#TBT : Hokuto no Ken

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Il a fait partie des premières icones internationales de la pop-culture… et reste toujours aussi populaire à travers le monde, quarante ans plus tard. Qui ne connaît pas Ken ?

Depuis qu’elle a été ravagée par une guerre nucléaire, la Terre des années 1990 (le futur proche, à l’époque de parution du manga) est devenue un désert où survit difficilement l’humanité. Peinant à regrouper de quoi subsister, eau croupie et maigres récoltes, les villages épars subissent les raids de gangs venant les piller. Heureusement, un guerrier identifiable aux sept cicatrices sur son torse dessinant la constellation de la Grande Ourse intervient pour les protéger ! Héritier de l’école d’arts martiaux Hokuto Shinken, Kenshiro voyage à travers cet univers post-apocalyptique à la recherche de sa fiancée Julia, capturée par un représentant de l’école rivale du Nanto Seiken, l’ignoble Shin…

En 1982, Tetsuo Hara, âgé de 21 ans, entame sa carrière professionnelle avec un récit court dans les pages du Shônen Jump, Mad Fighter. Cette première histoire rappelle l’univers de Mad Max qu’adore le jeune mangaka. Cinéphile, Hara est également fan de Bruce Lee : il se lance donc, sur les conseils de son éditeur, dans un manga sur les arts martiaux chinois. Les deux premières histoires ravissent le public du Jump, mais ne suffisent pas à une publication hebdomadaire. Le magazine associe donc à Hara un scénariste, Buronson, qui apporte les modifications nécessaires : d’adolescent vivant avant l’apocalypse nucléaire, Ken devient un adulte errant sur la Terre dévastée, renouant ainsi avec l’atmosphère Mad Max. Entamé le 13 septembre 1983 dans les pages du Shônen Jump, Hokuto no Ken s’impose pendant cinq ans et vingt-sept tomes comme une œuvre-culte qui inspirera toute une génération d’artistes… et se déclinera en de multiples suites et spin-off.

En parallèle du manga, Toei développe une série animée en 109 épisodes, qui ne renie pas la violence d’origine mais l’expurge dans sa mise en scène (les jets de sang deviennent des effusions lumineuses sur fond sombre). Cela n’empêchera pas sa diffusion dans le Club Dorothée, sous le titre Ken le survivant, de créer la polémique et de jeter l’opprobre sur l’animation nippone. Si la série perdure sur les petits écrans français, c’est au prix d’une censure qui s’applique jusque dans les dialogues auxquels les comédiens de doublage apportent un humour nonsensique absent de la VO. Heureusement, le long métrage animé de 1986 a été plus respecté, notamment dans sa dimension romantique au possible. Publié dès 1999 en France chez J’ai Lu, le manga a été depuis réédité à de nombreuses reprises – Crunchyroll propose actuellement une édition « extrême ». Phénomène de société au Japon encore d’actualité (un reboot vient d’être annoncé pour célébrer ce quarantième anniversaire), Hokuto no Ken fut un des premiers titres à conquérir l’Occident, notamment les USA… mais à quel prix ! Produite en 1995, son adaptation live est un accident industriel préfigurant Dragon Ball Evolution : Hollywood ne le savait pas encore, mais il avait déjà tort.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon