Bien des choses à dire !
D’abord, concernant le côté réducteur du résumé que j’ai fait de Inu Yasha, il ne concerne, comme je l’ai présenté d’entrée de jeu, que les premiers volumes, 1 à 7, pour être précis, parus en France. Là où je ne suis guère d’accord avec toi, c’est lorsque tu affirmes que je parle de la série entière comme si j’avais lu tous les autres tomes. N’as-tu pas remarqué le ton interrogatif et fortement conditionnel de l’article ? Je me cite ( !) : le chapeau est une suite de questions rigoureusement terminées par un point d’interrogation, je parle du « risque de lasser » , « le nouveau manga (…) peut décevoir », les bastons sont « susceptibles de lasser », dans le dernier paragraphe « Mais vu comme c’est parti, il est à redouter que… », et la toute dernière phrase de conclusion est à nouveau une question. J’ai donc soulevé des interrogations qui correspondent à des doutes, des craintes, que j’ai eu à la lecture des premiers tomes du manga. En aucun cas je n’ai affirmé quoi que ce soit, ce n’est là qu’un avis sceptique et interrogatif sur Inu Yasha. Tant mieux si, comme le pensent nombre de lecteurs dont tu fais partie (voir forum Anime/manga 1587), mes craintes personnelles s’avèrent injustifiées ! Il arrive qu’un manga dont le début t’a déçu puisse se révéler passionnant par la suite, mais bon, c’est quelque chose qui ne peut que se vérifier ou non… sur le long terme.
Ensuite, je te trouve injuste lorsque tu notes que l’article est intéressant à lire pour celui qui veut détester Takahashi. J’aime beaucoup les récits de la mangaka, surtout ses Rumic World et Maison Ikkoku, et c’est justement en lectrice attentive et alléchée (encore un jargon canin) que je me suis lancée dans la lecture de Inu Yasha. Et là, je suis tombée sur, euh, un os : après les 4 premiers tomes, j’ai commencé à décrocher progressivement sur les autres. Ce sont cette déception et les craintes qui en découlent que j’ai exprimé.
Enfin, à propos de la longueur inhérente aux manga, je ne vois pas cette caractéristique comme une « normalité », qui plus est gage de qualité. Comme tu l’expliques, la longueur des manga est liée au système de prépublication en magazine. Ce système a certes des avantages, comme par exemple de faire exister pléiades de séries, et conduit à des pratiques de lecture fort différentes des nôtres, comme l’attente et la périodicité. Il a aussi, c’est le revers de la médaille, des effets pervers. Si une série marche, elle continue, ceci suivant une pure logique commerciale à laquelle même les mangaka très reconnus n’échappent pas (peut-être encore moins que les autres d’ailleurs). En conséquence, une série qui marche se doit de durer jusqu’à épuisement ; il arrive que des manga perdent alors sur la durée en intérêt, soient vidés de ce qui faisaient leur saveur. Ce n’est évidemment pas une loi d’airain, mais ça arrive… C’est un risque que Takahashi n’a pas toujours évité selon moi, en dépit de son talent.
Voilà voilààà…
Nathalie B.
PS: Merci beaucoup à getdownthere et Kounou des iles pour vos encouragements chaleureux…