J'ai profité des vacances pour faire un peu de tri à la maison et surtout faire du vide sur les étagères et dégager tous les tomes 1 et 2 de séries que j'ai achetés pour essayer et que je ne poursuivrai jamais.
Au final, j'ai réalisé qu'hormis quelques titres (Chef de Nobunaga, Kurokochi, Ippo et Vinland Saga) et deux trois séries accidentelles (comprenez un tome tous les 3 ans : Real, Arms Peddler ou Black lagoon), je ne suivais plus avec une grande assiduité les sorties mangas.
Lorsque je prends un peu de temps pour essayer de me trouver une nouvelle série, je repars généralement sans rien. j'entre dans la boutique avec les meilleures intentions du monde et rien qu'à voir les rayonnages et les étals je suis écoeuré et j'abandonne. Je ne pense pas que ce soit lié à une perte d'intérêt, je dévore les quelques titres que je suis et c'est génial.
Mais quand je lis les résumés des nouveautés, que je feuillette les sorties sur les présentoirs, j'ai l'impression de toujours voir la même chose : la quête initiatique d'ado prépubères avec des super pouvoirs qui tuent les méchants, les ados qui se retrouvent plongés dans le monde virtuel de leur jeu vidéo favori et l'énième romance au lycée du shojo. A côté de çà, de multiples rééditions des mêmes titres qu'on a déjà tous sur les étagères histoire de rentabiliser au max une licence qui se meurt. Et parmi çà, quelques petites pépites mais qui sont tellement noyées dans la masse qu'on passe à côté à moins qu'un pote bien avisé ne soit tombé dessus (qui a entendu parler de Yukito ? C'est cinq tomes de polar de haute qualitay que je n'ai découvert que parce que la vendeuse de chez Junku me l'a conseillé, je n'avais jamais entendu parler de ce manga, même dans la presse spé).
C'est aussi un problème, on en parlait ailleurs, mais même la presse spécialisée est totalement dépassée par le flot de nouveautés et ne parvient plus à faire ressortir les quelques trésors qui sortent encore. Seul une grosse opé de communication de l'éditeur permet de faire passer un titre sur le dessus de l'énorme pile des volumes à critiquer.
Bref, avez-vous ce sentiment d'écoeurement face à ce marché inondé et saturé ?
Personnellement, j'en viens à regretter l'époque où on avait un malheureux Appleseed et un Video Girl Ai qui se battaient en duel. Certes le choix de certains titres distribués à l'époque n'était pas spécialement judicieux, mais j'avais ce sentiment de rapporter un trésor à la maison à chaque fois et je le savourais, le lisais, le relisais et le rangeais précieusement. Aujourd'hui, il m'arrive de ne même pas finir un tome et comme j'ai la flemme de me taper le trajet chez Gibert pour en tirer 50 centimes, je le laisse dans le local à poubelle. C'est dingue mais l'objet en lui-même n'a plus de valeur …