Yasuhiro Yoshiura

0

Yasuhiro Yoshiura est un réalisateur japonais né en 1980, à qui nous devons notamment Pale Cocoon.

La passion pour l’animation, chez le petit Yasuhiro, est venue grâce au jeu vidéo Myst (1993). Ses premiers courts métrages Noisy Birth et Kikumana, montés début 2000 à 20 ans, sont à des années-lumière de ce que nous montrera Yasuhiro Yoshiura plus tard. Plutôt sombre, ce début est marqué par les influences du studio 4°C sur le réalisateur. Fondateur du studio Rikka dans la foulée, Yoshiura est définitivement lancé dans le grand bain, lui l’autodidacte qui verra, avec Mizu no kotoba, l’arrivée des dialogues dans sa production. Mais l’un des amours du réalisateur est l’utilisation de la CG, qu’il étudiera à l’institut de design de Kyûshû. Diplômé et mieux armé, l’homme s’affirmera en tant qu’artiste.

Pale_Cocoon_DVD

Il faut attendre 2005 et le moyen métrage Pale Cocoon pour que Yasuhiro Yoshiura marque le grand public. Cette oeuvre, la première commercialisée de l’auteur, offre une esthétique plus douce, d’un très bon niveau, et symbolise le style Yoshiura, mélange de minutie et de talent. Nous y découvrons Ura, un humain qui apprend pourquoi la Terre est tombée en ruine. Concrètement, il ne se passe pas grand-chose, mais ses plans, et l’intimité qui se dégage de l’écran, sont les marques certaines d’un artiste ayant l’œil. En 2008, avec l’omnibus Time of Eve, réunissant 6 sketchs de 15 minutes, l’artiste s’impose définitivement comme un membre de la nouvelle garde de réalisateurs japonais, aux côtés de Makoto Shinkai (5cm per Second) ou encore Keiichi Hara (Colorful). Une réputation qui lui permet de participer à plusieurs gros projets, comme les “seconds” films d’Evangelion (dont il est un immense fan). Arrive alors, en 2013, Patéma et le monde inversé, l’oeuvre qui permettra de savoir où il se situe parmi ces noms-là.

Patema et le monde inversé reprend pléthore de thématiques, et devient sa première oeuvre longue. Patéma, habitante d’un espace sombre et reclus, rêve de découvrir le monde d’en haut. Problème, son clan le lui interdit toute évasion, “monter” étant jugé très dangereux. Traquée par ceux que son peuple appelle les “chauves-souris”, elle tombe dans un trou qui l’expédie au grand air. L’apesanteur y étant inversée, Patéma, la tête en bas, doit perpétuellement s’agripper à Age, un étudiant de la surface, pour ne pas disparaître. Le synopsis suffit à éveiller tout un lot de messages. Tant par nécessité que par désir, notre duo reste ensemble. Tout en nous épargnant des scènes trop mielleuses, le réalisateur crée une vraie affinité. De plus, cette idée bien sympathique va servir de moteur technique dans une société où le rêveur et le curieux sont interdits. Ainsi, d’un plan à l’autre, Yoshiura s’amuse avec nous, préméditant des situations cocasses générées par l’apesanteur. Par exemple, pour Patéma, le grand vide ne se trouve pas au sol, mais au-dessus de sa tête, et en l’occurrence, c’est le ciel ! Le mystère que représente le ciel n’est donc pas anodin. Prendre des risques pour s’affranchir d’une tutelle, tant chez Patéma qu’Age, est la grande épreuve de notre couple.

Assurément un grand coup pour Yasuhiro Yoshiura, qui se retrouvera, en 2015 à réaliser l’épisode 11 de Japan Animator Expo, Bureau of Proto Society, aux studio Khara de… Hideaki Anno.

Yasuhiro Yoshiura, c’est pour qui ?

Pour les amoureux de l’animation ou ceux voulant de belles histoires bien écrites, touchantes, sans être à l’eau de rose, et bénéficiant d’une réalisation soignée. Ce n’est pas dit que les plus petits comprennent toutes les nuances.

Filmographie sélective :

  • 2002 : Aquatic Language
  • 2005 : Pale Cocoon (Dybex)
  • 2010 : Time of Eve (Dybex)
  • 2013 : Patema et le monde inversé (@Anime)

 

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur

Bruno

Défendre les couleurs d'AnimeLand était un rêve. Il ne me reste plus qu'à rencontrer Hiroaki Samura et je pourrai partir tranquille.