-il possible de s’y éveiller à la réalité sans passer par la pilule rouge ? Humains et machines sont-ils incapables de coexister ? Autant de questions auxquelles répond l’anthologie Animatrix… tout en soulevant d’autres mystères.

Les Wachowski ne s’en étaient jamais cachés : les dessins animés japonais ont été une source d’inspiration pour la production de Matrix, sur le fond comme sur la forme. Ainsi, durant un voyage au Japon pour promouvoir leur film sorti en 1999, le duo ne se fait pas prier pour rendre visite aux studios d’animation ayant produit leurs œuvres favorites. Afin de leur exprimer leur passion de fans, mais également pour leur proposer de participer, eux aussi, à l’univers mis en place dans ce long métrage que viennent compléter deux suites prévues pour 2003 : Matrix Reloaded en mai et Matrix Revolutions en novembre. Prévue pour une sortie à la manière des OAV le 3 juin 2003, Animatrix fait la jonction entre les films, en détaillant certains personnages (Kid) ou certains événements (comment l’Osiris a transmis un message crucial à Sion). Outre ces apports scénaristiques, les courts métrages animés apportent des éléments approfondissant l’univers posé dans le premier film.

Conquis par ce long métrage et par la passion des Wachowski, c’est donc la crème de la crème de l’animation japonaise qui contribue à ce projet. Sur les neuf volets d’Animatrix, cinq sont produits au studio 4°C, avec des réalisateurs tels que Mahiro Maeda (La seconde renaissance I & II), Shin’ichirô Watanabe (L’histoire de Kid et Une histoire de détective) et Kôji Morimoto (Au-delà). Chez Madhouse, Yoshiaki Kawajiri signe les scénarios de Programme et Record du monde, réalisant le premier et confiant la réalisation du second à Takeshi Koike. Peter Chung, pour sa part, applique depuis le studio DNA de Séoul ses déformations anatomiques sur Matriculé, et c’est le studio américain de Square qui se retrouve en charge des images de synthèse du Dernier vol de l’Osiris, réalisé par Andy Jones. Atteignant au total 1h30, l’anthologie Animatrix est plus qu’un renvoi d’ascenseur de la part des Wachowski aux studios japonais les ayant fait rêver, et plus qu’une pierre supplémentaire à l’édifice Matrix. Le projet inaugure en effet une collaboration artistique entre Hollywood et Tokyo, entériné par le premier volet de Kill Bill dès le mois d’octobre de cette même année 2003, et qui engendrera de nombreuses réussites pendant vingt ans.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon