Elfen Lied est une série que l’on pourrait un peu vite qualifier, au vu de sa forme, de tape à l’œil (j’ai une personne en tête que je ne nommerai pas). Un charadesign qui frise le kawai, une nudité de la gent féminine plus que présente, et surtout la présence à l’écran de d’hectolitres entiers de sang en veux tu en voilà. Et pourtant…
Je suis tombé amoureux de cette série. Je l’étais déjà au vu des premières images que j’ai vues (encore une fois vivent les AMV), mais là après l’avoir vue en entier j’en suis encore tout chose. Cette série jouit d’un pouvoir émotionnel assez ahurissant, et ce n’est qu’avec difficultés qu’on se résigne à lâcher son écran au bout du 14e et dernier épisode (enfin, 13 épisodes & une OAV pour être exact).
L’histoire vite fait : Certains êtres humains sont contaminés par un virus. La maladie se manifeste sous forme de cornes qui poussent sur la tête (on dirait plus des oreilles de chats que des cornes au passage mais enfin). Chez les filles AU MOINS (pour les gars impossible de trancher si c’est pareil ou pas), on observe en plus des cheveux qui poussent de couleur rose, ainsi que (et surtout devrait on dire) la naissance vers 2-3 ans de vecteurs, nom donné au pouvoir des dites filles. En gros ce sont des bras extrêmement long (de 2 à 11 mètres), invisibles, souples, forts, pouvant traverser la matière et surtout plus tranchants qu’une lame de rasoir. Bref des dangers publics quoi. Un centre scientifique décide d’éliminer tous les nouveaux nés à cornes (de plus en plus nombreux dans la population), mais aussi d’en capturer un petit nombre pour les étudier (les plus prometteurs), mais bien sûr vous vous doutez bien qu’un but moins avouable se cache derrière tout ça. Un étudiant, sa cousine, un scientifique du complexe, & un soldat hargneux viennent compléter ce joli tableau, ayant chacun leurs raisons de vouloir protéger ou tuer telle ou telle Diclonius (c’est le nom donné aux filles à cornes). Ca pourrait faire penser à Love Hina sur la forme c’est vrai, mais croyez moi, c’est très différent : déjà c’est pas le gars qui va vers les filles mais l’inverse, puis chaque locataire (au féminin) a une VRAIE raison d’être la, c’est pas juste pour le fun. Les seuls défauts (ou facilités scénaristiques je dirais) que l’on pourrait noter sont les retrouvailles du premier coup des amis d’enfance, et le traitement des Diclonius mâles. J’imagine que le format de 13 (+1) épisodes obligeait à faire quelques concessions…
L’interaction de tous ces personnages est parfois drôle, souvent tragique, mais toujours traité de manière magistrale. Concernant la mise en scène assez crue de l’anime, pour moi elle n’est pas gratuite, le scénario est suffisamment bien ficelé pour justifier le sang visible à l’écran, qui d’ailleurs prend une dimension de beauté plus que d’horreur dans cette œuvre. On en vient presque à souhaiter un nouveau carnage, juste « pour voir de belles images de sang ». La facilité des corps découpés comme du beurre donne un plaisir assez pervers au spectateur, tout en le dégoûtant un peu. Je suis peut être taré, je ne sais pas. J’attends vos avis sur la question. Concernant les filles nues, ça reste en grande partie justifié aussi. Puis pour une fois que les corps sont beaux, dessinés de façon réaliste, on ne va pas se plaindre. Bref : pour moi ces deux aspects sont plus artistiques que racolleurs, qu’on se le dise.
Coté mise en scène aussi on peut signaler l’utilisation de long flash backs (des demi épisodes entiers) qui en rajoutent une couche quant au destin tragique des héros. Ce que j’aime aussi c’est que rien ni personne n’est vraiment épargné dans cette histoire, tout le monde en chie, tout le monde commet des actes impardonnables, la frontière entre gentils & méchants est assez floue finalement. Tout ce que l’on peut faire, c’est de souhaiter que certains arrivent à surmonter leur passé pour vivre à peu près heureux, mais même à la fin, ce n’est pas gagné d’avance…
Niveau technique je trouve le dessin des persos vraiment sympa, fin, parfois même très classe (raaah Lucie mode Dark !) des yeux peut être un peu trop gros, des décors superbes parfois, une animation bien foutue, une musique virant entre le vraiment beau (Lilium & ses différentes versions sont de toute beauté, plus quelques beaux thèmes au piano) et le franchement dérangeant (des dissonances des plus réussies pour les scènes les plus écrasantes (et vous savez, c’est dur à faire une dissonance réussie mine de rien)). Je finirai par souligner le MAGNIFIQUE Opening, sur Lilium justement, une merveilleuse chanson en latin, illustrée par des dessins de toute beauté. Je ne me permettrais pas de dire que nous avons affaire ici à de l’Art Nouveau (je ne m’y connais pas assez pour m’avancer), mais en tout cas ça m’y a fait bigrement penser, et en tout cas aussi, j’ai trouvé ça… raaaah, à tomber tout simplement. D’ailleurs j’ai beau y réfléchir, j’ai pas vu d’opening aussi beau de mémoire, même si j’avais adoré celui de Cowboy Bebop (le dernier innovant qui me revient en tête) : bien fiesta, il n’émeut pas.
Pas vraiment de défauts dans cette série donc, et une ambiance si… bref j’y suis encore…
Elfen Lied coté pile…
…Et coté face.
Et pour finir, un dernier petit lien discret pour ne pas choquer le jeune public… U_U
Edité par Kaiser Panda le 13-06-2006 à 20:40
Edité par Kaiser Panda le 13-06-2006 à 20:40