Osmosis Jones : Cellule de crise

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Franck s’occupe seul de sa fille depuis qu’il a perdu sa femme. De mauvaises habitudes alimentaires et un train de vie qui frôle le nihilisme total le mènent tout droit à la catastrophe mais il n’en a pas conscience. Par contre toutes les cellules qui le composent le savent bien et, fort à l’aise dans les régions graisseuses surpeuplées, elles comptent sur les forces de police, les globules blancs, pour s’occuper des virus et autres animalcules qui tentent d’envahir l’organisme. A la tête de tout cela, le maire dirige tout depuis le cerveau, tandis que des bandits s’occupent des parties moins “nobles” comme les glandes sudoripares ou un ongle incarné. Mais un jour, un terrible virus, Thrax, avide d’un nouveau record de mortalité, arrive à passer la barrière des glandes salivaires. C’est là que va intervenir le moins reconnu des globules blancs, Jones… Osmosis Jones !

La particularité du film, on l’aura compris, est le mélange des genres live et animé. Ce n’est pas nouveau. On se souvient tous de l’excellent Roger Rabbit qui réunissait, pour la dernière fois dans l’histoire du cinéma, les personnages cartoons les plus connus, univers Warner et Disney en tête. On peut également remonter à Mary Poppins et bien d’autres exemples peuvent fuser à travers différents long-métrages… Cependant l’astuce consiste ici à montrer l’intérieur du corps humain sous la forme d’un dessin animé (ce qui n’est pas sans rappeler une certaine série française :Il était une fois… la vie). Chaque cellule participe donc d’un effort mutuel pour garder en forme Franck dont elle fait partie. Cette vision simplifiée, métaphorique, est utilisée à merveille par les réalisateurs qui n’en sont pas à leurs premiers essais humoristiques décapant. Mais s’entourer d’une équipe compétente est une autre paire de manche. La partie animée a été confiée à Tom SITO et Pietr KROON, réalisateurs qui travaillèrent avec une équipe de 650 personnes.

Les “nouvelles” techniques d’animation permettent, tout en traitant l’image en 3D, d’obtenir un effet en 2D, ce qui ouvre, littéralement, de fascinantes perspectives aux animateurs et aux coloristes. Sans être trop flashy, le film a donc une gamme de coloris qui correspond aux régions du corps visité, et l’animation proprement dite, d’excellente facture, n’a pas à pâlir au reste de la production “réelle” des frères FARRELLY (plutôt banale, pour ne pas dire mauvaise, malgré les efforts pathétiques d’un Bill MURRAY au pire de sa forme). Les personnages, globules, parasites, et autres cellules obtiennent ainsi un caractère propre, l’anthropomorphisme étant de mise ici.

C’est devenu une véritable institution aux USA depuis dix ans, les voix, même secondaires, sont confiées à des pointures du cinéma américain. Ainsi donc, pour la VO, nous avons un plateau de choix. Laurence FISHBURNE pour la voix du Virus Thrax, Chris ROCK pour Jones, le flic gaffeur, David HYDE PIERCE pour le médicament Drix et enfin, pour ceux qui connaissent Star Trek, William SHATNER dans le rôle du maire. Au final on se retrouve avec un long métrage en partie animé qui “remue” beaucoup et nous fait passer un bon moment.
Osmosis Jones n’est pas un chef-d’oeuvre, ce n’est pas un coup de maître, mais un excellent exemple du film entertaining qui se veut “à message” (ne buvez pas d’alcool, ne vous engraissez pas, soyez responsable et gnia gnia gnia) sans pour autant être barbant. Un projet qui n’aurait certainement jamais vu le jour sous la forme d’un live complet, mais qui aurait peut-être mérité un traitement entièrement animé.

Remerciements à Warner © Warner

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