Windy Tales

Un vent nouveau ?

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Pour y répondre, il faut souvent attendre des mois avant de lire des articles plus complets sur l’oeuvre entière. Alors parfois, pourquoi ne pas se faire une première petite impression, certes temporaire, mais qui au moins donnera un avant goût de l’oeuvre choisie…

Aujourd’hui, voyons les 4 premiers épisodes de Windy Tales.

(13 épisodes de 26 mn. prévus – Première diffusion: 11 septembre 2004 sur Sky Perfec TV !)

Staff

Féru d’expérimentations formelles et parfois novatrices, IG Production (Blood, films de Ghost in the Shell) propose avec Windy Tales une esthétique et un graphisme proche du croquis animé, tranchant littéralement avec le commun de la production télévisée nippone.

Contre toute attente, le staff provient d’une « école » stylistique plus proche du dessin animé académique nippon. Ainsi, le réalisateur NISHIMURA Junji officia sur les séries TV animées de Ranma ½, Samuraï Deeper Kyo, ou encore le film de You’re Under Arrest. Mais il a aussi à son actif quelques beaux navets comme la série TV de Kyou Kara Maou ! Néanmoins, quand on a rencontré OSHII Mamoru (Ghost in the Shell, Patlabor, Avalon) durant la production du film Lamu, Beautiful Dreamer, et que celui-ci parraine votre prochain projet, cela peut aider… Surtout lorsque le-dit maître du cinéma d’animation zen et onirique ramène avec lui quelques-uns de ses vieux complices ; à commencer par le directeur artistique KOBAYASHI Shichiro au CV impressionnant (L’oeuf de l’Ange, Venus Wars, Le Château de Cagliostro, Cobra, Utena…). Suivent à la conception graphique de la série et chara design ARAKAWA Masatsugu (animateur clé sur Ghost in the Shell), aidé dans son travail par OGURA Nobutoshi (chef animateur sur les OVA de Fuli Culi).

L’histoire

D’aucuns pourraient croire que, perchée sur le toit de son école, la jeune Nao aime à photographier les nuages : erreur, celle-ci veut saisir le vent. En voulant photographier un chat errant, elle constate avec stupeur que celui-ci, ainsi que nombre de ses comparses, parviennent à s’envoler dans le ciel ! Ébahie par un tel spectacle, Nao perd l’équilibre et chute du toit ! Elle parvient cependant à s’en tirer miraculeusement indemne, grâce aux pouvoirs de son instituteur Taiki, lui-même capable de… maîtriser les forces du vent ! Après avoir appris aux chats environnants – et à l’une de ses élèves -, à maîtriser cet insaisissable élément, ce mystérieux personnage se rend à son village natal, où se prépare un étrange festival. Nao et ses amis vont-ils réussir à percer le mystère des maîtres du vent ? Une fois mis à jour, qu’en feront-ils ?

Moins que celle de OSHII Mamoru, c’est surtout l’ombre de MIYAZAKI Hayao qui plane sur cette série poétique ; aucun méchant de pacotille ne vient ici parasiter ce havre de paix télévisuel. Windy Tales semble ainsi s’orienter vers une chronique du quotidien, dans laquelle la nature est peut-être la véritable héroïne. Nao et ses amis vont vivre de charmantes petites aventures non dénuées de coups de théâtres savoureux, parfois sans utiliser le pouvoir du vent : prendre en photo une sprinteuse et retranscrire ses efforts sur le papier glacé, ou réapprendre à un écureuil volant à voler, etc.

Techniquement

Voguant entre les graphismes d’une oeuvre de Bill PLYMPTON, et l’expérimentation formelle proche du court-métrage Jumping de TEZUKA Osamu (crayonnés hachurés, couleurs saturées…) Windy Tales rend indirectement hommage aux séries TV des années 70-80 et à leur style graphique parfois charbonneux. Son animation d’honnête facture oscille entre réalisme et cartoon selon les situations. Elle confère surtout à l’ensemble un style visuel personnalisé par rapport au graphisme particulier de la série (même certains effets spéciaux, comme le vent ou les rayons du soleil, sont dessinés comme des crayonnés colorés). Comparé à d’autres productions occidentales « d’auteurs » plus intimistes, Windy Tales n’innove certes pas, mais fait tout de même preuve d’audace et d’originalité dans le pays des « grozyeux rois ». Néanmoins, la véritable force de cette série réside avant tout dans ses scénarios parfois bucoliques et dans sa mise en scène alternant comédie, onirisme contemplatif, et grand spectacle !

Conclusion… d’une première impression :

Windy Tales est à l’image de ces trop rares OVNI télévisuels provenant du Japon, un objet soit instantanément culte, soit désuet selon les goûts. Mêlant modernité (effets de mise en scène, cadrages dynamiques, CGI…) et nostalgie onirique (longues phases de contemplation), sa narration, est rehaussée par la bande originale de KAWAÏ Kenji (films de Ghost in The Shell, Patlabor). Ses mélodies mélancoliques, mais poétiques, ajoutent ainsi la touche finale à cette rencontre, ce probable « chaînon manquant » entre deux visions du cinéma d’animation : celle onirique et envoûtante de OSHII Mamoru, et celle, poétique et humaniste de HAYAO Miyazaki.

A suivre…

Sites officiels :
http://www.windy-tales.com/

http://www.skyperfectv.co.jp/

http://www.production-ig.co.jp/anime/windytale/

http://www.productionig.com/project.php?id=28&section=1 (en anglais)

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A propos de l'auteur

Kara