Personnalité de la semaine : Yoshiyuki Sadamoto

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The Great Pretender marque le retour d’un chara-designer loin d’être un grand prétentieux malgré son talent. Retour sur le parcours de Yoshiyuki Sadamoto.

À l’école primaire et au collège, il dévorait les mangas Mazinger Z de Go Nagai et Battlefield de Leiji Matsumoto, au point d’envisager à son tour une carrière de mangaka. Né en 1962 à Tokuyama (renommée depuis Shûnan) sur la pointe orientale de l’île de Kyushu, Yoshiyuki Sadamoto part continuer ses études à la capitale au début des années 80. Il y rencontre d’autres passionnés de pop-culture avec qui, en parallèle de ses cours à l’université Zokei de Tokyo, il fonde en 1981 le studio Daicon Film. Ce nom, inspiré par la convention d’otaku pour laquelle la petite équipe crée des courts métrages, Daicon III en 1981 et Daicon IV en 1983, change en 1985 pour l’appellation définitive du studio… Gainax !

En 1984, Sadamoto intègre Telecom Animation Film, où il est formé par Yasuo Ôtsuka. Véritable légende de l’animation, ce dernier témoignera dans une interview qu’au cours de sa carrière, il n’a eu parmi ses pupilles que trois personnes dont le talent dépassait le sien : Sadao Tsukioka (réalisateur sur Ken l’enfant loup), Hayao Miyazaki et… Yoshiyuki Sadamoto ! La carrière de ce dernier décolle avec la méga-production au budget colossal Les Ailes d’Honneamise en 1987, dont il signe le chara-design. Un poste qu’il occupera sur la majorité des productions du studio Gainax (FLCL en 2000), notamment en collaboration étroite avec Hideaki Anno, notamment Nadia, le secret de l’eau bleue (1990) et Neon Genesis Evangelion (1995). Il apportera d’ailleurs une touche personnelle à cette série mythique en dessinant le manga associé entre 1995 et 2013 (14 tomes disponibles aux éditions Glénat).

Avec le 21e siècle, l’artiste s’émancipe et multiplie les projets en dehors du studio qu’il a co-fondé. On le retrouve ainsi à la création des personnages du projet media-mix initié par Bandai, .hack, aussi bien sur les jeux vidéo que sur l’anime produit chez Bee Train en 2002, .hack//SIGN. Il initie également une collaboration avec le réalisateur Mamoru Hosoda sur son premier long métrage original, La Traversée du Temps, en 2006. Les deux hommes se retrouveront sur Summer Wars en 2009 et Ame & Yuki, les enfants-loups en 2012. Après une nouvelle escapade dans l’univers du jeu vidéo (Starwing Paradox, jeu d’arcade produit par Square Enix adapté en animation chez Sunrise en 2018), Sadamoto revient à l’animation chez le studio WIT avec The Great Pretender, diffusé sur Netflix depuis quelques semaines. L’artiste n’en oublie pas pour autant ses premières amours et travaille sur la suite, envisagée dès les années 90, des Ailes de Honneamise : prévue pour 2022, la sortie tant attendue d’Aoki Uru serait le plus beau cadeau pour son soixantième anniversaire !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon