Merci Mauser ! 😀
Et j’ai bien l’intention de revenir plus en détail sur Terre Inconnue qui, je le répète, est mon film préféré ! ^^
Peut-être demain, si je peux !
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard Star Trek - The Next Generation / The Drumhead
Star Trek VI – Terre Inconnue. Ce film, je pourrais le voir cinquante fois dans l’année et jamais m’en lasser.
L’explosion de la lune minière Praxis, ressource principale et stratégique de leur système solaire, a sonné le glas de l’Empire Klingon. Des négociations de paix entre l’Empire et la Fédération des Planètes Unies (dont fait partie la Terre) sont en cours lorsque Spock prend l’initiative de nommer l’Enterprise comme escorte de l’ambassadeur Gorkan, voix de paix et de raison au sein des Klingon, et ce sans consulter Kirk, pourtant extrêmement réticent à ce traité de paix (son fils ayant été assassiné par ceux de cette race).
Au cours du voyage d’escorte vers la planète où le traité sera signé, la majorité des Klingon sont cependant tués par deux inconnus après que l’USS Enterprise a visiblement tiré sur l’Oiseau de Proie Klingon. Kirk et McCoy tentent en vain de sauver la vie de Gorkan après s’être rendus auprès des survivants. Pour éviter l’escalade, Kirk et McCoy se soumettent à l’autorité Klingon qui les jugera pour meurtre. De son côté, Spock et le reste de l’équipage mèneront une enquête sur les évènements et l’origine de l’attaque et du meurtre des Klingon.
Sans difficulté mon film préféré de la saga, redoutable métaphore de la chute du bloc communiste autant que chant du cygne majestueux de l’équipage originel de l’Enterprise, le tout saupoudré d’une enquête minutieuse et plutôt bien fichue puisque précise et exhaustive sur la façon dont le coup a été préparé. Si Vince Gilligan avait tourné un film Star Trek, il aurait eu beaucoup de points communs avec celui-ci. Terre Inconnue a eu une longue période de gestation avant de trouver son intrigue principale, que l’on doit principalement à Leonard Nimoy, à l’origine de cette idée de lier l’histoire contemporaine directe avec le film. L’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Praxis), la chute du Mur de Berlin (la ligne de démarcation entre l’Empire Klingon et la Fédération), le parallèle entre Gorkan et Gorbatchev, le sommet américano-soviétique (la planète Khitomer), le Goulag (la planète pénitentiaire Rura Penthe, nom donné en référence à une prison dans Guerre et Paix de Tolstoï), tout rapporte de manière extrêmement évidente à la fin de la guerre froide (pour rappel, c’est un film de 91), et pour bien souligner la portée du rôle de Kirk, Spock se fend même d’une citation plus qu’évocatrice : “Seul Nixon pouvait aller en Chine”. Pas de manichéisme, les Klingon suivaient alors l’évolution entamée dans la série The Next Generation, et l’ampleur du complot contre Gorkan et Kirk dépasse le simple antagonisme “méchants russes / gentils américains”. C’est toute cette construction qui fait du film un véritable plaidoyer pour la paix.
Le film n’est pour autant pas exempt de défauts. Voir à la fin ces applaudissements, particulièrement les Romuliens qui ne sont jamais les derniers à fomenter les coups de pute envers la Fédération et l’Empire Klingon, voilà un passage qui peut par exemple vous faire sortir de l’histoire. J’ajouterais que le passage sur Rura Penthe donne l’impression de voir un autre film, tant il se démarque par son ambiance et son humour. Mais je reconnais aussi qu’étant fan absolu de ce sixième Star Trek, j’ai tendance à ne pas non plus être vraiment dérangé par ces détails.
Parce que Terre Inconnue est indubitablement le film le plus fidèle à l’esprit originel de la série, avec l’une des meilleures écritures, des dialogues riches, une mise en scène qui sait toujours mettre en avant l’équipage, les antagonismes (le dîner entre l’équipage proche de Kirk et la délégation Klingon), les liens forts (Spock / Kirk / McCoy), les moments de doute et de réflexion solitaires (en particulier ceux de Kirk et Spock), le merveilleux comme la fatalité (symbolisés à merveille par la thématique de la fin des aventures de la première génération).
Après La Colère de Khan, Nicholas Meyer réalise son second film Star Trek avec Terre Inconnue. Il avait également participé au scénario de Retour sur Terre, ce qui fait de lui l’un des architectes des trois meilleurs films de la saga. Il fait montre ici d’une attention aux détails et d’un respect strict des enjeux dignes d’éloges, tout est finement préparé pour que le spectateur attentif ne se sente frustré par d’éventuels raccourcis scénaristiques (encore une fois, un souci du détail digne d’un Vince Gilligan). C’est un plaisir de revoir le film une fois que l’on a compris qui fait quoi à tel moment, et de voir à quel point le comportement de ces personnes mène logiquement au déroulement des évènements.
Même parmi mes films cultes, il y en a très peu que je pourrais revoir des dizaines de fois dans l’année sans jamais m’en lasser. Terre Inconnue en fait définitivement partie.
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard Star Trek - The Next Generation / The Drumhead