Goldorak…
C'est une série animée mythique qui a été la fondatrice de la première vague d'animation japonaise en France. Elle ne fut toutefois pas la première, “Le Roi Léo” et “Prince Saphir” furent les pionnières, mais Goldorak fut la toute première a susciter un engouement gigantesque dans notre pays. Elle est aussi la seule série d'animation télévisée à avoir eu 100% d'audimat, un record inégalé à ce jour.
Comme beaucoup de trentenaires et quadragénaires, Goldorak fut l'un des tout premiers dessins animés à avoir enchanté mon enfance.
Goldorak m'a captivé, fait vibrer et rêver…
J'ai redécouvert de nombreux classiques ayant bercé mon enfance ces 15 dernières années et si j'ai éprouvé un grand plaisir à revoir certains d'entre eux (Cobra, Lady Oscar, Albator 84, Sherlock Holmes, Les Mystérieuses Cités d'Or), il y en a d'autres ou la déception fut au rendez vous (La Bataille des Planètes, Wingman, GI Joe, les Tortues Ninja).
Heureusement, Goldorak fait à mes yeux partie des séries animées qui ont merveilleusement bien vieillies, et de très nombreux épisodes que j'ai revu m'ont enthousiasmé. 😃
Goldorak fut le dessin animé fondateur de ma passion pour l'animation, le tout premier DA que j'ai vu de ma vie et c'est un vrai bonheur de voir qu'il est resté aussi captivant qu'au premier jour.
Certes, l'animation a un peu vieillie, toutefois, je trouve que la réalisation technique est d'une qualité admirable pour l'époque et l'animation s'avère être beaucoup plus fluide que sur d'autres productions animées de la Toei Animation des années 70 tels que Albator 78 et Capitaine Flam.
Le character design est inégal, sur certains épisodes, les personnages ont des silhouettes fines et élancées, alors que sur d'autres, ils ont des morphologies plus tassées et trapues.
Mais globalement, le style graphique est très plaisant et il y a plusieurs très beaux épisodes 😃 (l'épisode “les Amoureux d'Euphor” dessiné et animé par Shingo Araki est magnifique).
L'histoire quant à elle est restée aussi passionnante qu'au premier jour.
Contrairement à ce que je craignais, la série n'est pas aussi répétitive qu'il n'y paraît. Certes nous avons des éléments que nous retrouvons dans chaque épisode (Actarus qui pilote Goldorak et élimine le Golgoth et l'Antérak à la fin de l'épisode), néanmoins, cela n'empêche pour autant une véritable variété des scénarios qui sont pour la plupart bien ficelées.
Certains d'entre eux contiennent de belles trouvailles tel que celui ou Minos/Minas a recours à une éclipse solaire pour paralyser Goldorak.
Quelques uns d'entre eux sont assez cocasses (le 14e épisode avec Boss Borot est loufoque et amusant), tandis que d'autres sont réellement poignants et déchirants (le 9e avec Eurydie, le 12e avec la petite orpheline, le 15e avec Oeudix, le 21e avec la jument Tara et évidemment le 25e épisode avec Aphélie).
Il y en avait même quelques uns qui avaient une ambiance oppressante comme le 18e épisode avec les soldats de Vega qui possèdent les corps d'humains: son atmosphère pesante et paranoïaque fait penser à des films d'horreur comme l'invasion des profanateurs de sépulture.
De plus, le scénario sait très bien ménager les rebondissements: le coup de théâtre du 25e épisode a du en estomaquer plus d'un à juste titre.
J'apprécie aussi que l'intrigue traite de thèmes intéressants tels que la recherche d'énergies renouvelables et de matières premières abordé et traité dans le 26e épisode.
Et puis contrairement à ce que certains détracteurs clamaient, l'oeuvre n'est pas uniquement portée sur les combats et il y a de nombreux moments axés sur le quotidien de nos héros et qui développent leur vies privées.
Et puis on assiste à une évolution des personnages. Au début Actarus et Alcor ont des relations assez conflictuelles en raison de leurs caractères opposés (Actarus est posé et réfléchi tandis que Alcor est fougueux et impulsif) qui font qu'ils en viennent parfois aux mains (et aux poings ! ).
Cependant, on assiste au fur et à mesure à un raffermissement des liens qui les unissent, et ils deviennent vraiment solidaires l'un de l'autre.
On peut en dire autant de Vénusia qui tombe petit à petit amoureuse de Actarus, trouve certaines excuses de l'élu de son coeur peu convaincantes, sa découverte de la vérité…
Et puis elle jouera plus tard un rôle beaucoup plus important et intéressant que celui de la demoiselle en détresse.
De même, Phénicia la soeur de Actarus insufflera un certain dynamisme au groupe de par sa fraîcheur, sa spontanéité et son sens de l'humour. Elle s'avèrera aussi très efficace au combat, bien que parfois bien trop téméraire.
Il en va de même pour les méchants: Hydargos est fourbe, perfide, brutal et violent…
Toutefois, on sent qu'il déteste que ses supérieurs hiérarchiques le méprise et le prenne de haut, ses plus grands souhaits étant l'anéantissement du prince d'Euphor et aussi la reconnaissance et l'estime de ses pairs.
Citation
Son sacrifice héroïque lors de son ultime combat contre Actarus restera à jamais l'un des moments les plus forts de la série.
Son successeur Horos s'avèrera être un fin stratège et élaborera plusieurs plans ingénieux pour neutraliser le prince d'Euphor.
Il laissera transparaître également quelques facettes plus humaines de sa personnalité comme dans l'épisode ou il retrouve son fils.
La double personnalité de Minos/Minas est également fascinante et Vega le grand Stratéguerre en impose.
Les protagonistes ont réellement une psychologie fouillée, ne sont pas figés ni unidimensionnels.
Et puis la trame mêle habilement humour, action, drame, poésie et tragédie. Tous ces éléments sont bien combinés donnant lieu à une histoire judicieusement équilibrée.
Et que dire des combats ! si certains sont un peu trop rapides et expéditifs, beaucoup d'entre eux au contraire sont remarquablement mis en scènes, palpitants et percutants.
La tension va crescendo au fil des épisodes pour atteindre son premier paroxysme dans les épisodes 25, 26 et 27.
Certains épisodes sont sympathiques sans plus bien que très agréables, mais beaucoup sont exceptionnels et envoûtants et on comprend d'autant mieux pourquoi Goldorak a une aura aussi prestigieuse en France.
Le personnage d'Actarus est intelligent, drôle, fort, sensible et compréhensif.
J'apprécie aussi son tempérament mature comme dans l'épisode ou il ne cède pas aux provocations stupides et futiles de Banta et qu'il ait ensuite expliqué à Mizar la raison pour laquelle il n'a pas eu recours à la violence lors de ce moment là.
C'est également un homme passionné qui va jusqu'au bout de ses convictions.
C'est un héros à la personnalité pleine de nuances subtiles, ce que Daniel Gall a su remarquablement retranscrire à travers son jeu.
Actarus est vraiment l'un des plus grands héros de DAs des années 70 et il est devenu aussi une icone de la pop culture.
Je ne tarirai pas d'éloges non plus sur les fabuleuses musiques de Shunsuke Kikuchi, Goldorak étant d'après moi son chef d'oeuvre musical, ses fantastiques compositions sont inoubliables. 😃
On saluera aussi la mise en scène aussi efficace que magistrale de Tomoharu Katsumata (Cutie Honey/Cherry Miel,Capitaine Flam, Albator 84).
Et, comment ne pas évoquer le doublage français de Goldorak ?
Une version française exceptionnelle, qui a bénéficié d'une adaptation soignée (merci Michel Gatineau qui est également la voix de Procyon).
Elle a eu droit à un casting prestigieux, l'ensemble des comédien(ne)s étant extrêmement talentueux et nous livrent des interprétations sensationnelles.
Daniel Gall (Actarus), Pierre Guillermo (Alcor), Jane Val (Vénusia), ainsi que Claude Chantal et Catherine Lafond (Phénicia) ont interprété avec maestria nos héros, leurs voix charismatiques collent parfaitement bien aux personnages.
Nous pouvons en dire de même de Paule Emanuele (Minas), Jean-Claude Michel (Minos), Marc de Georgi (Hydargos), Henry Djanik (deuxième voix de Horos), et bien entendu Jacques Berthier qui fut un Vega impérial.
Parmi les personnages secondaires, on applaudira la performance de Jacques Ferrière qui est hilarant et irrésistible dans le rôle de Rigel. 😁
Fait particulièrement appréciable, les personnages secondaires ont été interprété par de très nombreux comédien(ne)s tout aussi talentueux(ses) que les interprètes des protagonistes principaux comme Thierry Bourdon ou encore Jackie Berger.
En bref, Goldorak une grande, une très grande série que je suis ravi d'avoir enfin revu après toutes ces nombreuses années d'absence. 😃
D'après moi, son succès triomphal en France est totalement mérité.
Certes tout n'est pas parfait, il existe quelques épisodes très anecdotiques tel que l'épisode très quelconque ou Rigel, Venusia et Alcor vont à la piscine.
Toutefois il n'y en a pas tant que ça et ils n'entachent nullement la globalité de l'oeuvre.
Quoi qu'il en soit, c'est une série culte que je conseillerai vivement aux fans de la première heure et qui peut s'avérer être très intéressante pour les néophytes qui souhaiteraient découvrir un classique des robots géants et de la science fiction. 😁
Espérons aussi qu'un jour le manga original de Go Nagaï qui a inspiré cette fabuleuse série sortira un jour dans notre pays (le manga paru chez Dynamic Visions en 1999 n'étant pas l'oeuvre d'origine).
VIVE GOLDORAK ! 😃