“Il faut prendre la fin d’éva come elle vient, la Gainax n’avait plus un rouble et a décidé de faire une bonne fin bien moisie pour que tout le monde en parle, achète des mags, des arts books, ect…. ”
Il me semble bien qu’Anno avait déjà envisagé la fin avant même d’avoir entrepris les premiers travaux d’animation. Ce qui expliquerait pourquoi il s’est senti tellement véxé en constatant les critiques, les insultes essuyées suite à la réaction de certains “fans” après diffusion des premières versions des épisodes 25 et 26.
Je tiens d’ailleurs à préciser que pour ma part, la première fin imaginée par Anno est bien loin d’être “moisie”; je la trouve plutôt interessante et assez ouverte, ce qui change pas mal des “happy end” classiques et rébarbatifs.
Rien qu’envisager la possibilité pour chaque être humain de compenser un manque, une frustration, en recherchant la douceur et le réconfort intèrieur en son prochain de manière presque instantanée, grâce à une solidarité, une unicité, une harmonie exacerbée entre les différents esprits des diverses créatures peuplant la planète, est un véritable tour de force en soi: une perspective, une utopie délicieuse d’inventivité et de fraîcheur scénaristique (qui change très nettement du “je vais sauver l’univers de l’invasion d’aliens-mutants affichant un attachement certain à la cuisine à base de viande humaine”).
De plus, laisser transparaitre ces idées, ces ambitions, ces ardeurs au travers des manifestations aussi bien psychiques que psychologiques émanant d’un adolescent (doit-on rappeler l’importance des changements aussi bien physiques que mentaux caractèrisant l’adolescence ?), après avoir préalablement (tout au long des 24 premiers épisodes) dévoilé petit à petit, morceau après morceau, des bribes de son for intèrieur, ce, parallèlement à son interaction avec “l’univers extèrieur”, à sa réaction face aux personnes qu’il a rencontrées (et découvertes), face aux événements qu’il a vécus (subis): tout cela est le fruit d’une malice (d’un sadisme ? ^^), d’un intellect jouissif !
Après m’être rendu compte de toutes les valeurs intrinsèques à cette oeuvre, les multiples problèmatiques qui avaient inlassablement surgi à la fin de chacun des 24 épisodes antèrieurs (“qu’est ce que les anges ?”, “d’où viennent-ils ?” etc…) se sont vite évanouies.
Peu m’importait en fin de compte d’avoir réponse à tout cela, étant donné que l’ultime message moral que me chuchotait Anno était le suivant: “Cessez de subir la succession des événements, de réagir en fonction des sentiments des autres, vivez ! Vivez, au lieu de vous laisser emporter par le flux continu d’une destinée censée suivre un sillon prédeterminé. Tracez votre propre sillon, guidez votre propre flux, et vivez !!” (une moralité que je rapproche évidemment de celle transitée par Escaflowne).
Libre à moi, par conséquent, d’imaginer moi-même, tout seul, comme un grand, les justifications à ces questions décisives en apparence, mais en définitive tellement superflues au vu des valeurs véhiculées par l’épilogue triomphal du chef d’Oeuvre de Monsieur Anno.
A l’inverse, “The end of Evangélion” représente à mes yeux un “massacre” de tout ce qui avait été magnifiquement érigé jusqu’alors: un formidable “produit” fertile, fruit de l’appétit insatiable de business men en quête de deniers, du comportement abérrant et insultant de personnes trop passionnées qui disent pourtant porter bien haut les bannières et autres soi-disant étendards marqués du sceau “fans”, et de la frustration de L’artiste qui découle du lynchage dont il a été victime.
Bref, une refonte embourbée d’excès en tous genres et de saisissants contresens, qui contribue à souiller la perle originelle. Quelle trsitesse !
Je n’irai tout de même pas jusqu’à nier la qualité graphique irréprochable de ce film, sans oublier la ô combien sublime bande son qui l’agrémente.