Personnalité de la semaine : Toryumon Takeda

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Révélée en France grâce à Badducks, Toryumon Takeda est l’étoile montante du manga au Japon. Alors que son nouveau titre s’apprête à envahir les librairies nippones, AnimeLand revient sur son parcours.

Quasi-inconnue en France, Yôkai Ningen Bem est une licence dont la popularité n’a jamais fléchi depuis sa création en 1968. On y suit trois yôkai, pourtant rejetés et méprisés par les Japonais, qui protègent ces derniers de monstres menaçants, espérant un jour eux aussi devenir humains. Cette atmosphère délétère ravit la petite Toryumon Takeda, tout comme celle de Ken le survivant – ses deux mangas de chevet. Une attirance d’autant plus surprenante que la jeune fille, descendante de moines bouddhistes, grandit dans un paisible temple à la campagne ! Elle y tue justement le temps en dévorant des mangas, mais aussi des romans de fantasy. Pourtant, quand vient l’heure de l’orientation, elle ne se tourne ni vers la religion, ni vers la création, mais intègre la section « relations internationales » de sa faculté.

Elle en sortira sans diplôme, abandonnant ses études pour se marier. Afin de nouer les deux bouts, elle travaille dans un restaurant, et profite de son temps libre pour se lancer dans le fanzinat. À partir de 2017, elle propose dans les conventions des recueils d’illustrations et de mangas, notamment consacrés à Phoenix Wright, son jeu vidéo favori. Elle franchit cependant un cap en concevant Badducks (disponible aux éditions Ki-oon) : durant 900 pages, on y suit la cavalcade effrénée de Morgan et Lisa, deux anciens esclaves de la mafia. Poursuivis par la pègre, ils récupèrent dans leur évasion un bébé qui ajoute encore à leurs ennuis ! Chapitre après chapitre, Toryumon Takeda voit grandir sa fanbase dans les festivals, toujours plus nombreuse à attendre la suite de Badducks ! Le succès est tel qu’il finit par attirer un éditeur, Futabasha, qui lui propose d’enfin de professionnaliser.

La mangaka multiplie alors les projets, entre des histoires courtes pour le magazine Comic Beam, et d’autres pour le web. Ainsi, Daisukina tsuma datta (C’était mon épouse adorée) franchit le million de lecteurs en moins de deux semaines. Derrière ce récit bouleversant sur la maladie, se trouve une réflexion humaine (comment réagir face à la perte de l’être aimé ?) et artistique (la déformation des traits de l’héroïne alors que sa pathologie gagne du terrain). Tandis que ces nouvelles sont compilées dans le recueil Ato ippo, soba ni kite (Juste un pas de plus vers moi) en 2022, Toryumon Takeda se lance dans une nouvelle série longue, Doga, dont le pitch regorge d’idées farfelues ! Parti explorer le vaste monde, un jeune aristocrate élevé dans une tour d’ivoire se fait tuer. Ressuscité sous forme de cyborg, il a à peine un an pour espérer trouver les sirènes, seuls êtres aptes à lui rendre son humanité… Développé main dans la main avec Ki-oon, Doga fera ses débuts sur le site Web Action de Futabasha à partir du 20 octobre… avant de débouler dans nos librairies !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon