Personnalité de la semaine : Arashi

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En pause depuis plus de trois ans, le boys band réussit à faire l’actualité en prenant son indépendance. Retour sur le parcours d’un quintette de légendes.

Quand Arashi (tempête en japonais) débarque sur la scène musicale japonaise en 1999, aucun de ses membres n’a vingt ans. Durant la conférence de presse qui les présente au public, les cinq jeunes garçons jouent à pierre-feuille-ciseaux la place de leader, qui revient à Satoshi Ôno. Mais très vite, c’est une autre compétition qui se joue avec les quatre autres membres dans les cours de collège et de lycée : qui sera le plus populaire dans le cœur des Japonaises en fleur ? Shô Sakurai ? Jun Matsumoto ? Kazunari Ninomiya ? Masaki Aiba ? Unis comme les cinq doigts de la main, les cinq artistes conquièrent surtout sans peine les charts nippons. Pour preuve : leur premier single, Arashi, s’écoule à plus de 500 000 exemplaires une semaine à peine après son lancement !

Le succès musical d’Arashi sert surtout de tremplin pour lancer d’autres carrières pour ses cinq membres – Satoshi Ôno se démarque très vite par ses aptitudes de danseur. Ces égéries des adolescentes sont réclamées devant les caméras, où deux des artistes se distinguent. On retrouve ainsi Jun Matsumoto dans les dramas adaptant Gokusen (2002) ou Hana yori dango (2005), même si c’est avant tout Kazunari Ninomiya qui tire vraiment son épingle du jeu dans le domaine, notamment devant la caméra de Clint Eastwood (Lettres d’Iwo Jima), ou dans d’autres adaptations de manga comme Le pavillon des hommes (2010), Gantz (2011) ou Assassination Classroom (2015) dont il double le personnage principal Koro-sensei. Masaki Aiba, pour sa part, brille dans l’animation d’émissions TV, car Arashi squatte également le petit écran pour s’imposer un peu plus auprès du grand public japonais. Le virage le plus surprenant reste cependant celui pris par Shô Sakurai, qui excelle dans des émissions politiques !

Le groupe n’oublie pas pour autant sa nature première : la musique. Alors que ses ventes de leurs singles ne descendent pas sous les 500 000 exemplaires, Arashi enchaîne les tournées pharaoniques au Japon… et en Asie continentale, où il est adulé. Ce rythme incessant finit par user les membres qui prennent de l’âge. En janvier 2019, vingt ans après sa formation, Arashi annonce se mettre en pause en décembre 2020, afin que chacun s’épanouisse dans sa carrière et sa vie personnelle. Mais, en 2023, leur manager, Johnny Kitagawa, est au cœur d’un scandale posthume : le fondateur de Johnny’s, écurie de nombreux boys bands, est reconnu coupable d’attouchements sexuels sur bon nombre de ses artistes. L’année suivante, le 10 avril 2024 précisément, les cinq membres d’Arashi annoncent avoir fondé une société qui gèrera le groupe, désormais détaché de Johnny’s. Cette décision et cette indépendance sonneraient-elles le retour du groupe, vingt-cinq ans après sa formation ?  Tous les Japonais semblent le souhaiter, à en croire les réseaux sociaux qui, après cette annonce, ont été pris… dans la tempête !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon