#TBT : Creamy, merveilleuse Creamy

0

C’est le titre qui a redynamisé le concept de magical girls au Japon… comme en France ! Retour sur Creamy, merveilleuse Creamy, qui dévoilait les rouages du show-business, quarante ans avant Oshi no Ko !

Un beau soir, la petite Yû Morisawa rêve à sa fenêtre de son crush Charlie (Toshio en VO). Elle aperçoit alors un vaisseau spatial, qui l’emmène à son bord. Elle y fait connaissance d’un alien, Pino Pino, qu’elle aide à détruire un nuage de mauvais rêve. En remerciement, ce dernier lui prête pour un an un pendentif contenant une baguette magique pouvant accomplir tous les vœux, ainsi que deux chatons Sinon (Nega) et Sissi (Possi). Hélas, ceux-ci ne parviennent à déchiffrer qu’une formule magique de la baguette, celle pour transformer la fillette de dix ans en une splendide adolescente de seize ans. En se promenant sous cette forme « adulte », elle est repérée par un producteur en panique : sa vedette Chantal (Megumi) étant coincée dans les bouchons, il lui faut trouver une remplaçante pour chanter sur scène ! Sous le pseudonyme Creamy Mami (inspiré par le nom de la boutique de crêpes de ses parents), notre héroïne devient instantanément une star. Mais comment jongler entre les feux du show-business et une vie banale ? Comment conjuguer vie de fillette de dix ans et de starlette de seize ans ? Comment échapper aux journalistes cherchant à élucider le « mystère Creamy » ? Et comment supporter que son crush soit tombé amoureux de son alter-ego magique ?

Autant de questions que déroule, tambour battant, Creamy, merveilleuse Creamy ! Paradoxalement et non sans ironie, ce titre s’intéressant à la place du show-business dans le Japon des eighties est, à l’origine… un pur produit du show-business. En effet, suite au succès de Gigi, le studio Pierrot se décide de se lancer à son tour dans le concept des magical girls. Mais, pour se démarquer, le projet Creamy est avant tout destiné à lancer la carrière d’une jeune chanteuse, Takako Ôta, qui double le personnage principal et interprète ses morceaux, y compris le générique. Pour concevoir tout l’univers de la série, le studio Pierrot fait appel à l’équipe de jeunes talents qui vient de se faire remarquer en adaptant Urusei Yatsura en animation. On retrouve ainsi le scénariste Kazunori Itô, ou encore la chara-designer Akemi Takada. Même le réalisateur Mamoru Oshii y apparaît en quelque sorte, caricaturé sous les traits du réalisateur des shows de Creamy.

Celui qui dirige effectivement la série n’est nul autre qu’Osamu Kobayashi, qui a débuté sa carrière en 1963 sur Ken l’enfant-loup, et qu’on retrouvera quatre années plus tard sur la romcom Kimagure Orange Road. Diffusée à partir du 1er juillet 1983 sur Nippon Television, Creamy, merveilleuse Creamy remporte l’adhésion instantanée du public et offre la célébrité à Takako Ôta. À peine ses 52 épisodes terminées, Pierrot embraye avec une nouvelle série magical girl, Vanessa ou la magie des rêves, elle-même suivie en 1985 par Emi magique, Susy aux fleurs magiques clôturant ce cycle en 1986. La série connaîtra également une jolie carrière à l’international, notamment en France. Diffusée d’abord sur La 5, elle aura une seconde carrière via le Club Dorothée, sous le titre Creamy, adorable Creamy. Une des raisons de sa popularité en France est l’adaptation des chansons originales interprétées par Claude Lombard, le générique revenant à Valérie Barouille. Quarante ans plus tard, la chanteuse aux cheveux mauves reste dans tous les cœurs ! Pour preuve la parution du manga Dans l’ombre de Creamy (disponible aux éditions Kurokawa) qui vient de se terminer sur son 7e tome en janvier dernier… ou l’exposition qui lui sera dédiée cet été au Japon.

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur

Matthieu Pinon