Vingt-cinq ans après sa diffusion au Japon, Bubu Chacha reste encore étonnamment inédite en France. Pourtant, cette série pour enfants conserve un potentiel énorme !
Dans la ville de Greenhill Town, Randy Rand, surnommé Buddy, est un petit garçon de 3 ans enthousiaste qui croque la vie à pleine dents. Le meilleur ami de l’homme étant également le meilleur ami de l’enfant, son chien Chacha partage avec joie tous les moments de sa vie. Jusqu’au jour où Randy, au volant de sa voiturette pour enfants, se rend sur la route. Son labrador réagit in extremis et évite la collision de son maître avec une voiture… en se sacrifiant. Suite à ce geste héroïque, Chacha peut se réincarner dans la caisse à savon de Randy. Un secret bien partagé entre les deux amis, qui repartent dans des aventures et découvrent que la moindre petite chose peut être une grande découverte.
Bubu Chacha est un dessin animé unique en son genre. Et ce, dès sa production. En fondant le studio Japan Digital Entertainment, Mohamed Iku cherche à développer des œuvres que tout le monde peut apprécier à travers le globe, et qui ne seront pas dépassées au bout de trente ans. Une philosophie dans laquelle se retrouvent le scénariste Akira Oketani (reconnu notamment pour ses adaptations des œuvres de Fujiko Fujio comme Doraemon, Malicieuse Kiki, Perman, Q-Tarô…) et le réalisateur Tetsurô Amino (Eriko, Iria, Macross 7…) qui se connaissent déjà pour avoir travaillé sur Graine de champion. Ensemble, ils produisent donc Bubu Chacha en totale indépendance, sans l’aide d’un seul sponsor ! Leur audace paye, et pas qu’un peu. Diffusée sur l’ancienne chaîne satellite du groupe public NHK BS2 (abandonnée en 2011) à partir du 29 avril 1999, Bubu Chacha en devient rapidement le programme leader. La série s’offre même le luxe de dépasser, en juillet, les audiences de Card Captor Sakura qui, pourtant, triomphe sur la chaîne-mère NHK.
Quand Bubu Chacha s’achève sur son 26e épisode en novembre 1999, la série est devenue un phénomène auprès des enfants… et de leurs parents, qui se ruent sur les produits dérivés. Car Chacha n’est pas le seul animal à s’être réincarné en jouet à roues ! Il est rejoint par un hippopotame, une grenouille, un bouledogue… Et, dans la seconde saison, diffusée deux ans plus tard de mai à novembre 2001, ce sont un éléphant et un tigre qui les rejoignent. Comme l’avait prédit son créateur, la réussite de Bubu Chacha franchit les frontières du Japon avec une diffusion sur Disney Channel Asia, mais aussi en Turquie, au Canada, en Italie et au Royaume-Uni. Malgré son succès en Europe, l’anime ne parvient pas jusqu’en France, qui a posé un embargo sur les productions nippones depuis la fin du Club Dorothée en 1997. De plus, un pitch basé sur la mort d’un chien semble trop traumatisant pour les psychologues chargés de surveiller les programmes jeunesse. Ce temps étant révolu, il serait bon de vérifier l’autre moitié de la prédiction de Mohamed Iku, et constater que, 25 ans plus tard, Bubu Chacha n’a pas à rougir de la concurrence contemporaine !
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