Hirune Hime rêves éveillés
Réalisation: Kenji Kamiyama
Morikawa est une jeune lycéenne qui a pour père un mécanicien talentueux mais peu loquace du nom de Momotaro.
Le passe temps favori de Morikawa est de rêver: elle a imaginé un monde néo rétro dans lequel elle est une princesse du nom de Coeur qui a la faculté de donner la vie à des personnages inanimés grâce à sa tablette numérique. C’est ainsi que, dans son imaginaire, sa peluche est devenue vivante.
Cependant, un jour, dans le monde réel, des personnes mystérieuses et énigmatiques cherchent des crosses à son père. Qu’a-t-il fait exactement de réellement répréhensible ?
Morikawa veut apprendre fin mot de l’histoire et élucider le mystère de la mort de sa mère que son père n’évoque quasiment jamais lors de leurs conversations.
Voici donc le dernier long métrage d’animation de Kenji Kamiyama, réalisateur de la série animée culte Ghost in The Shell Stand Alone Complex et de son film la concluant Ghost in The Shell Solid State Society ainsi que de la série animée originale Eden of the East.
Cependant, si les productions que j’ai cité précédemment s’adressent à un public adulte et adolescent, Hirune Hime quant à lui cible un public familial.
Techniquement parlant, ce film est une merveille.
Le character design est superbe, l’animation est excellente et très fluide, les décors sont très détaillés, bref dans ce domaine, le film est irréprochable.
En ce qui concerne les personnages, Morikawa est une fille pleine d’entrain, intelligente, rêveuse et curieuse. Bien qu’elle adore son père, elle déplore que celui ci soit si peu bavard et qu’il se fasse essentiellement payer… en légumes par ses clients, un genre de “récompense” ne faisant pas honneur à son indéniable talent.
J’aime bien aussi son meilleur ami Morio, plus cartésien et terre à terre que son amie et qui lui fournira une aide précieuse au cours de leur aventure très originale.
Pour ce qui est du scénario, celui ci alterne les passages réels avec les moments imaginaires de l’héroïne, nous donnant un bon aperçu de sa créativité foisonnante et on a parfois la sensation de voir deux films d’animation combinés en un.
En effet, l’univers imaginé par Morikawa est fascinant et aurait pu donner lieu à un film à part entière qui aurait pu être extraordinaire.
J’avais particulièrement adoré le moment onirique où Morio était à bord d’un biker en compagnie de Coeur et de son amie la peluche et où ils survolaient la ville, c’était un moment particulièrement envoûtant et poétique.
Les antagonistes, bien qu’assez stéréotypés, ont un objectif plausible à atteindre, faisant d’eux une menace à ne pas négliger, et ils mènent à rude épreuve Morikawa et Morio qui doivent rivaliser d’ingéniosité pour leur échapper et innocenter Momotaro.
Il y a aussi beaucoup d’humour donnant lieu à des passages comiques faisant rire ou sourire.
Cependant, si le scénario est bien ficelé jusqu’au milieu, il devient hélas assez confus dans la dernière demi-heure et un tantinet déconcertant, l’infortuné spectateur ne sachant pas sur quel pied danser.
Ce bémol empêche le long métrage de devenir un chef d’oeuvre, ce qui est dommage, même si dans l’ensemble, c’est un très bon film qui vaut la peine d’être vu au cinéma.
A titre personnel, dans le registre des long métrages d’animation combinant rêve et réalité, je trouve que le regretté Satoshi son autrement plus habile dans ce domaine et il avait su mieux ficeler ses intrigues.
Je vous conseille tout de même Hirune Hime si il est à l’affiche dans votre ville, bien qu’imparfait, c’est tout de même un très beau film qui fait passer un excellent moment. 🙂
On soulignera le soin accordé au doublage français, mention spéciale à l’excellente Geneviève Doang (Yoko dans Gurren Lagann, Evangelyne dans Wakfu) qui est fantastique dans le rôle de Morikawa/Coeur qu’elle interprète avec beaucoup de pêche, d’énergie et d’entrain. 🙂