Débat : quelle est votre position face au marché actuel ?

13 sujets de 21 à 33 (sur un total de 33)

Posté dans : Manga & BD

  • Veggie11
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    Veggie11 le #290445

    Je peux comprendre pour l'édition kiosque. J'en ai quelques exemplaires : format comics pas trop adapté à un manga, même retravaillé (enfin colorisé) et mis au format occidental par les Américains. Mais tu confirmes qu'à l'époque, Akira a quand même fait parler de lui (même si le film a aidé, bien sûr) 😉

    Tom-Le-Chat
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    Tom Le Chat le #290446

    Citation (veggie11 @ 25/08/2015 22:13)
    C'est évident que la principale cible visée par les éditeurs reste les ados et les très jeunes adultes. Il n'y a qu'à voir le type de manga sorti par les différentes maisons d'édition, en particulier ceux présentés comme les ''futurs cartons''. Il y a certainement du très bon dans cette catégorie et moi-même, je lis toujours du shônen et du shôjo sans pour autant avoir l'impression de régresser. Mais il serait aussi temps que le secteur adulte (pas jeune) se développe davantage en France. Voilà 25 ans qu'Akira est sorti en Francophonie ! Pourquoi, après 25 ans, sommes-nous toujours au même stade qu'il y a 15 ans, à savoir une prédominance de mangas pour adolescents, alors qu'entre-temps, les lecteurs d'il y a 15-25 ans sont censés avoir grandi ? Les gens se détourneraient-ils du manga avec le temps pour la plupart, laissant le champ libre aux jeunes lecteurs fraîchement arrivés ?

    Alors bien sûr, au Japon le secteur principalement rentable reste les adolescents, mais d'un autre côté chaque tranche d'âge ou catégorie sociale peut trouver son compte. En France, ce n'est toujours pas le cas et même des titres plutôt ''jeunes'' mais intelligents ne percent plus.

    Pourtant, au début des années 2000, les manga pour un public mature commençaient à s'implanter avec un réel engouement chez les fans de BD traditionnelles pour Taniguchi. Est-ce le public mature qui s'est détournée du manga ou les éditeurs qui l'ont négligé au profit d'un marché plus juteux? C'est une vraie interrogation de ma part, moi-même je me suis peu à peu détourné du manga et même côté animes, c'est la 1ere année où je n'ai pas trouvé une seule série de la saison qui m'attire.

    Citation (veggie11 @ 26/08/2015 08:58)
    Cependant, ces gens sont malins : ils veulent toujours du shônen, mais du shônen ''dark'', avec du sang, des seins, un peu de c*** parce qu'ils ne veulent pas non plus être considérés comme des gamins. Du coup, les éditeurs ont créé pour eux un label spécifique à la France : le young seinen (une vaste blague). Finalement, ce n'est rien d'autre que du manga pour collégiens avec un peu plus de scènes explicites dedans et un langage plus cru parce que ça fait ''cool'' d'avoir des dialogues bourrés de mots vulgaires.

    Le mot magique c'est “malsain” parce que quand c'est gore c'est soit disant plus mature… 🙄

    [Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
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    Kuronoe
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    Kuronoe le #290447

    Je rebondis sur les réflexions d'Akiko et les propos de Tom : Au début du phénomène en France, milieu des années 90, l'offre était au contraire d'aujourd'hui fortement axée sur un public adulte : Gon, l'Habitant de l'infini, Next Stop, les séries de Shirow, le catalogue Kraken, j'y ajoute volontairement les mangas de cul de chez Samourai, Ikkyu par la suite. J'allais oublier les polars Yakuzas de Buronson et Ikegami.

    Les shonens c'étaient Dragon Ball, Ranma et Fly point barre (Yu Yu, Slam Dunk et Conan arrivant plus tard). A l'époque le public visé pour la bd nippone était un public adulte. Donc je ne pense pas notre attente vis à vis du manga soit différente puisque nous avons toujours été baigné dans la tranche plus adulte. Et justement, c'est un des points qui m'a fait aimer la bd nippone (outre le dynamisme et le dessin) et abandonner les comics, c'est la profondeur de ce que je lisais et l'émotion qui s'en dégageait.

    Et cette offre s'est perpétuée tout en s'ouvant aux plus jeunes avec le Shonen et le développement du lectorat féminin avec le shojo. Mais jusqu'à cette période 2010-2011, on en trouvait pour tous les goûts, de manière équilibrée et surtout raisonnée. Aujourd'hui il n'y a plus de limites, les éditeurs de masse se multiplient avec un mot d'ordre, bouffez c'est japonais, c'est bon. Ce qui a également l'effet pervers de focaliser les plus jeunes sur toutes ces nouveautés et de les faire passer à côté des grands classiques, des titres fondateurs qui ont inspiré tout ces ersatz, qui ne sont plus mis en avant parceque jugés obsolètes. Par exemple, une réédition de Slam Dunk aujourd'hui marcherait du feu de dieu et reléguerait Kuroko's Basket aux oubliettes, j'en suis certain.

    Bub
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    bub le #290448

    Beaucoup de choses à dire !

    Commençons par le cas "Akira".

    Opportunément présenté comme ambassadeur du manga en France, il n'a en réalité jamais été désigné comme tel jusque vers 1993. C'est un pur hasard si ce titre a été publié par Glénat, imposé par les japonais en contrepartie de l'édition de titres français du catalogue Glénat sur l'archipel.
    Aujourd'hui Glénat peut bien se hausser du col comme pionnier, mais l'historique de publication de ce titre prouve que l'éditeur n'avait pas réellement mesuré la valeur de cette oeuvre devenue culte.
    C'était un OVNI, d'abord rattaché aux comics (d'où le format originel de publication) avant d'être publié sous une forme plus franco belge.

    Ces derniers mois je me suis replongé dans les essais consacrés aux mangas et fanzines semi-pro du milieu des années 90, par envie de faire un peu d'histoire du genre.
    Ce qui m'a frappé, c'est que 20 ans plus tard, le marché n'a pas du tout mûri. Espérant trouver des essais relativement pointus portant, si ce n'est sur le médium lui-même, au moins sur certains de ses auteurs les plus exemplaires, j'ai pu malheureusement constater que l'essentiel des livres parlant du "manga" se contentent encore aujourd'hui de brasser des généralités historiques et des banalités convenues (sur le traumatisme nucléaire ou sur le shojo par exemple). Reste deux-trois bouquins sur les indéboulonnables Tezuka et Taniguchi…
    Une grosse déception quand on compare à ce qu'il se fait sur le franco-belge et le comic.

    Pour moi ce radotage est très significatif de l'état du marché actuel du manga en France.

    Si certains titres se vendent par millions, le reste se cantonne malheureusement à une niche minuscule.
    Il faut par exemple toute la détermination du responsable de collection de Soleil pour mener à son terme la publication de Dorohedoro se vendant (au mieux) à quelques centaines d'exemplaires… Merci à lui !

    Comment expliquer cette situation ?
    Déjà, rares sont les lecteurs qui continuent à se consacrer au manga passé un certain âge (disons quand ils fondent une famille), contrairement au milieu du franco belge, ou du comic. C'est un fait que je peux constater.
    Du coup, les nouveautés seinen ne peuvent toucher qu'un public hyper restreint, entre étudiants fauchés et actifs réellement passionnés. Et vu le nombre, l'acheteur potentiel doit faire des choix cornéliens. Aussi, comment un éditeur peut-il soutenir une série d'emblée handicapée par un public de niche rare ?
    A cela s'ajoute une difficulté supplémentaire : les rééditions luxes de séries ultra populaires auprès de la génération trentenaire. Comment résister à une (énième) belle édition d'une oeuvre que l'on chérit ?

    Je fais partie justement de cette catégorie intéressée par ces rééditions et l'argent que je consacre à un tome de Ken c'est du budget en moins pour la nouveauté.
    C'est dommage, mais c'est comme ça.

    N'oublions pas non plus que les lecteurs des années 90 ont connu une situation qui ne se représentera plus jamais : en une douzaine d'années, ont été mis en rayon les oeuvres nippones d'un catalogue énorme allant des années 70 au début des années 2000. En gros, 40 ans de manga qui sont mis à disposition d'un public avide avec un pouvoir d'achat conséquent (étudiants, jeunes travailleurs).
    Aujourd'hui, par comparaison, la "richesse" et la "diversité" des nouveautés parait donc forcément moindre au public qui a connu le big bang et l'inflation démente des années 90 qui a quasiment épuisé le méga filon des 4 décennies précédentes.

    Pourtant, en ce qui me concerne, il y a toujours une frustration. J'aimerais tant que Glénat réédite (et poursuive) par exemple Version plutôt que de nous infliger un énième shonen sans inspiration. Ou bien de nouvelles sorties d'oeuvres de Hoshino…
    Mais je n'y crois plus.

    En effet, si je reprends le cas "Akira", il y avait l'an dernier, avec les 30 ans de l'oeuvre, une fenêtre extraordinaire pour proposer chez Glénat (ou les autres) si ce n'est une nouvelle édition enfin respectueuse de l'originale, au moins une francisation des art book d'Otomo ou la sortie des mangas encore inédits chez un autre éditeur (bien que je sais que c'est compliqué avec l'auteur…).
    Mais QUE DALLE.

    Si les éditeurs eux-mêmes ne s'investissent pas davantage en profitant justement de ce type d'événement, s'ils ne donnent aucune consistance, aucune profondeur à ce médium, alors comment espérer une évolution qualitative du marché ?
    Les rares amateurs qui ont les moyens de soutenir la publication de titres de qualité (souvent par des micro éditeurs aux publications logiquement hors de prix) ne vont pas se multiplier par miracle : ça n'est pas arrivé en 20 ans, ça n'arrivera pas dans les 20 ans à venir si la situation ne change pas.

    Le marché du manga reste donc à mes yeux figé depuis les années 90 : un public jeune et nombreux d'un côté (les gagaballiens d'autrefois), dépensant compulsivement et massivement dans des titres calibrés pour lui plaire, et de l'autre un maigre public adulte, explorant les immenses catalogues sur son rare temps disponible mais qui loupe bien souvent des titres de qualité qui restent quelques semaines en rayon avant de disparaître à jamais au pilon et que les rares exemplaires éparpillés sur le marché se retrouvent plus tard sur ebay au prix d'un loft à Monaco…

    En somme, comment faire pour fidéliser et élargir le public adulte ?
    Par exemple en s'adaptant au temps du lecteur adulte, nettement moins accro à l'actualité frénétique en direct du Japon et plutôt à la recherche de thèmes de lecture se recoupant les uns les autres (genre suivant son intérêt intellectuel du moment : historique, sociologique, politique ou tout bonnement distractif).
    Perso je pense (depuis dix ans au moins…) que ça passe par la sortie de mook, comme pour le jeu vidéo ou la littérature (domaines d'intérêts qui recoupent justement une large public amateur de manga). C'est finalement un approfondissement de ce qui se faisait sous forme de fanzine il y a 20 ans, fanzines qui ont largement permis au marché d'entre être là où il en est aujoud'hui.
    Après c'est aussi trouver une équipe de rédacteurs, éditer, diffuser, etc. Il y a eu des tentatives en ce sens, mais malheureusement l'approche fut encore une fois trop globale et thématique, à l'image des rares essais publiés depuis 20 ans consacrés au manga.

    Reste internet. Mais quand on a 30/40 ans et décroché depuis longtemps du manga, pour trouver les quelques sites, forum ou blog de qualité parmi la jungle touffue de kikoolol qui pullule sur la toile, c'est dissuasif.

    Mais si les éditeurs eux-mêmes, je le répète, ne font pas preuve de pédagogie et de communication qualitative auprès de ce type de public…

    Veggie11
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    Veggie11 le #290449

    Je trouve que bub a bien résumé le problème. Je rajouterai aussi qu'à la base, le manga était bien destiné à un public adulte lors des premiers essais (qui ont tous échoués). Outre la tentative en 1969 de publier un manga historique d'Hiroshi Hirata (pour adultes donc), je mettrai en avant celle d'un chapitre de ''Sabu et Ichi'' (Le Vent du nord est comme le hennissement d'un cheval noir) en 1979 chez Kesselring, Hiroshima de Yoshihiro Tatsumi et Gen d'Hiroshima (oui déjà !) en 1983 (la cible était clairement adulte, même si Gen est à la base pour les collégiens), Les Secrets de l'économie japonaise (pour étudiants; le seul ''comics'' japonais à avoir été édité pour une université californienne, faut le faire) de Shôtarô Ishinomori, tous sortis avant Akira.

    Côté magazines, en plus de l'expérience éphémère du Cri qui tue, on a eu des articles dans Phénix en 1972 et quelques pages dans des encyclopédies destinées à la BD mondiale (dont une parue dans les années 70 et qui s'est payé le luxe d'engager un connaisseur japonais pour écrire cet article). Tous ces papiers visaient un public d'amateurs de BD moderne, ambitieuse et adulte, profitant sans doute de l'essor de la bande-dessinée dans les milieux intellectuels. C'est l'époque de (A Suivre), de Fluide Glacial, de Circus… Ces tentatives de publier du manga en français ciblaient le même public que les lecteurs des magazines précités, hélas la mayonnaise n'a pas pris.

    C'est finalement la diffusion d'anime sur les chaînes hertziennes qui a donné cette image de ''BD pour mômes et ados'' au manga.

    Kuronoe
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    Kuronoe le #290450

    Citation (bub @ 26/08/2015 09:54)
    Perso je pense (depuis dix ans au moins…) que ça passe par la sortie de mook, comme pour le jeu vidéo ou la littérature (domaines d'intérêts qui recoupent justement une large public amateur de manga). C'est finalement un approfondissement de ce qui se faisait sous forme de fanzine il y a 20 ans, fanzines qui ont largement permis au marché d'entre être là où il en est aujoud'hui.
    Après c'est aussi trouver une équipe de rédacteurs, éditer, diffuser, etc. Il y a eu des tentatives en ce sens, mais malheureusement l'approche fut encore une fois trop globale et thématique, à l'image des rares essais publiés depuis 20 ans consacrés au manga.

    Ahah, le revoilà le projet du mook (çà fait bien 10 ans que tu l'as dans la tête cui-là) 😂 , çà va venir mon poussin.

    Maintenant je reviens sur tes propos Veggie (bon on a tous compris que tu as bloqué le compteur en 1970 😛 ), mais l'âge d'or du manga c'est quand même la période 80-90 à mon sens. L'offre s'est diversifiée en même temps que le manga devenait un produit de consommation courante au Japon et c'est à cette période que la créativité des auteurs a explosé. En plus, les oeuvres de cette période présentent une ambiance, un style très marqué et des thèmes propres à l'époque. Le marché contemporain actuel est loin de proposer une telle vivacité créative et n'apparaît, hormis quelques petites pépites, que comme une simple descendance sans fougue ni panache. Et Bub le dit très bien, aujourd'hui, les éditeurs ne laissent plus la place aux séries classiques, c'est du tout nouveau ou du très ancien, et le très ancien je comprends que çà n'attire pas les jeunes. Ils sont peu sensibles à la dimension patrimoniale et le trait n'est pas spécialement agréable. Je comprends tout à fait leur position, le dessin est pour moi aussi l'élément déterminant quand j'achète une bd et les vieux titres ne m'attirent pas du tout.

    En tout cas, je suis vraiment heureux d'avoir connu cette période des années 90 pour les mangas, les animés ou les jeux videos. J'estime avoir été un privilégié de ce côté. On découvrait, tout était un trésor. Quel pied c'était !! 😉

    Veggie11
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    Veggie11 le #290451

    Bloquée dans les années 70 ? Non quand même pas ! 😂 Mais j'ai cité ces titres, parce que sont les premières tentatives en France de publier du manga et ça concerne pratiquement que la période des années 80 voire fin 70, avant Akira.

    Lord3791
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    Lord3791 le #290452

    Citation
    Pourquoi, après 25 ans, sommes-nous toujours au même stade qu'il y a 15 ans, à savoir une prédominance de mangas pour adolescents, alors qu'entre-temps, les lecteurs d'il y a 15-25 ans sont censés avoir grandi ?

    La prédominance du marché ado il est constaté pour tous type de publication en dehors du manga. Je ne crois pas que ce soit une spécificité. Mais c'est en effet un problème puisqu'on sait bien que les ados ont des gouts de chiottes

    Citation
    La première édition de l'oeuvre culte de Katsuhiro Otomo est d'abord sortie dans une édition de poche distribuée en kiosques en 1989 qui s'est très mal vendue.

    Dis donc toi tu dois être bien grand pour considérer la première édition d'Akira comme du poche. Moi perso je pouvais pas rentrer les numéros dans la poche de mon jean. C'était une édition kiosque tout simplement vu que c'était le modèle majoritaire compte tenu de la cible principale que voulait toucher Glénat à savoir le lecteur de comics. Et en effet il savait pas trop quoi en faire comme quoi le hasard parfois…

    Citation
    Une grosse déception quand on compare à ce qu'il se fait sur le franco-belge et le comic.

    Ben tu sais c'est pareil pour le comics et le franco-belge. Deux marché saturé (l'un certain, l'autre en passe de l'être vu comment les éditeurs ce sont rués à raison sur le dernier segment encore capable de s'accroître) porté par des grosses machines et un public majoritairement ado même si je pense qu'il y a une moins forte disparité (mais il faudrait mieux des sources chiffrés dans ce cas la).

    Le marché du comics est porté par des titres comme The Walking Dead, Batman, les Simpsons et Spider-man mais le reste c'est du chaud et concernant l'exploitation du patrimoine c'est la même chose. On édite sur le nom de Jack Kirby ou Alan Moore mais ensuite c'est un peu le désert.

    La lassitude concernant le manga je l'ai vécu il y a bientôt une dizaine d'année. Et si la question de l'inadéquation entre l'offre et une certaine demande est clair je pense que cette dernière est bien trop faible pour être prise en compte.

    Citation
    Déjà, rares sont les lecteurs qui continuent à se consacrer au manga passé un certain âge (disons quand ils fondent une famille), contrairement au milieu du franco belge, ou du comic. C'est un fait que je peux constater.

    Constaté via ton entourage ou des données chiffrés. Je suis assez d'accord avec toi sur l'idée (bien que je ne crois qu'il faille trop enjoliver le marché comics et franco-belges) mais je pense que c'est trop de l'impression.

    edit

    Citation
    En somme, comment faire pour fidéliser et élargir le public adulte ?

    Ha oui tiens à mon avis, et crois moi que je le regrette, ca passe avant tout par un travail éditoriale sur la forme. Comme je le disais plus haut j'ai commencé à lire du manga avec l'arrivée en kiosque d'Akira et j'ai du arrêer d'en lire vers 2007/2008 (et déjà je n'achetais quasi plus de nouveauté) par contre je lis du comics depuis les années 80 et si j'ai pu constater un truc durant ces quinze dernière années c'est que les éditeurs de comics ont peu à peu envahi les librairie via un changement de format en proposant des recueuil d'épisodes en format cartonné (il y avait déjà eu des tentative avant bien sur). Aujourd'hui c'est flagrant. Quand Panini décide de supprimer le format souple de la quasi-intégralité de ses ouvrages c'est bien parce qu'ils veulent toucher un public plus agé qui ne jure que parce cela.

    Natth
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    Natth le #290453

    Pour commencer, je me permets de poser un petit lien, en conseillant de regarder la partie "Segmentation". Le second tableau éclaire bien les différences du lectorat selon le type de lecture choisi :
    http://www.du9.org/dossier/chiffres-et-etat-des-lieux/

    Je pense que le marché du manga actuel vit principalement sur la nouveauté, quitte à multiplier les sorties en espérant trouver le titre qui va faire un carton. C'est un cercle vicieux, car cela pousse le lectorat vers toujours plus de titres neufs, ce qui l'empêche de découvrir la série qui n'aura pas réussi à percer dès sa sortie. On en arrive à cette sensation de noyade devant des titres qui se ressemblent, car ce sont un peu toujours les mêmes choses qui marchent. Au passage, Akiko a raison pour le BL. IDP et Taïfu en publient régulièrement, mais le premier vend surtout en ligne et le second se limite à deux ou trois par mois. Asuka/Kazé en sort de temps à autre, mais les tirages sont si réduits que j'en ai vu un tomber en rupture de stock au bout d'un mois. Les autres éditeurs, qui en sortaient encore moins, ont lâché l'affaire. Du coup, ils ne risquent pas d'encombrer les librairies, même spécialisées. J'ai suivi une discussion trs intressante sur un autre forum sur l'évolution du marché du manga, avec des messages expliquant bien l'importance de la nouveauté. Ou du pilon…

    Pour ma part, j'ai arrêté de me rendre en librairie pour choisir mes titres préférés. Je le fais avant d'y aller, en suivant les sites d'annonces, les chroniques de manga ou les discussions diverses. A mon avis, c'est beaucoup plus efficace pour se repérer dans la production actuelle. Je maintiens ma liste à jour pour ne rien oublier ou ne pas acheter de double. Pour l'instant, je ne me sens ni perdue, ni blasée, même si j'ai constaté une baisse dans le nombre de mes découvertes. Je pense qu'il y a une évolution, mais difficile de dire si cela vient de mes goûts ou d'un changement récent du marché.

    Edit : En réfléchissant bien, c'est plutôt le shôjo des années 2000 qui me manque. J'ai découvert mes auteurs fétiches à cette époque, mais soit j'ai décroché de leurs séries récentes (Clamp, Kaori Yuki), soit elles ne sont pas ou plus publiées en France. Il y a beaucoup de shôjo qui sort chez nous, dont des titres de qualité (ceux d'Akata entre autres), mais ils tournent surtout autour de la romance ou de la dimension sociale. Du coup, je ne lis quasiment plus de shôjo publié en France, ce qui joue fatalement sur le nombre de séries que je suis.

    Bub
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    bub le #290454

    Citation (kuronoe @ 26/08/2015 12:07)
    Ahah, le revoilà le projet du mook (çà fait bien 10 ans que tu l'as dans la tête cui-là) 😂 , çà va venir mon poussin.

    Ah ?! En voilà des mystères ! ^^

    Citation (Lord3791 @ 26/08/2015 15:09)
    Ben tu sais c'est pareil pour le comics et le franco-belge. Deux marché saturé (l'un certain, l'autre en passe de l'être vu comment les éditeurs ce sont rués à raison sur le dernier segment encore capable de s'accroître) porté par des grosses machines et un public majoritairement ado même si je pense qu'il y a une moins forte disparité (mais il faudrait mieux des sources chiffrés dans ce cas la).

    Le marché du comics est porté par des titres comme The Walking Dead, Batman, les Simpsons et Spider-man mais le reste c'est du chaud et concernant l'exploitation du patrimoine c'est la même chose. On édite sur le nom de Jack Kirby ou Alan Moore mais ensuite c'est un peu le désert.

    Tu m'as lu trop vite : je parlais des essais consacrés au médium lui-même, ou aux auteurs.
    On trouve foison d'ouvrages publiés en français qui analysent et commentent de long en large des oeuvres occidentales, voire la BD en tant que telle, mais quasiment rien du tout sur le manga.
    Personnellement je le regrette.

    Citation (Lord3791 @ 26/08/2015 15:09)
    Constaté via ton entourage ou des données chiffrés. Je suis assez d'accord avec toi sur l'idée (bien que je ne crois qu'il faille trop enjoliver le marché comics et franco-belges) mais je pense que c'est trop de l'impression.

    L'excellent lien fournit par Natth le confirme pourtant.

    Citation (Lord3791 @ 26/08/2015 15:09)
    Ha oui tiens à mon avis, et crois moi que je le regrette, ca passe avant tout par un travail éditoriale sur la forme. Comme je le disais plus haut j'ai commencé à lire du manga avec l'arrivée en kiosque d'Akira et j'ai du arrêer d'en lire vers 2007/2008 (et déjà je n'achetais quasi plus de nouveauté) par contre je lis du comics depuis les années 80 et si j'ai pu constater un truc durant ces quinze dernière années c'est que les éditeurs de comics ont peu à peu envahi les librairie via un changement de format en proposant des recueuil d'épisodes en format cartonné (il y avait déjà eu des tentative avant bien sur). Aujourd'hui c'est flagrant. Quand Panini décide de supprimer le format souple de la quasi-intégralité de ses ouvrages c'est bien parce qu'ils veulent toucher un public plus agé qui ne jure que parce cela.

    On trouve déjà pas mal de seinen “classiques” publiés sous format cartonné, notamment chez des éditeurs historiques comme Glénat, Tonkam ou Casterman.
    Après je n'ose imaginer le volume impressionnant qu'occuperait une série comme One Piece dans une bibliothèque si tous les tomes étaient cartonnés !

    Citation (Natth @ 26/08/2015 22:01)
    Pour commencer, je me permets de poser un petit lien, en conseillant de regarder la partie “Segmentation”. Le second tableau éclaire bien les différences du lectorat selon le type de lecture choisi :
    http://www.du9.org/dossier/chiffres-et-etat-des-lieux/

    Merci pour le lien Natth !

    Veggie11
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    Veggie11 le #290455

    En revoyant ma bibliothèque, j'ai constaté une chose : la disparition d'auteurs populaires ou phares auprès des éditeurs il y a quelques années, et qui n'ont plus rien eu de publié depuis longtemps. Soit parce que les éditeurs s'en sont désintéressés ou ont disparu, soit parce qu'apparemment ça n'a pas marché malgré les multiples sorties. Je pense en particulier à :

    Ryoichi Ikegami (j'ai là son Nouvelles de littérature japonaise sous les yeux)
    Kaiji Kawaguchi (pas que je l'apprécie particulièrement, mais j'ai bien aimé son Eagle)
    Hiroshi Hirata (ça fait un petit moment que je n'ai pas vu de nouveautés à son sujet)

    Et j'en oublie sans doute.

    Natth
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    Natth le #290456

    Hiroshi Hirata a été publié chez Delcourt, mais je crois qu'il a été découvert par Akata. Du coup, L'Argent du déshonneur a été publié chez Akata en novembre dernier. Si d'autres titres de ce mangaka arrivent en France, je pense qu'ils sortiront chez eux.

    En shôjo, je regrette surtout la disparition des mangas de You Higuri car j'adorais ses histoires et sa façon de dessiner. Il n'y a que Crown que je n'ai pas réussi apprécier. De même, les éditeurs se sont un peu intéressés Moto Hagio en insistant sur son rôle de pionnière du manga moderne. Malheureusement, cela n'a pas dû suffire pour qu'elle rencontre le succès. C'est très déprimant de se dire que l'on sera privé de nombreux classiques à cause de ventes défaillantes.

    Citation (bub @ 27/08/2015 20:47)
    Tu m'as lu trop vite : je parlais des essais consacrés au médium lui-même, ou aux auteurs.
    On trouve foison d'ouvrages publiés en français qui analysent et commentent de long en large des oeuvres occidentales, voire la BD en tant que telle, mais quasiment rien du tout sur le manga.
    Personnellement je le regrette.


    Je suis d'accord Bub, la production française reste pauvre. Il vaut mieux se tourner directement vers l'anglais si l'on veut en savoir plus sur le manga.

    Il y a quelques mois, j'ai acheté Boys' Love Manga, Essays on the Sexual Ambiguity and Cross-Cultural Fandom of the Genre sur Google Play. Lorsque j'ai vu la bibliographie de fin de volume, j'ai été très surprise par tous les ouvrages en anglais sur le sujet. A côté, il n'y en avait qu'un en français. Et je ne parle même pas des mémoires et des thèses en anglais trouvées sur le net. Si un thème de niche comme le yaoi a été autant étudié, je n'ose même pas penser au nombre de livres sur le reste.

    Edit : Voilà un autre exemple, cette fois-ci sur l'évolution de la culture otaku.

    Veggie11
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    Veggie11 le #290457

    Je suis enthousiaste d'avoir pu lire deux récits très connus de Moto Hagio : Thomas no Shinzo (Le coeur de THomas) et Juuichi iru (Ils étaient 11), mais ça ne donne que plus envie d'en voir plus ! Bien plus. Et bien entendu, d'autres récits du même type dus à d'autres auteurs (comme Keiko Takemiya). Autant, je ne suis pas une immense fan de tout ce qui est Boy's love actuel (même si certains que j'ai testé sont pas mal), mais ces récits d'origine me plaisent beaucoup. J'aimerai aussi énormément voir l'OVA de Juuichi iru sortir en DVD en France, sachant qu'il existe une VF réalisée pour AB au début des années 90, mais qui n'est finalement jamais sorti en cassette, compte tenu de l'échec de La Cité Interdite et de Cristal Triangle.

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