Le forum V3 n'avait pas encore de topic dédié à ce très grand réalisateur, contrairement à la V2 ; bienvenue donc sur le topic général consacré à Satoshi Kon !
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Hier, j'ai revu Millennium Actress. Ca doit bien faire près de 6 ans que je ne l'avais pas revu et même si j'avais gardé de très bons souvenirs, j'ai à nouveau été époustouflé par la beauté de ce film.
Le côté très mélodramatique de l'intrigue où on suit la quête à travers les époques de Chiyoko pour retrouver son bel inconnu ne doit pas vous rebuter, car ce fil conducteur est surtout l'occasion de se promener à travers une magnifique fresque du cinéma populaire japonais des films de samurai aux oeuvres de SF mais aussi revenir sur l'Histoire de ce pays.
La mise en scène est vraiment splendide ; bien que les véritables souvenirs de Chiyoko soient complètement mélangés avec les images des films dans lesquelles elle a tournées, on n'est jamais vraiment perdus ; ce n'est pas comme dans Perfect Blue un moyen de nous entraîner sur de fausses pistes mais plutôt de nous montrer le parallèle entre la vie de notre héroïne et sa carrière. Ca donne l'occasion à de magnifiques séquences comme cette transition dessinée comme une estampe entre l'époque des samurai et l'ère moderne ou le voyage vers Hokkaido. Je pourrais aussi parler de tous ces petits détails qui m'ont beaucoup plus : le rembobinage au tout début où on voit pratiquement tous les moments les plus marquant de la carrière de Chiyoko, le léger tremblement de la caméra dans les premiers films comme si elle était portée et non fixée sur un support stable, la scène vers la fin du film où Genya tombe à genoux…
A vrai dire, je n'ai pas beaucoup aimé le personnage de Chiyoko et son habitude de se lancer de façon irréfléchie sur la moindre piste de son bel inconnu mais j'ai bien aimé sa conclusion : finalement, ce qu'elle aime le plus dans cette quête c'est la quête elle-même. Ca atténue un peu l'impression de gâchis qu'on peut avoir à la fin du film. Les personnages de Genya le documentariste et Kyoji le caméraman sont par contre très attachants et apportent pas mal d'humour au film ; l'amour platonique de Genya pour Chiyoko est même touchant notamment quand il ne lui dit pas tout ce qu'il sait sur le sort de son bien aimé, torturé à mort par la police politique.
Enfin, n'oublions pas la musique de Susumu Hirasawa qui sert Millennium Actress avec brio comme ce morceau très entraînant lors de la scène de cavalcade ou cette mélodie plus calme mais chargée d'émotions.
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