On ne peut pas comparer les interventions au Mali et en Libye.
En Libye Kadhafi était effectivement un tyran façon Saddam ou Bachar qui avait peu d'égards pour le peuple. Fallait-il pour autant intervenir là bas comme ça a été fait ? J'en sais rien. Après tout, on s'est bien assis sur les massacres (génocides ?) au Soudan sans bouger une oreille… avant de finalement peut-être accueillir un jour un nouveau pays à l'ONU. Bien ? Pas bien ? Je sais pas.
Au Mali c'était plus chaud : le pouvoir en place n'avait qu'une armée d'opérette composée de planqués pistonnés pour faire face à des djihadistes entrainés… Ceux-ci étaient sur le point de prendre une piste d'aéroport stratégique (la seule capable de supporter l'atterrissage de gros porteurs dans toute la région). C'était soit ne rien faire et voir une grande partie du Sahel sombrer, soit réagir promptement et faire le ménage dans la zone, quitte à prendre de court l'ONU.
Concernant la Syrie, oui Bachar mériterait qu'on lui fasse un sort.
Mais je pense que sa disparition entrainerait ensuite là bas un long conflit à la yougoslave dans ce pays où kurdes indépendentistes, rebelles sunnites et voisins chiites ne demandent qu'à s'entretuer… Conflit qui ne manquerait pas de s'étendre ensuite au Liban, voisin multiconfessionnel longtemps sous tutelle militaire syrienne, et à l'Irak, qui ne se relève toujours pas de ces dernières décennies de malheurs, et où les kurdes, qui régissent en Irak un territoire autonome, sont réellement féroces vis-à-vis des djihadistes d'Al Qaeda en Irak, qui soutiennent la rebellion syrienne.
Un sacré beau merdier en perspective qui personnellement me refroidit d'avance !
Mais il est vrai que les rebelles sont soutenus par nos amis du Golfe, et que Bachar est alaouite, donc chiite. Et que dans leur stratégie de déstabilisation de l'influence chiite (pour ne pas parler de guerre religieuse…), ils vont user de tous leurs moyens pour mettre en place un pouvoir sunnite en Syrie, très probablement proche des frères musulmans.
Parce que c'est surtout à cela que l'on assiste : une volonté égémonique des pétro monarchies du golfe, comme par exemple dans le cas du Bahrein, qui bizarrement chafouine moins nos leaders d'opinion qui ne voient pas vraiment l'utilité de s'indigner devant certaines formes de censures radicales.
C'est bien ça d'ailleurs qui personnellement me fait désespérer : voir nos brillants démocrates se rouler par terre d'indignation quand Poutine condamne des punkettes qui le provoquent, mais aucun ne lever le moindre sourcil quand nos nouveaux copains font taire à leur tour des dissidents. Contradiction dites-vous ?
Quant au maghreb…
J'attends avec impatience le jour où mon grand pessimisme sur l'avenir de cette région, Maroc à part, sera cinglement démenti.