Citation (Babamanga)
Merci pour ces liens bub.
Quant au reportage lui-même, je dirais qu’il n’est pas nul, mais trop court et incomplet. Comment peut-on parler du manga sans signaler l’importance de Tezuka ? Oui, on a vu Astro, mais le maître n’était pas cité…
Ensuite, le choix des mangaka interrogés dans le reportage. Comme le disait bub, on nous présente de vieux dessinateurs. Le problème, c’est qu’ils sont tous ou presque en marge du système de prépublication de manga, soit à cause de leur âge, soit parce qu’ils ont volontairement rompu avec le système il y a très longtemps, comme Yoshihiro Tatsumi. Pourquoi n’a t-on pas interviewé de jeunes mangaka ? Et les femmes ? Il me semble qu’il y a quand même plus de dessinatrices de BD au Japon qu’en France. Il aurait été bien de les interroger…
Bah de rien. ^^
En plus, tu mets le doigt sur à peu près tout ce que je voulais dire.
Les mangakas présentés sont en effet exceptionnels et ne représentent pas les auteurs qui rencontrent un franc succès chez nous ( Matsumoto à part ).
Par exemple, Hirata qui ne présente pas lui même comme un “mangaka” dans cette excellente interview : http://www.du9.org/article.php3?id_article=857
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Je ne dis pas que les auteurs de manga travaillent de manière désinvolte, mais personnellement, je préfère que l’on m’appelle gekigaka (« auteur de gekiga ») plutôt que mangaka. Je ne suis pas le seul d’ailleurs : d’après ce que je sais, Tezuka lui-même avait des sentiments mitigés vis-à-vis du mot « manga » et, à une certaine époque, il a également utilisé le terme « gekiga » pour désigner son propre travail, comme une manière de répondre aux critiques qui l’accusaient de créer des histoires trop légères.
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Maintenant, s’il est vrai que le nom de Tezuka n’est pas une seule fois mentionné, quelque part ce n’est pas plus mal. Un reportage trop didactique sur l’histoire du manga me semblerait trop soporifique pour le téléspectateur moyen. En s’y penchant un peu plus près, les principaux auteurs présentés représentent à leur manière un raccourci de l’installation du manga dans le paysage français depuis 25 ans au bas mot.
Matsumoto tout d’abord qui a marqué les esprits des trentenaires avec Albator. Un rapide tour ensuite du côté de la Toei qui très franchement aura bien plus pesé par le passé sur l’influence japonaise dans nos rayons de FNAaargh que le brave Miyazaki dont il aura fallu attendre la sortie de Mononoke vers 2000 pour qu’il touche enfin un large public. Miyazaki et Ghibli, c’est finalement très récent par rapport aux vénérables séries diffusées sur TF1et feu La cinq et qui ont largement conditionnées nos pauvres cerveaux de futurs amateurs de mangas.
En passant, l’amalgame anime/manga ne me dérange pas plus que ça tant l’un et l’autre me semblent inséparables. Je regretterais presque qu’il n’ait pas été fait plus mention du secteur des jeux vidéos dans le milieu des années 90 comme catalyseur du phénomène “dragon ball” et tout le reste. Player one, Joypad en tête dans leur pages contribuaient aussi à alimenter la vague et à remplir leur tiroir caisse en même temps.
Puis on voit Hirata, personnage à part et certainement peu connu de la très grande majorité des fans de mangas en France. Sincèrement, aussi sympathique qu’il soit à mes yeux, je reconnais qu’il est étonnant de le retrouver dans un reportage aussi généraliste. Passons.
Il y a ensuite la présentation du tout premier mangaka publié chez nous ( tatsumi ) dans le cri qui tue et qui lui aussi est loin d’être représentatif de ce qui cartonne sous nos latitudes. Et enfin on a un bref portrait de Mizuki, gagnant à Angoulème et figure emblématique du manga qui boucle d’une certaine manière cette espèce de présentation tirée par les cheveux du manga publié chez nous.
Bref, autant de protraits d’auteurs peu susceptibles d’expliquer les raisons des cartons de xxxholic, death note, naruto ou love hina. On aura bien vu un bref extrait avec le blondinet à moustaches, mais concrètement rien de valable sur les stratégies marketing des grands éditeurs nippons. Rien sur les jeunes auteurs shojo et shonen pourtant très proches de leur lectorat car ayant les mêmes lectures et les mêmes trips ( ce qui à mon avis explique en grande partie le succès de certaines séries ).
Enfin bon, pour une fois que l’on ne présente pas le fan lambda comme un neuneu, on va pas se plaindre.
Edité par bub le 01-07-2007 à 11:22