Miss Hokusai

20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 31)

Posté dans : Anime & Animation

  • Tom-Le-Chat
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    Tom Le Chat le #283008

    Résumé : Quelques mois dans la vie du célèbre peintre Katsushika Hokusai et surtout de sa fille O-Ei, elle aussi peintre et femme à forte personnalité.

    Et c'est tout? Ben oui c'est tout.

    En fait, le dernier film de Keiichi Hara (Colorful) est difficile à résumer ; il n'y a pas vraiment d'arc narratif principal mais plutôt une série d'événements qui nous permettent de faire connaissance avec son héroïne et de se plonger dans l'ambiance admirablement reconstituée des quartiers populaires d'Edo à la fin du règne des Tokugawa.

    O-Ei, notre héroïne, est un personnage auquel on s'attache facilement ; pas très féminine voir même un peu rustre, c'est surtout quelqu'un qui entend vivre comme elle en a envie même si elle manque encore d'expérience, aussi bien sentimentalement parlant qu'en peinture. Cela se traduit par exemple dans l'épisode où un de ses tableaux livré "inachevé" et prétendument ensorcelé causera beaucoup de soucis à son nouveau propriétaire et surtout à sa femme.

    A ce propos, le film est baigné d'éléments fantastiques, fantômes et esprits en tous genres partagent le quotidien de nos personnages mais comme le dit le réalisateur, dans un monde sans électricité où l'on s'éclairait à la faible lumière des chandelles, les yokai faisait partie de la vie des gens. Cela donne lieu à des scènes visuellement très impressionnantes où un dragon apparaît dans le ciel au milieu d'une tornade ou des créatures effrayantes surgissent de derrière une torche. J'aime bien m'imaginer Dieu tapant dans une grosse caisse quand il y a du tonnerre ou des fantômes errant dehors en poussant de longues plaintes les soirs de grand vent, donc cette imagerie m'a évidemment énormément plu.

    Mais le film comporte aussi beaucoup de scènes plus contemplatives, notamment quand O-Ei part se promener avec sa petite soeur née aveugle ; on voit dans ces moments une femme plus sensible, presque maternelle avec sa soeur contrastant avec un père se tenant à l'écart de la fillette, par "peur des malades" selon O-Ei. C'est dans ces moments-là qu'on voit toute la complexité des liens qu'O-Ei entretient avec son père, à la fois partenaire en arts, mentor mais aussi "poltron" fuyant ses responsabilités familiales, elle restera néanmoins à ses côtés jusqu'à la fin…

    J'ai donc beaucoup aimé ce Miss Hokusai mais son rythme lent et l'absence de véritable histoire risque d'en rebuter plus d'un, je le recommande surtout pour ses visuels très réussis !

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    Xanatos
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    Xanatos le #283009

    Et bien mon cher Tom, figure toi que je comptais créer un topic dédié à Miss Hokusai mais tu m'as devancé !
    Tu as bien fait bien entendu, ce long métrage méritait un sujet qui lui soit consacré. 😁

    Tout comme toi, j'ai beaucoup aimé ce film.
    J'ai trouvé le character design très beau et expressif et l'animation est d'excellente qualité et très fluide.
    Les décors sont également particulièrement soignés.
    Quand tu parlais de O-Ei, je suis d'accord avec toi, l'héroïne est le plus grand point fort du film.
    Elle est intelligente, a les pieds sur terre, est très drôle et elle n'a pas sa langue dans sa poche.
    Les moments où elle remet Zen à sa place sont particulièrement savoureux.
    On réalise aussi que, même si elle déteste les dessins érotiques de son père qu'elle trouve vulgaires et écœurants, elle est cependant très douée dans ce type d'illustrations.
    J'ai toutefois été marqué par ce passage où un personnage lui avait déclaré ouvertement qu'il préférait les dessins de Zen, car si ceux ci sont très maladroits, on perçoit une sincérité dans son trait alors que ceux de O-Ei, bien que nettement plus beaux, sont plus “froids”.
    Cette critique l'avait d'ailleurs beaucoup énervée.
    Je suppose que si elle a voulu ensuite coucher avec un prostitué masculin, c'était pour ensuite pouvoir insuffler davantage “d'authenticité” et de “sincérité” dans ses œuvres.
    Malheureusement pour elle, sa première expérience sexuelle a tourné court vu que son partenaire s'est écroulé de sommeil avant de passer à l'acte.
    J'ai d'ailleurs beaucoup aimé ce passage du film qui était très drôle, sans être vulgaire ou racoleur.

    Le récit savait bien alterner des moments comiques très marrants avec d'autres largement plus contemplatifs.
    O-Nao la petite sœur aveugle de O-Ei est adorable, craquante et attendrissante.
    Elle a effectivement un comportement totalement différent avec elle. Alors qu'en règle générale, elle est blasée et boudeuse quand elle est entourée d'adultes, quand elle est auprès de sa sœur, elle est beaucoup plus chaleureuse, souriante et gaie, on sent bien qu'elle aime sa sœur de tout son cœur.
    Il y avait aussi des moments sympas comme le petit garçon qui se lie d'amitié avec O-Nao et qui fait tomber de la neige des branches des arbres, ce qui lui permet de constater que la petite fille à l'ouïe très développée, ce qui contrebalance en partie sa cécité.

    Un des défauts du film, c'est que certaines bonnes idées de l'intrigue ne furent qu'à peine effleurées, et, si elles avaient été davantage développées, cela aurait réellement pu donner lieu à des moments passionnants.
    Je pense en particulier à cette scène où O-Ei accourt quand elle apprend qu'il y a un incendie, elle semble éprouver une réelle fascination pour le feu… Et le sujet ne sera plus jamais réabordé par la suite dans l'histoire.
    Pourtant, il aurait été très intéressant de savoir d'où lui vient sa fascination pour le feu: symbolise-t-elle à ses yeux une immense force ? Est ce que pour elle, le feu est comparable à une énergie incandescente qui anime les artistes peintres quand ils s'investissent en donnant le meilleur d'eux mêmes dans les œuvres majeures qu'ils créent ?

    On pourra aussi regretter un dénouement un peu abrupt.

    Malgré quelques petites faiblesses, Miss Hokusai est un long métrage qui vaut la peine d'être vu.
    Son héroïne charismatique et attachante, sa réalisation technique exemplaire, son humour décapant, ses superbes scènes surnaturelles et son émotion discrète mais subtile lui confèrent beaucoup de charme. 😁
    Je vous le recommande chaudement !

    Ce qui fait également plaisir, c'est que, lorsque je suis allé le voir au cinéma des Halles avec Ialda (un ami du forum de Mata Web), la salle était noire de monde et toutes les places étaient occupées.
    On a eu de la chance Ialda et moi de trouver de bonnes places à temps.
    Néanmoins, c'est rassurant, les bonnes critiques et la promotion dont le film a fait l'objet ont dû donner envie aux gens de le voir et c'est tant mieux ! 😃

    Tom-Le-Chat
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    Tom Le Chat le #283010

    Citation (Xanatos @ 20/09/2015 16:58)
    Un des défauts du film, c'est que certaines bonnes idées de l'intrigue ne furent qu'à peine effleurées, et, si elles avaient été davantage développées, cela aurait réellement pu donner lieu à des moments passionnants.
    Je pense en particulier à cette scène où O-Ei accourt quand elle apprend qu'il y a un incendie, elle semble éprouver une réelle fascination pour le feu… Et le sujet ne sera plus jamais réabordé par la suite dans l'histoire.
    Pourtant, il aurait été très intéressant de savoir d'où lui vient sa fascination pour le feu: symbolise-t-elle à ses yeux une immense force ? Est ce que pour elle, le feu est comparable à une énergie incandescente qui anime les artistes peintres quand ils s'investissent en donnant le meilleur d'eux mêmes dans les œuvres majeures qu'ils créent ?

    On pourra aussi regretter un dénouement un peu abrupt.

    Ca ne m'a pas tant choqué que ça, je ressens plus le film comme une série d'événements mis bout à bout pour nous faire partager quelques instants de la vie d'O-Ei et ses contemporains avec divers séquences qui ne sont pas liées entres elles à priori (la peinture qui donne des cauchemars a une cliente, les peintures érotiques, la petite soeur…) mais qui réunies ensemble nous permettent de mieux cerner la personnalité de notre héroïne. Même pour la maladie et le décès de la petite soeur, il n'y a pas vraiment d'intrigue, les protagonistes ne peuvent rien pour changer le cours des choses, l'intérêt de cette séquence étant surtout de nous montrer comment chacun des personnages réagit et en quoi ça le change.
    On est vraiment là dans la tranche de vie à 100% où tout l'intérêt du film repose sur son ambiance et ses personnages plus que sur son scénario avare de coups de théâtre ou de rebondissements spectaculaires ; un genre qu'on pourrait qualifier avec un gros zeste de provocation de 'film chiant où il ne se passe rien”. C'est assez périlleux comme exercice de faire un film complet sans avoir recours au confort des artifices habituels pour maintenir l'attention du spectateur : grand méchant à affronter ou danger à combattre ; je trouve que Keiichi Hara s'en est plutôt bien sorti.

    Pour la fin, je ne m'en souviens plus exactement mais elle ne m'a pas paru si abrupte que ça ; après la mort de la soeur, je m'attendais à ce que ça se finisse à tout moment donc j'ai même trouvé que ça aurait pu être plus brusque encore.

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    Akiko_12
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    Akiko_12 le #283011

    Vu aussi il y a quelques jours. Je ne sais pas si c'est à cause de mauvaises conditions de visionnage, mais mon bilan est assez mitigé.

    J'ai trouvé ce film bon sur plusieurs points : O-Ei est une héroïne forte et attachante, les personnages gravitant autour le sont aussi, la reconstitution d'Edo se révèle très réussie. J'ai été ainsi ravie de voir certains décors comme Asakusa. A défaut de trouver cela heureux, j'ai été amusée par le contraste saisissant avec la vue finale sur la rivière Sumida (avec le bateau Leiji Matsumoto dans le plan, sacré choc temporel ! 😂).

    Certaines séquences sont marquantes ou très belles comme O-Ei chez le courtisan, ou la séquence avec O-Nao dans la neige. La jolie conclusion de la peinture des enfers avec l'ajout de Kannon justifiait les séquences précédentes. Cependant, les passages surnaturels en général ne m'ont pas vraiment conquise, peut-être en raison du contraste trop brutal avec la réalité. Les métaphores sur la peinture ne m'ont pas tellement interpelée. Au final, je ne me sens pas beaucoup plus avancée sur l'art d'Hokusai qu'avant.

    Le scénario sans trame ne m'a pas gênée la moitié du film, puis je me suis demandée où l'on voulait en venir. Je pense qu'il aurait fallu mieux équilibrer avec O-Nao (le seul fil rouge de l'histoire) ou introduire d'autres pistes, car, passée la période de découverte, j'ai commencé à m'ennuyer.

    Le point le plus discutable pour moi, c'est la musique. Celle-ci est excellente quand elle reste dans des sonorités traditionnelles. Au tout début, le côté rock donne du caractère à O-Ei. Ensuite, l'utilisation de guitares électriques m'a fait tiquer. Le contraste est trop violent, la situation pas forcément adaptée. Ainsi, quand O-Ei se précipite chez sa mère, la lourdeur de la bande-son sape tout le côté dramatique, voire même le sentiment d'urgence ! Cette séquence pouvait pourtant avoir un impact similaire à celle de la fuite de Kaguya, c'est vraiment dommage.

    En bref : une bonne héroïne, de bons décors, un rythme bancal, une musique inadaptée. J'avais nettement été plus emballée par Patéma ou L'île de Giovanni à leur sortie. Miss Hokusai restera dans ma mémoire comme un film sympa, mais pas transcendent !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #283012

    Pas encore vu mais c'est prévu bien sûr ! Comment raterais-je un animé sur l'époque d'Hokusaï ??
    D'autant que la présence et la carrière artistique de sa fille sont tout à fait historiques. Pour la petite histoire on voit souvent un portrait d'Hokusaï en pied, très âgé, appuyé sur un bâton, qui fut l'oeuvre de sa fille. Hélas c'est rarement indiqué en légende.
    J'espère qu'on l'aperçoit dans le film.
    J'ai un a priori favorable car Xanatos et moi on a généralement le même point de vue. Mais je suis attentif quand même aux arguments d'Akiko, qui en dépit de son hostilité envers le "libidineux Cat's Eye" (que peut-elle penser alors de "Cobra" ??!!) est par ailleurs ouverte aux qualités des oeuvres.

    Akiko_12
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    Akiko_12 le #283013

    Citation (Lord Yupa @ 24/09/2015 19:46)
    J'ai un a priori favorable car Xanatos et moi on a généralement le même point de vue. Mais je suis attentif quand même aux arguments d'Akiko, qui en dépit de son hostilité envers le “libidineux Cat's Eye” (que peut-elle penser alors de “Cobra” ??!!) est par ailleurs ouverte aux qualités des oeuvres.


    J'en pense pire, je l'avais d'ailleurs évoqué ici.
    Cependant, ne pas aimer le sexisme de certaines œuvres ne m'empêche pas d'apprécier d'autres choses, ni d'avoir des avis argumentés. 😎

    Tom-Le-Chat
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    Tom Le Chat le #283014

    [Message supprimé par volonté d'apaisement]

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    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #283015

    Je venais justement effacer cette partie de mon post, mais tu m'as pris de court. Je te propose qu'on efface donc tous deux ces HS, et qu'on reparte à zéro sur des bases amicales. J'ai effacé aussi d'autres choses ailleurs, 2ème page "Cat's Eye", mais il faudra que tu le fasses aussi (et Akiko) puisque vous m'avez cité plusieurs fois. Enfin si vous voulez.

    Xanatos
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    Xanatos le #283016

    Citation (Tom le chat @ 20/09/2015 22:42)
    On est vraiment là dans la tranche de vie à 100% où tout l'intérêt du film repose sur son ambiance et ses personnages plus que sur son scénario avare de coups de théâtre ou de rebondissements spectaculaires ; un genre qu'on pourrait qualifier avec un gros zeste de provocation de 'film chiant où il ne se passe rien”. C'est assez périlleux comme exercice de faire un film complet sans avoir recours au confort des artifices habituels pour maintenir l'attention du spectateur : grand méchant à affronter ou danger à combattre ; je trouve que Keiichi Hara s'en est plutôt bien sorti.

    Oui, je partage ton avis, c'était assez osé de la part de Keiichi Hara de ne pas avoir inclus un méchant dans le récit, et je trouve aussi qu'il s'en est très bien sorti.
    Dans un autre registre, cela me rappelle cet album de Tintin Le Trésor de Rackham le Rougel'une des histoires les plus passionnantes du reporter à la houpette (même si ce sont le capitaine Haddock et le professeur Tournesol qui sont les vrais héros de cette aventure) et au cours de celle ci, il n'y a jamais eu l'intervention d'un seul bandit, d'un seul méchant.
    Un sacré tour de force de la part de Hergé, surtout qu'il jouait habilement avec les attentes du lecteur puisqu'on apprenait au début du récit l'évasion de l'un des frères Loiseau (un des méchants du précédent album Le Secret de la Licorne), on aurait pu croire qu'il allait revenir se venger de nos héros et finalement non !

    Citation (akiko_12 @ 24/09/2015 18:07)
    Vu aussi il y a quelques jours. Je ne sais pas si c'est à cause de mauvaises conditions de visionnage, mais mon bilan est assez mitigé.

    J'ai trouvé ce film bon sur plusieurs points : O-Ei est une héroïne forte et attachante, les personnages gravitant autour le sont aussi, la reconstitution d'Edo se révèle très réussie. J'ai été ainsi ravie de voir certains décors comme Asakusa. A défaut de trouver cela heureux, j'ai été amusée par le contraste saisissant avec la vue finale sur la rivière Sumida (avec le bateau Leiji Matsumoto dans le plan, sacré choc temporel ! 😂).

    Mince alors, j'en suis désolé pour toi Akiko ! 😢
    Que s'est t'il passé lors de la projection du film ?
    Plusieurs spectateurs ont été excessivement bruyants et ont gâché ton immersion dans l'histoire ?
    Il y a eu des problèmes techniques durant la projection ?
    À ce sujet, j'avais eu des problèmes comme ça quand j'ai vu La Vie est Belle de Roberto Begnigni au cinéma: pendant 10 minutes, le film était bloqué et on craignait de ne jamais pouvoir voir la fin du film, heureusement, le projectionniste a résolu le problème.
    Quant à la référence que tu as repéré, Waouh, chapeau bas, je ne l'avais même pas remarqué ! 😉
    On devrait te surnommer “Œil de Lynx” ! 😃

    Xanatos
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    Xanatos le #283017

    Citation (Lord Yupa @ 24/09/2015 19:46)
    Pas encore vu mais c'est prévu bien sûr ! Comment raterais-je un animé sur l'époque d'Hokusaï ??
    D'autant que la présence et la carrière artistique de sa fille sont tout à fait historiques. Pour la petite histoire on voit souvent un portrait d'Hokusaï en pied, très âgé, appuyé sur un bâton, qui fut l'oeuvre de sa fille. Hélas c'est rarement indiqué en légende.
    J'espère qu'on l'aperçoit dans le film.

    Franchement mon cher Yupa, vu ton immense culture sur l'histoire du Japon et tes connaissance sur ce grand artiste peintre que fut Hokusai, je suis fort impatient de connaître ton futur avis sur ce film ! 😃

    Geoff34
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    geoff34 le #283018

    J'ai surtout trouvé les sous-titres du film assez gros, lors de mon visionnage.

    Veggie11
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    Veggie11 le #283019

    Je n'ai pas pu voir Miss Hokusaï (vous croyez qu'ils s'intéressent un seul instant aux spectateurs helvètes ? Que nenni ! Et même au Tessin, rien n'est annoncé côté italien), mais je confirme que des mauvais sous-titres peuvent gâcher le visionnage. Lors de la projection du documentaire ''Waiking Sleeping Beauty'' à la section Cinéma de l'Université de Savoie, en 2011, les sous-titres étaient écrits en blanc sur fond majoritairement clair. Je vous laisse imaginer le résultat !! Pourtant c'est Philippe Videcoq qui s'en est occupé… Résultat au lieu de suivre correctement le documentaire de la manière la plus naturelle du monde, on était tous en train de fixer l'écran désespérément, tentant de saisir les passages trop éclaircis. Au bout d'un moment, je ne me suis focalisée que sur l'audio. Moi qui d'habitude ne supporte pas la façon de parler des Américains…

    Kuronoe
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    Kuronoe le #283020

    Citation (veggie11 @ 25/09/2015 07:17)
    Moi qui d'habitude ne supporte pas la façon de parler des Américains…

    Entre le public français qui n'y connait rien en manga, les journalistes à qui il faut apprendre leur boulot parce qu'ils ont zappé Jean-Pierre Dutronc qui a doublé un lapin dans l'épisode 47 de Maya l'abeille en 1965 et maintenant les américains qui ne savent pas parler, tu es quand même en train d'élever la condescendance au rang d'art. J'aurais aimé savoir tant de choses et avoir tant de recul sur la vie à 25 ans. La grande classe !

    Veggie11
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    Veggie11 le #283021

    Ben écoute, défendre le doublage français c'est tout de même la moindre des choses pour un magazine qui le faisait auparavant. Alors peu importe la renommée du comédien en question, je leur pose directement la question sur leur retour en arrière. Les comédiens français sont méprisés dans le fandom depuis toujours, alors pour une fois qu'un magazine spécialisé prenait leur défense, j'aimerais savoir pourquoi depuis la dernière refonte, cette mise en avant du doublage français est passée au second plan !

    Akiko_12
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    Akiko_12 le #283022

    Citation (Lord Yupa @ 25/09/2015 07:04)
    Je venais justement effacer cette partie de mon post, mais tu m'as pris de court. Je te propose qu'on efface donc tous deux ces HS, et qu'on reparte à zéro sur des bases amicales. J'ai effacé aussi d'autres choses ailleurs, 2ème page “Cat's Eye”, mais il faudra que tu le fasses aussi (et Akiko) puisque vous m'avez cité plusieurs fois. Enfin si vous voulez.


    Perso je n'effacerai rien parce que ce débat était intéressant. Je pense qu'une partie du public pense comme toi, donc c'est bien de confronter les points de vue. C'est tout l'intérêt d'un forum, d'ailleurs : si on était toujours tous d'accord, on s'ennuierait ferme, tu ne crois pas ? <img src="style_emoticons//happy.gif” style=”vertical-align:middle” emoid=”^_^” border=”0″ alt=”happy.gif” />

    Citation (Xanatos @ 25/09/2015 07:05)
    Dans un autre registre, cela me rappelle cet album de Tintin Le Trésor de Rackham le Rougel'une des histoires les plus passionnantes du reporter à la houpette (même si ce sont le capitaine Haddock et le professeur Tournesol qui sont les vrais héros de cette aventure) et au cours de celle ci, il n'y a jamais eu l'intervention d'un seul bandit, d'un seul méchant.


    Tu oublies tout de même l'un des plus grands bandits, des plus grands méchants de tout Tintin : Rackham le Rouge, précisément !
    C'est un tour scénaristique habile qui déporte le méchant dans les flashback. Mais, au final, il y en a quand même un, hyper classe, et avec une belle plume. 😂

    Citation (Xanatos @ 25/09/2015 07:05)
    Que s'est t'il passé lors de la projection du film ?
    Plusieurs spectateurs ont été excessivement bruyants et ont gâché ton immersion dans l'histoire ?
    Il y a eu des problèmes techniques durant la projection ?


    Rien de tout cela, heureusement ! 😁
    Comme Geoff l'a mentionné avec justesse, j'ai trouvé les sous-titres vraiment trop gros, d'autant que la salle était petite et que j'étais proche du devant. Le reste c'est de ma faute, je me tapais un vieux mal de gorge et une barre dans la tête. Autant dire que la musique “audacieuse” et les sous-titres énormes ne m'ont pas aidée. ^^°

    Citation (Xanatos @ 25/09/2015 07:05)
    Quant à la référence que tu as repéré, Waouh, chapeau bas, je ne l'avais même pas remarqué ! 😉
    On devrait te surnommer “Œil de Lynx” ! 😃


    Merci ! 😂
    A ta décharge, ça passe tellement vite qu'il faut connaître le design caractéristique (et l'existence, accessoirement) du bateau pour voir le clin d’œil.
    Je pense d'ailleurs que ce film regorge de références, mais on ne les voit/comprend pas forcément. Par exemple, pour bien saisir le malaise d'O-Nao et sa peur de finir en enfer à entasser des pierres, il faut connaître le mythe de la rivière Sanzu, que seul les gens ayant cumulé assez de bon karma peuvent traverser (cela exclut donc les enfants, morts trop tôt et condamnés à errer).
    Je suppose aussi qu'il y a des clins d’œil concernant l’œuvre et la vie d'Hokusai. Peut-être qu'il est tellement connu au Japon qu'ils n'ont pas pris la peine de rendre certaines choses plus explicites, alors que pour nous, il n'y a guère que la Vague qui se reconnait au premier coup d’œil.

    Tom-Le-Chat
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    Tom Le Chat le #283023

    Citation (Lord Yupa @ 25/09/2015 08:04)
    Je venais justement effacer cette partie de mon post, mais tu m'as pris de court. Je te propose qu'on efface donc tous deux ces HS, et qu'on reparte à zéro sur des bases amicales. J'ai effacé aussi d'autres choses ailleurs, 2ème page “Cat's Eye”, mais il faudra que tu le fasses aussi (et Akiko) puisque vous m'avez cité plusieurs fois. Enfin si vous voulez.

    J'ai édité mon dernier message. Pour les posts plus anciens, je n'édite jamais par principe mes messages vieux de plus d'une semaine, même ceux qui me font horriblement honte ; à partir du moment où plusieurs personnes les ont déjà lus, je me dois d'assumer ce que j'ai écrit. Cela ne m'empêche pas d'accepter ta proposition, repartons donc sur des bases plus saines.

    Fin du HS pour ma part.

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    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #283024

    Ah, ça y est, vu Miss Hokusai ! Et remarqué avec satisfaction que la salle de ce petit cinoche du Quartier Latin était plutôt correctement peuplée, bien que film en 3ème semaine et en VO ! (on était assez loin de la célèbre vacherie d'un critique 1900 envers une pièce de théâtre qu'il n'aimait pas “Venir armé, car l'endroit est désert” 😃 ).
    J'ai beaucoup aimé le film, et me le procurerai en DVD dès que disponible. Excellente machine à voyager dans le temps, et dans l'esprit de ce temps !
    En reparle plus tard.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #283025

    Citation (akiko_12 @ 25/09/2015 17:18)
    Je pense d'ailleurs que ce film regorge de références, mais on ne les voit/comprend pas forcément. Par exemple, pour bien saisir le malaise d'O-Nao et sa peur de finir en enfer à entasser des pierres, il faut connaître le mythe de la rivière Sanzu, que seul les gens ayant cumulé assez de bon karma peuvent traverser (cela exclut donc les enfants, morts trop tôt et condamnés à errer).
    Je suppose aussi qu'il y a des clins d’œil concernant l’œuvre et la vie d'Hokusai. Peut-être qu'il est tellement connu au Japon qu'ils n'ont pas pris la peine de rendre certaines choses plus explicites, alors que pour nous, il n'y a guère que la Vague qui se reconnait au premier coup d’œil.

    Oui, il est probable que beaucoup d'allusions échappent aux Occidentaux, ainsi que le mythe de la rivière Sanzu et de son rivage de cailloux que les enfants trépassés doivent empiler, et que tu mentionnes avec justesse. Malgré les compliments quelque peu excessifs de Xanatos sur ma culture (mais ça fait toujours plaisir 😂 ) j'en ai sûrement raté un bon nombre que le Nippon moyen aura repérées. Toutefois la célèbre planche du pont Nihonbashi apparaît dès le début, la Vague, la femme-yokaï au long cou, les faciès grotesques déformés par les baguettes, les pompiers, les femmes se promenant au bord de la Sumida, etc. sont des estampes de Hokusaï. Je regrette l'absence du seul dessin d'O-Ei que je possède dans mes immenses collections (de simples reproductions 😂 ), et qui justement est un portrait en pied de son père très âgé, tracé à la sanguine – et il semble qu'elle travaillait souvent de cette façon.
    En dépit de cela j'ai adoré le film, ainsi que Tom et Xanatos, et son rythme m'a paru très bien mené (il est vrai que je ne percute presque jamais sur une musique – que tu critiques, chère Akiko – à la première vision, seulement à la deuxième ou plus). C'est une magnifique machine à voyager dans le temps, toute une vie populaire d'Edo vers 1840 s'y retrouve en cent détails au quotidien. Le leitmotiv du grand pont, métaphore de la plus dense et vaste ville du monde en son temps, m'a fasciné par le travail d'animation, des sons autour…
    O-Ei est un caractère superbe, froid en apparence, brûlant à l'intérieur (d'où à mon sens sa passion pour les incendies) de volonté et d'intelligence, on le sent parfaitement ; brûlant également de tendresse refoulée par l'égotisme total de son père et la banalité navrante des jeunes hommes. Tendresse très joliment rendue par les promenades avec la pathétique petite O-Nao (snif!). Film riche en symboles ainsi quand O-Nao tombe inerte et visage dans la neige, allusion à Yuki, la Dame de Neige qui est la Mort. La scène est en double : peut-être la première n'est-elle qu'une vision prémonitoire par O-Ei ?
    Sa tentative d'initiation sexuelle par un prostitué travesti découle évidemment de sa misandrie, mais aussi de sa volonté inébranlable d'être une artiste dépassant les limites qu'on lui attribue en tant que femme, d'être un homme-femme en qq sorte.
    Le visage d'O-Ei est remarquable, aux forts sourcils très expressifs d'une personnalité puissante, mais joli cependant.
    La fin est belle et évasive, conformément au peu que l'Histoire a retenu d'elle, hélas.
    Film dédié donc à une excellente peintre, largement “nègre” de son père, comme tant d'épouses, de soeurs, de filles de ces messieurs les célébrités de leur époque : la soeur de Blaise Pascal, celle de Mozart, la fille de Bach, l'épouse de Willy (Colette), la fille d'Orazio Gentileschi (Artemisia), les soeurs Brönte tant que leur frère a vécu, etc., etc.

    Veggie11
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    Veggie11 le #283026

    Ou encore Camille Claudel, sœur du fameux poète/écrivain et un temps compagne du sculpteur Auguste Rodin, elle-même sculptrice mais dont plusieurs de ses œuvres furent considérées comme réalisées par Rodin lui-même. C'est après avoir vu un film sur sa vie que mes parents ont décidé de me donner ce prénom.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #283027

    Hé ben, chère Veggie, on te souhaite un destin moins catastrophique ! Très bon exemple de ce dont je parlais en tout cas.

    Je mets une suite à mon commentaire.
    Comme l'a remarqué Akiko avec regret, dans Miss Hokusai on n'apprend rien sur les objectifs artistiques ni sur ce qui faisait la force et le talent en propre de Hokusai. Evidemment il ne s'agissait pas de se laisser aspirer par lui, qui n'est pas le héros du film, mais ça déçoit un peu, oui.
    En fait je dirais que ce défaut est quasi-général dans les films sur les artistes : très souvent même, la réalisation se focalise seulement sur l'anecdotique et les frasques de la vie privée. “Lautrec”, “Modigliani”, “La jeune fille à la perle”, les films sur Rembrandt… On ne révèle presque jamais quel est le but de l'artiste, son défi, ses modèles, ce qu'il rejette, sa vraie valeur quoi, soit par peur d'ennuyer le public, soit parce que le cinéaste est incompétent dans l'art en question.
    Alors au risque d'ennuyer un peu, je voudrais dire quelques mots d' Hokusai :
    C'est pour ainsi dire un “Baroque” de l'art japonais, attiré par le grotesque, le prolixe, le grandiose, voire la surcharge démonstrative, marqué d'une certaine horreur du vide ( = la mort, la maladie, comme le signale le film ?). Il aimait les lignes contournées à plaisir. Au début le film nous montre sa célèbre peinture colossale sur d'immenses feuilles de papier au sol. Sa virtuosité sans égale le rendit assez riche par périodes, mais finalement il contredisait trop sans doute le goût japonais de la sobriété des effets, du “dégraissé” minimaliste, de la ligne pure en trois coups de pinceaux, et finit pauvrement, ce que le film nous montre bien. Son jeune concurrent dans le paysage – et en de nombreux autres sujets – Hiroshige, était lui un “Classique”, plus élégant, à la ligne plus droite et plus ferme, avec un grand sens des équilibres sujet / vide et privilégiant ce dernier, tout en montrant fantaisie et sens poétique (d'ailleurs je préfère Hiroshige).
    Pour les films sur les artistes, on en trouve de bons quand même : “Séraphine” (extraordinaire Yolande Moreau !), ou “Le Moulin et la Croix” (sur Breughel), mais même “Camille Claudel” (je m'en souviens mal) je me demande si l'on y parle d'art en définitive !! Depardieu en Rodin, ça lui allait bien : soulever d'énormes pierres… Comment refuser plus tard le rôle d'Obélix 😂 😂 ?

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