Cinema : critiques, coups de coeurs, coups de gueules

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Posté dans : Délire & Divers

  • Xanatos
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    Xanatos le #538368

    Merci pour ta critique très intéressante de Paterson Veggie11 ! 😀

    Est ce que le film est disponible sur des plateformes de streaming comme Netflix ou Amazon Prime ?

    Ou alors, il est peut être dispo sur Itunes.

    Je vais tâcher de le voir ce week end.

    Paterson semble en tout cas être un film contemplatif et intelligent, qui prend son temps nous donnant le temps de s’immerger dans son ambiance.

    J’aime aussi beaucoup Adam Driver: je trouve que, outre le fait qu’il soit un très bon acteur, il sait diversifier ses rôles, jouant comme tu dis aussi bien dans des blockbusters spectaculaires que dans des films d’auteurs intimistes.

    Je ne saurai trop te conseiller L’Homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam où il est absolument brillant et je sui heureux pour le réalisateur qu’il ait enfin pu achever ce film qui fut pendant longtemps un film maudit (dire que le grand Jean Rochefort interprétait originellement Don Quichotte !).

    Veggie11
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    Veggie11 le #538390

    Nous avons déjà eu l’occasion d’en parler en privé, mais merci beaucoup pour ton retour cher Xanatos 😉 J’espère reprendre peu à peu les critiques de films, cet exercice me manquait et les RS comme Facebook empêchent de vraiment développer l’impression que je tire d’une œuvre après l’avoir lue/vue. J’ai donc suivi ta recommandation et commandé ce week-end le film de Terry Gilliam en édition allemande, je me passerai ma foi de Valentin Merlet pour Adam Driver cette fois-ci (tout comme pour ”Paterson”). Bien entendu je ferai également un retour sur ”L’Homme qui tua Don Quichotte” !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #538467

    Pour moi, Kylo Ren perdit tout intérêt, tout comme Darth Vader, dès qu’il enleva son masque très réussi. Ce qui les rapproche 🙂 .  Je ne dis pas qu’il jouait mal, mais j’étais dans le mythe, que j’aurais préféré plus… magique, en quelque sorte. Adam Driver, bon, il s’en tire et de toutes façons un acteur ne refuse pas un rôle central dans Star Wars ; je pense comme vous Veggie et Xanatos qu’il peut aisément mieux faire dans d’autres films, mais je ne les ai pas vus.

    Pour les amateurs de Japon : j’ai vu hier Hokusai ; très beau film sur le plan esthétique, excellente reconstitution de la période finale de l’ère Edo, rythme cependant un peu mou dans la fin, mais comme il a vécu très vieux… Attention, on a intérêt à connaître un peu le contexte et l’art du temps pour bien goûter le film. J’ai beau avoir  reconnu presque tout le monde, un personnage important m’a échappé, un certain Tanehiko Ryûtei qui semble avoir été très proche de Hokusai. Bien sûr on voit sa fille, O-ei, qui l’aida sans jamais le quitter, et qui est l’héroïne du superbe animé de Keichi Hara,  Miss Hokusai . 🙂

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #538468

    D’après internet, Ryûtei fut un écrivain à succès jusqu’en 1842 (Hokusai encore vivant jusqu’en 1849). Il était de classe samouraï mais écrivait des livres érotiques illustrés par un peintre (que le film imagine être Hokusai). Il finit très mal, condamné par le shôgun. Mais on sait très peu de choses de lui.

    Veggie11
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    Veggie11 le #538478

    Pour moi, Kylo Ren perdit tout intérêt, tout comme Darth Vader, dès qu’il enleva son masque très réussi. Ce qui les rapproche 🙂 . Je ne dis pas qu’il jouait mal, mais j’étais dans le mythe, que j’aurais préféré plus… magique, en quelque sorte. Adam Driver, bon, il s’en tire et de toutes façons un acteur ne refuse pas un rôle central dans Star Wars ; je pense comme vous Veggie et Xanatos qu’il peut aisément mieux faire dans d’autres films, mais je ne les ai pas vus.

    Je comprends que voir un Vador bis rester davantage démasqué que masqué casse le mythe, mais en même temps le personnage n’a rien à voir avec son illustre grand-père. Il essaye de lui ressembler, mais il est trop jeune, trop immature, trop instable pour y parvenir. J’ai justement apprécié de ne pas avoir un Vador bis, mais un jeune homme qui se cherche. Sinon ça aurait fait trop copie carbone d’Anakin 🙂

    Adam Driver est un acteur qui mérite qu’on le redécouvre dans d’autres rôles, même si sa prestation dans la Postlogie est honnête, il suit quand même beaucoup ce qui est dicté par la production. A contrario, dans des films plus auteurisants ou moins blockbuster, il est bien plus libre. Il change agréablement de nombreux acteurs américains trop focalisés sur le cabotinage et les grimaces.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #538512

    Le thème du masque m’intéresse beaucoup. Je me répète, mais si lors de la trilogie d’origine certains spectateurs voulaient peut-être voir le vrai visage de Darth Vader, je pense que comme pour moi ce fut une déception : le masque était tellement plus beau ! Idem donc pour Kylo Ren, perdant toute aura démoniaque lui aussi. Il aurait dû garder son masque bien plus longtemps. C’est aussi ce qui fait que la trilogie-préquelle m’a si peu intéressé : je me fichais pas mal de Ken Anakin. “Star Wars” sans l’implacable scarabée noir et rutilant, ce n’était plus “Star Wars”. Le Mandalorian, pareil : pas idiots, les concepteurs du projet ont d’ailleurs laissé très longtemps inconnu son visage, je crois. Les cosplays des Stormtroopers valent le coup d’oeil seulement AVEC le masque-casque. En remontant plus loin, (souvenir d’enfance !) Belphégor tint tout la France en haleine, y compris De Gaulle, car jusqu’au final nul ne savait qui était derrière le masque. Après, bof, oui c’était Juliette Gréco ? Ah bon. Batman porte un masque qui fait que nul ne devine (??) que c’est Bruce Wayne malgré tous les indices (:-)), mais ses amis et les spectateurs n’étant pas dupes, il est moins efficace dans l’aura mystérieuse, évidemment. Il y a sûrement bien d’autres cas de “puissance du masque”….

    Xanatos
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    Xanatos le #538513

    Pour avoir vu toute la série Star Wars: the Mandalorian je confirme tes propos Yupa: le Mandalorien a gardé son masque pendant pratiquement toute la saison 1 et on a découvert son vrai visage qu’au dernier épisode de la saison 1. On ne le voit à visage découvert que dans trois épisodes sur les 24 qui composent la série.

    Pour Batman, je trouve plausible que tant de gens de Gotham ne sachent pas de qui il s’agit étant que son masque couvre presque entièrement son visage, on ne distingue vraiment que sa bouche et son menton.

    A propos de Bruce Wayne et Batman, c’est intéressant que tu évoques le sujet.

    Le procureur Harvey Dent était un ami de longue date qui était très proche de Bruce Wayne avant que ses problèmes de schizophrénie le consument à petit feu et que l’accident le défigurant ne le fassent définitivement basculer dans le côté obscur et qu’il devienne le terrible criminel Double Face…

    Or, dans un épisode de la série animée, le psychiatre Hugo Strange a percé à jour la double identité de Batman et a voulu “vendre aux enchères” son secret…

    Cependant, suite à une ruse de Batman, le Joker, le Pingouin et Double Face ont cru que Strange se moquaient de lui, et ils ont dérobé un avion pour punir cet escroc et le jeter dans le vide.

    Totalement épouvanté, Strange hurla “Je vous en prie, il faut me croire ! Batman c’est Bruce Wayne !”

    Et Double Face lui rétorqua “Quelle absurdité ! Je connais Bruce Wayne ! Si lui c’est Batman, moi je suis le roi d’Angleterre !”

    On peut comprendre le scepticisme de Double Face, car dans la vie quotidienne, Bruce Wayne est un milliardaire charmant, enjoué, très chaleureux et sachant souvent faire preuve d’humour…

    Or Batman est l’exact opposé: sombre, froid, taciturne et effrayant…

    Ceci dit, ton amusement sur le fait que si peu d’habitants de Gotham City aient deviné que Bruce Wayne et Batman ne font qu’un peut aussi se comprendre.

    Ra’s Al Ghul est l’un des très rares ennemis de Batman à avoir deviné son identité secrète.

    Il lui a tout simplement déclaré qu’il faut être doté d’une fortune colossale pour disposer de tous les gadgets que possède Batman pour combattre le crime et, comme les milliardaires ne courent pas les rues à Gotham City, il a déduit par A + B = Bruce Wayne est Batman 🙂 .

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #538514

    Hé oui, c’est un des indices évidents auxquels je pensais, avec la carrure de Bruce Wayne, son âge, et son aisance physique. On n’est donc pas vraiment dans le réalisme, mais tant mieux. Dans le genre “masque d’autant plus prestigieux que le porteur reste inconnu” j’avais oublié le chasseur de prime Boba Fett dans “Star Wars”, qui a suscité un spin off presque obligatoire vu son immense popularité… Bon il y a Zorro, mais c’est comme Batman : ses amis proches et le spectateur savent, ce qui réduit en fait la puissance du héros. Alors que Darth Vader nous prend aux tripes tout au long (ou presque) de 3 grands films ! George Lucas avait tout compris ! Mais évidemment, refaire le coup avec Kylo Ren aurait été trop répétitif… et cela aurait enlevé le plaisir de certain(e)s (suivez mon regard) à découvrir Adam Driver… 🙂  🙂 .

    Veggie11
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    Veggie11 le #538515

    Plus j’y repense, et une analyse que j’ai pu lire hier sur Tumblr m’a mise la puce à l’oreille, plus je me répète que laisser Kylo Ren démasqué n’est pas une faute de la production, mais au contraire un processus habile. Si on regarde bien, le personnage, même démasqué, n’exprime aucune émotion, il est froid, calculateur et dénué de considération pour les autres. Son visage est figé et seuls ses yeux réagissent. Il ne sourit d’ailleurs jamais, même de manière sarcastique. Un peu comme si, même sans masque, il en portait toujours un (Adam Driver y fait d’ailleurs allusion dans une interview). Mais plus on avance dans les films, plus ses expressions changent, il redevient plus humain. Et à la fin, il est capable d’exprimer enfin ses émotions, d’abord la colère, puis d’autres émotions plus positives, dont la joie et l’amour. Il fallait toute l’improvisation et le talent de Driver pour rendre ça crédible.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 an et 6 mois par Veggie11 Veggie11.
    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #538555

    Puisqu’on a droit ici aux coups de gueule, je n’en reviens pas du choix de la Palme d’Or de Cannes décernée à cette Justine Triet d’extrême-gauche (encore !! Et on a échappé de peu à l’éternel coco anglais Ken Loach, obsédé par sa haine envers Margaret Thatcher, et qui était là sur les taquets, espérant une 3ème Palme poue un film… Contre Margaret Thatcher !). La Triet s’est fendue d’un discours politisé sans aucun lien avec l’art du cinéma. Alors qu’on avait un Wim Wenders, et l’ultime Indiana Jones !! Comme pour s’excuser, le jury d’imbéciles a décerné un “prix spécial” à Harrison Ford. Crétins pathétiques.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #538571

    Je rebondis sur l’ultime Indiana Jones , parce que bon, tout ça n’a aucune importance, tout le monde sait que la Palme d’Or ira à un film sur le drame des migrants slovéno-bosniaques, surtout pas à un film qui risque de plaire au public lambda, et les grands réalisateurs ou grands acteurs viennent pour la figuration : tout se passe entre agents, producteurs, concepteurs, techniciens en coulisses, et eux parlent du vrai marché, c’est à cela que leur sert Cannes.

    La chaîne M6 a décidé de nous rediffuser tous les Indiana Jones. J’avais vu au moins 2 fois Les Aventuriers de l’Arche Perdue mais j’en avais oublié beaucoup, donc j’ai revu. En 1981, ce fut une vraie claque et un immense succès mondial. Il a flanqué aux oubliettes tous les films d’aventure précédents et imprégné tous ceux qui ont essayé (en vain) de l’imiter, les “Alan Quatermain” par exemple.  Idem pour le 1er film Star Wars du complice de Spielberg George Lucas. Tous deux voulaient la même chose : restaurer l’émerveillement un peu naïf de la haute époque, celle d’avant le New Hollywood années 70 devenu contestataire, questionneur, âpre ; ce qui bien sûr a donné souvent d’excellents films mais laissait le public un peu amer. Les producteurs d’ailleurs ne trouvaient en ces deux lurons que des ringards nostalgiques du carton-pâte. Ils ignoraient tout de la nouvelle magie des effets spéciaux, et de la passion inconsciente humaine pour les héros, les vrais durs à cuire, peu soucieux d’introspection.

    Et certes, Spielberg habilement a fait d’Indiana Jones un professeur d’archéologie, et non un baroudeur simplet. Mais on le constate, son cours très factuel ne pose aucune vraie question historique. Il ne cherche rien de particulier sur l’Arche d’Alliance, même pas sa datation. Son ennemi personnel, Belloq, est beaucoup plus authentiquement un chercheur à ce sujet,  mais la question est vite réglée puisqu’il est soumis aux nazis et n’est qu’un voleur de trouvailles d’Indy. Habilement encore, Spielberg ne place aucune hostilité des Arabes égyptiens envers la recherche et la sauvegarde par nos héros de l’Arche des Juifs : ils sont dans leur camp (pourtant en 1936, époque supposée du film, le conflit judéo-arabe avait commencé dans tout le Levant). Seuls quelques sbires mercenaires des nazis s’attaquent à Jones et à sa compagne (jouée avec une pêche presque féministe par Karen Allen). Quant à la “vengeance de Dieu” qui aurait pu paraître une affirmation de judéo-christianisme, elle est effacée par les ultimes images montrant un immense dépôt plein de centaines d’Arches d’Alliance ! Belle pirouette !

    On retrouvait un vrai héros avec Indy, son chapeau emblématique, son fouet, sa détermination, son humour, son acharnement qui décourage presque son ennemi Belloq (lequel semble un Français, quoique ce ne soit pas explicite).

    Veggie11
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    Veggie11 le #538577

    Silence (Martin Scorsese, d’après le roman de Shūsaku Endō)

    Dans ma perspective de découvrir encore davantage la filmographie d’Adam Driver, je viens enfin de visionner ce film sorti en 2016 que j’avais complètement loupé à sa sortie et qui m’intéressais depuis plusieurs mois. Il avait tout pour me plaire (thème, film historique, un réalisateur prestigieux, le Japon, Adam Dri… enfin voilà vous avez compris où je veux en venir !) et au final, il ne m’a absolument pas déçue.

    Le récit prend place dans le Japon du XVIIe siècle, en pleine répression antichristianisme, notamment envers les missionnaires portugais et les Japonais devenus chrétiens. Huit ans avant que ne débute notre histoire, le prêtre jésuite Ferreira, éprouvé par les tortures et les exécutions, a fini par apostasier sa foi et vivrait désormais en vrai Japonais. Cette révélation déstabilise  profondément deux jeunes prêtres portugais, Sebastiaõ Rodrigues (interprété par Andrew Garfield), dont Ferreira fut le mentor, et Francisco Garupe (interprété par Adam Driver), qui refusent d’accepter cette vérité et décident de retrouver le père Ferreira au Japon. Une expédition difficile, dangereuse et douloureuse commence pour les deux jeunes gens, marqués par leur foi et leur statut de prêtre, dans un pays inconnu où les Chrétiens doivent désormais se cacher pour continuer à pratiquer leur religion.

    Avant toute chose, je tiens à souligner un point : le film n’est pas évident à aborder selon quel public l’on est. Pas forcément au niveau du contexte historique, car si nous avons peu d’informations à ce sujet, il n’est pas non plus nécessaire de connaître précisément la situation géopolitique du Portugal ou du Japon à la même époque. Plutôt car le film propose deux approches très différentes :

    – Une première approche historique avec la persécution des Chrétiens, les rapports entre Occidentaux et Orientaux, encore balbutiants à cette époque, les différences culturelles (voire la xénophobie, mais dans une approche clairement culturelle et spirituelle)… Cette approche figure beaucoup durant les scènes de tortures (assez éprouvantes, je préviens) ou la vie quotidienne de la population.

    – Une seconde approche plus spirituelle, notamment présente durant les discussions entre Rodrigues et certains de ses interlocuteurs japonais, à la fois amusés et intrigués par la naïveté et en même temps l’attachement de ce jeune prêtre à sa foi, <span style=”color: #050505; font-family: ‘Segoe UI Historic’, ‘Segoe UI’, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 15px;”>ou encore par l’intermédiaire du personnage de Kichijirô, un Japonais converti, forcé d’apostasier il y a 8 ans et qui depuis est torturé par ses actes.</span>

    Car si l’environnement du film se veut clairement historique, on appréciera d’ailleurs la magnifique photographie et la reconstitution du XVIIe siècle, le fond est davantage marqué par la religion. Scorsese ne cherche pas à nous imposer le christianisme ou le bouddhisme, il laisse aux différents personnages exprimer deux points de vue très différents. Ainsi, les Japonais chrétiens ont trouvé dans cette religion un message novateur et attrayant dans une société de castes où les gens ne naissent pas égaux (je vous renvoie d’ailleurs sur ce point au manga ”Kamui Den”, qui traite du cas des ”Inin”, assez semblables aux ”Intouchables” hindous ou aux Cagots du Sud de la France).

    De l’autre côté, les Portugais ne comprennent pas vraiment les croyances locales, en particulier le rapport avec la divinité : ”pour un Japonais, Dieu est l’équivalent du soleil, il est toujours vivant”, nous dit à un moment Ferreira, désormais résigné à vivre en bouddhiste et persuadé que le christianisme est incompatible avec la pensée japonaise. Rodrigues, plus jeune et plus idéaliste, croit pourtant fermement que les Japonais chrétiens sont comme lui et acceptent de mourir pour leur foi. Le film pose ainsi un débat crucial dans l’évolution du personnage de Rodrigues : vaut-il mieux rester fidèle à sa foi, quitte à en mourir, ou est-il parfois préférable d’y renoncer lorsqu’il s’agit de sauver des vies humaines ? Chacun des deux jeunes prêtres, qu’il s’agisse de Rodrigues ou de Garupe, choisira ainsi un destin différent dont je vous laisse la surprise.

    Le film a malheureusement quelques petites longueurs, mais il se rattrape grâce à sa photographie et aux interprétations brillantes des différents acteurs, tant Occidentaux que Japonais. J’avais déjà souligné combien je trouvais Adam Driver talentueux, je découvre enfin ce que vaut Andrew Garfield, dont l’image auprès du grand public souffre hélas du même syndrome que Driver : depuis qu’il a tourné dans un blockbuster, il est réduit à ce seul rôle. Ce film était une bonne occasion de le voir dans un rôle plus complexe :  il insuffle notamment beaucoup d’humanité à son personnage.

    Que l’on ait la foi ou non, que l’on soit connaisseur du Japon traditionnel ou pas vraiment, ”Silence” a beaucoup d’atouts et s’il n’est peut-être pas le Scorsese le plus accessible, il met en avant quelque chose qui se voit de moins en moins dans le cinéma : l’être humain. Et rien que pour cette mise en valeur : je vous le recommande !

     

    Benjamin
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    benjamin le #538578

    Bonjour veggie concernant ce film je le montrerai volontiets à ma mère mais elle a lu qu,il y a quelques séances de torture dans le film et cela elle ne le supporte pas est-ce que tu confirme ?

    Veggie11
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    Veggie11 le #538594

    Bonjour veggie concernant ce film je le montrerai volontiets à ma mère mais elle a lu qu,il y a quelques séances de torture dans le film et cela elle ne le supporte pas est-ce que tu confirme ?

    Hello Benjamin ! Le film n’est pas gore, mais certains passages sont assez brutaux voire choquants. On trouve une scène de décapitation notamment et d’autres où les Chrétiens sont crucifiés ou condamnés à une torture lente et douloureuse. Après, ça fait partie du contexte historique, ces évènements ont réellement existé et on ne peut pas les occulter. Ce serait comme faire un film sur la Shoah sans montrer les chambres à gaz. Si tu n’es pas certain, pourquoi ne pas le regarder personnellement ? Comme ça tu te feras ton avis ^^

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539263

    Dimanche soir 30 juillet, téloche et j’hésite : je suis en mode “film plein la vue”, et il y a Meurs un autre jour … mais il y a aussi Le Choc des Titans , la version de Louis Leterrier (2010). J’ai essayé en vain de m’intéresser à un autre “Choc des Titans”, il me semble, mais je crois que ce n’est pas le même… Je choisis ce choc-là. J’ai bien aimé, et je recommande. L’épopée de Persée est à la fois respectée et transposée, et le héros, à la fois homme et dieu, a de la profondeur puisqu’il refuse d’entrer dans sa mise en sujétion par son père Zeus en acceptant son aide magique : il veut assumer son statut humain, et combattre les dieux en la personne d’Hadès, voire en celle de Zeus lui-même… Les effets spéciaux et les scènes de combat décoiffent ! Côté “plein la vue” j’étais servi ! Sam Worthington jouait plutôt bien, ainsi que Gemma Arterton, la belle Ilo condamnée à la jeunesse éternelle (“ça n’a rien d’une malédiction ” lui lance Persée ; mais elle : “et voir tous ses êtres chers vieillir, s’écrouler, mourir ?”). Bref, un film aux dialogues et situations assez travaillés en plus de ses aspects spectaculaires à souhait (mention spéciale à Méduse !).

    Xanatos
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    Xanatos le #539344

    Bonjour mon cher Yupa !

    Je te remercie pour ton retour sur l’adaptation cinématographique récente du Choc des Titans ! 😀

    Pour être franc avec toi, je n’ai vu à ce jour que le magnifique film original de 1981 de Desmond Davis qui bénéficia des fabuleux effets spéciaux de l’immense Ray Harryhausen, légende de l’animation qui travailla sur d’autres films cultes comme Jason et les Argonautes (c’est lui entre autres qui anima les squelettes guerriers !) ainsi que Le Septième Voyage de Sinbad.

    Cependant, je te fais confiance car Louis Letterier est un réalisateur français que j’aime beaucoup. J’ai trouvé son film de L’Incroyable Hulk très réussi qui respectait à la fois l’esprit des comics mais aussi celui de la célèbre série TV avec Bill Bixby dans le rôle de David Bruce Banner et Lou Ferigno dans celui de Hulk (qui joue d’ailleurs dans ce film de 2008 !).

    Plus récemment, il a réalisé deux magnifiques séries: Dark Crystal: le temps de la résistance qui a été un prélude du film culte de Jim Henson qui a été fantastique et envoûtante et Lupin: dans l’ombre d’Arsène , excellente série policière avec un Omar Sy impérial dans le rôle de Hassan, le voleur en quête de justice et imitant son idole Arsène Lupin.

    Dès que j’aurai l’occasion, je verrai Le Choc des Titans.

    Sinon, je sais que deux films font fureur en ce moment: Oppenheimer un film historique réalisé par Christopher Nolan et… Barbie avec Margot Robbie dans le rôle titre !

    J’irai peut être les voir, mais ils ne sont pas dans mes priorités de visionnage, je préfère privilégier The First Slam Dunk ainsi que Détective Conan: le sous-marin noir !

     

    Veggie11
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    Veggie11 le #539395

    J’ai décidé depuis une année de me tourner davantage vers le cinéma live, de rattraper pas mal de retards dans ce domaine et depuis quelques mois, de parler de certains films que j’ai découvert (et aimé). J’ai donc déjà présenté Paterson et Silence, ce soir il s’agira de Lincoln (2012). À côté de ce dernier, j’ai également vu le superbe Ran d’Akira Kurosawa, mais je reviendrai dessus dans le courant de la semaine. Ce n’est pas un film évident à aborder.

    Lincoln (2012) - HBO Max | Flixable

    Bref, revenons en à Lincoln, réalisé par Tonton Spielberg.

    À l’époque de sa sortie, je l’avais certes repéré, mais pour une raison désormais oubliée, n’avais pas sauté le pas. Pourtant la guerre de Sécession, cet épisode de l’Histoire des États-Unis, ça me parle depuis plus de 20 ans entre Les Tuniques Bleues et mon intérêt tout court pour cette période. Peut-être m’attendais-je, au vu des affiches, à un film dépressif et sombre ? Franchement je ne sais plus. Et je regrette de ne pas lui avoir laissé une chance lorsqu’il était en salles. Mais soit.

    Donc j’ai vu finalement le film ce week-end. Au final ce n’est pas un film sur la guerre de Sécession en elle-même. On en parle certes beaucoup, on évoque des batailles, certains hauts-gradés ayant marqué le conflit sont bien évidemment présents (Grant, Lee…), Spielberg ne nous épargne rien de la violence et de l’inhumanité du conflit. Mais cette guerre est en arrière-plan, elle existe surtout parce que les protagonistes en parlent et tentent de trouver une solution pour y mettre un terme. Le vrai sujet du film, et ça le titre ne le cache pas, c’est Lincoln dans les derniers mois de son existence.

    Lincoln faisait quelques apparitions dans Les Tuniques Bleues, souvent en tant que caméo ou pour galvaniser les troupes, réservant quelques scènes assez truculentes. Mais c’était le président des premières années, des débuts du conflit ; la version Spielberg nous le montre sous un jour plus déprimé, désabusé, évoluant dans un environnement en perpétuel conflit, entre celui se déroulant à l’extérieur, un deuxième au sein du Sénat et enfin un troisième au sein de sa propre famille. Et au travers de ces trois zones de conflit (si je puis m’exprimer ainsi), Lincoln semble très seul et isolé. À tel point qu’il décide de se confier non pas à un membre de sa famille ou de son cabinet, mais à un jeune télégraphiste qui n’est pas encore arrivé à l’âge où l’on en vient à se questionner sur le sens de sa propre existence.

    Au final, oui le film est très sombre. Il n’épargne rien au spectateur sur la violence de la guerre, ni même sur les altercations (presque puériles) entre certains sénateurs concernant le vote du XIIIe amendement (qui signe l’abolition de l’esclavage). Est-il pour autant dépressif ? On serait tenté de le souligner sur une bonne partie du film – et le traitement de Lincoln accentue cette impression – mais le dernier quart d’heure apporte de espoir, une petite victoire même pour l’humanité. Seules les dernières minutes rappellent quel destin l’on est en train de suivre.

    Spielberg fait le choix de se concentrer davantage sur la partie politique plutôt que sur la guerre en elle-même. Certains Historiens lui ont d’ailleurs reproché de simplifier au maximum les causes du conflit, réduisant celle-ci à la question de l’esclavage des Afro-Américains, alors qu’elles sont multiples (la cause économique est par exemple totalement mise de côté). D’ailleurs durant le film, je me suis demandée ce que j’aurais pu en retirer si je n’avais pas déjà une certaine connaissance de cette période, via mes lectures des Tuniques Bleues et de manuels sur la guerre de Sécession en elle-même. Certes, le film débute par un résumé expliquant au spectateur les grandes lignes du conflit, mais à mon sens cela reste assez insuffisant pour un public n’en ayant que très peu entendu parler. L’un de mes amis a d’ailleurs proposé de voir ce film en complément d’Amistad, autre long-métrage de Spielberg se déroulant une trentaine d’années avant Lincoln. Je prévois de le faire prochainement.

    Derrière la caméra par contre, Spielberg n’a plus rien à prouver. Ses cadrages sont bons, la direction d’acteurs est impeccable, notamment avec un Daniel Day-Lewis absolument brillant en Abraham Lincoln. J’ai personnellement beaucoup apprécié l’interprétation de Tommy Lee Jones sur le sénateur Stevens : je ne l’ai pas vraiment évoqué dans ma critique, mais il est clairement le deuxième protagoniste du film. Une belle revanche pour un personnage qui a longtemps été sous-estimé par les manuels d’Histoire, même si Spielberg prend quelques libertés avec sa vie privée.

    Voilà un moment que je n’avais plus suivi de récit autour de la guerre de Sécession. Avec les albums actuels des Tuniques Bleues, répétitifs et longuets depuis bientôt vingt ans, j’avais fini par m’en détacher et je me demande même si ma décision de ne pas voir le film en 2012 venait de là. Au final, Lincoln m’a donné envie de relire des livres sur cette période et même de me remettre à la série de Lambil et feu Cauvin. Peut-être est-ce aussi l’occasion de la compléter un jour ?

    En bonus : pour l’anecdote, on trouve dans le film un jeune acteur américain qui n’est alors pas encore doublé par Valentin Merlet. En 2013, il participait à un Talk-show canadien où un extrait du film fut montré. La suite ici : Rare footage of Adam Driver watching his own performance from movie – YouTube

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539401

     Pour être franc avec toi, je n’ai vu à ce jour que le magnifique film original de 1981 de Desmond Davis qui bénéficia des fabuleux effets spéciaux de l’immense Ray Harryhausen, légende de l’animation qui travailla sur d’autres films cultes comme Jason et les Argonautes (c’est lui entre autres qui anima les squelettes guerriers !) ainsi que Le Septième Voyage de Sinbad. … Lupin: dans l’ombre d’Arsène , excellente série policière avec un Omar Sy impérial dans le rôle de Hassan, le voleur en quête de justice et imitant son idole Arsène Lupin. Dès que j’aurai l’occasion, je verrai Le Choc des Titans. Sinon, je sais que deux films font fureur en ce moment: Oppenheimer un film historique réalisé par Christopher Nolan et… Barbie avec Margot Robbie dans le rôle titre ! J’irai peut être les voir, mais ils ne sont pas dans mes priorités de visionnage, je préfère privilégier The First Slam Dunk ainsi que Détective Conan: le sous-marin noir !

     

    Cher Xanatos, je ne crois pas avoir vu ce Choc des Titans de 1981, il me semble plutôt avoir zappé il y a 1 ou 2 ans le début du film récent de Leterrier, pas tout de suite accrocheur. Mais bien sûr j’ai vu et adoré les deux grands classiques superbement illustrés d’effets spéciaux par le grand Ray Harryhausen ! Et j’ai adoré aussi la série Netflix Lupin : dans l’ombre d’Arsène, où brille Omar Sy. Pas de Slamdunk pour moi : regarder du sport m’ennuie, même celui que je préfère pour l’avoir pratiqué, le tennis. En revanche, j’adore le travail : je pourrais le regarder pendant des heures. Je rigole, c’est de Groucho Marx je crois.

    Donc nous avons vu ensemble (et avec Cordelia) Détective Conan : le sous-marin noir . Un bon film, très bien mené, très spectaculaire et où notre brillant Conan fait merveille ! Dommage pour les néophytes que plusieurs personnages leur échappent, ce qui rend la narration peu claire (le résumé- préambule ne m’a pas beaucoup servi), et c’est pourquoi je place La Fiancée de Shibuya au-dessus. Le recours ici aux insaisissables “Hommes en noir” relève d’un marathon un peu longuet, et qui n’est pas fini… Mais sinon, excellent film !

    Veggie11
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    Veggie11 le #539417

    L’homme qui tua Don Quichotte (2018)

    Amazon.com: The Man Who Killed Don Quixote : Jonathan Pryce, Adam Driver,  Olga Kurylenko, Joana Ribero, Stellan Skarsgård, Terry Gilliam, Tony  Grisoni, Terry Gilliam, Winnie Baert, Mariela Besuievsky, Yousaf Bokhari,  Pandora da

    J’ai enfin pu découvrir le projet ”maudit” de Terry Gilliam 5 ans après sa sortie. À l’époque, je le connaissais déjà pour avoir vu en 2014 la vidéo du Fossoyeur de Films sur le ”Top 10 des films cultes jamais réalisés, dont une mise à jour serait intéressante puisqu’outre ”Don Quichotte”, le long projet de Coppola, ”Megalopolis”, a également été achevé cette année. J’aimais beaucoup cette vidéo, riche en informations en frustration aussi. Puis le film sortit enfin courant 2018, mais peut-être devant certains retours mitigés (dont celui du Fossoyeur), j’avais loupé sa diffusion cinéma puis la sortie Blu-Ray, ainsi que le procès entre Gilliam et l’un des producteurs du film. Bref, je ne pensais pas m’y réintéresser. Enfin pour le moment.

    Et puis Adam Driver. C’est notamment sa présence dans le film qui m’a convaincue que je me devais de lui laisser une seconde chance. Un pari réussi. Loin d’être le film ”oubliable” comme l’ont qualifié certains internautes, c’est un pastiche très efficace du mythe de Don Quichotte. Terry Gilliam ne se contente pas d’en reprendre la scène iconique bien connue de l’attaque sur les moulins : il en profite pour tourner en dérision tout l’univers de la chevalerie, ses valeurs. Le film baigne ainsi dans une ambiance très Monty Python, assez proche d’un ”Sacré Graal, même si la réalisation se veut bien entendu beaucoup plus contemporaine.

    Certes, on regrette un peu que le projet initial avec Jean Rochefort n’ait pas pu être achevé, Rochefort en Don Quichotte aurait été sûrement l’un des meilleurs éléments du film. Mais d’un autre côté, le duo Driver/Pryce fonctionne parfaitement et si le côté classe de Rocherfort me manque un peu, Johnny Depp (choix initial pour le personnage de Toby) pas du tout. Non pas que je n’aime pas l’acteur, mais si je le trouvais très bon dans ses premiers rôles, avec le temps il a fini par se répéter dans sa gestuelle et ses expressions, au point de devenir sa propre caricature. Driver est tout de même plus subtil et varié dans son jeu (en même temps, il sort de la Juilliard School). Dans ce rôle de réalisateur désabusé, à la recherche d’une chimère de jeunesse, il s’éclate et prouve encore une fois qu’il est bon dans de nombreux registres. Cela fait un bien fou de le revoir dans un rôle plus excentrique et comique, que l’on ne voyait plus trop depuis sa participation à la licence Star Wars, où il avait uniquement un rôle d’homme psychologiquement perturbé, nerveux et irascible que l’amour vient ramener du bon côté.

    Le film n’est pas parfait, il accuse certaines longueurs et parfois même un ton (ironiquement) trop sérieux dans sa deuxième partie, notamment durant la (trop longue) scène du banquet. Toutefois, la suite rebondit dans le récit picaresque et excentrique, avec une conclusion ma foi assez inattendue. Je pense que les critiques contre le film viennent avant tout des attentes trop élevées des spectateurs, persuadés d’avoir le film ”ultime”, le chef d’œuvre inespéré d’un réalisateur de renom, une sorte de chant du cygne. ”Megalopolis” rencontrera sans doute les mêmes réserves lors de sa sortie. Ce serait dommage de s’arrêter à ces attentes, ”L’Homme qui tua Don Quichotte” n’est peut-être pas le film du siècle, mais il tient très bien la route et je me suis énormément amusée devant. N’hésitez franchement pas à laisser également une chance à ce projet ”maudit” finalement tourné jusqu’au bout : il mérite largement notre intérêt.

     

     

    Xanatos
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    Xanatos le #539423

    Excellente critique Veggie11 de ce superbe film de Terry Gilliam, trop mésestimé à mon goût ! 🙂

    Pour ma part, je suis allé le voir la semaine de sa sortie au cinéma en France. Etant donné les problèmes de droits qui accablèrent déjà le long métrage à l’époque et n’ayant pas la certitude que le film sortirait en DVD et Blu-Ray chez nous, je suis allé le voir au cinéma, d’une part car il m’intéressait évidemment mais aussi pour soutenir le cinéaste qui a mit tant d’années à achever ce projet maudit.

    Même si Jean Rochefort aurait sûrement campé un Don Quichotte grandiose (le film lui est d’ailleurs dédié), Jonathan Pryce ne démérite pas et est excellent et savoureux dans le rôle de Don Quichotte.

    Je pense que ce qui fait le sel de l’humour du long métrage c’est le contraste entre Don Quichotte et Toby: l’un a certes perdu la raison, mais il est grandiloquent, théâtral vit pleinement son rêve (même si il a perdu de vie la réalité depuis bien longtemps !) tandis que Toby est beaucoup plus terre à terre amer et désabusé et se demande perpétuellement “mais qu’est ce que je fiche dans cette galère ?” 😆

    Il y a aussi le fait que l’un s’exprime avec beaucoup d’éloquence en employant un langage soutenu alors que l’autre est vulgaire et jure comme un charretier qui rend plusieurs passages extrêmement drôles ! 😆

    Et il est vrai qu’Adam Driver est particulièrement excellent et expressif dans le rôle de Toby !

    Et la fin est à la fois inattendue et très belle et conclut comme il se doit ce superbe long métrage.

    Je te rejoins sur le fait qu’il ne s’agit pas du meilleur film de Terry Gilliam, mais il n’est en effet en rien anecdotique et vaut largement le détour.

    Je l’ai vu une seule fois il ya 5 ans et je m’en souviens encore, c’est pour dire ! 🙂

    Au sujet de Johnny Depp, je ne pense pas qu’il aurait été nécessairement moins bon: il me semble que le film original avait vu son tournage débuter en 1993 correspondant à l’âge d’or du comédien qui, en ce temps là, était vraiment talentueux et savait jouer brillamment des rôles variés et éclectiques comme Edward aux mains d’argent ou Ed Wood. Ce n’est qu’à partir de 2003 avec le navrant Pirate des Caraïbes (oui, je n’ai jamais aimé la saga de Gore Verbinski) que Depp s’est, hélas, fourvoyé dans les défauts et tics de jeu que tu soulignes avec justesse.

    En tout cas, j’abonde dans ton sens: L’Homme qui tua Don Quichotte est un superbe film et tout comme toi, je le conseille à tous les pingouins ! 😀

     

     

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