Multipass, tu as toute ma sympathie ! ^^
Se lancer dans Taniguchi à 14 ans mérite d’être salué. Il y a un bon paquet de mangakas “alternatifs” qui sont dorénavant régulièrement publiés chez nous. Je suis certain que tu trouveras chaussure à ton pied en défrichant ce vaste territoire malheureusement pas encore assez mis en avant par les éditeurs.
Citation (darthantos)
Oui, Taniguchi est très différent des autres mangaka, il est ouvertement inspiré par la BD franco Belge, et Moebius en particulier. Les deux ont d’ailleurs réalisés le splendide Icare.
Mais son style ne plait pas trop au Japon, là bas il est un quasi inconnu, son style narratif contemplatif est très peu representatif du manga.
Beaucoup de collections de Manga ont traduits des mangas illustrés par Taniguchi, (comme les cinq gros tomes du Sommet des Dieux), pour les éditeurs son style occidental passe mieux pour les novices que celui de Tezuka, que l’on considère, à tort comme simpliste.
Je n’ai rien contre Taniguchi, mais il me semble que des classiques de la BD comme Phenix, Ayako, Bouddha, doivent être édités, et lus avant.
Taniguchi est la “bonne conscience” des éditeurs, on a le sentiment nauséux qu’ils disent : “voilà du vrai manga de qualité, la preuve cela ressemble à du Moebius…”
Taniguchi a du talent, mais il n’est pas représentatif du manga.
100p100 d’accord. Taniguchi a usurpé les habits “d’ambassadeur” du manga en France à des pointures du calibre d’Otomo et Tezuka.
A vrai dire, Taniguchi n’a de “mangaka” à proprement parler que sa nationalité Japonaise. Pour le reste, cachez son nom et donnez un de ses titres à lire à un lecteur qui refuse d’ouvrir un manga et il se laissera piéger sans problème…
Pour en revenir à quartier lointain, j’ai assez bien aimé l’histoire.
Par contre, niveau dessin, même si le bonhomme a remporté un prix dans cette catégorie à Angoulème avec son “sommet des dieux”, be,n désolé mais moi je le trouve moyen sur quelques points cruciaux :
– les enfants tout d’abord : Taniguchi ne sait pas dessiner les très jeunes personnages. Ses “gamins” me font toujours penser à “Toad” dans Mario Bros : une espèce de coupe mi-ronde/mi-coupe-au-bol avec un visage toujours rond qui varie pas beaucoup d’un personnage à l’autre.
– les ados garçons : personnages centraux dans “quartiers lointains”, ils font plus adultes qu’ils ne devraient l’être : épaules larges, cuisses musclées, mâchoires trop accentuées, de vrais “petits d’hommes”. A 14/15 ans la physiologie d’un ado n’est pas aussi “virile”. Pour les filles, ça va.
Reste après qu’il maîtrise parfaitement les décors, tout comme Otomo. Je trouve qu’il excelle surtout dans ce registre d’illustrateur, de “metteur en scène” ( par exemple pour “l’homme qui marche” superbe démonstration, “au temps de botchan” où il rend vivant l’époque meiji, ou encore “le sommet des dieux” où la montagne est la vraie star ).
Pour ses récits plus intimistes, j’ai un peu plus de mal à rentrer dedans pour la simple raison que ses décors écrasent ses personnages qui n’ont pas énormément de charisme, qui se ressemblent un peu tous. Bref, je “contemple” plus Taniguchi que je le “lis”.
A la différence d’un Tezuka où chaque personnage représente bien la personnalité, le caractère qu’il est sensé incarné ( gentil, méchant, pur, simplet, intelligent, fort, courageux, etc… ). C’est pour cela que je trouve qu’on place un peu trop haut taniguchi au rang des grands auteurs Japonais. Même s’il a produit de très bonnes oeuvres, il n’arrive pas, à mes yeux, à la cheville de gars comme Taiyo Matsumoto, par exemple, qui possèdent un vrai style graphique et font eux aussi dans le registre du manga d’auteur.
Edité par bub le 28-05-2006 à 12:47