Je me retrousse les manches pour vous parler de ce formidable anime que personne n'a réellement évoqué jusqu'ici ! Laisser ce forum sans topic Psycho-Pass, ce serait faire monter notre coefficient de crime bien au-delà de 300 (élimination létale). 😃
Psycho-Pass, c'est quoi ? Déjà, lisez-le comme le mot anglais « psychopath », c'est plus explicite.
L'histoire se déroule au Japon, dans un siècle (année de production = 2012, donc l'anime commence en 2112).
Depuis l'avènement du Système Sybil, le pays vit dans la paix et la sécurité. Les citoyens sont régulièrement soumis au contrôle de leur Psycho-Pass, une sorte de carte d'identité de leur psychisme. D'un simple scan, Sybil détermine leur santé mentale et notamment leur facteur de criminalité. Les contrôles préventifs et le travail de la police permettent ainsi d'appréhender tout individu présentant un facteur dépassant les limites acceptables, avant même qu'il n'ait pu commettre son forfait.
Au sein des différentes divisions de police, on trouve deux profils : les lieutenants et les exécuteurs. Les premiers donnent les ordres et possèdent un Psycho-Pass clair. Les seconds ont au contraire un coefficient de criminalité élevé. Plutôt que d'être placés en centre de thérapie (sachant qu'en général, on n'en ressort jamais) ou simplement éliminés, ils traquent et tuent les criminels pour le Bureau de Sécurité Publique.
Les armes à feu classiques ont disparu ; la police utilise désormais des Dominateurs. Ces super revolvers peuvent lire le Psycho-Pass d'un individu instantanément. Si son facteur criminel est en dessous de 100, la gâchette se bloque pour interdire le tir. Si le facteur dépasse ce seuil, le Dominateur se met en mode paralysie. Enfin, quand un individu est scanné au-dessus de 300, l'arme se met automatiquement en mode « élimination létale » et la personne est littéralement désintégrée.
L'histoire suit Akane Tsunemori, jeune femme tout juste transférée au BSP. Avec elle, nous découvrons le job, ses collègues, et surtout, nous perçons de plus en plus les secrets de Sybil. Sur quoi la société repose-t-elle ? Le système est-il parfait ? Comment fonctionne-t-il ?
Les enquêtes font émerger le nom d'un homme, un grain de sable déterminé à enrayer la merveilleuse machine : Shôgo Makishima.
Le scénario de cet anime est signé par Gen Urobuchi, l'auteur magique de Fate/Zero et de Madoka.
L'univers futuriste regorge de trouvailles géniales (les hologrammes) et donne lieu à des plans de ville magnifiques. Nous devons le chara-design à Akira Amano, alias madame Reborn!. La réalisation du studio IG est hyper soignée, avec une animation superbe sur les scènes d'action.
Dans Psycho-Pass, Urobuchi va plus loin qu'avec ses œuvres précédentes sur des thématiques similaires : le libre arbitre (Madoka), les idéaux et la justice (Fate/Zero), et, en plus, des questionnements sur la société et la loi.
L'humain s'est délivré de sa faiblesse, de sa partialité. Pour autant, que devient-il dans un système impersonnel ? Quelle est la place de la volonté individuelle ? Comment bâtir une société idéale ? Rendre la justice quand un élément échappe à un système incapable de l'évaluer ?
Toutes ces réflexions et bien plus encore sont soulevées tout au long de la série. Les personnages sont tous très attachants. Les détails ne se remarquent pas forcément, mais, par exemple, comme dans la “vraie vie”, chaque membre du BSP a agrémenté son espace de travail de divers objets. Additionné à leurs actions présentes et aux informations que l'on glane sur leur passé respectif, chaque personnalité obtient ainsi une singularité et du réalisme.
Personnellement, j'aime bien le doyen Masaoka (avec son presse-livre shôgi !) et j'adore Kagari, dont le bureau est presque aussi bordélique que le mien. 😂
Akane se distingue par sa foi. Quoi qu'il arrive, son Psycho-Pass demeure toujours clair. De jeune recrue inexpérimentée, elle devient une enquêtrice remarquable. Si quelqu'un représente la loi et la justice, c'est bien elle ! On voit éclore une femme extrêmement forte dans la droite lignée des héroïnes d'Urobuchi. Elle me semble plus forte que Madoka et Saber : Akane sait ce qu'elle veut. Elle est active, incarne la justice sur le terrain. Contrairement à Saber, elle n'échoue pas dans sa façon de mettre en œuvre ses idéaux.
Ginoza est un personnage intéressant. Souffrant d'un certain passé, il veut être droit et se dévoue totalement à Sybil. Le problème, c'est qu'en se montrant aussi psychorigide, il ne peut s'adapter à la réalité fluctuante. Ginoza est par excellence l'employé fidèle, loyal, tentant d'être inébranlable, alors que ce comportement l'amène précisément à s'enfoncer.
Akane et Ginoza connaissent tous deux une grande évolution intérieure. Leurs parcours sont très différents, pourtant je les ai autant appréciés l'un que l'autre. Ils portent la saison 2 à bout de bras, mais j'y reviendrai (peut-être) dans un prochain post !