
Kyoto Animation qui commence à se faire une spécialité des anime tournant autour d'un club lycéen nous revient cette fois-ci avec un club qui se consacre à résoudre des mystères de toutes sortes.
Ce qui frappe en premier lieu, c'est la réalisation hyper soignée : les ambiances très réussies, les petits délires imaginaires du héros biens trouvés et puis le soucis du détail toujours aussi étonnant de la part de ce studio : ils nous ont refaits le coup du film amateur mais cette-fois ci c'est vraiment impressionnant en terme d'animation alors que c'est paradoxalement censé montrer un film mal tourné.
Ce qui peut décevoir certains spectateurs au niveau de l'intrigue, c'est le manque d'enjeu apparent des enquêtes. Effectivement, ici on ne traite pas de vrais crimes et encore moins de fantômes mais de choses plutôt anodines comme une série de vols d'objets sans importance lors du festival de l'école ou pourquoi le même livre est toujours emprunté à la bibliothèque chaque semaine à la même heure mais par des personnes différentes ; mais au fond, l'important n'est pas l'objet de l'enquête mais de découvrir le cheminement intellectuel par lequel passent Oreki et ses camarades pour trouver une solution.
Derrière une apparente légèreté, Hyouka est une série qui brasse des thèmes assez sérieux comme la désignation d'un bouc-émissaire (l'oncle de Chitanda), la pression des pairs (la scénariste du film amateur), la jalousie et les espoirs déçus (Satoshi vis-à-vis d'Oreki mais aussi tout l'arc du festival culturel) ou encore la pression de la société quand Chitanda, qui est issue d'une famille très renommée s'inquiète des conséquences de certains événements non pas sur elle même mais sur la réputation de sa famille. Contrairement à Haruhi où certains membres du club étaient très peu développés (Itsuki & Mikuru), tous les personnages principaux ont un caractère bien approfondi ; j'ai particulièrement été frappé par l'épisode de la St Valentin où la personnalité trouble de l'un d'eux éclate au grand jour même si on avait des indices depuis plusieurs épisodes : la scène où Satoshi brise aussi bien au propre comme de manière symbolique le coeur de Mayaka est très forte.
Avec Hyouka, Kyoto Animation revient enfin vers des choses un peu plus consistantes. J'oserais même dire que par certains points Hyouka dépasse Haruhi non pas sur l'originalité de l'histoire mais sur la réalisation et surtout sur les personnages, beaucoup mieux construits et bien plus complexes.
ps : L'ED2 où nos héros parodient Sherlock Holmes est très mignon !
[Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
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