Mes impressions sur cette excellente série vue en novembre dernier !
J’avais eu de bons retours dès 2007 en fait, à l’époque où les premiers DVD étaient sortis chez Anima. Une ambiance angoissante avec du gore mêlé à un chara-design plutôt mignon et presque axé moe… ça m’a fait pensé à un Elfen Lied en plus réussi. En fait, les deux séries n’ont absolument rien à voir.
Higurashi se présente au premier abord comme un thriller très efficace, où chaque personnage principal pourrait être le coupable idéal. Au point que les mystères planant autour des précédents meurtres et surtout les menaces qui pèsent à la fois sur le personnage principal Keiichi et certaines de ses camarades de classe ne tardent pas à brouiller les pistes sur l’identité du responsable et l’équilibre mental de Keiichi n’y survit pas toujours. Le format est assez particulier : plusieurs possibilités nous sont ainsi données et chacune pourrait correspondre à une fin. Mais plus on avance dans la série, plus les éléments mis en place s’emboîtent peu à peu, comme si tout était calculé à l’avance. Il suffit parfois d’un simple détail pour bouleverser le raisonnement du spectateur. Ce format atypique est à relier au visual novel que la série animée adapte, mais même sans avoir vu ce dernier, le principe des différentes versions ne gêne pas du tout le visionnage.
L’univers de la série se démarque pas mal de l’ambiance urbaine fréquemment représentée dans les anime ni par le fait qu’il ne se situe pas dans un univers fantastique ou imaginaire, mais bien dans les campagnes japonaises des années 80, à une époque où le seul moyen pour Keiichi de rester en contact avec la police est encore la cabine téléphonique. La série insiste d’ailleurs sur les traditions du village, par l’intermédiaire du festival du Watanagashi, comme pour rappeler au spectateur qu’il ne faut pas oublier ces traditions ancestrales. Pourtant, en analysant de plus près le sujet tel qu’il est présenté dans Higurashi, on peut se demander s’il ne s’agit pas non plus pour le réalisateur d’avertir sur le danger de certaines traditions. En effet, le festival du Watanagashi n’est pas si innocent comme le révèle l’histoire au fil des épisodes. Si une tradition ancestrale pousse les hommes au crime, doit-on la perpétuer en arguant qu’elle incarne en partie la culture de la région ? Un thème intéressant à débattre.
Concernant l’aspect moe, la série parvient aussi à éviter tout fan-service outrancier : si les filles sont très jeunes pour certaines, jamais on ne les voit dans des poses suggestives. Ce qui donne l’impression d’une volonté propre de l’auteur pour tourner en dérision les clichés propres au moe. Les filles agissent comme tel, mais se retrouvent mêlées à des histoires bien plus sombres. Un parti pris intéressant.
J’ai donc pris beaucoup de plaisir à découvrir Higurashi : en plus d’être une série bien réalisée et bénéficiant d’un scénario prenant, elle met en avant des thématiques captivantes et des personnages très attachants (avec une mention spéciale pour Shion). Bref à conseiller ! (je regrette juste que les adaptations ultérieures ne clôturent pas vraiment l’histoire et certaines ne servent vraiment à rien, selon un ami qui a vu toute l’œuvre d’Higurashi).