Je me joins à l’avis de Yupa, Golden Kamui est toujours très bon mais côté Histoire, Noda est en train de faire un peu n’importe quoi. Qu’il ait envie de mettre les minorité de Sibérie en avant, c’est génial, mais là on frise du Alexandre Dumas par moments (et encore, Dumas avait l’excuse que la recherche historique n’était, à l’époque, qu’à ses balbutiements). De plus, quand il avance un élément d’information sur les événements du passé, c’est assez lacunaire et le lecteur ne comprendra pas forcément ce que Noda entend par-là (à propos des réformes d’Alexandre II par exemple). Ces allusions à des faits réels manquent de développement à mon goût.
Golden Kamui
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Le tome reste excellent sinon. Moi qui trouvais un léger ralentissement vers les tomes 11-12, le tome 13 (mon préféré pour l’instant) a redonné un vrai boost au manga et ce tome 17 s’inscrit dans cette continuité avec des révélations et la découverte d’un autre peuple sibérien, les Ulta (ou Ouïlta), aussi appelés Oroks. Dès qu’il s’agit de mettre en valeur un peuple colonisé (à la manière des Aïnous au Japon, les Ulta seront russifiés au fil du temps, au point que de nos jours, la plupart des jeunes ne parlent que le russe), Noda assure et ses références sont sérieuses. Je regrette que cette bibliographie présentée à la fin de chaque tome n’ait visiblement pas d’équivalent en français. À voir s’il existe des ouvrages français parlant de ces peuples ?
Chère Veggie, je n’avais pas répondu à cette partie de ton post : sur les AÏnous, André Leroi-Gourhan après leur étude ethnographique sur place a publié un ouvrage en 1937, réédité en Poche où j’ai pu le lire. On a édité aussi en français le passionnant (notamment pour toi) Journal de voyage à Sakhaline, de Tchékov, que j’ai lu aussi : en 1890, il traverse toute la Sibérie et s’enthousiasme pour les Ghiliak, autre nom des Nivke(? me souviens plus exactement du nom utilisé par Oda). Le romancier actuel Haruki Murakami le cite et commente assez longuement dans son 1Q84.
L’histoire de Sakhaline est assez complexe : peuplée diversement de Paléo-sibériens, il y eut des comptoirs chinois au Nord qui envoyaient de très recherchées fourrures à la cour impériale, et des pêcheries japonaises au Sud. En 1854/58, les grandes puissances imposent toutes en même temps à la Chine et au Japon les fameux “traités inégaux” et la Russie annexe la vaste zone chinoise de l’Amour et le Nord Sakhaline. Alexandre II en 1876 conclut le traité dit de Saint-Pétersbourg avec le Japon : celui-ci cède le Sud en échange de tout l’archipel des Kouriles. En 1905, dans sa défaite la Russie doit restituer le Sud Sakhaline au Japon, jusqu’en 1945 où l’île + les Kouriles sont occupées par la Russie, sans qu’aucun traité de paix n’ait été signé encore aujourd’hui avec le Japon, seulement un armistice. Un temps Krouchtchev a promis cette signature (1956) et la restitution de 2 minuscules îles Kouriles tout près d’Hokkaido, mais il a reculé par crainte de voir les USA alliés du Japon y installer une base militaire. Toute une valse-hésitation entre les deux pays continue et Shinzo Abe a déjà maintes fois rencontré Poutine, d’accord pour dire tous deux que la situation doit se régler enfin, mais pas du tout d’accord sur le “comment”. Si vous consultez des Japonais là-dessus, ils y sont très sensibles. Dernière rencontre entre les deux dirigeants en janvier 2019, avec promesse de tout régler, traité de paix et les petites îles Kouriles, en juin 2020, ce qui n’a pas eu lieu, pandémie, toussa, toussa… On voit mal Poutine céder quelque chose, pas son genre, et il est soutenu à fond par 75% de son opinion, très nippophobe et nationaliste.Merci pour ce résumé Yupa, je comprends mieux ce lien entre Alexandre II et cette partie de la Sibérie. J’ai revu 2 biographies que j’ai sur lui, celle du russe Radzinsky et celle d’Henri Troyat (très connue, bien qu’ayant déjà 30 ans), à aucun moment ces événements ne sont traités. Les biographies s’attardent, pour cette période sur les événements qui conduiront à la guerre russo-turque en 1877-1878, un conflit qui a son lot d’importance vu qu’il conduira non seulement à la libération de la Bulgarie du joug des Turcs (au point qu’Alexandre II est toujours très respecté de nos jours en Bulgarie), mais aussi à la nomination du Premier Ministre Loris-Melikov, un politique très intelligent d’origine arménienne (et dont le choix fut très critiqué en Russie). Je vais regarder si la dizaine d’autres de biographies que j’ai sur l’empereur mentionnent au moins le traité.
De rien, Veggie, j’ai tourné autour de Sakhaline sur internet.
L’île conserve une certaine importance du point de vue japonais. En droit international en effet, Staline n’avait aucun appui juridique à l’occuper ainsi que les Kouriles à part une soi-disant “promesse” de Roosevelt faite à Yalta d’accorder la zone à l’URSS. Or, l’URSS décédée, le Japon réclame le respect du traité de 1876 signé d’Alexandre II : en abandonnant toute prétention sur Sakhaline, ce qu’il fait, il a normalement droit aux Kouriles, si la Russie signe enfin la paix avec lui. Raison de plus pour Poutine de ne jamais signer la signer, cette paix !
Déjà d’une importance stratégique cruciale pour la Russie, le réchauffement climatique rend très prometteuse l’exploitation de cet archipel riche en ressources jamais utilisées…
Alors, que vaut la signature d’Alexandre II ? Ce pauvre tsar n’a vraiment pas eu de chance.Encore merci, j’apprécie vraiment tes connaissances sur ce problème de Sakhaline (que je connais de nom surtout). Qu’il y eut des protestations des peuples insulaires après le traité, c’est bien possible, il faudrait voir ce que disent les Historiens sur cette période, et je trouve très intéressant que Noda l’évoque. C’est juste dommage qu’il mélange ces revendications des peuples sibériens avec un assassinat organisé par des Russes pur-jus en majorité, qui avait pour but de s’attaquer à la personne même du souverain et ainsi pousser la population russe à la révolte – manque de bol pour eux, le peuple a plutôt été choqué par l’acte. Je doute franchement que les nihilistes se souciaient du sort des Aïnous ou des habitants de Sakhaline. Surtout que si Noda voulait vraiment parler de cette époque en Russie, il aurait très bien pu faire en sorte que les deux personnages fictifs intègrent le groupe de la Volonté du Peuple tout en gardant les vrais membres et leurs rôles dans l’attentat.
La question de Sakhaline éludée par Poutine me rappelle l’histoire des emprunts russes…
- Cette réponse a été modifiée le il y a 4 ans et 4 mois par Veggie11.
Golden Kamui tome 19 préavis tout chaud (vu que le tome est sorti il y a 3 jours) : l’intrigue bouge enfin autour de Sugimoto et Ashirpa, après 4 tomes en stand-by dessus (ce fut long tout de même…) et c’est la principale chose que je retiens du pour le moment. Sinon le passé de Wilk et ses comparses de la pseudo Volonté du Peuple est toujours WTF, mais j’ai apprécié de le découvrir davantage en père affectueux avec sa fille ou d’en apprendre un peu plus sur son enfance. Quant à Sofia aux mains d’or, désolée Noda mais on voit tout de suite l’influence de Sofia Perovskaïa dans le personnage. Il serait peut-être temps qu’il apprenne à faire intervenir de vrais personnages historiques, qui ont vraiment vécu ces événements.
Le tome 20 vient de sortir, et n’ayant pas encore lu le 19, je viens de me faire les deux volumes. Le meilleur est le 19, de loin, on y assiste au clash entre les deux groupes, assorti de sanglants règlements de compte tels qu’on en attendait, Noda n’ayant pas noyé le poisson. Scènes fortes, en pleine banquise entre Sibérie et Sakhaline ! Dommage que le tome 20 s’égare un peu en digressions où l’on perd de vue nos héros principaux au profit de l’histoire de la jeunesse du lieutenant Koito … Le gang des aveugles remet le couvert, assez inutilement…
Le tome 21 va sans doute retrouver les rails de l’intrigue centrale.Quant à Sofia aux mains d’or, désolée Noda mais on voit tout de suite l’influence de Sofia Perovskaïa dans le personnage. Il serait peut-être temps qu’il apprenne à faire intervenir de vrais personnages historiques, qui ont vraiment vécu ces événements.
Désolé, quelques spoils !
A vrai dire, chère Veggie, à part le fait qu’elle soit dans un bagne russe, il est difficile de relier Sofia la colossale virago dure à cuire et la jeune idéaliste de la Volonté du Peuple, comme quoi Noda se raccroche aux branches comme il peut, sans plausibilité historique comme tu le signales.
A ce propos on est frappé dans ce manga pourtant très réaliste par l’absence de femmes attirantes comme d’intrigues autour de celles-ci chez tous ces pionniers, soldats jeunes, ou hommes en pleine force de l’âge. A peine la belle Inkarmat a t-elle accompagné nos héros qu’elle disparaît, grièvement blessée. La superbe “Mme Ienaga” est un travesti, également blessé, soigné et laissé en arrière de l’intrigue. Le tome 20 s’attarde par contre (encore ! ) avec grande complaisance sur les corps nus, velus et très musclés des soudards de la 7e division ainsi que sur leurs testicules !
Au tome 19 la bistouquette et le pipi de Shiraishi jouent un rôle salvateur pour Ashirpa et Sugimoto, lesquels d’après le dessin s’en enthousiasment !
Bon, ça change des obsessions mammo-féminines de nombreux mangaka masculins, certes.Il est certain que Sophia aux mains d’or est physiquement très différente de Sophia Perovskaïa, mais en même temps l’histoire se passe 34 ans plus tard, c’est une femme d’âge mûr qui a de l’expérience qui nous est présentée. Cependant, il est bien signalé dans le tome 19 (mais n’hésite pas à me corriger si nécessaire, car je n’ai pas le tome sous les yeux) que cette Sophia fictive a participé à l’attentat du 1er mars et même qu’elle aurait été l’un des leaders. D’où ce raccordement que je fais avec la jeune terroriste et vu que Noda réécrit complètement cet événement, je ne serais quand même pas étonnée qu’il s’est d’abord renseigné avant de tout imaginer à sa sauce.
Je ne peux par contre par encore parler du tome 20, la librairie a dû me le commander et il est toujours en attente. Apparemment il serait déjà en rupture de stock (du moins en Suisse), mais c’est peut-être parce que peu d’exemplaires sont commandés par le fournisseur.
Golden Kamui tome 20
ATTENTION SPOILERS
Je rejoins un peu l’avis de l’ami Yupa: ce volume est un bon cru mais il traîne un peu en longueur.
Je trouve qu’il n’était peut être très judicieux de faire un flash back si long sur le passé de Otonoshin alors que Ogata le tenait en joue et s’apprêtait à l’abattre avec son pistolet…
Ceci dit, certains passages m’ont fait rire comme le vélo du père de Otonoshin qui est cassé et celui-ci continue de courir en gardant le guidon dans ses mains ! 😆
La course poursuite dans la grotte (au milieu du volume) est toutefois assez haletante et on perçoit une vraie tension.
On brûle de savoir en tout cas si Sugimoto retrouvera la trace de Ogata et si il arrivera à régler son compte à ce dernier !
Et, oui, ce tome fait la part belle à la nudité de plusieurs personnages masculins mettant bien en avant leurs impressionnants biscoteaux, leurs torses virils et leur musculature élancée ! 😉
Golden Kamui tome 21
Attention SPOILERS
Superbe tome 21 que voilà ! 😀
Ce volume commence sur les chapeaux de roue avec l’infortuné Shiraishi qui se prend une balle dans la jambe !
Nos ami(e)s sont persuadé(e)s que le tireur d’élite qui cherche à les abattre n’est nul autre que l’infâme Ogata.
Sugimoto est déterminé à l’éliminer une fois pour toutes et fait son maximum pour débusquer l’emplacement de l’individu cherchant à les assassiner !
C’est l’une des meilleures parties du volume tant la tension et le suspense atteignent leur paroxysme !
Notre héros finit par localiser le tireur et le neutraliser et découvre avec stupeur que ce n’est pas Ogata mais un russe cherchant lui aussi à tuer ce dernier !
Sugimoto ne parlant pas russe et le russe ne parlant pas japonais, tous deux communiquent par dessins interposés…
Cela donne lieu à un passage hilarant où le reste de nos amis débarquent et Tanigaki leur demande “Euh on ne vous dérange pas j’espère ?” 😆
Ashirpa est cependant émue car elle a entendu de vive voix Sugimoto dire à quel point il tient à elle.
Plus tard, ils font la connaissance de photographes et Sugimoto les sauvent in extremis car ils se font attaquer par un Glouton, une bête sauvage particulièrement féroce et dangereuse !
A noter que Len Wein et John Romita Sr, le créateur de Wolverine, le plus célèbre des X-Men se sont inspirés de cet animal pour créer le mutant griffu ! 😉
Les éditions Semic qui publièrent les comics Marvel des années 70 à 1996 avaient rebaptisé le mutant griffu Serval en version française, lui aussi inspiré d’un félin existant réellement !
Arrêtons nous là sur ce hors sujet animaux/comics et revenons à présent à Golden Kamui ! 😉
La réaction de Ashirpa est intéressante car elle se rend compte que, grâce aux photos et aux films, ces derniers en particulier peuvent transmettre la culture Aïnou autrement que par les paroles et la gestuelle ! Elle tente de persuader les photographes de réaliser un film documentaire sur les traditions des aïnou, et, si l’un d’entre eux est réticent, Sugimoto menaçant et arborant un faciès effrayant leur déclare “On vous a sauvé la vie, vous n’êtes pas ingrats au point de refuser la requête de la petite hein ?”
Les films que Ashirpa tournent sont particulièrement hilarants et regorgent de moments burlesques et cocasses à souhait !
Mais la volonté inébranlable de la petite fille à vouloir transmettre la culture Aïnou afin qu’elle ne disparaisse pas des mémoires est particulièrement touchant…
Mais l’un des moments les plus émouvants est le passage capital où elle découvre à quoi ressemblaient ses parents, notamment son père avant qu’il devienne le “sans visage”.
On a droit aussi à un passage touchant où notre bande fait ses adieux à Chikapashi qui va dorénavant vivre une vie paisible dans un village loin des dangers…
Un excellent volume donc, à la fois bourré d’humour, d’action et d’émotion et illustré de main de maître par Satoru Noda ! 😀
Vivement la suite ! 😀
- Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans et 9 mois par Xanatos.
Oui, je te plussoie pleinement cher Xanatos !
Le tome 20 semble un peu lourd sur la jeunesse de Koito Otonoshin, mais en fait le 21 éclaire un peu l’intrigue puisque le sinistre Ogata était un de ses kidnappeurs. Celui-ci campe un méchant très réussi, absolument dépourvu d’empathie et de pitié, de plus excellent sniper et toujours aussi dangereux. Il est cependant pourchassé à son insu par son adversaire , le sniper russe auquel il avait réussi à fracasser la mâchoire (formidable passage, à la frontière de Sakhaline !), et qui ne rêve que vengeance… Ce qui nous promet un affrontement digne de celui des deux snipers ennemis, russe et allemand, dans le film Stalingrad, et je ne serais pas surpris que Noda l’aie vu !
Comme tu le signales Xanatos, Noda donne libre cours à son vif goût pour la bouffonnerie avec la rencontre de nos héros d’un producteur japonais et d’un cameraman français de Louis Lumière, Girel (personnage authentique d’ailleurs, envoyé faire des reportages filmés autour du monde dans les années 1900). Eblouie par le cinéma, la gamine Ashirpa se transforme alors en cinéaste décrivant des légendes Aïnou très tournées vers le zizi, faisant jouer Sugimoto et Shiraishi pantalon baissé, et leurs femmes par les soldats qui les accompagnent !! Noda s’amuse à affubler Ashirpa des lunettes noires et de la casquette de Kurosawa, et de son autoritarisme célèbre !! On rigole bien, mais en fait cela prépare le contraste des moments ultérieurs, beaucoup plus émouvants, et qui sans cela auraient pu sembler mélodramatiques : Noda est un génie narratif ! L’intrigue centrale des peaux tatouées et du trésor devient très complexe, un peu trop peut-être, mais les plans lointains du terrible (quoique sentimental) lieutenant Tsurumi évoquent brillamment ceux de la future junte militaire Toseiha envers la Mandchourie et la prise de pouvoir au Japon… Comme on est quand même à 25 ans de distance, cela paraît un peu fabriqué, mais peu importe : quelle puissance dans ce manga, quels fascinants personnages, quel réalisme insoucieux des petites pudeurs, quelle richesse de documentation culturelle !! Chef-d’oeuvre !
Golden Kamui garde son identité 21 volumes plus tard et reste un ovni aussi bien écrit que rafraîchissant. Rien d’autre à rajouter, z’avez tout dit. 😀
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The DrumheadGolden Kamui tome 22
Superbe volume que voilà ! 😀
ATTENTION SPOILERS
Nos héros sont traqués sans relâche par nos ennemis qui se montrent particulièrement tenaces et obstinés et Sugimoto se retrouve dans une très mauvaise posture…
On pourrait le croire acculé, au bord du gouffre… Cependant, galvanisé par sa détermination à protéger Ashirpa, il repousse ses limites et parvient avec brio à triompher de ses assaillants qui crurent trop rapidement qu’ils avaient pris l’ascendant sur lui !
Par la suite, Sugimoto démontre une fois de plus son génie tacticien et son habile sens de la stratégie: il se retrouve dans un bateau avec ses compagnons d’infortune, toujours pourchassés par leurs ennemis… Et c’est là que notre héros a une brillante idée: le bateau à bord duquel il se trouve doit passer de l’autre côté de la banquise pour échapper à ses ennemis mais il n’est pas sur un bateau brise glace… Or, il a anticipé que ceux-ci allaient le canonner et, non seulement ils ratent leurs tirs, mais en plus, ils détruisent une partie de la banquise leur permettant de se frayer un chemin et de semer leurs poursuivants ! 😀
Peu après, Shiraishi, comme à l’accoutumée, se trouve dans le pétrin empêtré jusqu’au cou car il se fait attaquer par un ours polaire !
Si il parvient miraculeusement à s’en sortir, Ashirpa et Sugimoto réfléchissent à la possibilité de tuer l’ours sans abîmer son pelage qui vaudrait paraît il une fortune !
Enfin, vers la fin du volume, notre joyeuse bande fait la connaissance de maître Heita, un homme mystérieux qui réservera bien des surprises, tant à nos amis qu’à nous lecteurs…
Encore un excellent cru de Satoru Noda, son trait est toujours aussi superbe, génial et expressif et il déploie encore toute son imagination fertile pour nous tenir en haleine via son récit captivant qui regorge d’idées bien trouvées…
Vivement la suite ! 😀
- Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans et 5 mois par Xanatos.
Bien mise en scène la condition de Heita, j’ai rien vu venir ! Le volume 22 fait presque office de one-shot avec cette aventure, c’est étonnant de voir avec quelle facilité ce titre parvient encore à se renouveler constamment.
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The DrumheadBien mise en scène la condition de Heita, j’ai rien vu venir ! Le volume 22 fait presque office de one-shot avec cette aventure, c’est étonnant de voir avec quelle facilité ce titre parvient encore à se renouveler constamment.
Je plussoie, Feanor, la folie tueuse de Heita est une belle trouvaille qui évoque de grands mythes dans de nombreuses cultures, genre la Bête du Gévaudan. On frise l’irrationnel, mais ça passe.
Et comme tu le signales Xanatos, Sugimoto montre une belle intelligence stratégique, en plus de la noblesse d’âme qui le mène à laisser Ashirpa décider de son destin tout comme du moment où elle lui révélera la “clé” qu’avec loyauté elle lui a avoué détenir. Le plan du lieutenant Tsurumi, à présent plus clair, est exactement celui de l’Armée du Kwantung à partir de 1930, mené justement par des sous-officiers et officiers en second plutôt que par des hauts gradés. Je trouve intéressant le sniper russe (et dessinateur).
Hop là ! Petit remontage de topic pour vous prévenir que le tome 23 de Golden Kamui est sorti la semaine dernière ! 😀
Pour ma part, je le lirai dès mardi de la semaine prochaine où je serai ENFIN en vacances ! Vivement !
Et comme souvent, je compte en faire une critique détaillée par la suite ! 😉
Je me réjouis à l’idée d’avoir davantage de temps libre très bientôt et de participer beaucoup plus activement au forum !
Hop là ! Petit remontage de topic pour vous prévenir que le tome 23 de Golden Kamui est sorti la semaine dernière ! Pour ma part, je le lirai dès mardi de la semaine prochaine où je serai ENFIN en vacances ! Vivement ! Et comme souvent, je compte en faire une critique détaillée par la suite ! Je me réjouis à l’idée d’avoir davantage de temps libre très bientôt et de participer beaucoup plus activement au forum !
On espère vivement que tu as pu le lire, Xanatos ! Ce tome 23 ne déçoit en rien, et comme tu le dis Feanor, Noda sait parfaitement se renouveler ! C’est un génie narratif, je me répète. La manière dont le sinistre lieutenant Tsurumi manipule le pauvre Tanigaki en réponse à son soupçon est magistrale et ignoble : “Tu ne m’obligerais pas à faire une chose aussi ignoble, n’est-ce pas ?”. Parlant du lieutenant, sa thèse paradoxale sur ce qui pousse le soldat à tuer, sur la cause même de la guerre donc, est politiquement tout à fait “incorrecte” mais, d’après les témoignages qu’il cite, proche du vécu du soldat (et non de celui des intellos en chambre qui avouent leur échec en décrétant la guerre “absurde”, c’est à dire irrationnelle : certes, et alors ? pourquoi ?). On peut arguer que Tsurumi est un monstre : oui, mais il a peut-être compris, lui. Sugimoto complètera avec bonheur l’analyse du fait guerrier. Même si cela n’apporte guère d’espoir, on peut supposer que c’est ce que pense Satoru Noda. Quelle formidable digression, notre héros perdu dans le brouillard et la neige avec un adorable petit oiseau ! Et en fin de volume au moment le plus tragique d’une lutte mortelle et acharnée, l’inattendu qui surgit ! Excellent !
Le tome 24.
A la fin du tome 23, dans le combat acharné entre Tanigaki et le sergent Tsukishima, Noda montrait bien, à son habitude, à quel point il reste techniquement difficile de tuer quelqu’un en combat singulier, y compris avec des armes à feu, du moins celles de 1905. Dans les films ou westerns, c’est réglé direct, pan ! et il est mort. Et il est vrai que depuis, on a eu d’autres armes : merci monsieur Kalachnikov, vous avez changé le monde.
Etait-ce prémonitoire ? j’ai mis pas mal de temps à attaquer ce volume, mettant en priorité bien d’autres lectures. Or de fait j’avoue une certaine déception, pour la première fois. Le beau pirate Boruto, le côté interminable de son attaque du bateau, son combat puis alliance étrange avec Sugimoto sans être arrêté, passe encore. Mais dans la partie finale, les obsessions (ou plutôt zob-sessions) péniennes et masturbatoires autour du Jack the Ripper nippon frisent le délire complet sans être amusantes, ni réalistes le moins du monde. Je n’ai rien d’un puritain, mais encore faudrait-il que ça fasse un peu rigoler façon Rabelais. De plus, s’il est logique de voir un agent du gouvernement infiltré se mêler de l’affaire, avec le projet de laisser Tsurumi, cet officier rebelle, trouver l’or avant de l’éliminer, ça paraît très tardif . Le gouvernement Meiji était autrement plus direct dans ses répressions. Et ça complique encore l’intrigue, qui s’embrouille : la collecte des peaux tatouées apparaît vaine, d’ailleurs déjà on perd de vue la “clef” qu’Ashirpa est censée détenir. Le monstrueux tueur d’enfants ne simplifie pas la narration… Inkarmat pouponnant, on manque désormais de personnages féminins (ou presque féminins, la belle queer Ienaga ayant été abattue en se rachetant au tome 23).
Je reviendrai sur Jack the Ripper, car j’ai rapporté d’Angleterre une brochure détaillant les résultats obtenus, indéniables mais qui ne font nullement l’affaire des films et fictions, comme on pouvait s’en douter !
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