Reprenons le débat là où il en était après cette pause (non, je ne mettrai pas d’épithète pour ne pas être une fois de plus désagréable).
Alors que, sur ce forum, on ne parle que d’animation nippone (oui, il y a des sujets sur d’autres types d’animation, mais ils sont en quantité négligeable, donc, on les néglige. Cherchez pas, à l’approche de la rentrée, le prof enfoui en moi se réveille), d’aucuns protestent à corps et à cris contre le fait qu’AnimeLand se recentre sur l’animation japonaise.
Allez, on s’asseoit tous au coin du feu, on prend sa tasse de chocolat chaud, papy NdJ va vous conter une belle histoire.
Il y a bien longtemps, quand j’étais un jeune homme beau et fringant, il m’arrivait de monter de temps en temps à la capitale. Joie, bonheur, félicité : je pouvais y dépenser tout mon argent durement gagné en moultes japoniaiseries (world21, elle était pour toi, celle là). Moultes ? Hélas non.
Hooo, pour sûr, je trouvais plus aisément de quoi me satisfaire (notamment en art-books, cellulos, K7, CD HK -oui, j’étais jeune et naïf, j’ignorais que les CD audio étaient piratés, à l’époque-, etc) que dans ma lointaine province (que je hais ce mot), mais pour autant, en dehors de certaines boutiques spécialisées (Tonkam, Konci, Ratomic ou Manga Raque, pour ne pas les nommer), rien de rien.
Mais, durant ces années, j’ai pu voir une certaine évolution, notamment dans UN magasin très précis, j’ai nommé…. la FNAC des Halles.
Et là où, il y a encore 5 ans à peine, il fallait bien chercher pour trouver un manga Glénat, ce sont de nombreux rayonnages où l’on peut trouver TOUS les éditeurs en VF (oui, oui, même Tonkam, ou Asuka), chose qui était inimaginable à l’époque.
Pour vous donner une idée du truc, il y a à côté de la grosse partie manga des éventaires proposant diverses méthodes pour “apprendre le japonais sans peine” (hu hu hu).
Si le manga a vécu une explosion, ce n’était qu’une pétarade face au boom de l’animation, notamment avec le DVD. Si je vous dis qu’on ne pouvait pas trouver de K7 vidéo de Lodoss dans une FNAC, vous me croyez ? Et pourtant, si. Maintenant, allez regarder ce que vous propose votre Carrefour (ou Auchan, ou Leclerc, je ne suis pas sectaire) : je parie quinze contre un qu’il y a au moins UN DVD d’animation japonaise, si ce n’est un coffret.
Mais quel est le but de cette histoire (oui, parce que là, ça commence à devenir un peu ch****) ?
Tout simplement ceci : de loisir discret, les dessins animés japonais sont devenus un véritable marché (je ne parle pas de “phénomène de mode”. C’est trop implanté pour qu’on parle de mode, par définition passagère).
L’équipe d’AnimeLand est composée de trentenaires qui ont vécu toute cette évolution. Qui se sont battus corps et âme pour prouver aux foules réfractaires que non, l’animation japonaise ne se limitait pas à l’équation sexe + violence.
Même s’il reste encore de nombreux a priori à abattre, même si tout n’est pas encore gagné, une grande partie de la “bataille” a été remportée.
Et désormais, une “nouvelle génération” a accès à tous ces produits venus du pays du soleil levant, bien plus facilement que dans les années 90. N’allez pas croire que je regrette cette époque : je préfère largement avoir un (ou plusieurs) DVD pour 30 € qu’une K7 NTSC pirate non sous-titrée.
Mais, et c’est là qu’est le point auquel je voulais venir après tous ces détours, cette “nouvelle génération” a besoin de repères. Ho, bien sûr, on peut regarder Love Hina sans avoir jamais entendu parler de Maison Ikkoku (aka Juliette je t’aime). Il n’empêche qu’en connaissant le second, le premier prend une saveur différente, et pas forcément plus désagréable.
Avec la nouvelle formule, nous espérons coller de plus près à l’animation japonaise, pouvoir jalonner et fournir les repères / références nécessaires pour une meilleure appréhension des nouveautés. Sans négliger pour autant les “vieux routards”, qui ont déjà des heures d’anime dans leur “carnet de vol”.
Ce nouveau pari n’est pas gagné d’avance, mais croyez bien que nous y mettons toute notre énergie. En à peine quinze ans (date d’apparition du premier numéro d’AnimeLand, encore fanzine à l’époque), le monde de la japanimation en France a changé à une vitesse hallucinante. Il fallait que le magazine évolue, lui aussi. C’est pas moi qui l’ai dit, c’est m’sieur Darwin.
Parce que vous savez bien que moi, j’dis ça, mais j’dis rien, hein…