Personnalité de la semaine : Atsushi Kaneko

0

Son dernier manga, EVOL, se prépare à devenir une série live – une réponse japonaise au phénomène The Boys ? Afin de vous parer à cette éventualité, AnimeLand revient sur la carrière d’Atsushi Kaneko.

Il s’en est fallu de peu qu’Atsuhi Kaneko ne soit un cadeau de Noël. 24 heures, précisément, puisqu’il a vu le jour le 26 décembre 1956. Ce goût pour l’inaccoutumé et l’inattendu parcourra son œuvre. Ainsi, bien qu’il dévore des mangas pendant son enfance, l’adolescent qui grandit dans la province de Yamagata, au nord-ouest du Japon, est avant tout un cinéphile de premier ordre, passionné par les films de genre. À l’âge de quinze ans, la découverte d’Orange mécanique est une révélation pour Kaneko : lui aussi, plus tard, racontera des histoires pour gagner sa vie ! Mais, très vite, le jeune homme déchante : le milieu du cinéma, assez conservateur, n’est pas en phase avec son caractère.

Atsushi Kaneko se tourne donc vers le manga, un moyen d’expression plus solitaire mais surtout plus indépendant. Passionné par de punk, il s’inspire d’artistes underground américains comme Charles Burns ou Daniel Clowes qui ont signé plusieurs jaquettes d’albums, plutôt que de mangakas réputés. En résulte un style graphique bien particulier, dont l’encrage se distingue par des aplats finement travaillés. Il se fait donc logiquement repérer en 1990 par Shogakukan lors d’un concours pour le Big Comic Spirits. C’est pourtant chez l’éditeur alternatif Enterbrain qu’il fera sa carrière, qui prend son envol à partir de 1998 avec Bambi (disponible aux éditions IMHO), odyssée punk à l’énergie ravageuse. S’ensuivra un polar fantastique teinté de surnaturel, Soil (disponible aux éditions Ankama), dans la droite lignée de de Twin Peaks. Alors qu’il atteint enfin la reconnaissance en tant que mangaka, Kaneko revient à ses premières amours, le cinéma, en tournant un segment du film à sketches Rampo Noir en 2005.

Quand il revient à sa planche à dessin, l’artiste cherche à exploiter de nouveaux univers. Pour preuve, Wet Moon (disponible aux éditions Casterman/Sakka) louche du côté des thrillers poisseux ; alors que Deathco (disponible aux éditions Casterman/Sakka) suit le parcours d’une tueuse à gages adolescente au look de gothique/emo. Le passionné de manga obtient enfin l’occasion, en 2018, de rendre hommage à son démiurge, Osamu Tezuka, en réinterprétant Dororo dans une version futuriste et cyberpunk, Search & Destroy (disponible aux éditions Delcourt/Tonkam). De quoi le motiver pour s’attaquer à un autre socle historique de la bande dessinée, les super-héros ! EVOL (disponible aux éditions Delcourt/Tonkam) conserve néanmoins la patte inimitable de Kaneko, qui critique les dérives sociales contemporaines avec sa noirceur habituelle. Puisque le genre a été popularisé à l’écran par le MCU, c’est une série live qui est produite actuellement pour adapter EVOL ! Si le succès est au rendez-vous, Kaneko reprendra-t-il ses pinceaux ou sa caméra pour son projet suivant ?

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur

Matthieu Pinon