Et oh ! Doucement ! 😂 Mince comment je vais répondre à tout ça moi… 😕
D'abord un peu de pseudo-philo.
Félicitée dit :
Tout d'abord, ces histoires d'hormones la source de nos émotions, ça me dépasse. C'est comme; et c'est pas pour être méchante ou faire des analogies foireuses, mais c'est la même sensation d'incompréhension que j'ai face au racisme et autres discriminations. Je pige pas. Je comprend le fonctionnement physique, mais se borner à ça… Non, je ne comprend pas.
Alors bien sûr, sur ton histoire de “corpsâme”, on ne peut qu'être en désaccord.
Mais une chose me frappe en lisant ça; je te re-cite: […]
c'est que que j'ai l'impression que tu me parle justement d'un robot. Comme si de te voir que comme un corps, de te borner à ton corps, c'est devenir un robot. Un robot qui réagis, ressent, par son “programme”.
En schématisant et en mettant de côté le fait que l'humain n'est pas “fabriqué”, oui, on peut dire cela. (Déprimant, hein !)
En réfléchissant, c'est l'hypothèse qui me semble la plus logique.
Attend. Mais toi ? Tu es bien “sorti” de ce que ton environnement familial aurait dû faire de toi, non ? Où bien c'est un autre environnement qui à fait de toi ce que tu es ?
Je ne comprend pas…
Je me suis heurté à la même incompréhension de la part de mon père (chrétien lui aussi).
Il faut comprendre ce que j'entends par environnement. Le fait que tu sois tombé sur un caillou quand tu avais quatre ans, cela fait partie de ton environnement. Le fait que ta mère t'aies fait un shampoing antipoux quand tu étais en cm1, c'est ton environnement. Le fait que tu aies mal dormi la nuit dernière et que tu te sois réveillé de mauvaise humeur, c'est ton environnement. Le fait que tu sois né, là où tu es né, au moment où tu es né, c'est ton environnement. Le spermatozoïde qui est arrivé premier à l'ovule, c'est ton environnement. Ton ADN c'est ton environnement. Ton corps c'est ton environnement. Les gens que le “hasard” te fait rencontrer c'est ton environnement.
Comme tu n'as pas choisi où naître, quand naître et dans quel corps naître, on peut dire qu'à la base tu n'as rien décidé. Tes premières décisions tu les feras en fonction de ton environnement. Par exemple il va soudainement faire froid et il y aura plein de lumière, alors tu vas pleurer. Et on coupera ton cordon ombilical et on te mettra sur la poitrine de ta mère (ou pas).
Les premières pierres de ta personnalité sont posées alors que tu n'es encore rien, que tu ne peux même pas réfléchir, que tu ne te reconnaitrais même pas dans un miroir. Et ainsi de suite. Tu développes une personnalité, en fonction de ton environnement.
Jusqu'à aujourd'hui. Tout ce temps tu n'as fait que répondre à l'environnement parce que ta personnalité tu ne la dois qu'à ton environnement, qu'à ton passé. Chaque choix que tu as fait, tu l'as fait à partir de deux éléments :
– ton environnement conscient, celui que tu es capable de définir
– ta personnalité qui elle issue de ton environnement inconscient
Et donc, tu n'as eu que l'illusion du choix. Parce que si, en effet, ton cerveau a fait un choix il l'a fait à partir d'éléments que tu dois à ton environnement.
C'est pour cela que la méritocratie est une imbécilité si on veut y voir autre chose qu'un moyen de faire avancer la société. (par exemple de la justice) Mais je m'égare.
Si on n'a pas compris ce que je voulais dire, on m'objectera alors que deux personnes ayant grandi dans le même environnement ne réagiront pas de la même façon. Et là je soupirerai un bon coup avant de répondre ceci :
Personne ne grandit dans le même environnement. Pas même des jumeaux. Simplement parce qu'ils ne peuvent pas être au même endroit au même moment (vraiment au même endroit) donc ne peuvent rencontrer la même personne qui aurait exactement la même réaction envers les deux, ne peuvent pas avoir le même corps avec son histoire, ne peuvent pas avoir le même passé.
Donc l'exemple de deux frères qui ne prendraient pas la même voie dans la vie, me fait marrer. Ils n'ont pas le même ADN, l'un est plus vieux que l'autre, ils ne feront pas les mêmes rencontres, ils n'auront pas les mêmes relations avec leur parents, ils n'auront pas la même sensibilité, etc…
Bref, personne n'a le même environnement.
Et si un ordinateur était assez puissant et disposait d'assez de capteur tout en ayant suivi un individu depuis l'accouplement de ses parents, il pourrait en définissant l'environnement immédiat d'un individu prédire sa réaction.
Donc le libre arbitre n'existe pas.
C'est là aussi que j'ai compris ce que serait véritablement un dieu : ce serait une créature qui serait née d'elle même avant d'avoir un quelconque environnement et qui donc pourrait décider de son “destin”. Bien évidemment, c'est une idée absurde. Rien ne peut naître du vide.
Et je n'ai aucun mérite d'avoir muri cette idée, puisque c'est mon environnement qui en a voulut ainsi.
Voilà. C'est déprimant, hein !
Et aujourd'hui ? Me dira-t-on dans un dernier sursaut. Est ce que tu ne peux pas décider de ta vie par toi même aujourd'hui ?
Non. Pas plus que quand je n'étais pas encore conscient et que la vie a décidé pour moi des premières pierres de ma personnalité. Pas plus que je n'ai décidé de mon corps. Je suis aujourd'hui le produit de mon environnement. Si j'avais vécu des choses différentes je ne serais plus moi…
Je peux choisir de me lever à telle heure, je peux choisir mon repas mais dans tous les cas ces choix seront limités par ce que ma personnalité peut envisager et par l'environnement. Et comme ma personnalité n'est due qu'à l'environnement (donc au passé, aux rencontres, au corps, tout ça) globalement c'est l'environnement qui décide.
Il aurait suffit d'une rencontre différente, d'un évènement différent pour devenir quelqu'un d'autre. Alors où est le libre arbitre dans tout ça ? Où peut-on faire un choix qui ne tiendrait qu'à nous alors que nous ne nous appartenons même pas ?
Et je vais te dire; ça me fait penser à un point de vu de quelqu'un qui a extrêmement besoin de se rassurer face aux comportements humain.
Bah, non. J'ai besoin d'être rassuré sur le sens de la vie. Les comportements humains sont bien plus simples à gérer que le non-sens.
Et pour finir (je reviendrais sur Pluto plus tard, promis mais je vais clore mon message pseudo-philosophique sur ça) :
Félicitée dit : Euuuuh… Ce que tu dis est à pleurer et à rire en même temps (je ne suis pas agressive ni meprisante en te disant ça). Tu sais que ça existe des gens qui ne ressente absolument aucune envie de blesser l'autre ?
Et se sont des êtres humains aussi.
Non, ça n'existe pas. Tout le monde, à un moment donné aura envie de blesser. Que ce soit pour se défendre, pour prouver son existence, par pur sadisme (même si je doute que le sadisme ne soit pas basé sur quelque chose de plus profond qu'une simple volonté de faire du mal) ou par vengeance.
Tout le monde a un jour ou l'autre au minimum eu envie de répondre à une insulte par une autre insulte. Le but de cette insulte étant de blesser celui qui nous a blessé.
Il est absolument impossible qu'un humain se développe sans n'avoir jamais eu envie de faire mal à quelqu'un. Je ne parle pas nécessairement de s'imaginer en train de faire souffrir, simplement d'un réflexe naturel. Quand il est blessé, l'humain cherche à se défendre. Et la première chose qui lui vient à l'esprit c'est de faire souffrir l'autre pour qu'il comprenne qu'il ferait mieux d'arrêter.
Personne n'est “pur” au point de ne jamais ressentir la moindre volonté de faire souffrir. Qu'une forte conviction et une forte volonté puisse limiter fortement cette envie, c'est possible, mais la faire disparaitre, non.
La volonté de faire souffrir fait partie intégrante de la nature humaine, avec la volonté de ne pas faire souffrir par exemple.
Qui ne ressentira pas l'envie de faire souffrir celui qui lui prend une chose (ou une personne) à laquelle il tient vraiment ? Personne. Ce qui définira ensuite la personne c'est la puissance de cette envie et la résistance qu'elle lui opposera.
Et plus globalement, ce sentiment est présent à l'état brut chez tous les humains. Il suffit d'observer les enfants pour en avoir le cœur net.