Wouah ça fait une paye que j'avais pas causé du meilleur shonen de tous les temps !
Vous qui lisez depuis longtemps ce manga, vous savez tous à quel point Oda aime à créer une atmosphère particulière à chacune des îles visitées par l'équipage du chapeau de paille, en s'inspirant très souvent soit autour d'un thème généraliste (genre les légendes sur les sirènes pour l'île des hommes poissons par exemple), soit en puisant dans l'imagination d'un artiste qu'il adule (Tim Burton pour Thriller Bark).
Aussi, en lisant les tomes 68 et 69, quelle surprise de m'apercevoir qu'il est cette fois allé furer du côté… d'Otomo !
Bon, on va me dire que je fais une fixette avec Akira, mais là pour le coup ça saute aux yeux.
Bon, j'avertis, ça va SPOILER GRAVE !!!!!
Or donc notre équipage débarque sur une île inconnue et interdite d’accès par le gouvernement mondial : Punk Hazard.
De fil en aiguille, on découvre que cette île aujourd’hui ravagée était dans le passé le site d’expérimentation du Dr Vegapunk, grand scientifique du gouvernement mondial, qui développait là des armes de destructions massives, comme on dit.
Une expérience ayant mal tournée, l’île a été évacuée et interdite. Mais les installations ont été investies en douce par le responsable de tout ce bordel, l’ex-assistant de Vegapunk, Caesar Clown.
Celui-ci entreprend de poursuivre diverses recherches crapuleuses et ultradangereuses pour créer des armes ultimes. Notamment, on découvre qu’il fait des expériences sur des enfants…
Bon, vous voyez tout de suite le lien avec Akira, en tout cas ceux qui connaissent le chef d’œuvre d’Otomo ont dû être frappés par le rapprochement visiblement assumé par Oda.
En effet, les points communs sautent aux yeux :
– Enfants manipulés ‘génétiquement’ ( ?) pour leur conférer de grands pouvoirs (télékinésie dans Akira, Gigantisme dans One Piece) afin d’en faire des armes vivantes.
– Enfants drogués afin de les contrôler.
– Maintien au secret d’une puissance encore plus terrible liée à ces expériences…
Voilà pour les bases. Mais Oda va plus loin et reprend carrément certains des éléments visuels les plus marquants d’Akira.
Par exemple, la « chambre » des enfants sur Punk Hazard est directement inspirée de celle dans Akira :
Décors d’arc-en-ciel, de nuages, d’étoiles, de planètes, rien n’est oublié par Oda. Il place même les jouets suspendus au plafond pour coller au mieux du « tableau » d’Otomo, en omettant toutefois d’y mettre lui aussi un avion, machine inconnue du monde marin de One Piece.
Autre passage marquant d’Akira, la cellule de confinement du « numéro 28 » :
A comparer avec cette planche de Punk Hazard :
Mêmes visuels, mêmes effets, mêmes ambiances : l’idée est de représenter un pouvoir surpuissant demeuré au secret et contrôlé au prix d’une formidable débauche de moyens matériels. Soit une vraie menace pour le monde, qui sommeille, attendant son heure…
Sur chacun des dispositifs, un sigle. Akira ou SAD. On en saura pas plus, si ce n’est que nous savons que l’auteur nous dévoile dans chaque cas le cœur d’un dispositif aux ramifications immenses, symbolisées par toutes ces canalisations titanesques.
Une différence entre ces deux séquences, l’attitude du personnage : si de son côté le colonel contemple la cellule de confinement avec une sorte de respect mêlé de crainte, Law, lui, avance d’un pas assuré vers le mystérieux dispositif. Ainsi, Law nous rappelle plutôt Tetsuo avançant inéluctablement vers la cellule de confinement d’Akira, bien décidé à percer le secret couvant dans l’ombre :
Plus anecdotique, le plan du labo (pourtant creusé dans une montagne…) est schématisé en forme de cercles, comme le plan de la cellule de confinement d’Akira !
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