#TBT : Unico

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Alors qu’Osamu Tezuka avait tout fait pour qu’Unico soit accessible aux Occidentaux, c’est l’un de ses titres les moins connus en France ! AnimeLand corrige cette injustice pour célébrer les 40 ans de son film.

Durant l’Antiquité, en Grèce, la jolie Psyché attire tous les regards. La jeune femme est si belle que même la déesse Vénus en devient jalouse. Afin de se venger de l’humaine, elle décide de la priver de son ami, une petite licorne mâle bleue à crête rouge, Unico. En effet, la créature surnaturelle qui protège Psyché avec ses nombreux pouvoirs magiques serait également, selon la déesse, l’unique élément responsable de son bonheur ! Après avoir kidnappé Unico, Vénus fait appel à la « femme vent de l’ouest », Zéphyr, qui expédie l’animal à travers l’espace et le temps jusqu’à la Colline de l’Oubli, où il perd tout souvenir de Psyché. Tel Ulysse, Unico entame une longue odyssée durant laquelle il rencontre de nouvelles créatures, de nouveaux adversaires, de nouveaux amis… mais perd la mémoire à la fin de chacune de ses aventures !

Avec le personnage de Hello Kitty créé en 1974, Sanrio est devenue une société à taille mondiale, au point d’ouvrir un studio à Los Angeles. C’est durant la visite de celui-ci qu’Osamu Tezuka trouve l’inspiration pour le personnage d’Unico. Publié entre 1976 et 1979 dans le magazine Lyrica, le manga affiche clairement ses ambitions internationales avec des pages en couleur et son sens de lecture occidental ! Déjà éditeur de ce magazine pour filles, Sanrio souhaite également adapter Unico en animation… mais le projet de série télévisée finit par capoter. C’est sur grand écran que la petite licorne s’anime, avec un premier film qui sort au Japon le 14 mars 1981. Il ne faut pas se fier au générique sirupeux interprété par Iruka, qui sert également de narratrice : ce long métrage a de quoi faire pleurer même les cœurs les plus endurcis, et ce dès le début ! Unico est en effet expédié au purgatoire par les dieux de l’Olympe, qui estiment que le bonheur se mérite et ne peut être apporté par cette créature magique.

Le film suit bout à bout deux histoires indépendantes, durant lesquelles Unico affronte vaillamment les dangers, et n’hésite pas à se sacrifier pour le bonheur des amis qu’il vient de se faire. Techniquement splendide, il sortira en 1982 au Mexique puis en 1983 aux USA, toujours dans l’optique de Sanrio de conquérir un public mondial. Hélas, les Européens ne profiteront pas de ce long métrage produit chez Madhouse et réalisé par Toshio Hirata (Gen d’Hiroshima 2, Petshop of Horrors), disciple en qui Tezuka avait toute confiance. Au générique, on retrouve de nombreuses pointures de l’époque, que ce soit Yoshiaki Kawajiri (Wicked CityVampire Hunter D, X) aux designs, Shichirô Kobayashi (Rémi sans famille, Utena) aux décors,  ou Masahiko Satô (Belladonna) et ses compositions crève-cœur. Le succès est tel qu’une suite directe, débutant par l’effacement de la mémoire d’Unico, sort en 1983 au Japon, réalisée par Moribi Murano, auteur de Tchaou & Grodo. Quarante ans plus tard, on attend toujours qu’un éditeur ressorte cette pépite patrimoniale, dans une version restaurée en Blu-Ray… histoire de nous faire oublier, à notre tour, le confinement !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon