Citation (Lord Yupa @ 18/03/2011 22:32)
Tiens, je mets ça ici : je viens d'acheter Canaan, et reviendrai en parler ici quand je l'aurai visionné.
Chose promise, chose due : ai tout visionné, et lu ensuite seulement l'article d'analyse dans Animeland n° 169 (par Emmanuel Bahu-Leyser), ainsi que le court synopsis de Nico quelques pages avant.
Bon, cela reste une agréable série, à voir, prenante, mais destinée bien plus à des ados de 16 à 18 ans qu'à un public majeur et vacciné.
Comme le disent Manu et Nico, la série TV est techniquement de très haut vol, mais a aussi ses faiblesses en terme de scénario. Développée à partir d'un bonus d'un célèbre jeu vidéo, elle semble se souvenir beaucoup de Noir (avec Shanghai à la place de Paris), et des Nikita et Léon de Luc Besson. Elle parle “de la complexité des femmes” selon son auteur Masahiro Andô, euh… ce n'est pas tout à fait faux, quoique. Sur ce plan et sur d'autres, comme dit Nico, il y a un “manque d'ambition du script”.
Pas besoin de spoilers pour les qualités : rythme, extrême soin aux détails, animation excellente, héroïnes centrales jolies et courageuses à souhait (Maria, Canaan, Yun-yun), travail réel sur les lumières et coloris, réalités shanghaïennes très bien étudiées et intégrées au récit.
Les défauts obligent à détailler et ne pas spoiler :
L'intrigue, triple, a ses 3 versants (biscornus) mal reliés.
1)Un virus a été déversé sur un village d'un pays plus que vague par “la CIA”, qui a testé un antidote ensuite, lequel ne sauve qu'une fois sur 50 ou 100 (?) et donne au hasard divers pouvoirs spéciaux imprévisibles à quelques survivants (Canaan, Hacko) ou pas du tout (Yun-yun). On s'amuse comme on peut, à la CIA, on fait ce qu'on veut de son budget…
2) Canaan, survivante douée de “synesthésie”, mais aussi Alphard la brune, sont éduquées successivement dans leur enfance en tueuses hyperefficaces par un mercenaire appelé Siam. Puis Alphard (mégalomane?)a tué Siam et veut on ne sait trop quoi de Canaan, notamment la faire souffrir (sadique?), pas la tuer en tout cas. On ne saura pas trop d'où sort Alphard…
3) Elle dirige un groupe terroriste, les “Serpents”, et réussit ainsi à liquider tous les grands chefs d'Etat du monde, dont le Président des USA, en piégeant d'explosifs le Centre des Congrès de Shanghai (ça doit être facile, quand le G8 se pointe)et en les aspergeant de virus. Puis on apprend par le vice-président au téléphone aves Alphard, que le but des Serpents est que “le commerce d'armes généré par le terrorisme ne s'arrête jamais”, ce qui calme tout de suite la colère du vice-président. Ha ha, tous complices, au fond c'est très simple l'économie et la politique…
Le vrai fil rouge, il est vrai, c'est l'amitié passionnée – pour ne pas dire plus – entre Maria, reporter-photographe débutante, et la tueuse à gages Canaan. Comme dit Emmanuel Bahu-Leyser, c'est en effet une série “à relations crypto-lesbiennes”. Toutefois le non-dit est de mise, de là beaucoup de jus de crâne sentimentalo-protecteur.La relation explicite c'est l'amour avoué de Liang Ji, une tueuse, pour sa “patronne” Alphard qui ne la regarde même pas, mais comme elle en devient folle furieuse et finit très mal, ça hérisserait des militantes de la Gay Pride, autant que les silences de Maria et Canaan et leur séparation finale fort peu logique…
Bref, fin décevante, et même impression de léger bâclage sur les derniers épisodes… certaines questions resteront sans réponse !!