quote=Kaiser Panda]
Puisque NightCrawler parle bouquin… Désolé de te dire ça, mais ta phrase m’a fait hurler de rire.
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Tout d’abord, merci Kaiser Panda de réagir à mes propos. Malgré l’amusement que je suscite chez toi et que tu as la franchise de reconnaitre, je suis tout de même content de pouvoir discuter avec quelqu’un plutot que d’avoir l’impression de parler dans le vide. Nul doute qu’un échange, où justement les interlocuteurs ont un point de vue divergent, ne peut que s’avérer enrichissant pour chacun d’entre eux.
Citation (Kaiser Panda)
On sent le passionné de littérature qui en a marre de voir les auteurs disparaître prématurément (biologiquement, mais surtout artistiquement).
Je t’avoue que je n’avais pas saisi ce qui te faisait affirmer cela à partir de ce que j’avais écrit (d’autant plus que l’auteure qui nous concerne ici n’a pas encore “biologiquement” disparu). Après réflexion, je suppose que cela avait trait au fait que je donnais l’impression de pester contre toute la fantasy commerciale. Je dois cependant admettre que j’en ai pourtant lu auparavant de cette catégorie et je n’exclue pas de le refaire dans le futur. En fait, ma phrase provenait davantage de mon enthousiasme d’après ma lecture du Sorcier de Terremer que je considère vraiment valoir la peine d’être lu car appartenant à la catégorie “au-dessus”.
Citation (Kaiser Panda)
Je n’ai pas lu l’intégralité des contes & légendes liés au SDA mais imagine aisément le manque que cela aurait été sans TOLKIEN Jr. Concernant ZELAZNY, même si on quitte son univers avec peine, il nous laisse quand même une conclusion correcte, l’éventualité d’une suite restant finalement assez discrète.
J’ai un profond respect pour M. Christopher Tolkien car sans lui, nous aurions manqué la lecture d’un joyau qu’est Le Silmarillon (que j’ai même préféré à LOTR) qui n’aurait jamais été publié à la mort de son père. Par contre, je trouve que Contes et Légendes Inachevés et Le livre des contes perdus sont hautement dispensables. Le premier étant en quelque sorte la version qui aurait dû être définitive du Silmarillon mais restée inachevé (d’où son titre) et le second, la version antérieure. Cela peut néanmoins présenter un intérêt grandissime pour les inconditionnels de J.R.R Tolkien. Pour ma part, le seul manque gravissime qu’aurait pu constituer l’absence de Christopher aurait été la non-publication du Silmarillon.
Concernant Le cycle des princes d’Ambre, Zelazny est mort avant d’avoir le temps d’écrire une suite qui aurait dû donc voir le jour ( il n’était pas prévu que cela s’arrete avec le cycle de Merlin). Par contre, un autre écrivain, Bétancourt, a écrit une préquelle sur les Cours du Chaos ayant pour héros Obéron. Je n’ai pas encore eu l’occasion de la lire mais le résumé me fait un peu peur. Il semblerait que l’auteur cède à la facilité en réitérant l’amnésie du héros (Obéron à la place de Corwin).
Citation (Kaiser Panda)
Citation (Nightcrawler)
il est tout de même raisonnable d’attendre une certaine fidélité de l’intrigue et des personnages dans un film qui dit se baser sur des romans se vendant depuis 40 ans…
Là, attention: tu sembles m’attribuer cette phrase alors qu’elle était présente sur le site Elbakin (elle est bien comprise dans mes guillemets de citation). D’ailleurs, l’auteur de cette phrase ne faisait que de retranscrire les paroles de Le Guin.
Citation (Kaiser Panda)
NightCrawler ton enthousiasme sur cette série de bouquin fait plaisir a voir, et pourquoi pas, si le film me plait assez, je pourrais bien me mettre aussi à la version papier (c’est bien ce que j’ai fait pour le SDA & le Château de Hurle après tout)
Je précise que j’ai lu Le sorcier de Terremer bien avant l’annonce du film d’animation. Le fait est que je l’ai apprécié et c’est pour cela que j’en suis davantage critique envers toute adaptation possible.
J’ai moi-même lu Le chateau de Hurle qu’après avoir vu le film de Miyazaki et j’ai apprécié les deux. Il y avait certes des libertés prises par Miyazaki comme dans toute adaptation (surtout dans la seconde partie du film) mais il restait fidèle à l’esprit du roman (ce qu’a d’ailleurs reconnu Diana Wynnes Jones).
Bon, après je vois où tu veux en venir avec tes allusions avec Nadia ( série que j’adore au passage) et plutot de continuer de repondre point par point, je vais essayer de lever le malentendu que je pressens.
Tout d’abord, je ne suis aucunement un maniaque de la fidélité absolue d’une adaptation par rapport à l’oeuvre dont elle est issue. Si c’était le cas, ce serait mortellement ennuyant. Je peux même t’assurer que je m’ennuyais parfois lors de certains passages de La communauté de l’anneau lorsque je suis allé le voir au cinéma car je savais exactement ce qui allait se passer. Du coup, j’ai davantage apprécié les libertés des Deux tours version Jackson. De même, je n’ai pas aimé non plus que Frank Miller retranspose quasiment case par case son comic Sin City car absolumentrien ne surprenait le spectateur qui avait lu les bds auparavant (heureusement, il y aura de l’inédit dans l’opus 2 en préparation).
Par contre, et oui, je rejoins Le Guin: je pense qu’on doit tout de même conserver une certaine fidélité par rapport au matériel d’origine. Tu remarqueras en relisant la citation qu’elle ne préconise pas non plus une fidélité absolue.
Pour reprendre l’exemple du Chateau ambulant, Miyazaki a certes donné une apparence aux personnages qui portent sa patte et a modifié l’histoire à partir de la moitié en injectant ses propres thèmes mais il est bien resté fidèle. il n’a pas par exemple introduit de yak, là où il n’y en avait pas ou fait en sorte que les personnages aient les même traits de caractères que Ashitaka ou Nausicaa (ceux sont bien ceux de Jones que l’on a là). Alors que c’est justement ce que fait Goro en passant tous les personnages de Terremer dans le moule Miyazakien si tu me permets l’expression.
Sinon, pour en revenir à ce que je disais auparavant, une libre adaptation peut s’averer superieure à l’originale surtout si celle-ci était peu intéressante.
Ce qui est à mon avis le cas des Enfants de la pluie que j’ai trouvé supérieur à L’image du dragon de Brussolo que j’ai lu après. Pourtant, le film Les enfants de la pluie est d’une part très librement inspiré du roman et en plus adressé à une cible plus jeune mais il s’en dégage une poésie que j’ai trouvé absente du livre. Enfin, il semblerait que le roman à l’origine de la magnifique série Les Cités d’or s’avère terne.
Dans mes deux premiers posts, j’ai surtout relevé le peu de fidélité qui se dégageait des BA du film de Goro et que j’en étais désolé. Pour le troisième, j’ai indiqué l’avis de Le Guin qui me conforter dans mes premières impressions. Mais je n’ai jamais dit que ce film serait forcément nul du fait qu’il soit une adaptation libre (même si j’espérais que ce ne fut pas le cas car j’ai déja constaté les dégats avec le téléfilm américain sur cet univers).