Polyvalente et prolifique, Reiko Yoshida est pourtant une scénariste d’une rare discrétion. Revenons sur sa carrière à l’occasion de son travail sur l’adaptation de Dead Dead Demon’s Dededededestruction !
Des histoires, encore des histoires, toujours des histoires. C’est la grande passion pour la petite fille de Hiroshima qui, depuis sa naissance en 1967, les consomme sous toutes les formes possibles et imaginables : romans, films, dessins animés… Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Reiko Yoshida s’oriente vers des études littéraires à l’université privée Hôsei de Tokyo. Elle en sort diplômée en 1992… et se lance aussitôt dans l’écriture de scénarios. Son premier contrat ? Une histoire de catcheuses pour un drama radio, où l’on sent déjà poindre son intérêt pour les relations humaines entre jeunes femmes entrant dans l’âge adulte. Après quelques tâtonnements auprès des équipes en charge des scripts de Dragon Ball Z et H2, elle se retrouve à gérer celui de l’adaptation de Virtua Fighter en 1995.
Durant les années qui suivent, Reiko Yoshida multiplie les projets. On la retrouve sur des adaptations de shôjo (Boys over Flowers en 1996, Kaikan Phrase et Saiyuki en 1999…) et des licences pour enfants au succès fou (Ojarumaru à partir de 1998, Digimon et Medarot à partir de 1999…). Sans surprise, on la retrouve donc au générique de titres tels que Magical Doremi à partir des années 2000 ! C’est via le manga que la scénariste prouve son aptitude à créer des univers originaux, puisqu’on lui doit Tokyo Mew Mew en 2000, licence à succès encore adaptée aujourd’hui en animation. Ces expériences attirent l’attention des studios, et pas des moindres. En effet, en 2002, c’est le studio Ghibli qui se tourne vers l’autrice de 35 ans pour scénariser Le royaume des chats, à partir du roman éponyme. L’année suivante, Jun’ichi Satô, réalisateur de Doremi, lui confie le scénario original de Kaleido Star. À partir de là, Reiko Yoshida supervise les scripts de nombreuses séries : D.Gray-man en 2006, Romeo x Juliet en 2007, Maria-sama ga miteru en 2008 et 2009…
La scénariste fait surtout la rencontre de Naoko Yamada sur K-On ! en cette même année 2009. Ensemble, les deux femmes creusent un peu plus la voie de prédilection de Reiko Yoshida, notamment avec Tamako Market en 2013, qui la révèle au grand public. On la retrouve sur les autres réalisations de Yamada, à la télévision (The Heike story) comme au cinéma (A silent voice en 2016, Liz et l’oiseau bleu en 2018 ou encore le film à venir cette année The colors within), mais également sur Lou et l’île aux sirènes de Masaaki Yuasa en 2017, ou encore La maison des égarées de Shinya Kawatsura en 2021. Devenue incontournable, Yoshida est au générique des meilleures séries de ces dernières années : Arte en 2020, Blue Period en 2021, et donc, Dead Dead Demon’s Dededededestruction cette année. En parallèle, elle signe enfin, en 2023, son premier roman, Sôgen no kagayaki, publié par KyoAni et destiné, sans nul doute, à être adapté en animation. Autant de titres qui, encore et toujours, mettent l’humain au cœur de l’intrigue, et non l’inverse !
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