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Résumé : Quelques mois dans la vie du célèbre peintre Katsushika Hokusai et surtout de sa fille O-Ei, elle aussi peintre et femme à forte personnalité.
Et c'est tout? Ben oui c'est tout.
En fait, le dernier film de Keiichi Hara (Colorful) est difficile à résumer ; il n'y a pas vraiment d'arc narratif principal mais plutôt une série d'événements qui nous permettent de faire connaissance avec son héroïne et de se plonger dans l'ambiance admirablement reconstituée des quartiers populaires d'Edo à la fin du règne des Tokugawa.
O-Ei, notre héroïne, est un personnage auquel on s'attache facilement ; pas très féminine voir même un peu rustre, c'est surtout quelqu'un qui entend vivre comme elle en a envie même si elle manque encore d'expérience, aussi bien sentimentalement parlant qu'en peinture. Cela se traduit par exemple dans l'épisode où un de ses tableaux livré "inachevé" et prétendument ensorcelé causera beaucoup de soucis à son nouveau propriétaire et surtout à sa femme.
A ce propos, le film est baigné d'éléments fantastiques, fantômes et esprits en tous genres partagent le quotidien de nos personnages mais comme le dit le réalisateur, dans un monde sans électricité où l'on s'éclairait à la faible lumière des chandelles, les yokai faisait partie de la vie des gens. Cela donne lieu à des scènes visuellement très impressionnantes où un dragon apparaît dans le ciel au milieu d'une tornade ou des créatures effrayantes surgissent de derrière une torche. J'aime bien m'imaginer Dieu tapant dans une grosse caisse quand il y a du tonnerre ou des fantômes errant dehors en poussant de longues plaintes les soirs de grand vent, donc cette imagerie m'a évidemment énormément plu.
Mais le film comporte aussi beaucoup de scènes plus contemplatives, notamment quand O-Ei part se promener avec sa petite soeur née aveugle ; on voit dans ces moments une femme plus sensible, presque maternelle avec sa soeur contrastant avec un père se tenant à l'écart de la fillette, par "peur des malades" selon O-Ei. C'est dans ces moments-là qu'on voit toute la complexité des liens qu'O-Ei entretient avec son père, à la fois partenaire en arts, mentor mais aussi "poltron" fuyant ses responsabilités familiales, elle restera néanmoins à ses côtés jusqu'à la fin…
J'ai donc beaucoup aimé ce Miss Hokusai mais son rythme lent et l'absence de véritable histoire risque d'en rebuter plus d'un, je le recommande surtout pour ses visuels très réussis !
[Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
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