Comment qu’on fait…

Pour faire un fanzine, part V : et après ?

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La convention est le lieu idéal pour communier avec votre public (amen). Mais c’est aussi l’endroit rêvé pour faire connaissance avec les autres fanzines, rencontrer de nouveaux collaborateurs potentiels, ou mettre au point vos idées pour le prochain numéro. Mais parfois, le public n’est pas au rendez-vous : il ne ment pas et s’il n’aime pas votre fanzine, il ne vous l’achète pas. Il est donc très important de prendre un peu de recul après la convention, et de combler les éventuelles lacunes. Tout d’abord, si ce n’est pas déjà fait, il faut compter le nombre de fanzines vendus. Inutile de s’affoler si vos ventes ne dépassent pas la trentaine. Vous débarquez dans l’univers du fanzine, et on vous connaît à peine. Ça viendra avec le temps. Ensuite, remettez en cause votre fanzine, remaniez les choses qui vous paraissent mauvaises ou sans intérêt, voyez ce qui peut être ajouté ou enlevé. Vous pouvez par exemple développer la nouvelle rubrique “Special Guest”, ou au contraire supprimer le fan art Naruto que vous avez pu voir 350 fois dans les autres zines.

De notre côté, après avoir versé toutes les larmes de notre corps, le bilan avait été révélateur d’au moins une chose : il nous restait 60 fanzines invendus et les caisses de l’asso étaient vides. Mais nous avions une foule d’idée pour faire un numéro 2, et il n’était pas question de tout lâcher maintenant !

Le dépôt vente

Quelques années de recherche savamment menées nous ont montré que si les fanzines restent bien rangés à la maison durant toute l’année, la chance de vous faire connaître d’un public, autre que vos parents ou vos amis, se rapproche du zéro absolu. Il faut donc aller vers votre public en dehors des conventions. Un proverbe togolais dit : « si tu chasses le fourmilier, trouve d’abord les fourmis ». Bon, ça ne veut pas dire grand-chose comme ça, mais ça perd beaucoup à la traduction. Une chose est sûre, c’est que pour trouver les fans de BD, mangas ou anime il faut aller à la source : chez Dédé et sa boutique spécialisée dans la BD, le manga et l’anime :

« – Bonjour Monsieur Dédé ! On aimerait savoir si on pourrait envisager la possibilité de laisser éventuellement en dépôt-vente notre fanzine dans votre boutique, s’il vous plaît, monsieur Dédé ?

Ah non non non, moi j’fais pas dans le fanzine, c’est trop d’emmerdes !

Mais ne vous inquiétez pas, on s’occ…

Nan ! D’toutes façons, on n’en vend jamais d’vos manga-trucs !

Mais, on…

Allez, au revoir les enfants ! »

Le réfractaire de base, limite fanzinophobe. Mais ce n’est pas la pire des espèces. Nul n’est à l’abri du commerçant qui vous propose un deal obscur consistant à retenir systématiquement un petit pourcentage (du genre 50 %) des ventes faites dans sa boutique. Le voleur de base. Notons qu’un fanzine coûte en moyenne moins de 4 euros, et que le commerçant qui cherche à faire une marge sur 4 euros est vraiment un tordu. Méfiez-vous. Cependant, tous les deals ne sont pas à délaisser.

En effet, les gérants de boutique ne sont pas tous des voleurs ou des réfractaires. Heureusement, la majeure partie des gens de ce métier sont des passionnés. Ils seront d’ailleurs vos premiers lecteurs (l’avis d’un pro ne fait pas d’mal). Certains vous proposeront gratuitement, ou en échange d’une page de publicité dans votre fanzine, de mettre votre zine en dépôt-vente. Vous laissez ainsi quatre ou cinq zines en dépôt. S’il en vend, il vous reverse l’argent et s’il n’en vend pas, vous récupérez vos zines.

Ainsi, après un samedi entier de démarchage dans la ville, nous avons déposé trois-quatre zines dans quelques librairies BD-manga et boutiques de jeux vidéo, accompagnés d’un magnifique présentoir à notre effigie. Présentoir bricolé dans une boîte à chaussure façon atelier Disney, mais toujours utile pour se dissocier des BD pro (et pour avoir du style même si l’on se retrouve au fin fond de la boutique, tout en haut de l’étagère, à coté des vieux mangas hentaï d’occase aux pages collées).

Par la même occasion, il ne faut pas oublier de noter le nombre, l’endroit et la date de chaque dépôt. Car avec une vingtaine de fanzines éparpillés dans la nature, il faut être un minimum organisé. Il est aussi indispensable d’aller vérifier fréquemment l’évolution des ventes, afin de réajuster le nombre de zines en dépôt et de récupérer l’argent. Cela permettra également de montrer que le fanzine n’est pas laissé à l’abandon dans la boutique et d’entretenir de bonnes relations avec le responsable de la boutique qui pourra, du coup, parler de vos oeuvres à sa clientèle.

La VPC

Une autre solution pour vendre vos fanzines restants est la Vente Par Correspondance (VPC) : c’est très facile à mettre en place, et il suffit ensuite d’attendre qu’on vous écrive ! En effet, les fans de votre fanzine en parlent généralement à des potes, qui veulent ensuite à leur tour se procurer un numéro et donc, vous le commandent ! Pour augmenter vos chances de réaliser une VPC, vous pouvez créer des flyers (ou “tracts” pour les vieux) que vous déposerez dans les lieux qui correspondent le plus à votre concept (boutiques, facs, asiles). Au point de vue graphique, les flyers doivent être à l’image de votre fanzine, et surtout y faire apparaître le nom du zine, le prix, une adresse fixe, le site Web et une adresse mail, sans oublier les frais de port. Notre conscience professionnelle nous rappelle aussi qu’on se doit d’y ajouter la mention « Ne pas jeter sur la voie publique », au cas où quelqu’un la respecterait. D’un point de vue technique, on dispose 4 petits flyers sur un A4, on en photocopie un bon tas, on coupe en quatre, une pincée de sel, une olive et basta !

Autre détail qui a son importance : il faut des coordonnées bancaires pour les chèques. Et oui, difficile de faire de la VPC avec des pièces de monnaie (surtout si le zine est à 2,57 ? ). Pour rester en contact avec votre public, vous pouvez créer une mailing list, afin de tenir régulièrement au courant vos lecteurs de l’évolution de votre zine. Mais attention, vu qu’il est quasiment aussi facile de prédire la sortie de son prochain numéro que les résultats du Loto, il est vivement déconseillé de s’engager sur un abonnement de 6 numéros par an sur 3 ans.

Internet est également un bon moyen de pouvoir discuter directement avec vos fans. Alors pourquoi ne pas créer un petit site avec un forum pour présenter l’activité de l’équipe, et en profiter pour y dénicher de nouveaux talents à faire participer au prochain numéro (et oui… ça ne sert pas qu’a trouver des partenaires sexuels, les forums). Mais cela demande un investissement en temps assez conséquent, alors pour ceux qui n’auraient pas le courage (ou les compétences techniques) de faire leur propre site, il reste les forums ou les blogs.

Et pour celui qui ne comprend vraiment rien à l’informatique, il y a le site www.meluzine.org, qui « souhaite référencer tous les fanzines, morts ou vivants, et ainsi aider tous ceux qui souhaitent se faire connaître ailleurs que dans leur région. Ainsi le lecteur pourra retrouver à chaque instant l’actualité des fanzines qu’il préfère et savoir si un nouveau numéro est paru et le cas échéant, où le commander. » Donc, très pratique pour être présent sur le web facilement et gratuitement.

Dans le même esprit, l’association Méluzine peut aussi vous représenter sur les conventions auxquelles vous ne pouvez pas participer. Une simple petite participation de quelques euros pour les frais de stand (20 % des ventes sans dépasser 8 ?), et votre zine se retrouve en vente sur le stand de Méluzine dans quasiment toutes les conventions de France et de Navarre.

Le Sponsoring et la prostitution

Bon, maintenant qu’une partie de vos zines sont placés en dépôt vente, il faut continuer à renflouer vos caisses. Il ne vous reste plus qu’à bien vous laver et à vendre votre corps, ou pire, à faire appel aux subventions. Le plus important lorsque l’on demande une subvention, c’est d’avoir une association 1901 (chose faite si vous avez suivi les étapes du premier article de notre série), et surtout d’avoir un projet à défendre.

En effet, la plupart des possibilités de subventions sont présentées sous forme d’aide à la réalisation d’un projet. Il faut donc bâtir un dossier complet qui regroupera vos motivations, votre expérience et la somme d’argent dont vous aurez besoin. Vous serez ensuite amenés à passer, parmi une centaine d’autres, devant un jury pour présenter de vive voix votre projet.

Vous pouvez ainsi démarcher les collectivités locales (Mairie, Conseil Général, Conseil Régional), ou, si l’un d’entre vous est étudiant, les services Culture et Initiatives Etudiantes du CROUS, ou directement les entreprises qui proposent des subventions pour financer divers projets (vous pouvez commencer par les Comités d’Entreprise de vos parents ou amis, par exemple). D’ailleurs, le KSKrew se propose de subventionner, à une hauteur de 2,70 ?, tout fanzine qui mentionnera sur sa couverture, en caractère gras, souligné en rouge : « AnimeLand.com est le plus beau et le plus intéressant de tous les sites du Web. Les gars du KSKrew sont les plus beaux, les plus forts et les maîtres du mondes. » Faisable, non ? À vous de voir.

Vous pouvez également proposer aux conventions ou festivals locaux de vous impliquer dans l’organisation d’animation, concours de BD ou autre en échange d’un stand gratuit. Sinon, il ne vous reste plus qu’à bien vous laver de partout et… euh… Non, on l’a déjà dit ça.

Voilà, avec cette dernière série de 5 articles Comment qu’on fait pour faire un fanzine, vous avez toutes les clefs en main pour financer, concevoir, réaliser, imprimer et vendre votre fanzine. Alors au boulot ! Et si vous avez besoin d’aide ou de conseils, nous effectuons même les Sévices Après Vente. Posez-nous toutes vos questions (« Dois-je utiliser un crayon HB ou 2B ? Comment se recoudre les doigts après l’usage d’un massicot ? Pourquoi personne ne veut faire de fanzine avec moi ? Comment gober un sumo ? ») sur le forum d’AnimeLand.com ou par mail à [email= komiskstrip@hotmail.com” class=”lienvert]komiskstrip@hotmail.com[/email]. Stay tuned…

Retrouvez l’actualité du KSKrew (Ex – Pouchbi Mag) sur www.KSKrew.fr.st, ou www.KomiskStrip.fr.st, ou www.PouchbiMag.fr.st.

Contact Meluzine : Association MéluZine – Gérald GALLIANO – [email= info@meluzine.org” class=”lienvert]info@meluzine.org[/email]www.meluzine.org

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Accéder aux précédents articles de la série “Comment qu’on fait pour faire un fanzine…” :

Part 1 : l’administration.

Part 2 : le making of.

Part 3 : la fabrication.

Part 4 : les conventions.

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur

Comment qu’on fait…

pour faire un fanzine, part IV : les conventions.

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Lorsqu’il y a une convention, va savoir pourquoi, elle se déroule systémiquement à des bornes de chez nous. C’est comme ça. La théorie de la tartine beurrée sans doute. D’où les problèmes de transport et de logement. Et comme notre budget ressemble plus au budget du ministère de l’Agriculture du Groenland (1) qu’à celui de la Défense des States, c’est souvent le système D qui prime : Aller-Retour en Corail entre la famille Michot et ses 8 enfants enragés, nos 3 cartons remplis de fanzines, et toutes notre déco pour le stand. Ou covoiturage avec d’autres fanzines : convivial et festif, mais difficile de dépasser quatre personnes avec les kilos de matos, fanzines et fringues. Ou encore l’autostop. (Mais à l’exception de Dédé et son 38 tonnes, les voitures prêtes à prendre quatres jeunes armés de cartons de fanzines restent assez rares).

Pour vous aider à vous organiser, il existe des forums (2) qui vous permettent de prendre contact avec d’autres fanzines perdus comme vous. D’ailleurs, si vous trouvez le prix des stands trop cher, vous pouvez également proposer de partager votre stand avec un autre zine pour diviser par deux les frais d’inscription, mais aussi la place sur le stand, les chaises disponibles, et rester côte à côte durant toute la convention (bien réfléchir avant de s’engager).

Le débarquement

De notre côté, après 8 h de route et une nuit passée chez la cousine de la soeur d’une amie, on arrive enfin sur les lieux de la convention. C’est en général à ce moment là que tout le monde se pose la même question : « Euh, alors… On fait quoi maintenant ? ». Une libellule passe en silence. Rien de difficile en théorie ! Il suffit de récupérer les badges à l’accueil réservé aux exposants, se rendre à notre stand, installer la déco, et attendre que le public fasse son entrée.

7h00 à notre montre lorsque nous décidons d’appliquer cette théorie. 7h30. Toujours pas d’accueil en vue. C’est l’inquiétude. 7h45. L’idée de suivre tout individu portant un tas de cartons à bout de bras se révèle fructueuse ! Nous arrivons devant l’accueil. 8h15. La réceptionniste ne trouve toujours pas notre nom dans son listing. Pourtant, on a tout fait dans les règles : pré-inscription 6 mois à l’avance, inscription en temps voulu, envois du chèque de confirmation et confirmation par mail. 8h25. Ça y est ! Elle décide de prendre un Bic et de nous rajouter à la liste. 8h40. Ils nous donnent des badges d’accès et un plan du site, mais ne fournissent pas de boussole avec. La recherche de notre stand prend des allures de chasse aux trésors des caraïbes ! 9h00. Fatigués, assoiffés, sans stand, les nerfs lâchent. Du plus profond de notre gorge, un cri de rage retentit. AAAAAAHHHHHHHHHHH !!!! 9h00 et 30 secondes. Six vigiles nous encerclent. 2 à droite, 2 à gauche et 2 en couverture. 9h30. Quelques marques de violence, une fouille corporelle approfondie, une identification rétinienne, un examen d’urine, un test ADN et une vérification d’empreinte dentaire plus tard, les agents de la sécurité nous jett…euh nous indiquent le chemin de notre stand.

Installation et décoration du stand

L’exercice demande dextérité et imagination. Comment – à partir d’une planche de contre-plaqué posée sur deux tréteaux instables, trois chaises et un mur de fond -, peut-on réaliser une décoration attrayante ? Il est temps pour nous de mettre notre effervescence créatrice en ébullition : il faut décorer le stand ! Mais attention, si vous ne voulez pas que votre stand ressemble à la boutique d’un vendeur de kebabs, il faut vous préparer à l’avance. Une décoration de stand, ça ne s’improvise pas.

Tout d’abord, avant de laisser cours à votre élan créatif, une chose essentielle à respecter en convention : les règles de sécurité. Les organisateurs n’acceptent que les nappes ignifugées (au cas où on aurait envie, comme ça, d’un coup, de faire un barbecue sur notre stand. Où de faire des dédicaces en pyrogravure…allez savoir). Si, comme nous, vous pensiez prendre une nappe en papier crépon, oubliez. Les vigiles vous rappelleront à l’ordre et vous prêteront gentiment une nappe ignifugée de couleur verte (vert qui tient plus des résultats d’une gastro d’un lama anorexique que du vert émeraude). Afin d’éviter toutes fautes de goût, pensez donc à vous renseigner auprès des organisateurs sur les normes de sécurité interne.

D’un point de vue artistique la déco peut être réalisée suivant le goût de chacun. D’un point de vue marketing, il ne faut pas oublier qu’une belle déco originale attire les foules. Dans tous les cas, la décoration de votre stand doit bien sûr être représentative du concept de votre fanzine. On voit mal une déco post-Gothique-néo-Visual-SM-Rock pour le fanzine officiel de Totoro… Quoique. Vous avez donc la table et le panneau mural à embellir, voire même les chaises pour les fous furieux de la déco (ce qui se fait aussi, c’est d’accorder la tenue des membres de l’équipe au thème de la déco).

Le mur derrière le stand va vous permettre d’afficher vos réalisations en grand (poster ou photocopie A3), et de mettre une banderole avec le nom de votre fanzine. C’est grâce à ce mur que le public va pouvoir vous identifier de loin. Il faut donc qu’il soit bien mis en valeur. Une fois le panneau mural habillé, il faut vous occuper de la table. Le but est de donner du volume au stand, sans oublier de se garder un coin de table pour dessiner. Pour mettre en avant vos fanzines, vous pouvez utiliser des présentoirs faits main (carton + ciseau + colle + atelier Disney + sparadraps), ou tout simplement faire tenir le zine debout en le gardant ouvert (comme les menus dans les restos).

En règle générale, il vaut mieux éviter de poser les fanzines à plat sur la table, ça donne une impression de brocanteur des puces. Il est aussi recommandé de mettre quelques fanzines en lecture libre : les fanzines de démonstration. Cela permet de ne pas abîmer tous vos fanzines avec des traces de mayo ou des pliures inesthétique faites par le public.

« Il est frais ! Il est pas cher mon fanzine ! Qui veut mon fanzine ? »

10h15. On a à peine le temps de s’installer que les premiers visiteurs arrivent. Un jeune s’approche de notre stand… On lui tend un zine :« Bonjour-ça-c’est-un-fanzine-qu’on-fait-nous-même-de-nos-blanches-mains c’est-de-la-bédé-et-des-articles-et-c’est-trop-drôle-et-on-est-une bande-de-djeuns-et-on-fait-de-la-bédé-en-amateur-et-puis… ben, t’en va pas ! Attends ! ». Je crois qu’on lui a fait peur… Bon, on change de méthode. Le prochain, on dit plus rien. Chut en voilà une… plutôt mignonne dans son cosplay SailorMoon. Mais on ne dit rien cette fois. Elle prend un zine… elle le feuillette… elle sourit ! Elle nous regarde… elle attend. « C’est vous qui faites ça ? C’est plutôt sympa… ». Chut… On ne dit rien pour pas se griller. « Je dis : c’est sympa ! ». Merde, elle insiste… On tient bon, on dit rien. « C’est le stand des autistes ou quoi ? Si c’est comme ça, allez vous faire voir, c’est pas drôle !!! ». Damned… Ça ne doit pas être la bonne méthode non plus. Il faut faire attention à la manière d’aborder les gens.

Sans rentrer dans un résumé du “Guide du parfait petit commercial en 5 leçons”, il faut réussir à vendre son fanzine sans être ni trop insistant ni trop timide. Il y a un tas de solutions pour ça : vous pouvez par exemple proposer de dédicacer chaque fanzine acheté. (Point essentiel : ne vendez pas vos dédicaces. Une dédicace doit rester un acte gratuit de l’auteur, pour remercier son public. Si un zine vous propose un jour de vous vendre sa dédicace, ne l’achetez pas. Venez nous voir, on vous en fera une gratos).

Vous pouvez aussi faire des promotions spéciales “super discount” : pour deux fanzines achetés, le troisième est offert ! Et pour vous faire connaître à l’intérieur de la conv, vous pouvez également distribuer des petits prospectus, ou des “flyers”.

Un autre petit truc pour ne pas rater bêtement l’occasion de vendre votre zine : faites des prix ronds (rien de plus terrifiant qu’un fanzine à 2,57 ?. On n’est pas là pour vendre du pain aux 7 céréales), et prévoyez de la mitraille pour rendre la monnaie sur les billets de 50 ? (surtout si votre zine est à 2,57 ?). Vous pouvez aussi diversifier vos activités en faisant des goodies, tels que des cartes postales, des posters, des ramicards, des shitajikis, du papier à lettre…. ou même des toys si vous êtes bons bricoleurs ! Le tout est d’attirer l’oeil du visiteur. Il y a même certains fanzines qui se sont spécialisés dans les goodies.

Mais la meilleure méthode pour vendre le fanzine, c’est d’animer le stand. En effet, une petite animation peut rassembler un maximum de gens autour de votre stand (évitez le strip-tease, on a essayé, on eu des problèmes avec la sécu). Faites participer le public à des jeux ou des défis. De notre coté on a décidé de faire un quiz géant. Les règles doivent être simples et rapides à comprendre. Par exemple, nous proposons de faire trouver au public des titres de séries mimés par notre équipe. À la clé, gages pour les perdants et cadeaux pour les gagnants. Cela permet aux visiteurs de passer un bon moment avec nous, de cerner notre état d’esprit, et du coup de s’intéresser à notre fanzine. Évidemment, toute cette agitation, qui fait l’ambiance si particulière des convs, doit être faite dans le respect des stands voisins, cela va sans dire (on oublie tout de suite l’idée du paint-ball dans les allées).

Le biotope festivalier

Cependant, même s’il est très amusant de vendre ses fanzines et de les dédicacer, il est important de savoir que passer trois jours derrière son stand sans décoller peut provoquer des lésions cérébrales irréversibles. Les journées sont longues. Parfois, en jouant de malchance, le stand d’à côté peut, par exemple, diffuser la même vidéo de 3 minutes en boucle toute la journée, à l’aide de son SoundSystem Dolby Surround 5.1 Quadriphonic Digital Laser, pour une puissance restituée totale de 3 000 watts dans ta gueule. Ça tourne vite au lavage de cerveau. Il faut donc penser à s’aérer la tête, à tour de rôle, pour que chacun puisse aussi profiter un peu du salon et faire 2-3 achats. C’est l’occasion d’aller voir les réalisations des autres fanzines, et de connaître leur mode de fonctionnement.

18h. C’est bientôt la fin de la première journée. Lessivés, les larmes de désespoir emplissent nos petits yeux fatigués. Sur le bout de feuille qui nous sert à comptabiliser nos ventes, il n’y a que 8 petits traits… On a vendu 8 fanzines durant toute la première journée. Le drame ? Pas nécessairement. En effet, le visiteur lambda ne fait pas les convs pour les fanzines. Il est là pour essayer de trouver un ArtBook Collector, ou dénicher la figurine tirée en 80 exemplaires au Japon. Il ne lui viendra donc même pas à l’esprit que dans ce monde de l’industrie de l’Anime, il existe quelques stands, là-bas, au fond, où des jeunes bourrés de talent présentent leurs fanzines prometteurs. En revanche, une fois sa fièvre acheteuse assouvie, il prendra le temps de faire un petit tour sur les stands de fanzine pour y découvrir ce qui existe. C’est généralement en fin de convention, quand il a encore en sa possession 2 ou 3 ? qu’il ne veut pas ramener chez lui, par principe.

19h. Il est l’heure de partir. On laisse la déco en place. On rassemble les zines dans les cartons dissimulés sous le stand. Et on se rentre. La soirée risque d’être longue. On a l’embarras du choix : faire la Nuit du manga, la grosse soirée spéciale en boîte, une petite soirée entre potes, ou la loutre morte devant la télé. Mais surtout, ne pas oublier de dormir quelques heures pour être frais et dispo, et remettre ça demain sur le stand.

Le mois prochain, nous vous proposons de conclure cette série d’articles, en abordant les moyens de faire survivre votre nouveau fanzine et de vous lancer dans l’aventure du numéro 2 !

Lire les prédédents articles de la série Comment qu’on fait pour faire un fanzine :

Part 1 : l’administration .

Part 2 : le making of .

Part 3 : la fabrication .

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur

Comment qu’on fait…

pour faire un fanzine, part III : la fabrication

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Quatre heures. Il nous a fallu quatre longues heures de marche pour trouver un imprimeur qui sache faire des fanzines pas chers. C’est pas faute d’avoir préparé le terrain : avant de partir, on a fait une petite liste des boutiques à visiter (en arrachant sauvagement trois pages dans les Pages Jaunes). L’idéal, ce serait de faire un tour sur le site pagesjaunes.com, visualiser le périmètre d’action, passer un petit coup de fil pour vérifier les heures d’ouvertures et enfin préparer un itinéraire. Mais on n’a pas franchement le temps de préparer tout un circuit digne d’une visite guidée pour touristes…

La quête de la bonne boîte à copies

Soyons bien clairs : lorsqu’on utilise le terme « imprimeur » c’est bien sûr un abus de langage. Il ne s’agit pas d’un véritable imprimeur, les mains tachées d’encre derrière sa grosse rotative, mais plutôt du petit gars qui gère, répare et chérit une batterie de photocopieuses. Il faut donc cibler les recherches sur « reprographie » – plus communément appelée « La joyeuse boîte-à-copies de Dédé ». On dit juste « imprimeur » pour simplifier les choses, et pour se faire un peu mousser au passage… y’a pas d’mal !

Toute la journée, on a cherché en vain l’imprimeur idéal. On a éliminé d’office l’imprimeur de luxe avec son forfait “communion & mariage” sur papier glacé hors de prix, mais aussi la petite société qui ne possède qu’une imprimante à jet d’encre maison. On a également abandonné le service repro de la fac, qui nous donne plus l’impression de vomir l’encre sur chacune de vos pages. Sans compter la dizaine de boutiques, aux grilles tarifaires complexes, de qualité mais pas dans nos prix…

Nous voilà arrivés devant la boutique de la dernière chance, un imprimeur conseillé par un de nos confrères fanzines, qui lui-même l’a découverte suite à un conseil avisé d’un autre fanzine (le bouche à oreille entre fanzines reste le meilleur moyen pour trouver un bon imprimeur). Dans le bruit des machines tournant à plein régime, le gérant nous accueille. Et après avoir tenté de lui expliquer, mimer, écrire notre demande, il nous répond : « bon ben si j’comprends bien, j’vous fait un dos carré collé A4, massicoté avec la couv en quadri sur du 180 g. ». Et là… C’est le drame. Dure réalité d’un manque de termes techniques. Ce genre d’agression verbale est très courant dans les reprographies ! Il faut donc bien s’y préparer. Voici les quelques termes techniques et autres moeurs endémiques aux boites-à-copies, importants à connaître avant de rentrer chez un imprimeur (histoire de ne pas passer pour un novice).

Le manuel du parfait petit imprimeur

La photocopie classique c’est la noir et blanc (N&B) au format A4, c’est-à-dire du 21 par 29,7 cm. Le A3 est un double A4 (29,7 x 42 cm) et le A5 est un demi A4 (14,8 x 21 cm). Le papier de base est un papier de 80g (c’est le poids au mètre carré). Pour la couverture, il faut augmenter le grammage (poids) du papier pour lui donner de la rigidité. On passe alors à du papier cartonné de 160g ou 180g, brillant ou mat, de couleur, plastifié etc.

Lorsque l’on fait un fanzine, il est conseillé de faire des photocopies numériques N&B (à ne pas confondre avec les impressions numériques) : le rendu est plus net et plus précis qu’une photocop’ classique. Il existe également la photocopie laser, qui est d’excellente qualité ; certes un peu trop chère pour faire tout un fanzine, mais idéale pour la couverture et les éventuelles pages en couleur. Et pour les plus fortunés, il existe les techniques d’imprimerie telles que l’impression numérique (à partir de 300 exemplaires), ou carrément l’Ofset en quadrichromie (pour au moins 1 000 exemplaires), qui nécessite de se rendre dans une vraie imprimerie avec une maquette sous format numérique (en post-script de préférence)… mais là, on sort du cadre du fanzinat pour passer dans les hautes sphères de l’édition.

Pour relier les photocopies en un livret (c’est difficile de vendre un fanzine sous forme de feuilles volantes), il existe différente possibilités en fonction de votre budget. La plus classique est d’agrafer vos pages au centre, et de plier le tout. Vous pouvez aussi poser une barrette en plastique (ou métal), qui pincera toute vos pages sur un des bords. Il vous est aussi possible d’utiliser une spirale en plastique (ou métal) – appelée boudin – qui s’installe après avoir perforé l’un des bords de vos pages. Enfin, vous pouvez adopter la méthode du dos carré collé, qui consiste à rassembler toutes vos pages et à les coller sur la couverture qui fera ainsi le support de votre fanzine. On obtient de très bons résultats avec cette méthode (format magazine de librairie), mais le coût est beaucoup plus élevé.

Enfin, pour la finition, il est conseillé de massicoter le fanzine. Cela consiste à couper les bords pour qu’ils soient bien nets et bien droits à l’aide d’un massicot (espèce de gros sabre dont l’extrémité est visée à une planche de cadrage). Vous pouvez également faire plastifier la couverture pour donner une brillance et un meilleur touché.

Ainsi, après avoir révisé le manuel du parfait petit imprimeur, nous lui répondons avec élégance « Non monsieur, on avait plutôt pensé partir sur un 52 pages A4 plié rendu A5 agrafé N&B numérique 80 g avec couv’ couleur laser 160g finition massicotée dans ta gueule ! ». Normalement, là, il est calmé. C’est le moment d’aborder les tarifs.

Les tarifs

D’un point de vue technique, le fanzine au format A5 agrafé, de 50 pages en N&B, plus une couverture en couleur cartonnée représente en termes de prix : 25 photocopies en N&B (2 A5 équivalant à 1 A4) + 1 impression couleur + 1 feuille cartonnée de 160g pour un exemplaire. L’objectif est d’obtenir un prix inférieur à 2 euros par exemplaire, si l’on veut faire une centaine d’exemplaires sans péter le budget… pas simple.

De manière générale, l’imprimeur a une fiche de prix dégressifs, ou un système de carte d’abonnement pour une quantité de photocopies bien précise. Ce n’est donc pas là-dessus que nous pourrons négocier le prix. En revanche, on se propose de mettre la main à la pâte pour faire baisser les prix (pour toutes les opérations manuelles autre qu’appuyer le bouton de la photocopieuse, comme le pliage, le triage, l’agrafage, le massicotage…).

Ainsi, à la suite d’une rude négociation, nous tombons d’accord sur 172,5 euros TTC les 100 exemplaires, avec l’agrafage et le massicotage à faire nous même (avec son matos à lui). Ca nous fait l’exemplaire à 1,72 euros. Pour être sûr qu’il ne change pas d’avis entre temps, on lui demande de nous faire un devis :

DEVIS pour 100 ex. :

N&B à 00,035

x 2500 => 87,50 eur

Couleur à 00,40

x 100 => 04,00 eur

Papier 160g à 00,45

x 100 => 4,50 eur

_____________________________

Total => 172,50 eur

L’imprimeur nous regarde des pieds à la tête, il sait maintenant qu’il n’a pas affaire à des noobs (newbies, amateurs), mais il tente une dernière agression : « Et… z’avez votre truc-zine avec vous là ? Il est sous quelle forme ? Je peux voir ? ». Un ange passe… « C’est comme vous voulez ! On l’a soit en numérique PDF sur un CD gravé, soit en version imprimée haute qualité en A4 », lui dit-on en sortant notre oeuvre du sac à dos. Il nous dit rapidement que la version papier suffira.

Mais voila…du coup il nous demande de trier nos pages. Mise à part certaines photocopieuses numériques de compétition qui font la réduction et trient les pages directement pour en faire un livret, la plupart des machines ne font que des photocopies (…). Il faut donc composer le livret nous-même. Ce qui consiste à faire rentrer sur un A4 la page 1 avec la page 52, et au dos la page 2 avec la page 51. Et ainsi de suite. C’est long et dur, mais faut que tout rentre… Ce n’est pas le moment de craquer.

L’impression

Une fois le tri terminé, nous demandons à l’imprimeur un Bon à tirer. Le BAT, c’est l’exemplaire témoin imprimer par l’imprimeur. Il nous permet, entre autres, de repérer s’il n’y a pas d’erreurs dans notre tri, mais surtout de vérifier la qualité des impressions. Une fois le BAT examiné dans les moindres détails, nous donnons notre feu vert pour l’impression des 99 autres exemplaires. Il nous dit que l’on pourra récupérer nos fanzines dans 2 jours. Il est important de noter que le délai varie en fonction de l’imprimeur, mais aussi en fonction de sa charge de travail. Evitez de lui amener votre fanzine la veille d’une convention ou en fin d’année scolaire, prériode durant laquelle tous les étudiants impriment leurs rapports de stages ou mémoires de thèse.

À ce stade-là de la compétition, il ne nous reste plus qu’à attendre. Mais il n’est pas inutile de passer un coup de fil pour se tenir au courant de l’avancement de l’impression. Car si pour nous, ce travail a représenté des heures et des heures de labeur acharné, pour lui ce n’est qu’un tas de photocopies à faire pour des jeunes un peu bizarres, et il ne prendra pas la peine de nous avertir en cas de problème.

Et voici qu’arrive le moment le plus jouissif dans la création du fanzine. La remise de nos 100 exemplaires. Nous entrons alors dans ce qui s’appelle le stade du « bonheur intense », qui laisse rapidement sa place à « l’horreur suprême », quand on se rappelle qu’il va falloir agrafer, plier et massicoter les 100 numéros. Rien de réellement technique dans cette phase. Tout est dans les muscles. Toute personne ayant passé cette épreuve se rappelle forcément de la douleur physique qui s’en suit. Mais pour celles qui l’ignorent encore, on peut comparer ça à une centaine de pompes au réveil : on ne pense pas qu’on peut le faire, mais quand on le fait, on est ruiné.

En ce qui concerne le paiement, il existe différentes sortes d’imprimeur. Il y a celui qui vous dira « pas de problème, tu me paieras dans 60 jours quand vous aurez vendu vos fanzines ! » ; mais il y a surtout ceux qui vous diront « je veux pas de chèque, c’est par carte ou liquide, et c’est tout de suite ! Tu m’as pris pour Mère Théresa ou quoi ?!? ». Ceci peut être un critère de sélection dans le choix de votre imprimeur. En ce qui nous concerne, il nous dit « mouaip… à la limite faites moi un chèque et je l’encaisserai la semaine prochaine »… On limite la casse.

Enfin, pour terminer, en rentrant chez nous, on se rend douloureusement compte qu’une centaine de fanzines remplissent facilement deux cartons bien pleins (25 kg chacun). Donc pour ceux qui, comme nous, prennent le métro, essayez d’aller récupérer vos zines à plusieurs et faites tourner les cartons. Pensez aussi à désigner qui va devoir stocker les fanzines chez lui.

Voilà, le fanzine est fait, et maintenant va falloir le vendre ! Quoi de mieux qu’une petite convention pour faire connaître votre oeuvre (à d’autres que vos parents, amis et connaissances) ? Il faut donc vite penser à l’inscription et surtout à la préparation de cet événement. C’est ce que nous verrons dans notre prochain article…

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Comment qu’on fait…

... pour faire un fanzine, part II : le making of

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En général, on s’empresse de sortir le Champomy à la fin du dernier coup de crayon. Il va de soi que finir vos planches ou vos articles vous a demandé un effort quasi surhumain. Mais faire un fanzine ne se limite pas à ça. L’aventure débute à peine. Pour qu’un fanzine voie le jour et qu’il soit aussi agréable à lire qu’un bon vieux Pif Gadget, il ne suffit pas de rassembler les planches, les photocopier et les relier.

Distribution des rôles et choix difficiles

À l’heure où les esprits s’égarent dans des considérations purement créatrices (trouver une fin à ma BD, quelle coupe de cheveux choisir pour mon héros…), il est important de tous vous réunir pour une petite réunion préparatoire, et de vous organiser un peu : il vous faut choisir-élire-autoproclamer-imposer-désigner d’office (rayer la mention inutile) un rédacteur en chef (rédac’ chef pour les intimes), qui dirigera les opérations et aura la responsabilité du suivi de la rédaction du fanzine (qualités requises : directif, charismatique et zen). Il faut aussi un maquettiste, qui fera des petites maquettes d’avion à l’échelle 1/1000… euh non… il devra s’occuper de la mise en page et de la maquette du zine (qualités requises : doué en infographie ou en collage, rigoureux et patient). Et un secrétaire de rédaction ou adjoint de rédaction ou larbin de rédaction (larbin’ chef pour les intimes) qui sera chargé de tout le reste : relecture, corrections orthographiques, café… (qualités requises : bon en français, servile et soumis).

Maintenant que trois d’entre vous croulent sous les responsabilités, il est temps pour le rédac’chef d’étrenner ses nouvelles fonctions et de se pencher sur la ligne rédactionnelle du prochain fanzine. La “ligne rédactionnelle” est un terme journalistique décrivant l’orientation que doit prendre l’ensemble du contenu de la publication. Certes, c’est un peu pompeux, mais cela permet tout simplement de bien définir keskon va mettre dedans le fanzine ! Dans un premier temps, il faut savoir quel type de fanzine vous voulez faire : BD, articles, illustrations, fanarts, fanfics, fanfists ou un mélange de tout ça ; oeuvres collectives ou individuelles ; histoire one-Shot ou série à suivre ; fanzine personnel, juste ouvert aux membres de votre asso, ou ouvert à tous… Sachez aussi définir quel est le but de votre zine : faire découvrir des petits jeunes qui n’en veulent, faire passer un message d’amour et de paix au monde entier, ou tout simplement partager vos conneries avec d’autres (nous, c’est ce qu’on préfère !). Ça sert à ça la ligne rédactionnelle, “savoir où on va pour mieux y aller” (dicton Moldavo-croate très mal traduit).

Le rédac’chef doit aussi évaluer la part octroyée à chacun, afin d’avoir une idée du nombre de pages, et donc de la taille, du futur fanzine. Mais n’essayez pas tout de suite de connaître le nombre exact de pages : cela permet juste d’éviter le gros lourd qui se pointe avec une cinquantaine de pages de BD plus ou moins bâclées, sous couvert de “c’est normal que je fasse tant de pages : c’est du manga, et puis notre association a pour but de faire découvrir les jeunes dessinateurs“. Le meilleur moyen d’éviter ce genre de dérive est de fixer le même nombre de pages pour chacun ; ensuite on s’arrange pour compenser les surplus de l’un par les carences de l’autre.

Chemin de fer, taylorisme et chasse à l’ours

C’est aussi lors de cette réunion préparatoire qu’on peut éventuellement définir une charte graphique et donner un thème au prochain zine : numéro spécial pingouin, mythologie, femmes nues, Fêtes d’Halloween… ou encore spécial Shôjo dépressif à tendance BiShônen Ai ou Lolicon (au choix), ou numéro Dôjinshi (qui n’a aucun sens car ça veux dire fanzine en japonais, mais ça fait style !) : tout est possible !

Pour que votre zine soit aéré et plus clair, il est préférable de séparer les différentes BD par des petits articles, ou par une petite page d’introduction présentant la BD et son auteur. Pour les articles, est-il nécessaire de préciser qu’il est bien plus agréable de lire une page richement illustrée ? L’article sera d’autant plus simple à lire s’il est disposé sur deux ou trois colonnes, permettant ainsi d’éviter les gros pavés de texte aussi peu engageants à lire que les mentions légales au début d’un DVD.

Pour avoir une vision générale de votre fanzine, vous pouvez faire un “Chemin de fer” (enlève ta casquette de cheminot, c’est encore un terme journalistique !). C’est une grande feuille de papier sur laquelle sont représentées toutes les pages d’un numéro avec, pour chacune d’entre elles, les emplacements de chaque article et BD. Une sorte de squelette du zine, avant sa phase d’élaboration proprement dite. Attention, le nombre total de pages doit toujours être un multiple de quatre (correspondant aux doubles pages recto verso pour permettre le pliage et la reliure). C’est un instrument fort pratique, qui permet de considérer un numéro dans sa totalité, d’en vérifier la cohérence et l’équilibre, et de répartir équitablement le contenu entre toutes les pages (sans tomber dans le Taylorisme, bien sûr).

Pour que votre fanzine soit complet, il faut aussi une couv’ (au début), une 4e-de-couv’ (à la fin), un sommaire (au début) et un ours (au début ou à la fin). Pas de panique, on ne vous demande pas de partir à la chasse au grizzli en Colombie britannique. L’ours (terme journalistique, un de plus !), c’est un peu le générique de fin de votre zine :il consiste en un encart dans lequel apparaîtront les noms des membres de l’équipe et des participants, les sponsors éventuels, les remerciements à Papa Maman sans qui vous ne seriez rien, sans oublier l’adresse et le mail du zine pour vous contacter (très important pour le feedback des lecteurs et la VPC !).

La couv’ peut parfois être problématique. Soit personne ne veut la faire, soit c’est le combat à mort pour se l’octroyer. Mais attention, c’est elle qui donne la première impression. Il faut qu’elle soit belle, colorée et pas trop chargée afin de donner au lecteur potentiel l’envie d’ouvrir le zine. Choisissez bien l’artiste qui va la réaliser, et puis pour les déçus, il reste la 4e de couv’ (le dos du zine).

Pensez aussi à préparer le sommaire à l’avance, et à lui réserver une place dans le chemin de fer… mais vu que le contenu d’un fanzine est aussi stable qu’un noyau nucléaire dans un réacteur à hydrogène dernière génération, il est toutefois préférable d’attendre le dernier moment pour finaliser le sommaire.

La Linea de la Muerte

Un des points douloureux – mais inévitable à mettre en place – est celui de la planification de la sortie de votre zine, et de la fatidique deadline (“deadline” [ ‘dedlaïn ] : littéralement “ligne de la mort”(ou “La Linea de la Muerte”), anglicisme journalistique (encore !) signifiant la date butoir à laquelle tous les articles et BD doivent être finis et remis au rédac’chef, aucun délai n’étant théoriquement accordé (mais dans les faits, y’a toujours 15 jours de rab’ !).

Un petit conseil de vieux routards du zine : si vous voulez respecter vos deadlines, prenez comme échéance une convention ou un salon. Cela motive et donne un but à toute l’équipe, qui se mobilisera pour finir dans les temps ! (Et pour avoir fait une convention sans nouveau Pouchbimag, on peut vous dire qu’il faut trouver de quoi s’occuper : mettre le souk, foutre le bordel, se fâcher avec les stands voisins, insulter les visiteurs, se mettre à poils, jouer à la pétanque ou au frisbee dans les allées, se faire virer par la sécu… Jeux intéressants mais drôlement risqués avec le service d’ordre paramilitaire de certaine convention. Il faut donc respecter les deadlines, c’est important !).

Voilà, ils ne vous reste plus qu’à faire (et surtout finir) vos planches et articles avant la Linea de la Muerte. Au boulot ! Car le bouclage est pour bientôt !

« Epilogue : le bouclage »

Le temps passe vite quand on s’amuse, et la deadline s’approche inexorablement ! Le bouclage est déjà dans trois jours. Il serait peut-être temps de commencer à dessiner toutes vos planches… normalement en trois jours ça devrait être faisable. Seul le travail fait dans l’urgence est réellement efficace. Non ?

Avancement et excuses bidons

« J’me suis cassé le bras en tournant un film sentaï amateur, je peux plus dessiner ! », « Mon PC a rendu l’âme en pleine War, j’ai perdu tout mon taff ! », « Je suis désolé, mais je suis obligé de laisser tomber le zine, je déménage en Uruguay demain ! ». Il y a un tas d’impondérables de ce genre durant l’élaboration d’un fanzine qu’il faut savoir gérer. Votre planning et votre chemin de fer en seront d’autant bouleversés. C’est pourquoi, entre la première réunion préparatoire et le bouclage final, il faut essayer de poser quelques dates de réunions pour faire le point sur l’avancement de chacun. Mais cela n’est pas toujours possible, car l’équipe se retrouve parfois éparpillée aux quatre coins de la France, à l’instar du collectif Ben Bao disséminé entre Aix, Marseille, Montpellier et Paris. Ils se réunissent assez rarement (quasi jamais en fait, à part sur les conventions), mais ils nous recommandent la mailing list (économique et pratique, car tout le monde reste au courant). Effectivement, il faut bien faire circuler l’info entre les membres, que ce soit par e-mails, téléphone, voie postale ou pot de yaourt…

La réunion de bouclage.

Les muscles qui se tétanisent à la simple vue d’un crayon (même Bic), l’épuisement, le découragement, le stress, l’angoisse, les sursauts au moindre frôlement, la tension qui vous ronge de l’intérieur ; voilà dans quel état vous serez après la réunion de bouclage. Mais vient ensuite cet instant unique. Ce doux moment précieux et rare du sentiment de réussite, de gloire, d’euphorie, d’apaisement et de bonheur de l’accomplissement d’un travail d’équipe enfin achevé. La fin de la mise en page du fanzine. Voilà les quelques sensations que vous procure la réunion de bouclage. Ça vaut largement le chocolat, voire même le sexe… (Euh… non… peut-être pas le sexe quand même !)

24 heures chrono : le bouclage

14h00. L’oreille en sang. Le forfait 10h explosé. La réunion de bouclage du zine peut enfin commencer. En fait, il vous aura fallu une moyenne de 54 minutes par membres et par jour pour pouvoir réunir toute l’équipe. Il est donc très important, lors du bouclage, de pouvoir compter sur la ponctualité de chacun. 15h06. L’équipe réunie, on rentre alors dans une sorte de jeu de la vérité. Commence ainsi l’un des moments les plus tendus de la réunion : de toute évidence, le terme deadline n’a jamais pris autant de sens qu’à cet instant. Chacun doit faire état de son travail terminé. Il ne faut pas hésiter à être franc sur l’avancement de son travail. L’idée n’est plus de cacher son retard, mais de boucler le fanzine… Au boulot ! 15h37. Un Bounty barre glacée nous ramène brutalement à la réalité : le chocolat et la BD ne font pas bon ménage. L’anecdote peut paraître dérisoire, mais elle est évocatrice d’un point essentiel : il faut bien choisir son lieu de réunion. Certains utilisent les lieux publics tels que les fast-foods, les arrêts de bus ou encore les bars PMU du coin. Ces endroits permettent d’une manière générale de pouvoir se retrouver facilement et en terrain neutre (au risque d’être peu pratique pour travailler et pas confortable du tout). 16h40. Rectification, le bar n’était pas le lieu le plus approprié pour le bouclage. 19h53. La team, enfin dessaoulé, décide d’aller chez l’un d’entre eux pour entamer ainsi la mise en place du master. La version finale du fanzine, l’original, l’unique exemplaire, appelée master (Quoi ! Encore un terme journalistique ! Ils peuvent pas parler comme tout le monde au PouchbiMag !), se présente généralement en format A4. Cependant, il est possible que certains imprimeurs vous demandent une version A5 (pour un fanzine en format final A5 évidement). Cette dernière version doit donc regrouper toutes les BD ou articles selon le chemin de fer initialement préparé. 20h20. La relecture. Il est clair que si votre fanzine arrive à faire concurrence à la notice d’utilisation d’un magnétoscope taïwanais traduite en français freestyle, il est primordial de revoir l’orthographe (quitte à faire appel à Maman pour corriger les fautes !). C’est aussi lors de la relecture que toutes les traces suspectes telles que reliquats de crayonnés, bouts de pizza ou encore tâches de café doivent être gommés, balayés ou épongés. 20h32. Horreur ! Une planche vient d’être déchirée par un coup de gomme trop violent, l’opération chirurgicale à feuille de Canson ouverte semble bien partie. 20h59. L’opération s’est bien passée. La team se retrouve autour du Master finalisé. Moment rare et précieux de bonheur pour toute l’équipe. 21h03. Zut, Il faut faire la mise à jour du sommaire. 22h03. La chute d’un vase entraîne la complète dégradation naturelle de sept de vos planches. 22h08. Panique. 22h36. La team décide de les refaire. Il arrive très fréquemment des accidents imprévus lors du bouclage d’un fanzine. Le tout est de pouvoir se préparer à ce type d’incident, en faisant régulièrement des photocopies ou des sauvegardes de votre travail (ou tout simplement en utilisant des pochettes plastique). 00h04. Ça bosse dur. 07h45. L’équipe a fini de redessiner les planches biodégradées par l’eau du vase. 07h48. La team goûte enfin au précieux et rare bonheur d’avoir fini le master. 07h49. L’équipe dort. 08h09. Réveil en sursaut : on a oublié de numéroter les pages. 08h26. L’équipe s’endort enfin. 14h00. Après un réveil s’étalant sur plusieurs heures et plusieurs hectolitres de café, la tête dans… un endroit que la Netiquette nous interdit de mentionner (ça rime avec faux-cul !), le teint pâle, l’équipe se met en route vers l’ultime étape de la fabrication : l’imprimeur.

C’est donc dans un prochain article que nous vous apprendrons comment vous battre à mains nues avec un imprimeur et que nous aborderons tous les petits problèmes de fabrication d’un fanzine. À bientôt dans Comment qu’on fait pour faire un fanzine III, la fabrication et l’impression.

Déjà en ligne : la 1ère partie de Comment qu’on fait pour faire un fanzine ?.

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Comment qu’on fait…

... Pour faire un fanzine ?

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Créer un fanzine c’est finalement assez simple. Il faut juste un peu d’astuce,
d’espièglerie et beaucoup de volonté. Et bien que nous ne soyons pas ceinture
noire en Fanzine-à mains-nues, on est quand même passé maîtres ès Conneries-à-pas-faire.
De plus, nos années passées dans ce petit univers de la BD amateur nous ont
permis de partager de nombreuses expériences avec les autres fanzines. C’est
pourquoi nous allons te conter la fantastique aventure qu’est la création d’un
Fanzine et qui, on l’espère, t’aidera, toi qui à ton tour caresse l’espoir de
réaliser ton propre fanzine.

La bête

Mais avant tout, pour les deux-trois lecteurs qui ne sauraient pas encore ce
que Fanzine signifie, voici la définition d’après Le Robert, édition 1998, tome
2, page 1397 : “FANZINE n.m. est un emprunt (1963) à un mot-valise
américain (1949) formé de fan(atic) ” amateur ” et de (maga)zine ” revue ” :
publication de faible diffusion élaborée par des amateurs (abréviation courante
: “zine”)…
” Bref, un fanzine c’est un tas de photocopies, pliées
et agrafées sous forme de magazine, permettant à des amateurs de partager avec
un public (le plus souvent averti) leurs idées et leurs créations (articles,
BD, illustrations). C’est donc, par définition, accessible à tous.

Pour nous, l’aventure a commencé il y a plus de quatre ans. Nous étions douze
potes, tous plus ou moins à la fac de Marseille, et dessinions chacun de notre
côté pour s’occuper pendant les cours. Par une douce après-midi de printemps,
sur la convention Cartoonist Toulon 1999, nous découvrîmes le monde merveilleux
du fanzinat. Ainsi l’idée de créer notre propre zine s’imposa à nous, comme
la Bonne Mère sur son rocher (ou comme les petites olives avec le Pastaga).
Nous nous lançâmes alors dans la folle épopée de la Quête du Saint-Zine.

L ‘équipe

Pour faire un fanzine, avant tout, il te faut réunir une équipe bien motivée,
c’est là la première épreuve dans ta noble Quête (Bien sûr, libre à toi de faire
ton zine tout seul, au moins y’aura personne en désaccord avec toi, sauf cas
schizophrénique sévère). La plupart du temps, ton équipe est déjà plus ou moins
formée dès le départ… Tu dessines ou écris avec une bande de potes et vous en
avez marre d’avoir pour seuls lecteurs vos parents (qui trouvent ça bien, mais
qui pensent que tu ferais mieux de te construire un avenir stable plutôt que
de faire des petits dessins…). C’est le cas idéal, tout le monde est plus ou
moins en accord sur le concept à adopter ou la ligne éditoriale à suivre. Dans
le cas contraire, tu peux aller à la rencontre de passionnés ou de scribouilleurs
Sans Fanzine Fixe sur les diverses conventions, dans les boutiques spécialisées
ou sur les forums du web… Il y en a même qui font ça en famille (comme ChibiMag (1), composé de frères, soeurs et cousines, ou comme Onigiri(2), qui sont mari
et femme dans la vraie vie…) ! Mais un bon conseil : il est préférable de ne
pas être trop nombreux, une petite équipe bien motivée (5-6 membres) est plus
efficace qu’une trop grande équipe difficile à manier. Mieux vaut en avoir une
petite qui fatigue qu’une grosse qui roupille (exception faite de Nekomix (3),
qui réunit près d’une vingtaine de passionnés) et de toutes façons, au-delà
de 99 membres, c’est plus un fanzine, c’est une secte !

Le concept

Maintenant que tu as réuni une équipe de jeunes aventuriers prêts à en découdre,
il faut un concept de fanzine. C’est la seconde épreuve dans votre noble Quête.
Vu la quantité de fanzines existant actuellement, il est important de trouver
une idée, un concept, quelque chose d’original à dire ou à présenter pour vous
démarquer du lot. Si c’est pour nous faire le 2 678e fanzine de Shôjô, avec
son lot de fan-arts aux mauvais crayons de couleur, de fan-fics interminables
et de copier-coller d’articles de magazine…oublie. Au risque de faire pub pour
chaussures de sport américaines : “Sois le Be Yourself de toi-même ! “.

Quelle que soit la taille de votre équipe, le point le plus important est d’avoir
un minimum d’organisation (c’est pas parce qu’on est entre potes qu’on peut
se permettre de faire n’importe quoi). En un mot, faut partager le boulot. Réaliser
un fanzine, c’est une expérience humaine extraordinaire, mais c’est aussi beaucoup
de travail. Pour s’organiser, chacun sa méthode : soit vous mettez en place
une structure de manière à avoir une personne affectée à chaque tâche (genre
distribution des rôles), soit chacun met la main à la pâte. Cela va dépendre
de la multifonctionnalité des membres de votre équipe (oh ! les gars ! on n’aurait
pas utilisé un mot de 19 lettres là ?).

L’administratif

Le meilleur moyen de bien s’organiser est d’officialiser la
chose en créant une association loi 1901, et là… te voici au pied de la troisième
épreuve de ta périlleuse Quête : la confrontation à l’inertie latente de la
machine administrative française, et ses hordes de fonctionnaires. Car en théorie, la recette est assez simple, il
suffit de :

– se réunir (jusque là, ça va, c’est faisable…)

– trouver un nom à l’asso (là, c’est déjà plus dur…)

– d’élire le président (celui qui représente le groupe)

– d’élire le trésorier (le matheux du groupe)

– d’élire le secrétaire (ben… faut bien qu’il y en ait un qui fasse la femme
!)

– choisir un siège social (l’adresse du président par exemple… pas l’Elysée
c’est déjà pris !)

– d’envoyer à la préfecture deux trois papiers (et comme on est sympa, on vous
fournit même les documents types, y’a plus qu’à remplir !) :

– une lettre adressée à votre préfet (ou
sous-préfet)
mentionnant le nom complet de l’association, son siège social
et les noms, âges, adresses et professions des président, secrétaire et trésorier.

– deux exemplaires du procès verbal de
création de votre association,

– deux exemplaires des statuts de l’association,

– une enveloppe affranchie adressée au président,

– un formulaire de publication au Journal Officiel fourni par la préfecture

– et surtout la modique…voire maudite…somme forfaitaire de 37,54 euros

– attendre 10 jours pour recevoir le justificatif de création… et c’est fait
!

Mais la réalité est un peu différente… car pour se procurer le formulaire de
publication au JO, il faut trouver la préfecture, y trouver un fonctionnaire
disponible, lui demander le formulaire, aller chercher
le formulaire de demande de formulaire habilitant à l’obtention probatoire d’un
formulaire, le remplir… en fait tu peux regarder Les 12 travaux d’Astérix,
ça n’a pas évolué depuis 1976.

Mais ne vous découragez pas trop vite, car le principal avantage de monter une
association, c’est de pouvoir ouvrir un compte bancaire pour toute l’équipe
et éviter ainsi à un membre d’avoir tout l’argent sur son compte perso, c’est
plus facile à gérer et ça fait plus officiel quand arrive l’heure de quémander
des subventions (mais on peut très bien faire sans, comme Furyo (4) qui a réussi
à obtenir une bourse sans créer d’association).

Une bonne chose à savoir : la déclaration à la préfecture ne te donne pas le
droit officiel de publier ton fanzine ! Au regard de la loi, toute publication
est soumise au dépôt légal. Et oui, c’est comme ça ! Mais bon… pas de panique, pour des tirages inférieurs à 100 exemplaires, il semblerait que le dépôt légal
à la Bibliothèque Nationale de France ne soit pas obligatoire. Pour les fanzines
qui dépasseraient les 100 exemplaires, il devient en revanche obligatoire de
déposer une copie de chaque numéro à la BNF. Et au-delà de 400, c’est d’une
complexité inextricable, mais là on sort du cadre du fanzinat… Cette déclaration
ne vous donne pas non plus de droit d’auteur sur le nom ou le contenu de votre
fanzine. À la limite, vous avez le droit de propriété intellectuelle sur vos
oeuvres, autant dire que dalle.

Voilà, maintenant tu sais comment faire pour te lancer dans cette fantastique
aventure. T’as plus qu’à t’y mettre ! N’hésite plus entre intégrer un zine existant
ou créer le tien, il suffit de se jeter à l’eau ! Tous les fanzineurs te le
diront, c’est une aventure humaine que tu ne regretteras pas. Quant à nous,
on se retrouve dans deux mois, pour des conseils plus techniques sur la réalisation
concrète de ton fanzine. To be continued…

pouchbimag@hotmail.com

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