Avec plus de 2 milliards de recettes, il est déjà présenté comme le film d’animation le plus rentable de l’histoire : Ne Zha 2 (à prononcé “nédja“) a fait sa sortie cette semaine dans les salles françaises (sans VF), et on ne saurait que trop vous le conseiller !
Ne Zha 2 est une magnifique production chinoise sortie le 29 janvier dans son pays d’origine, détrônant les 936 millions de dollars récoltés par Star Wars VII : le Réveil de la Force. Ecrit et réalisé par Yu Yang (aussi connu sous le nom de Jiaozi et déjà en charge du premier opus dont le visionnage reste conseillé et qui est passé à la trappe chez nous), ce film au budget de 80 millions d’euros offre un spectacle tout bonnement éblouissant. Attention, il n’y a pas de VF et le film n’est pas forcément calibré pour les plus petits ! Dans un article du point.fr, le distributeur Trinity Cine Asie par la voix de Cédric Behrel tenait les propos suivants : « Le film est programmé pour l’instant dans 250 salles sur toute la France. Mais nous n’avons pas fait faire de version française. On ne vise pas tous les publics, mais d’abord un public sinophone et sinophile, et aussi les fans de films d’animation asiatiques. Notre campagne marketing a également ciblé les amateurs de mangas et de jeux vidéo et tous les influenceurs franco-chinois qui pourraient convaincre un public de non-initiés à venir découvrir en salle cette expérience. Ne Zha 2 touche profondément à la culture locale chinoise, son histoire, sa mythologie… c’est un peu de Bienvenue chez les Ch’tis chinois ! Mais il faut le voir sur grand écran car son gigantisme laisse une impression indélébile aux spectateurs, l’impression d’avoir vu un film très différent du tout-venant de l’animation. »
Le succès de Ne Zha 2 – qui vient conforter le premier record national établi par le Ne Zha – permet de mettre en lumière la croissance et l’évolution de l’industrie chinoise. C’est d’abord un marché ultra porteur. On se souvient des succès de Slam Dunk (près de 100 millions de dollars dans chaque pays) et du dernier Ghibli qui avait fait deux fois mieux en Chine qu’au Japon. Surtout, dans le sillon de certains talents qui s’exportent de mieux en mieux à l’internationale et des récentes séries qui font le buzz (comme Super Cube et To Be Hero), c’est une industrie qui a atteint une maturité technique. Bien que Ne Zha 2 soit produit par des dizaines de sociétés (ce n’est pas un seul studio qui est au manette, c’est comme au Japon), le résultat pondu ici est bluffant en matière de 3D pour donner vie à une aventure prenante qui repose sur une réinterprétation
Pour mieux saisir ce virage, nous vous conseillons de lire ce très bon papier de notre confrère Anton Guzman pour notre ami Catsuka. Nous pouvons également vous renvoyer à notre AnimeLand 227 puisque nous traitions du studio chinois alors installé au Japon, Emon Haoliners, permettant de mettre en perspective l’évolution des marchés respectifs et le rôle des techniciens chinois désormais plus seulement réduit à de la sous-traitance.
Enfin, n’oublions pas de mentionner le film Nezha de 1979 – Le prince Nezha triomphe du roi Dragon – réalisé par Wang Shuchen et qui avait même eu droit à une projection à Cannes.
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