Tu vois, c’est pas si terrible que ça, et ça n’aurait pas fais de mal à ton texte ^^
Bon, attends, je vais faire de même avec Laputa, le meilleur Miyazaki selon moi :
Qui est Shiita ? On sait pas !
Qui est Muska ? On sait pas !
Qui est Dora ? On sait pas !
Qui est Pazu ? On sait pas !
C’est un peu facile, n’est-ce pas ? Je tiens à rappeler quand même que dans le dictionnaire du parfait cinéphile, il est dit : “un homme se définit par ses actes, et non pas ses pensées” (en fait, ça vient de Dick…). Bon, bref, c’est idiot. Oublions cette phrase. En fait, je veux juste dire que si tu es frustré de ne pas connaitre les personnages, alors c’est un peu dommage, car ce n’est clairement pas essentiel dans un film.
Prenons un exemple… Après la Pluie, le dernier film de Kurosawa, qui n’aura pas le temps de réalisé (mais qui le fut quand même par son ancien assistant).
Dans ce film, beaucoup ont été déçu : précisément dans les personnages et leur rapport à la narration. Ca commence, il pleut. Un vieux samourai (un Ronin en fait) est le héros, mais on sait pas qui il est, ce qu’il fait, où il va. Il rencontre un Daimyo (chef de fief) qui le veut comme chef d’arme. Mais le samourai ne veut pas. Il finit par partir après la pluie, et traverse un fleuve pour continuer son chemin. Le Daimyo n’est pas content, il part à sa recherche. Le film se termine la dessus.
De quoi etre décontenancé, non ?!
En fait, la qualité du film ne se situe pas dans le passé ou les pensées des personnages (je pense donc je suis) ; leur présence et leur rapport entre eux font le corps du film. Pareil ici ; c’est un parti pris de Miyazaki de ne pas developper ; qu’elle utilité alors que le film n’en a pas besoin ? Si tu fait le même traitement scénaristique que Mononoke ou Chihiro sur Howl, alors le film s’effrondre tout bonnement. Il faut passer au dela de sa vision réductrice, de ce dire que le cinéma, c’est aussi ça ; le fait qu’un film ne s’interesse qu’au présent, comme si nous tombions pour la première fois dans un endroit inconnu.
MIYAZAKI expliquait que, pour lui, la femme devait rester au foyer et s’occuper de la maison et de son homme.
Oui, cela peut-être troublant, mais c’est la culture japonaise qui est profondément ancré dans ses traditions. Cela n’a rien de machiste, ou alors, dans la définition la plus objective qu’il soit. Personnellement, dans mes cours de japonais, Monsieur fait du sport le week-end, va boire avec des amis, et Madame fait le menage et les courses. C’est dans l’odre des choses ; c’est odieux d’une certaine façon : c’est japonais. Ne demandons pas aux Espagnols d’arreter les Corrida par sympathie envers nos amis les bêtes : ils ne comprendont pas. C’est comme ça, et donc, il n’y a rien d’irrespectueux ni de malsain ou mesquin dans le cinéma de Miyazaki ou sa façon de penser.
Je ne vois pas en quoi la fin du film dénonce la mièvrerie ! Le coup de l’Epouvantail qui se révèle être le Prince ensorcelé du pays voisin et qui décide d’arrêter la guerre par amour pour Sophie, c’est ridicule et ça tombe comme une cheveux sur la soupe !
La fin la dénonce clairement, puisque le “happy end” est mit à plat, avec des paroles trompeuses en guise de générique de fin. Quand à l’épouvantail et la guerre, je ne trouve pas ça ridicule : c’est drole, féerique, irréel ; c’est un film pour enfant, ne l’oublions pas. Essayons au mieux de passer les préjugés. On a souvent débattu le fait que l’animation n’est pas réservé qu’aux enfants ; mais il ne faut pas oublier que c’est la cible principal. Je suis adulte, mais je suis encore émerveillé devant une telle naiveté, comme dans Totoro ou ici, dans Howl. Parler de ridicule ou de mièvrerie, je trouve ça vraiment dommage.
Tu as peut-être raison, je ne suis pas aussi calé que toi, visiblement. Toutefois, je persiste : une réalisation doit servir l’histoire en y apportant de l’âme et c’est ce qui fait selon moi défaut à ce film
Je ne suis pas calé, j’avoue même ne pas être fan du tout d’animés ou même de Manga (bon, j’en lis, mais je préfére de loin la littérature). Tout ça pour dire que je ne me pose ni en spécialite ni en connaisseur. Etant fan de cinéma et de cinéma d’animation, je m’interesse, regarde des making of, des story board. Il n’est pas dur de deviner les techniques utilisés. Or, dans Howl, la technique sert le film, dans le sens du beau. Ce film n’est pas de la trempe d’un Mononoke ou d’un Steamboy ; je crois qu’on se trompe de direction si on se met à les comparer. Leur prétention sont différente, presque inverse. Howl est un humble, sans prétention. La mer est très belle, bien plus que celle de Chihiro, et cela sert le film dans son onirisme. Les mouvements mécaniques du château servent le film de façon spectaculaire, et offre un contraste cinglant avec le graphisme à la Kiki des personnages. Tout ça pour nous offrir un beau voyage, rien de plus. Il ne faut pas chercher plus loin, à vouloir systématiquement du Mononoke avec des symbolismes à outrange, des critiques sur la société ou sur l’humanité jusqu’à indigestion. Sinon, forcément, on est déçu…