Alors pour mon premier topic, je vais vous parler de Princesse Kaguya, un de mes manga cultes mais malheureusement si méconnu à cause d'un certain éditeur de m**** que je ne nommerai pas ici. Si Vongola fait une campagne pour Reborn, moi je fais une campagne pour Princesse Kaguya 😂
(j'ai fait un copié/collé de ma fiche sur un autre fofo avec quelques modifications)
Si en lisant le titre de ce manga, vous vous attendez à un énième shojo d’amour gnian-gnian avec une princesse et un prince, détrompez-vous, car Princesse Kaguya pourrait changer complètement votre vision sur les shojos…
Akira est une héroine qui sort de l’ordinaire : garçon manqué et dotée d’une incroyable beauté masculine, on dit qu’elle a été abandonnée à la naissance dans une forêt de bambous, tout comme dans la légende de la princesse Kaguya. Elle se fait kidnapper par les deux garçons, Midori et Yui, puis est amenée dans une base américaine. Là bas, elle apprendra que ces deux garçons sont ses amis d’enfance, ils ont été élevés dans le même orphelinat sur l’ile de Kabuchi. Sur cette île, la faune et la flore sont anormales et les habitants encore régis par la nymphe céleste. Akira, Midori, Yui et quelques autres enfants se sont enfuis de l’orphelinat après avoir découverts qu’ils seraient tous sacrifiés à la Princesse Kaguya à seize ans. Pourtant, bien qu’ils aient réussi à s’enfuir, la malédiction semble toujours peser sur eux, car où qu’ils soient, les orphelins meurent les uns après les autres peu après leur seizième anniversaire dans de circonstances morbides, leur corps n’ayant plus de tête, comme dans la cérémonie du sacrifice. Mais Akira, elle, ne se souvient de rien. Afin de découvrir la vérité sur la malédiction de la nymphe céleste, le trio s’inscrit au camp d’entrainement U.G de l’armée américaine qui doit se dérouler sur l’ile de Kabuchi. Mais les hélicoptères qui transportaient les participants s’écrasent et seuls dix participants et l’instructeur Macgavan s’échappent à la mort. Cerise sur gâteau, ces participants font partie du groupe d’enfants qui se sont enfuis il y a dix ans !
Comme indique son titre, ce shojo est inspiré par la vieille légende japonaise de la princesse Kaguya, une princesse originaire de la Lune malheureusement exilée sur Terre. D’après la version la plus répandue, elle a pu retourner avec des siennes, mais d’après Reiko Shimizu, elle est condamnée à rester sur l’ile de Kabuchi et attend toujours qu’on vienne la chercher. Pour prolonger son existence, des prêtres lui sacrifient régulièrement des adolescents de seize ans, jusqu’au jour où les enfants-sacrifices ont découvert la supercherie et la tuent par accident.
Mais la princesse Kaguya et l’île de Kabuchi cachent encore plus de secrets qu’on aurait pu imaginer. Chaque volume devient de plus en plus haletant et se termine toujours par un cliffhanger énorme qui ne peut que nous donner une folle envie de lire la suite. L’auteur nous plonge dans une dimension unique en mélangeant les genres : horreur, mystère, aventure, fantastique et même science-fiction ! Princesse Kaguya oscille entre le seinen et le shojo. La narration du manga ressemble fortement à celle d’un film : la mangaka utilise habilement des flashforwards et des flashbacks, change constamment de points de vue, saute d’un endroit à un autre. Elle n’hésite pas non plus à nous brouiller les pistes. On peut diviser l’histoire en plusieurs arcs, le premier se passant principalement sur l’ile de Kabuchi. Mais on a un peu l’impression qu’elle réfléchit et modifie le scénario en dessinant, car certains évènements, comme celui du prince Kuramochi, ne trouve pas de réponse, le premier arc et le deuxième sont très éloignés. Néanmoins, le scénario reste bien ficelé et très intelligent. L’humour est peu présent mais arrive à nous faire sourire tellement l’ambiance général est pesant.
Reiko Shimizu s’inspire beaucoup du célèbre roman « les dix petits nègres » d’Agatha Christie : un huis clos et un traitre parmi le groupe. L'angoisse et la paranoia règnent sur l’île, les incidents étranges et les soupçons ne font qu’augmenter la tension. Même en étant les amis d’enfance, certains n’hésitent pas de jouer les coups bas afin de se débarrasser des plus faibles, car oui, la survie passe avant tout. Ces jeunes adolescents se révèlent surprenants et on découvre que chacun d’entre eux portent un lourd fardeau…
Un des principaux ingrédients qui font la réussite de Princesse Kaguya est sa galerie de personnages aussi fascinants les uns que les autres.. Reiko Shimizu travaille énormément sur leur psychologie, leur réactions, leurs sentiments et leurs relations. Le trio Akira, Midori et Yui sont relativement mis en avance pendant le premier arc, mais les autres adolescents viennent tour à tour prendre leur importance dans l’histoire dans le deuxième arc, où ils vont se retrouver séparés. Chaque personnage révèlera un côté caché, à travers une parole ou une action totalement imprévisible. Le lecteur n’est pas au bout de ses surprises, même avec les personnages !
D’emblée du premier chapitre, on nous révèle la relation homosexuelle entre Akira et sa tutrice. De cela s’ajoutent des sentiments plus ambigus les uns les autres, parsemés tout au long de la série. Les sentiments de chaque personnage sont très fouillés et bien décrits, de l'attachement excessif de Yui envers Midori aux sentiments d’amour et de haine qu’éprouvent Akira envers Mayu. Comme l'Infirmerie après les cours, Princesse Kaguya nous dépeigne avec délicatesse les relations floues d’adolescents troublés et instables.
Le dessin épuré aussi élégant que poétique de Reiko Shimizu donne naissance à de véritables bishounens. Les expressions du visage des personnages expriment à merveille leurs émotions. Seul bémol : les personnages secondaires se ressemblent tous et on a du mal au début à distinguer Akira et Midori, qui sont quand même les personnages principaux.
Mais la chose qui fâche, c’est la parution française. Ce titre est édité par l’un des plus mauvais des éditeurs de manga, j’ai nommé Panini Comics. En effet, depuis le tome 4, la parution devient de plus en plus sporadique, passant de 6 mois à 1 an, même étant donné que la série est finie depuis des lustres au Japon, de sort que commencée depuis 6 ans, elle en est seulement au 11e tome. En plus, elle doit aussi subir l’absence totale de promotion et dans les rayons. Donc on peut se poser la question: dans combien de temps on verra la fin en France? ou encore quand vais-je kidnapper le directeur de Panini (ou d'autres morbidités) pour que la série sorte plus vite?
Bref, Princesse Kaguya, c’est un scénario fabuleux qui vous tient en haleine même à la centième lecture, servi d’un dessin exceptionnel et des personnages beaux à en mourir à la personnalité très poussée. Ne faites pas passer à la trappe un vrai chef-d’œuvre. Sautez-vous dessus et vous ne le regretterez pas ! (enfin peut être que si, car vous ne pourrez pas attendre la suite, mais tant pis pour vous). Donc s'il vous plait, lisez Princesse Kaguya ><