Le numéro 210 me plaît beaucoup moins que le 209, que j’avais applaudi, mais on verra, je n’ai eu que le temps d’un survol. Enfin on verra, mais seulement si je l’emporte au Japon, où je pars demain pour près de 2 mois. Peu de séries ou films selon mes goûts, quoi.
Et je tiens à dire que le sous-titre en gros lettrage orange de l’article “L’Amour”, p. 27 :
Les anime et mangas prennent le relais dans une société à bout de souffle” tombe encore une fois dans le jugement de valeur désobligeant et généralisateur, juste comme un autre sous-titre en gros lettrage il y a deux numéros affirmant : Un pays qui tourne en rond.
Non mais dites donc, vous vous êtes bien regardés, mes petits sociologues sermonneurs ?
A bout de souffle, tournant en rond, le Japon ? On n’avance pas des énormités de ce genre sur un pays étranger et ami, une démocratie pas plus merdique que les autres, de toute façon des démocraties il y en a assez peu dans le monde !
Ne continuez pas ces crétineries (surtout pas sous forme de titres ou sous-titres !) venues de quelques feuilles de choux qui sous prétexte d'”engagement” frisent en réalité le racisme anti-“nations riches” !
Vous me répondrez peut-être qu’on trouve même des Japonais pour dire la même chose. Bien sûr ! C’est une des peu nombreuses sociétés de libre expression ! Et moi si je demandais un avis sur “la France” ou “la société française” à Mme Marine Le Pen ou à M. Mélanchon, qu’est-ce que j’aurais comme point de vue objectif et fiable ??
Si vous voulez parler “société” par rapport au manga ou anime (rapprochements toujours terriblement subjectifs, comme d’extrapoler sur notre société par rapport à nos BD et cinoche), restez prudents et NEUTRES.
Merci de faire ce petit effort !
Commentaires sur le mag
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La couv’ du mag Octobre / Novembre est agréable (Full Metal Alchemist, du nanan !) et j’ai remarqué déjà un article sur les “Traducteurs de mangas” dont je me fais une joie de le lire.
En revanche la back de couv’ sur “Bleach”… Je n’ai jamais réussi à suivre ce machin à espèces de zombies…J’ai lu l’article sur les traductions : l’intérêt principal repose sur la division en deux secteurs, manga et anime. Ils expliquent aussi comment ça se passe lorsqu’un sous-titrage préalable existe déjà (simulcast, diffusion ciné). Mais j’ai trouvé l’article très court, on a davantage droit à une introduction qu’à une présentation complète et détaillée du métier. Ils évoquent tout de même la réalité du secteur concernant les salaires par exemple.
J’y pense maintenant, mais j’ai pas souvenir d’avoir vu un article (même dans la rubrique sorties) pour le film Five Star Stories dans les précédents numéros. Est-ce que ça été le cas et je serais passé à côté ?
Bon, j’en ai vraiment marre des conneries de Japan-bashing que diffuse Animeland par de gros intertitres dans ses pages !!! Sans compter des théories farfelues sur les rapports entre BD et société, Matthieu Pinon nous pond un article sur ce qu’il appelle le “machisme” du Japon, appuyé sur de purs arguments subjectifs, essentiellement puritains et pas du tout libérés sexuellement. Et comme si ce n’était pas suffisamment à côté de la plaque sur un pays qui eut maintes auteures de BD femmes bien avant que le monde occidental n’en aie une seule (Machiko Hasegawa et l’énorme succès de “Sazae-San”, c’est 1946 !), je lis en haut de la page 14 en très gros caractères :
“EN 2013 LE JAPON POINTAIT 105ème SUR LES 136 PAYS DE L’OCDE AU CLASSEMENT DE L’INEGALITE ENTRE LES SEXES”.
Rappelons-le, l’OCDE ne compte QUE 35 PAYS !! Ceux-ci comportent les pays d’Europe de l’Ouest et du Nord (et non ceux de l’Est européen), l’Amérique du Nord sans le Mexique, le Chili seul pour l’Amérique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, la Turquie, la Corée du Sud, le Japon. Autrement dit on cherche dans AL à faire croire au lecteur que le Japon serait tout en bas d’un collectif de pays proche du monde entier (= 194 pays) alors qu’il ne s’agit que d’un club économique des pays occidentaux les plus prospères et les plus libéraux, à 2 ou 3 exceptions près. Les 3 seuls pays à peuplement non occidental, j’y ai séjourné, et plus d’une fois, Turquie, Corée, Japon. La condition féminine dans les deux premiers est un cul-de-basse-fosse par rapport au Japon. Marié 15 ans à une Japonaise et retournant depuis tous les ans là-bas, je puis dire que les femmes y ont du poids ! Juste un peu moins qu’en France, et encore, cela dépend complètement des domaines (et des origines ethniques ou religieuses des Françaises… le nombre annuel ici des mariages forcés de filles à 16 ans, il en tient compte, votre petit journaleux ?)
D’ailleurs en fait l’article de Matthieu Pinon ne cesse de se contredire sur le thème !
Mais surtout, je constate ENCORE un chapeau de stupide et erroné “Japan-bashing” dans Animeland le mag ! Pour moi c’est fini, je ne le lirai plus. Du temps où j’y écrivais, nous ne nous serions jamais permis d’écrire des attaques arbitraires contre ce pays, et l’héroïsation des femmes était PRECISEMENT une des raisons qui me poussaient dès 1991 à préférer les mangas aux BD+Comics. Très en retard sur le Japon, ce sont ceux-ci qui ont commencé à évoluer il y a un peu plus de 10 ans !Bonjour,
Au début de mon article, je prends justement la peine de souligner combien les héroïnes des années 80-90 avaient de la poigne, et de regretter la tournure de leur représentation dans les titres des décennies suivantes.
De même, je m’efforce de rappeler que de nombreuses demoiselles nippones refusent de rentrer dans le cercle machiste qui régit la société japonaise. Qui est bel et bien présent, même s’il s’effrite (enfin) peu à peu. Est-ce pour autant du “Japan bashing” que le constater ? Non. Rappeler ce fait permet en revanche de mieux saisir le rôle de potiche à (plus ou moins) gros seins qui frappe actuellement dans beaucoup de séries extrêmement populaires.
Est-ce dire que tous les mangas et dessins animés sont sexistes ? Non.
Est-ce dire que tous les Japonais sont d’affreux phallocrates et toutes les Japonaises vouées à leur obéir aveuglément ? Non.
Est-ce que ça vaut la peine de se pencher sur la question de l’influence de la pop-culture à destination des jeunes mâles sur l’image qu’ils se font du sexe opposé ? Selon moi, oui. Un simple tour à Akihabara, entre les maid cafés, les photobooks et les dating sims suffit pour convaincre. Je serais ravi de connaître l’avis de ta femme sur le quartier, si tu réussis à l’y traîner dans un avenir proche.
La réaction de Yupa n’est pas seulement due à votre article, mais à différents papiers publiés dans Animeland depuis quelques mois et signé par plusieurs journalistes, il les mentionne d’ailleurs dans d’autres de ses posts plus haut. Je ne suis pas une grande spécialiste du Japon, je n’ai pas encore mis (hélas) les pieds dans ce pays, mais j’aime beaucoup entendre ou lire Yupa parler de ce pays et j’ai également constaté que le magazine a de plus en plus tendance ces derniers mois à insister combien le pays irait ”mal”, serait en déroute. Certes, quel pays à travers le monde ne l’est pas (je pourrai en dire beaucoup aussi sur la Suisse), mais tout de même c’est assez curieux que ça revienne systématiquement à chaque numéro…
La femme de Yupa n’est malheureusement plus de ce monde pour témoigner, mais les gens qu’il fréquente au Japon doivent aussi leur donner un point de vue plus personnel sur la société japonaise.
Mon cher Matthieu Pinon, il suffit d’un petit tour sur internet pour constater que les pays de l’OCDE ne sont que 35, et clairement listés. Par conséquent, l’affirmation du Japon “pointant 105ème sur l’inégalité entre les sexes” dans le corpus des “136 pays de l’OCDE” est un pur et simple mensonge grotesque. Je veux bien croire que tu as simplement pêché ça quelque part, nous avons une abondante presse nippophobe en France, qu’elle soit de droite par haine du concurrent économique “déloyal” (!) ou de gauche par haine d’un pays “capitaliste”, “allié du Grand Satan américain”. Mais pourquoi mettre ça en gros titre interne ? Et pourquoi ne pas citer la source, “selon machin-matin…” au lieu de prendre ça à ton compte ?
Et les critères, non, non ! Je n’admet en rien la confusion entre érotisme et machisme, ce sont des idées à la Tariq Ramadan. Autant plébisciter la burqa et le niqab !! Une femme libérée, c’est une femme qui a le droit de s’éclater, d’être narcissique, d’avoir elle aussi de l’appétit sexuel en jouant de ses appas, et il y a à Akihabara autant de filles et de femmes passionnées que de puceaux et d’hommes. Personne au Japon ne demande aux filles d’arriver vierges au mariage, de ne pas divorcer, d’être fidèles aveuglément, etc., bref c’est COMME EN FRANCE, BORDEL !!
Comme tu le reconnais toi-même, tu n’arrives même pas à trouver des arguments dans ton article, à part les “gros bonnets”. Et alors ? ça vous gêne tant que ça, vous les contempteurs du Japon ? C’est pas plutôt VOUS, les hypocrites frustrés que vous aimez dénoncer là-bas ?? ça n’a jamais gêné ma femme, ni mes amies japonaises. Mais un pays païen, vous êtes incapables de l’imaginer en réalité. Vous pissez la morale chrétienne sans le savoir, comme les pseudo-féministes coincées américaines.
Merci Veggie, de relever comme moi ces étranges attaques répétées anti-Japon dans le mag AL, et en gros titres ! “Un pays qui tourne en rond” (!) “Une société à bout de souffle” (!). Vous vous regardez, des fois, les Franchouillards, quand vous osez juger les autres ? Comme s’étonnent TOUS LES ETRANGERS. Je rappelle que je suis guide touristique…
J’étais cet été à Tokyo, en pleine élection du gouverneur de cette gigantesque métropole de 35 millions d’habitants, et j’ai vu Mme Koike haranguer la foule directement dans le parc d’Ueno (au Japon, ça ne se passe nullement entre membre du parti, dans une salle réservée). Non seulement c’est une femme, elle, qui a été élue, mais sur 21 candidats il y avait 8 ou 9 autres femmes, dont une très jeune. Comparons avec NOS élections… C’est lequel, le pays machiste ??
Non mais là ça suffit, c’est trop, je ne le lirai plus. J’ai un beau-frère là-bas, des ami(e)s, et ils vivent presque tous une vie très chouette, limite plus excentrique que les Français ! Hein, surprise ! Dame, c’est pas dans les journaux ici ! donc je dois me tromper, ou être un peu cinglé…
Je vais me tourner vers la lecture d’AL Extra, en l’espérant moins désobligeant pour mes amis et ma belle-famille.Je ne jugerai pas l’article, mais j’ai envie de réagir sur le message de NdJ. 🙂
Je trouve que la question de la représentation est effectivement hyper importante, car non seulement elle reflète un état d’esprit, mais en plus c’est clair qu’elle influence l’image que les hommes (notamment les jeunes) se font des femmes. Or, c’est par l’éducation que l’on fait évoluer les mentalités.
Quand il s’agit de citer un personnage féminin d’anime/manga vraiment indépendant et marquant, j’avoue que j’ai un peu de mal sur les productions de cette décennie.
Perso j’ai arrêté de lire des shôjo depuis longtemps car je ne supportais plus les stéréotypes présents dans un maximum de titres. J’ajouterai que le yaoi tient une partie de son succès (en France comme au Japon) du fait que le public féminin n’y soit pas catapulté systématiquement dans la peau du personnage passif et dominé. Quelque part, ça reflète bien que les femmes étouffent dans leur rôle (et dans celui qu’on leur attribue jusque dans les fictions), qu’elles ont envie d’autre chose, mais qu’au final elles doivent aller chercher le changement dans un genre mineur et considéré comme marginal.
Cette saison, je suis l’excellent Yuri!!! on Ice. La société qu’on y voit est très actuelle, et en même temps, voir cela dans un anime parait incroyablement moderne. On suit des championnats masculins de patinage, donc les héros sont des hommes. Cela n’empêche pas les femmes d’être très présentes dans leur entourage (mères, conjointes, ex, amies, entraîneuses, chorégraphes…), il y a des gamines, des jeunes, des quinca, des vieilles, des belles et des moches. Le simple fait de voir une société composée à 50% de femmes aux profils différents parait surprenant. Tout ça sans compter le côté international avec des personnages de toutes nationalités, le fait qu’un Chinois puisse être ami avec un Thaï, lui-même ami avec un Japonais, lui-même ami (et plus) avec des Russes, ou encore que des hétéro côtoient des gays sans que personne ne soit jugé…
Bref, quand je vois Yuri!!! on Ice, j’ai la sensation d’apercevoir la “vraie vie” (c’est du moins la société que j’aimerais toujours voir à l’écran) et je me rends compte à quel point dans les autres anime on est loin, très loin de cette représentation-là. Ce statut d’exception m’amène forcément à penser que certains Japonais (la jeune génération, je pense, et notamment les femmes – l’anime est réalisé par Sayo YAMAMOTO) aspirent à ce type de société, égalitaire et ouverte sur l’étranger, mais qu’ils ont encore des efforts à faire pour y arriver.Eh bien justement, voilà un contre-exemple avec “Yuri!! on Ice”. Mais dans les mangas et animés, il y en a beaucoup d’autres : personne n’a jamais eu l’idée stupide de trouver du machisme dans les oeuvres du Studio Ghibli, ou dans l’abondante production de Rumiko Takahashi, bien au contraire ! Les shôjo, par définition, sont hyper-girlie, donc véhiculent des clichés. Comme “Totally Spies”, d’ailleurs. Comme “Lady Bug et le Chat Noir”. Ma mangathèque est pleine de manga à héroïnes féminines, depuis “Gunsmith Cats” jusqu’à “Dorohedoro”, en passant par “Geobreeders” ou “Ex-Vita”.
De toute façon, il ne s’agit pas de mangas ici, mais de condamnations INSULTANTES envers la SOCIETE japonaise, par des gens qui jugent de très loin, sans y avoir vraiment séjourné (tu y allée Akiko, peu de temps certes mais dis-moi si tu as eu cette impression ???). De plus : RIEN ne prouve que la BD, les Comics ou les mangas sont un “reflet sociétal”: c’est du marxisme (“les superstructures culturelles sont déterminées par les infrastructures économiques et politiques”). C’est exactement comme de prétendre que les Super-Héros américains “prouvent” que les USA ne rêvent que races de surhommes, ou bien je ne sais quoi de “sociologique”, comme si c’était là une science exacte. Pour l'”Huma”, oui, sans doute…
La condition féminine selon mon expérience nippone très longue, c’est qu’il y a encore beaucoup à faire là-bas, c’est possible, mais que c’est vachement mieux que sur toute la façade asiatique en face (dont AL ne nous parle même pas, tiens donc, à propos des manwa coréens ou des Chinois tel Benjamin). Et que ce n’est pas plus mal à coup sûr que dans l’Hexagone, où il y a tant à faire : “Rentrez sous terre !” comme disait Malraux.
Que dire justement du non-article d’Aude Boyer sur les Idols, dont elle ne connaissait quasi aucun groupe ou star et qui ne pipait PAS UN MOT de musique ni d’art du clip ?? Rien de positif, seulement un gros crachat sur tout ça. C’est pourtant une création du Japon. C’est sûrement ça au fond qui hérisse nos avaleurs des couleuvres de notre sou-soupe médiatique. Petits patriotes inconscients. A quand dans AL mag un article pour insulter les sumotori et tout leur milieu ? Au pays du foot-roi-dopé ! Si si, faut pas hésiter pour autant.
Non, ma décision de ne plus le lire est définitive (à part X-Tra, que je vais tester). Il y reste de bons articles et bons journalistes, d’accord, mais quand je tombe sur une agression anti-Japon en gros titre, ça me fait réellement souffrir pour tous les Japonais que j’aime, et aussi pour cette formidable culture.Ceci dit Akiko, ton sentiment qu’il y a peut-être un recul qualitatif, notamment avec la montée en force de gros shônen et la faiblesse actuelle du shôjo, cela peut m’intéresser.
Juste pour intervenir rapidement (car je n’ai pas trop le temps de développer ce matin), mais de mon point de vue personnel je trouve qu’il y a actuellement plus d’intérêt dans le shôjo que dans le shônen tout court. Alors c’est très possible qu’au Japon (et en France bien sûr), les shônen surpassent largement les shôjo en termes de vente et de popularité, ça a même toujours été un peu le cas, mais quand je vois ce qui est proposé en France dans les deux catégories cible, j’y trouve davantage mon compte en shôjo qu’en shônen (et pourtant je suis plus seinen à la base pour les titres post 2000). Les thèmes abordés en shôjo me paraissent plus actuels, plus proches des préoccupations des adolescents : la différence, le handicap, le regard des autres, l’incompréhension des parents… Je n’ai pas forcément le temps de m’intéresser à tous ces titres, mais là par exemple j’ai vu en rayon un manga shôjo (il me semble) où le petit-ami de la jeune fille est en fauteuil (handicap motrice). Honnêtement, je n’ai pas vu le même principe dans les shônen proposés à l’étalage, où l’influence de Dragon Ball est encore prédominante et où il s’agit de faire reconnaître sa propre force (à l’exception des titres de Hiromu Arakawa, une femme, ou l’Attaque des Titans et même One-Punch Man – ces deux derniers semblant plutôt déconstruire le concept du shônen pour le réinventer à leur sauce).
Ce qui est sûr par contre, c’est qu’en France on a tendance à écarter les filles de la bande-dessinée. Je n’ai jamais vu la moindre BD franco-européenne destinée au public adolescent féminin (ou du moins pas une qui soit mise en avant et facilement accessible sur le marché). Les titres s’adressant plutôt aux femmes touchent un public aux alentours de 25-30 ans et les BD avec des héroïnes ados sont surtout à tendance parodique. Peut-être qu’avec l’arrivée de nouveaux talents féminins en BD, la tendance va s’inverser, mais pour le moment la BD reste un domaine très masculin en France alors qu’au Japon, les deux sexes se partagent cette passion depuis plus de 40 ans.
Les shôjo, par définition, sont hyper-girlie, donc véhiculent des clichés.
Justement, je ne vois pas pourquoi “girly” devrait rimer avec “cliché”. Je citerai juste My Little Pony : Friendship is Magic qui est à la fois girly et malin, et fédère des publics de tous âges et des deux sexes.
Après, pour les histoires de shôjo/shônen/seinen, c’est à mon avis une grosse connerie d’avoir établi ces classements en France. Même au Japon ils classent par éditeur. Peut-être qu’aux débuts du manga en France, ça faisait bien de connaître des mots savants pour baptiser les collections. Maintenant, faudrait peut-être passer à autre chose.
Les quelques shôjo que j’ai suivi ces dernières années (07-Ghost et le Requiem du Roi des Roses) sont classés en France shônen et seinen. Même la suite de Lawful Drug (Drug and Drop) est classé shônen par Kazé. Preuve que les éditeurs eux-même sont emmerdés avec leurs cases.
Pour moi, tout ça est l’équivalent des rayons de jouets filles/garçons à Noël : clivant, con et périmé.De toute façon, il ne s’agit pas de mangas ici, mais de condamnations INSULTANTES envers la SOCIETE japonaise, par des gens qui jugent de très loin, sans y avoir vraiment séjourné (tu y allée Akiko, peu de temps certes mais dis-moi si tu as eu cette impression ???).
Avec un seul séjour de cinq semaines, je me sens hélas peu qualifiée pour juger la place des femmes au Japon. ^^
De ce que j’ai pu ressentir, il m’a semblé qu’elles étaient beaucoup plus libres sur la question de l’habillement, où nous sommes par ailleurs en régression en France. Il y a quelques jours encore, je regardais le clip Wannabe des Spice Girls (oui, j’assume mes goûts douteux 😛 ) et malheureusement, ici, aujourd’hui, elles ne feraient pas un pas dans la rue sans se faire emm*rder, soit pour la longueur des jupes, soit pour l’absence de soutien-gorge.
Les femmes au Japon m’ont paru aussi plus libérées qu’ici sur le plan sexuel, car elles ne subissent pas la fameuse dualité où tu es soit la Vierge, soit la p*te.
Après, je me souviens des propos de mes profs de Japonais.
L’une, dans la quarantaine, nous avait fait bondir avec des exemples de phrases (pour conjuguer les verbes, apprendre les particules etc) où il était question de l’épouse de Tanaka-san, le biji-san typique en costume. Les phrases, en gros, c’était “Parce qu’elle n’a pas passé l’aspirateur avant que Tanaka-san rentre, sa femme est une feignante/une mauvaise épouse”. La prof ne voyait même pas pourquoi nous étions choqués.
Une autre prof plus jeune nous avait déclaré que malgré le bordel ambiant, elle aimait la France car on pouvait y prendre des décisions (elle nous a cité l’exemple du bonhomme rouge au passage piéton) et parce que “les femmes y sont libres”. C’était son ressenti.Beaucoup de filles fan de manga et de Japon rêveraient de se marier avec un Japonais. Pourtant, il faut bien constater que les femmes occidentales ne font pas fureur. Nous sommes jugées intimidantes, grandes gueules, et, pour résumer, pas super compétentes pour faire le bento de monsieur avant qu’il parte au travail. C’est moche et révoltant, mais ce sont de vrais critères. Ça compte auprès de l’homme, et aussi auprès de la belle-mère.
Bien sûr, il y a des contre-exemples de couples femme occidentale/homme japonais (encore heureux). Mais globalement, l’inverse domine largement. Par contre, les femmes japonaises sont bien plus enclines à épouser des hommes occidentaux, jugés romantiques pour le coup, démonstratifs/aimants et moins exigeants au quotidien avec elles.J’ai vu dans l’excellente émission de Taddeï Hier, aujourd’hui, demain un sujet sur les love dolls, ces poupées hyper réalistes semblables à des mannequins en plus évolué. Elles rencontrent du succès auprès de certains biji-san japonais car elles constituent une image parfaite de ce que devrait être une “bonne” femme : une présence, un physique agréable à regarder, une chose ba*sable, et surtout une femme qui se tait. D’un autre côté, une intervenante du plateau affirmait que les hommes achetant des love dolls commettaient un acte de contestation de la société, tout simplement parce qu’ils refusaient d’entrer dans un système où l’homme se marie, entretien la femme au foyer et ses enfants, rentre épuisé à pas d’heure (souvent bourré) et s’attire parfois le mépris de sa famille. Cette situation, on la retrouve d’ailleurs dans les fictions (GTO, Battle royale…). En achetant une love doll, l’homme refuse donc d’endosser la responsabilité et fait le choix de ne pas construire de foyer. A mon sens, cela reflète un vrai problème au niveau du modèle social traditionnel : non seulement les femmes ne sont pas forcément bien dans leur rôle, mais les hommes non plus. La conséquence c’est qu’entre ça et (je suppose) d’autres facteurs, le Japon connaît un sérieux souci démographique.
D’accord Akiko, je ne conteste pas grand-chose de tous ces détails, mais il ne faudrait pas les grossir, ni les généraliser ! Le souci démographique est celui de tout pays hyper-développé et tient surtout à une véritable liberté en matière de sexe (l’Allemagne et les pays scandinaves ont le même). Il se peut bien que je me trompe dans mon emploi du terme “girlie”, qui n’est pas de ma génération, et que tu aies eu raison dans notre débat antérieur là-dessus. Plus important : je ne connais dans mes relations qu’un seul couple où Monsieur se montre un peu exigeant au quotidien avec son épouse, et encore, c’est une sorte de théâtre semi-humoristique, et elle ne se laisse pas faire du tout ! Les jeunes hommes ne rentrent plus le soir bourrés comme leur père, et ils partagent les tâches, eux, sauf quelques gros nazes épais évidemment. Tous ces traits de moeurs sont ceux de tout l’Extrême-Orient, en dix fois plus atténués au Japon, et de plus en plus ringardisés là-bas. Et il faut en premier lieu le savoir : la paresse ( de la femme comme de l’homme) est un vice intolérable en Asie de l’Est, les Japonais, Chinois, Coréens, Vietnamiens le ressentent comme cela. Quand l’empereur a annoncé son abdication cet été, parce qu’il est très fatigué par l’âge et son post-cancer, une Japonaise m’a dit qu’il a été “vraiment bien”, parce qu’il n’a pas dit qu’il “voulait se reposer désormais”, mais qu’il “ne pouvait plus assumer ses devoirs et que quelqu’un de jeune serait plus efficace”. Révélateur, hein !
Bien plus important pour moi est la liberté sexuelle féminine et d’habillement au Japon, que tu n’as pu que remarquer avec plaisir, et qui est si rare dans le monde, y compris cette fois en Asie. Je pense comme toi qu’en fait même ici elle recule plutôt. Les crocodiles rôdent. Sharbett est d’accord avec moi.
Pour l’anecdote : quand ma femme Yukiji trouvait que je passais trop de temps à écrire ou classer des reproductions d’art pendant qu’elle s’activait, elle se pointait dans mon bureau avec l’aspirateur et le jetait près de mes pieds sans un mot. Et là je m’y mettais évidemment :-). Ce qui n’empêche qu’on était vachement heureux ensemble, et elle aimait son pays, ce qui n’est bien sûr pas forcément le cas de tou(te)s les expats japonais(es). De même, les 3 millions d’expats français se sentent mieux ailleurs qu’en France (sauf peut-être s’il ont été muté pour raison économique ou politique).
Pour en revenir au mag, qui je le répète garde une bonne qualité globale, je souffre donc personnellement d’y lire des agressions et insultes envers la démocratie japonaise, placées bien en vue en gros titre à chaque numéro, ceci alors que le monde est plein de pays où règnent la dictature, la terreur, l’oppression, la guerre, le viol systématique ou presque, le demi-esclavage en particulier des femmes. L’énorme mensonge sur l’OCDE, c’était la goutte d’eau de trop. Je boycotte le mag.Je n’ai pas encore pu aller au Japon, mais je peux témoigner, Akiko, que la situation des femmes rencontre aussi pas mal de problèmes en Suisse, pourtant pays occidental censé lutter contre les inégalités. C’est vrai, en politique il y a de plus en plus de femmes (il y eut même un temps où le Conseil Fédéral a réuni davantage de conseillères que de conseillers, à savoir 4 femmes pour trois hommes). Mais quand on lit la presse, on constate qu’il reste encore beaucoup à faire au niveau des salaires, de la perspective d’emploi, de la possibilité pour les femmes de travailler tout en étant mères… à ce sujet d’ailleurs, il y a 2 ans environ, plusieurs articles ont évoqué ce thème et certains témoignages font un peu froid dans le dos : des jeunes femmes, la trentaine, qui revendiquent qu’on ne peut être mère tout en travaillant à temps plein et qu’il faut donc s’adapter en restant à la maison pour élever ses enfants. Pour l’anecdote personnelle, lorsque ma grand-mère maternelle a fui la Tchécoslovaquie en 1968 pour rejoindre la Suisse, elle était la seule femme (et mère) du quartier – assez important – à travailler, toutes les autres restaient à la maison. Parce qu’en Tchécoslovaquie, sous les Rouges, tout le monde devait avoir un travail tout en étant parents, sinon pas d’appartement par ex.
Alors bon, quand on lit ce genre d’attaque antinippone dans un magazine traitant de culture populaire japonaise (!!!), c’est à se demander si les journalistes sont vraiment attirés par ce pays… Mais je ne suis pas la seule à avoir remarqué que depuis quelques temps, certains (heureusement pas tous) se permettent au sein d’Animeland d’imposer leur vision des choses et dénigrent les internautes ou les lecteurs qui remettent en question leurs textes. En gros ça ressemble à du ”Hé je suis journaliste, j’étudie le sujet depuis longtemps, je connais des sources auxquelles tu n’as pas accès, alors t’as pas à critiquer mes infos !”.
Visiblement, pour qu’un membre du staff veuille bien nous honorer de sa présence, il faut le critiquer !
Ah là là, jeune naïf, si tu savais !
Je ne parlerai pas pour les autres rédacteurs, mais pour Matthieu Pinon, tu ne peux pas dire ça. Il fut un temps où il était ici très présent et faisait régner la terreur avec son Bescherelle et son sens de la phrase qui te marave en 4 mots !
Tous les nouveaux tremblaient, moi y compris. Les nains de jardins étaient devenus notre pire cauchemar !
Et puis, la coalition lui a dit de se calmer, le nain a peu à peu déserté, et puis nous avons pleuré et regretté le bon vieux temps, comme tous les gens qui prennent de l’âge (et gagnent du second degré ?).
Bref, pour tous ces bons moments, et aussi parce qu’il ne faut pas réveiller le monstre qui dort (Draco dormiens nunquam titillandus), tu ne devrais pas exiger la présence du nain sans te préparer d’avance aux conséquences. 😀Edith : N’empêche, je me souviendrai toujours d’une réponse à un commentaire sur la couv’ AL de Viewfinder. Le gars dans son post dit “cette couverture de gros gays” ; NdJ réplique “Ben fais un régime”. Alleluia 😆 😆
Juste pour dire que dans ce n° 213, les 6 pages très précisément documentées du dossier “Les femmes de l’animation” rachètent tout de même largement les vagues clichés contradictoires de Matthieu Pinon / NdJ, avec des illos de filles de manga pas du tout “baka”, au contraire de son titre, ni muettes (“sois belle et tais-toi”, ose t-il !?), ni dévalorisées au combat qui plus est ! et même les petites nunuches de “Love Hina” p.14, harem coquin (à peine !) destiné à émoustiller les collégiens ne s’opposent pas à un mec plus lucide, responsable ou noble, pour le peu que j’en sais !. Trois pages à oublier, au profit des 6 dont je parlais.
Visiblement, il y a un bug avec mon message précédent.
Voici de nouveau le texte (désolée !) :
Affligeant, navrant, moralisateur… L’édito du dernier magazine et l’article “baka is a new kawaii? ” sont des textes que nous avions enfin cru bannis d’Animeland.
Prôner l’égalité, oui, mais confondre divertissement et théorie des genres, non.
Que plusieurs anime ou manga surfent sur le fan service, nous sommes d’accord, mais ça s’appelle aussi “un effet de mode”.
Comme les histoires qui propulsent des personnes dans des jeux vidéos, des films d’animation qui font la part belle aux princesses tirées de contes, des séries TV qui multiplient les personnages gays pour le meilleur et pour le pire, etc.
Votre édito et votre article sont réducteurs et peut-être même politisés.
Il y a quelques années, nous avons déjà eu une pléiade d’articles franchement douteux qui laissaient clairement entrevoir les penchants politiques de leurs auteurs dans votre magazine. Des personnes “défendaient” fort maladroitement leurs idées, à tel point qu’ils s’éloignaient de leur sujet premier : le manga ou l’anime qu’ils devaient chroniquer.
Pitié, ne retombez pas aujourd’hui dans vos travers et continuez à être impartiaux, objectifs et à nous informer.
Et puis comme tout magazine de la presse écrite, vous subissez la concurrence du numérique, Internet. Les anime et manga contenant du fan service, de l’absurde ou des jolies filles, se doivent donc aussi être présentés dans vos pages de façon objective.
Votre rôle n’est pas d’influencer votre lectorat, tous les goûts sont dans la nature.
Sans vantardise aucune, je suis bien placé pour le savoir car je créé des histoires qui sont lues ou regardées par bon nombre de personnes.
Heureusement, vous rattrapez le coup avec votre dossier sur les femmes dans l’animation. Plus objectif et moins caricatural.
Tex Avery ou Walt Disney n’ont pas été meilleurs dans la représentation de la femme.
De même qui sommes-nous Français pour donner des leçons alors que la quasi totalité de nos dessins animés mettent en scène des héros masculins ? Séries ou longs métrages, pas beaucoup de bons rôles pour les filles…
Ensuite, s’il faut insérer des filles juste pour faire un quota, ce n’est pas rendre service à la gente féminine.
L’animation japonaise reste donc tout de même celle qui met en avant le plus d’héroïnes, intelligentes et de caractère, féminines et proches du spectateur (même constat pour le manga).
Arrêtons de chercher la petite bête et concentrons-nous de nouveau sur le divertissement.Bonjour à tous !
Je suis Bruno De La Cruz, le journaliste ayant rédigé le dossier “Femmes dans l’animation”.
Au delà- des différentes thématiques développées dans ce topic, et je dois avouer que je n’en maîtrise pas tous les aspects (je n’aurai aucune prétention d’aborder un thème que je n’effleure même pas!), j’aimerai juste préciser un réflexe que j’ai pu constater. Et c’est d’ailleurs un ressenti que j’ai essayé de faire passer dans l’article.
Lors de mes entreprises pour avoir le plus d’intervenants possibles dans mon dossier Femme dans l’animation (des femmes notamment), on me mettait très vite en garde sur le fait que ces derniers ne parleraient pas de conditions (on a assez mis en lumière le milieu de la production en terme d’exigence, j’imagine) en tant que femme, c’est à dire sur le traitement qu’on peut leur réservés (si tant est qu’il soit différent), les salaires etc…
Lors de mon itw du co-fondateur de WIT studio, M. Natanake ( à retrouver dans notre prochain numéro), l’homme expliquait que la femme était jugée sur un plan qualitatif. Seulement, en tant que producteur, faut que le studio soit aussi adapté au femme, comprenez pas là si la personne tombe enceinte par exemple. Les femmes elle même ont eu mal à mettre un mot sur la diff’ qui pouvait exister, sur le plan artistique, entre une femme et un homme. C’est tout simplement parce que chaque artiste est différent. Ainsi, Cindy Yamauchi (animatrice sur Casshern Sins) par exemple, me disait qu’elle donnait pas plus de style, charme (ou autre atout) à l’héroïne de Black Lagoon quand elle bossait dessus. D’une parce qu’ il y a le respect du chara-design, mais il y a aussi l’affinité artistique de chacune (une Eunyoung choi par exemple aurait été moins rigide, au vu de son style, peut-on penser).
Sur le prorata héroïne/héros et son traitement, c’est donc délicat de quantifier et je pense que chaque periode/époque a ses contre-exemples.
Voilà, mon intervention n’est pas vraiment au cœur des sujets abordés, je m’en excuse ! Tout ca pour dire qu’au Japon, la femme prend de plus en plus de place à la réalisation mais aussi à la production (concernant le role d’animateur, c’est déjà fait depuis un moment) et chargé de prodcution (dev’ les conditions des employés).
Je crois que cela traduit un talent certain, mais aussi un mental bien préparé, car réaliser, c’est aussi diriger.
C’était un excellent dossier Bruno et qui m’a paru bien étayé, à la différence frappante de l’article déplorable de Matthieu Pinon, qui confondait les concepts de “sexisme” et de “sexualité” (rappelons aux abruti(e)s que sans la sexualité, donc sans l’érotisme, aucun(e) de nous ne serait là) ainsi que les pires puritaines américaines ou d’autres cultures, aveugle et sourd à la kyrielle de filles et femmes héroïques ou plus affirmées que les hommes qui peuplent la production populaire japonaise depuis Osamu Tezuka et Machiko Hasegawa.
Une parité parfaite n’est peut-être pas atteinte au Japon, mais où l’est-elle ? Peut-être en Suède… A vérifier de près. Sûrement pas ici en tout cas ! Regardez un peu nos élections primaires de droite comme de gauche !!
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