2011
Scénario: Dwayne McDuffie
Réalisation: Lauren Montgomery
Adapté du comic-book La Ligue des Justiciers: La Tour de Babel
"– Alfred, préparez le Bat-Wing. La Ligue des Justiciers est attaquée.
– Par qui ?
– Par moi."
Le gang du Royal Flush cambriole une bijouterie à l'aide d'une technologie avancée. Batman intervient sans attendre les renforts de la Ligue des Justiciers (composée, hormis Batman, de Superman, Wonder Woman, Green Lantern, Flash et le Martian Manhunter).
Etonné par cette utilisation inhabituelle d'outils high-tech par le Royal Flush, Batman, au contraire de ses coéquipiers, décide de retourner à sa Bat-Cave afin de continuer l'enquête en solo. Il ignore que dans la Batmobile se trouve un invité indésirable.
Le Maître des miroirs, Bane, Star Sapphire, Metallo, Ma'alefa'ak, Cheetah. Tous sont réunis par Vandal Savage pour former la "Légion du Destin" (Legion of Doom), tous sont mus par une rancune personnelle envers un des membres de la Ligue des Justiciers.
Pourquoi Savage a-t-il réunis ces malfrats? Pourquoi veut-il s'assurer de la disparition de la Justice League ?
Grâce à l'aide indirecte du Chevalier Noir, il lancera des attaques rapides et précises. La Ligue y survivra-t-elle ?
Green Lantern: "- ça fait trois fois que je te sauve !
Batman: – On tient les comptes ou quoi ?
– Non, non, non, non, rassure-toi !
– Parce que si c'est le cas, on est à 8 à 7 en ma faveur."
J'aime à penser qu'on peut trouver dans ce film, plus que dans les deux précédents sur la Justice League (The New Frontier et Crisis on Two Earths), une suite spirituelle de la série Justice League (de Bruce Timm). D'ailleurs, la présence du regretté Dwayne McDuffie au scénario (également présent sur la série Justice League et le film Crisis on Two Earths), ainsi que celle des différents comédiens principaux d'origine de la série (hormis Green Lantern, qui n'est pas le même personnage, et Superman, mais Tim Daly étant la première voix du Superman du Timmverse, ce changement n'est pas non plus anodin) ne fait qu'accentuer cette impression.
Certes, ce ne sont pas exactement les mêmes Leaguers que dans la série, mais il ne s'agit pas là de la première incohérence dans le Timmverse. Incohérence qu'on pourrait rapprocher, toutes proportions gardées, de celle du Leijiverse (Harlock, Queen Emeraldas, Galaxy Express 999, etc…).
"- Qu'est-ce que tu as l'intention de faire ? Détruire le monde ?
– Rien d'aussi définitif. La moitié. Les deux-tiers au maximum."
Techniquement, on reste dans le standard habituel du DCUAOM, c'est-à-dire de la très bonne animation, des couleurs chatoyantes, un chara-design efficace (proche de celui de la série Young Justice) et d'excellents effets spéciaux.
La mise en scène est également excellente. La chute de Superman, point culminant de la chute des super-héros de la Ligue, est montrée parallèlement à la mauvaise situation des autres Leaguers.
Au doublage, donc, on retrouve les comédiens de la série Justice League. Susan Eisenberg (Wonder Woman), Kevin Conroy (Batman), Carl Lumbly (Martian Manhunter), Michael Rosenbaum (Flash, même si ce n'est pas le même Flash que dans la série Justice League), et aussi Phil Morris (Vandal Savage).
Tous sont habitués à ces rôles et nous livrent un travail remarquable.
Tim Daly retrouve Superman, qu'il n'avait plus campé depuis les deux Superman / Batman (Public Enemies et Apocalypse), et il est inutile de dire qu'il est parfait !
Nathan Fillion retrouve son rôle de Hal Jordan, après Green Lantern: Emerald Knights, et son ton de voix se prête à merveille au style léger et décontracté, puis sérieux, du premier Green Lantern terrien.
On notera aussi la prestation de David Kaufman dans le rôle qu'il connaît bien, celui de Jimmy Olsen, puisqu'il en est l'interprète officiel majeur dans le DCUA.
Claudia Black (Stargate SG-1) et Alexis Denisof (Buffy, Angel, Dollhouse), respectivement Cheetah et le Maître des miroirs, font également du très bon boulot. Denisof a d'ailleurs déjà interprété un personnage dans All-Star Superman. Son timbre de voix agréable devrait d'ailleurs l'inciter à revenir dans le doublage !
Batman: "- Vous allez m'empêcher de me mettre au travail ?
Alfred: – Oui, tout-à-fait, maître Bruce. Pas avant d'avoir subi l'intervention médicale adéquate…
– D'accord…
– …D'avoir mangé, et d'avoir dormi au minimum huit heures d'affilée.
– Bon, bon, très bien. Finissons-en…
– J'ai fait un bouillon de poulet. Vous l'avalerez tout en ruminant, et je vous ferai les points de suture en même temps. Avec une joie non feinte, cela va de soi.
– Entendu.
– A ce propos, l'allusion sadique aux points de suture était bien un sarcasme."
Les mêmes comédiens que dans les précédents films sont présents dans la VF. Adrien Antoine (Batman), Emmanuel Jacomy (Superman), Paul Borne (Green Lantern), Christophe Lemoine (Flash dans Young Justice), Jacques Ciron (Alfred), Véronique Augereau (Loïs Lane)…
La chorale de l'excellence en quelque sorte !
Delphine Braillon reprend son rôle de Wonder Woman, après Superman / Batman: Apocalypse, et sa charmante voix est désormais indissociable de WW, puisqu'on pourra aussi l'entendre dans ce rôle dans la série Young Justice et Batman: L'Alliance des Héros.
L'OST est, à l'image du main theme, assez anecdotique. Aucun titre ne reste en tête ou ne se démarque des autres, malheureusement.
On note aussi que ce film propose son lot de références à d'anciens évènements du DCU, que ce soit en comics ou en animés :
– Superman contre Dix du gang du Royal Flush, disant que ce dernier l'avait pris en traître la dernière fois (rapport à l'épisode "Royal Flush" de la série Justice League ?)
– Bane dit à Bruce Wayne qu'il a déjà brisé la chauve-souris avant. Référence à KnightFall.
– Metallo piège Superman et le blesse en tirant avec un pistolet chargé d'une balle de kryptonite. Cette scène est un clin d'oeil à un film précédent du DCUAOM, Superman / Batman : Ennemis Publics, dans lequel Metallo blesse Superman de la même façon.
– L'apparition de Cyborg dans la Ligue résonne évidemment avec le reboot de l'univers DC opéré il y a un peu plus d'un an.
En définitive, La Ligue des Justiciers : Echec est un excellent film d'action, (pas si) loin du concept de départ de la version comic (Justice League : La Tour de Babel), plus psychologique à la base.
Les relations entre les Leaguers sont certes moins poussées que dans La Tour de Babel, mais à mes yeux, Batman est beaucoup plus crédible ici. Il faut dire aussi que le film doit se suffire à lui-même, alors que le comic peut approfondir sur plusieurs numéros les thématiques développées dans La Tour de Babel.
Aussi, il me paraît normal que l'adaptation soit plus axée sur l'action et l'antagonisme entre les super-héros et leurs pendants super-vilains. Là où le comic excelle dans l'attaque en masse perpétrée par un seul super-vilain (Ra's Al Ghul) et son organisation, je pense que si la même chose avait été faite dans la version animée, l'impact aurait été moindre qu'une confrontation directe et physique, à cause notamment du format 75 minutes. Il faut savoir condenser l'idée de base et la montrer sous une forme différente, quitte à s'éloigner quelque peu de la forme.
Ce qui fait de ce film, à mon avis, un excellent titre du DCUAOM, jamais décevant.
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead