#TBT : Happy !

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Invité vedette du festival d’Angoulême, Naoki Urasawa est un mangaka plébiscité par les lecteurs français. Cependant, ces derniers connaissent avant tout ses polars au détriment de ses séries sportives comme Happy ! qui fête ses 25 ans.

Décédés dans un accident, les parents de Miyuki Umino ont laissé l’adolescente en charge de ses trois frères et sœurs cadets. Quant à son frère aîné, Ieyasu, il s’est tout simplement fait la malle avec un pactole emprunté à des yakuzas ! Les mafieux n’ont d’autre recours que s’attaquer à la lycéenne pour récupérer leurs 250 millions de yens. Acculée, la jeune fille refuse de se prostituer pour rembourser la dette familiale : elle quitte alors le lycée pour se lancer dans une carrière de joueuse de tennis professionnelle, coachée par le talentueux Keiichiiro Ohtori qui n’a jamais pu s’émanciper dans le domaine à cause d’une mère castratrice…

En ce début d’année 1994, Naoki Urasawa est enfin connu des lecteurs japonais, grâce au succès de ses deux séries menées en parallèle et aux atmosphères opposées, la comico-sportive Yawara ! et son héroïne judoka n’aspirant qu’à vivre une vie de jeune fille normale, et les enquêtes de l’expert en assurances voyageur Master Keaton. Infatigable, il reprend ses pinceaux pour à nouveau travailler sur deux titres en simultané, le thriller Monster qui le consacrera aux yeux du monde entier, et Happy !. Focalisée sur le tennis, ce manga offre une ambiance bien différente de Yawara !, abandonnant l’humour potache pour laisser planer une angoisse constante autour de son héroïne : si elle ne remporte pas la victoire sur les courts, elle finira sur le trottoir !

Pendant cinq ans et quinze tomes (disponibles en VF chez Panini), le cœur des Japonais palpitera pour Miyuki, au risque de frôler la tachycardie. Avec son découpage au cordeau, le mangaka fait monter la pression à chaque match, au-delà de ce que réservent habituellement les mangas sportifs. Chaque revers, chaque passing-shot prend une dimension cruciale, tant les conséquences d’une défaite seraient calamiteuses pour son héroïne ! Cet aspect adulte desservira pourtant Happy !, qui ne connaîtra pas d’adaptation animée mais juste un mini-drama en deux épisodes diffusé… en 2006, soit sept ans après sa conclusion. Entre-temps, les fans d’Urasawa auront eu le temps d’oublier ce titre à part, embarqués dans l’addictif 20th Century Boys

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon