Le bistro politique de la banquise… ( topic où on cause d’Obama dorénavant :)

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Posté dans : Forum Général

  • Kaiser-Panda
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    Kaiser Panda le #114773

    Edith a raison, je n’ai rien inventé, j’ai recu ca dans ma boite mail, hier soir.

    Je me suis dit que ca egaierait un peu la section politique, cette petite caricature (pessimiste)… Peut etre un train en retard, d’ailleurs, puisque je crois que le projet Edvige va etre revu de A a Z… M’enfin entre ce qu’on sait & ce qu’on ne sait pas qui peut dire ce qui resultera vraiment, hein ?

    Ca vous dit une pizza, pour ce soir ?

    Hush
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    hush le #114774

    Citation (Kaiser Panda)
    Ca vous dit une pizza, pour ce soir ?



    Pour moi ce sera une peperoni ^__^

    Sebulon
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    sebulon le #114775

    Amusant et à la fois inquiétant ce texte! On y voit jusqu’où pourrait dériver un tel projet que celui d’edvige!! Avec exagération bien sûr ^^…………..Ou pas 😢

    Séb: Pour ce qui est de la pizza, je prends une orientale avec supplément de merguez pour 4 personnes!

    Claire & Edith: Wouhou! A nous la part de pizza!

    Séb: Heu……………. la 4 personnes…………. ben c’est juste pour moi……..!

    Claire & Edith dépitées: Bouuuuh!

    Séb: Du calme! On va en recommander une autre…….. Aïe, j’ai pas assez de sous! Heu……. Hush? Kp? Sa vous gêne d’avancer les sesterces qui nous manquent?

    Claire & Edith: Hush! HUSH! HUSH! Kp! KP! KP!

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #114776

    Et pour moi une pizza au sashimi de cheval !

    Hé, hé, hé, formidablement tordant, cher KP ! et comme c’est vrai ! on y vient à toute vapeur. Outre Clavel et Werber, il faut absolument si ce n’est fait lire “Le Meilleur des Mondes” d’Aldous Huxley. Et tout Orwell, tu as raison Owa. Je compatis, apparemment tu relèves péniblement, comme moi, du même pulmonaire virus : dur, hein ? non, pas virus du Rhin ! quoique Merkel…

    Moi, on me connaît, les diatribes sur l’immoralité des riches (ou l’immoralité d’autres catégories humaines) ça ne m’enthousiasme pas. Au contraire de toi Owa c’est plutôt de cela que je suis abreuvé du matin au soir, on ne doit pas vivre dans les mêmes sphères. Mais pour le reste, tu m’as intéressé, ainsi que Bub par son originalité (mais tu es carrément déprimant, Bub ! moi qui demandais qu’on me motive un peu plus pour la Grande Egalité !).

    Bon au boulot : du constructif, que diable !

    J’ai relevé dans “Direct Matin” (mercredi 15 octobre) une page intitulée “Crise financière – Quelles solutions à gauche ?”

    Ségolène Royal : elle propose de moraliser le secteur financier ; d’interdire aux fonds et banques des paradis fiscaux d’investir sur les marchés de l’UE ; d’obliger les banques en France à garder 50 pour cent de leurs crédits vierges de spéculation comme de revente ; de créer un ministère franco-allemand de l’économie (c’est un peu court, comme disait Cyrano).

    Martine Aubry dit que la crise n’est qu’un symptôme, et qu’il faut s’en prendre à la maladie elle-même, le libéralisme ; elle propose de changer tout la politique de Sarkozy (là, faudrait pas oublier de se faire élire d’abord…) et de redistribuer les richesses ; dans ce but, de renationaliser partiellement, et de supprimer le bouclier fiscal ; enfin, de moduler l’impôt sur l’entreprise si elle réinvestit, alimente la recherche ou distribue ses profits aux actionnaires.

    Benoît Hamon veut “rompre avec le social-libéralisme” et nationaliser tout ou partie du secteur bancaire ; il propose de suspendre le pacte de stabilité de Bruxelles ( = limitation du déficit public à 3 pour cent du PIB ) afin de renforcer à volonté les injections d’argent public ; et la mise en place de restrictions au libre-échange, bref de presque quitter l’Europe.

    Bertrand Delanoë trouve que la suppression du pacte de stabilité est “irresponsable” et propose au contraire un plan de régulation avant tout appuyé sur l’Europe ; au plan national, il faudrait un plan de relance du pouvoir d’achat , en conditionnant l’aide aux entreprises (exonérations de charges) à l’aboutissement de négociations salariales ; il propose enfin de créer un Fonds d’Etat adossé à la Caisse des Dépôts pour soutenir l’industrie (notons que Ségolène veut cela aussi).

    Voilà voilà, je ne juge pas, je vous laisse en débattre, ou non. En tout cas j’ai trouvé assez utile ce tour d’horizon d’un petit journal qui ne me semble pas “d’opinion”.

    Si vous avez les soluces proposées par Besancenot, Bové ou Le Pen, ça pourrait devenir plus ludique. Ou pas…

    Edité par Lord Yupa le 15-10-2008 à 23:31

    Bub
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    bub le #114777

    Citation (Lord Yupa)
    Moi, on me connaît, les diatribes sur l’immoralité des riches (ou l’immoralité d’autres catégories humaines) ça ne m’enthousiasme pas. Au contraire de toi Owa c’est plutôt de cela que je suis abreuvé du matin au soir, on ne doit pas vivre dans les mêmes sphères. Mais pour le reste, tu m’as intéressé, ainsi que Bub par son originalité (mais tu es carrément déprimant, Bub ! moi qui demandais qu’on me motive un peu plus pour la Grande Egalité !).

    La Grande Egalité ? Ouh la ! C’est pas vraiment le genre d’utopie que je souhaite, tout le monde n’est pas né pour devenir prix Nobel… Je crois à un certain déterminisme, je le reconnais sans mal.

    En revanche, il faudra vraiment des arguments bétons pour me convaincre que le fils d’un grand monsieur très important serait tout indiqué pour diriger les rênes d’une multinationale. Parce qu’il est le fils de ? C’est là que je ne suis plus d’accord, les sphères du pouvoir sont gangrénées par le népotisme et le copinage. Je ne parle même pas des mariages arrangés pour des questions de patrimoine et de pouvoir, toujours d’actualités.

    Les grandes écoles jouent plus aujourd’hui le rôle de filtres en distribuant leurs bons points et leurs diplômes, que leur rôle de formateurs équitables. l’ESSEC, HEC, ESCP-EAP, Polytechnique, etc. ont-elles vraiment la fibre républicaine ? Les grandes écoles ne font plus beaucoup de brassage social, n’en déplaise. Reste la fac pour celui qui n’a pas les moyens : médecine ou le droit, filières privilégiées par les gamins “issus de l’immigration” comme disent les journalistes, ou les classes moyennes en général.

    En somme, oui, je l’affirme, il y a bien deux mondes. Et la perméabilité entre les deux reste encore à trouver. J’irai pas jouer les pères la morale sur les riches, mais je constate, avec regret, que certains vivent dans des cercles bien fermés, bien protégés, où le risque n’existe pas, où l’angoisse de finir à la rue est inconnue, où le préjudice moral d’un Tapie s’élève à 45 millions d’euros quand celui des accusés d’Outreau plafonne à 100000 euros.

    Voilà, c’est pas compliqué, je demande des traitements équitables : je ne vois pas pourquoi un mec parachuté au sommet d’une grosse société, qui la pousse à la faillite en deux ans à cause de sa gestionb calamiteuse, peut se tirer avec un gros pactole au lieu de se retrouver sur le trottoir avec les ouvriers qu’il a foutu à la porte et enchainer derrière sur un nouveau poste à responsabilité ailleurs, sans crainte du lendemain, sans remise en cause, sans comptes à rendre.

    Citation (Yupa)
    Voilà voilà, je ne juge pas, je vous laisse en débattre, ou non. En tout cas j’ai trouvé assez utile ce tour d’horizon d’un petit journal qui ne me semble pas “d’opinion”.

    bah, si, Direct matin est quand même fortement ancré UMPiste, c’est le journal gratuit de Bolloré, le pote à Sarko –> un lien ici par exemple. Et puis pas besoin d’avoir fait une grande école de journalisme quand on lit Direct Soir pour comprendre de quel côté balance ce journal : portraits dythirambiques des ministres, des copains du présidents…

    Voilà ! Et désolé d’enfoncer votre moral de si bon matin ! ^^

    Owa
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    Owa le #114778

    Merci à toi Yord Lupa pour ta compassion, de même pour moi. Je me rétablis bien, le pire de la cochonnerie est passé. Avant de revenir à l’actualité des propositions financières, je me permets de revenir sur l’ ” immoralité” des riches. Je pense qu’il y a petite méprise. Que les riches soit immoraux relève pour moi quasiment du pléonasme. Il y a certes des mouvements de philanthropie, du mécénat, du caritatif mais bon est-il besoin de dire que ça change fondamentalement peu de choses ? Cependant j’ai pas de haine ou de rancœur spécifiquement destinée au “Grand Capital”. Il faut garder le sens historique et ne pas oublier que la lutte pour l’accumulation de richesse est un moment tout à fait particulier dans l’histoire de notre espèce et donc on peut garder un petit peu d’espoir en se disant que c’est un horizon qui n’est pas indépassable. Toutefois on y est pas et rien n’interdit de constater le grand n’importe quoi qu’a généré et que générera encore la chasse sans limite au profit. Je ne suis pas offusqué de la méfiance ou de la défiance que l’on peut porter au patronat tant l’histoire du capitalisme est marquée par des répressions violentes (parfois sanglantes) envers celles et ceux qui demandaient une petite hausse de salaire ou une amélioration des conditions de travail. Il suffit de regarder l’histoire sociale des Etats-Unis et notamment la guerre qui a été menée envers les syndicats.

    Maintenant qu’on a dit ça, je dirais qu’on fait dans la tautologie. Les faits parlent d’eux-mêmes : à partir du moment où il y a exploitation délibérée d’individus et un différentiel de pouvoir amenant des gens à dominer les autres de façon illégitime, je ne vois pas ce qu’il y a de plus à dire. On retrouve ça dans plusieurs sociétés passées, ceci n’est pas propre au capitalisme. Malheureusement c’est donc quelque chose qui n’est pas choquant historiquement. Du moins c’est une question de sensibilité. Soit on regarde les choses globalement et on se dit que l’histoire se répète, soit on fait la différence entre la domination féodale et la domination bourgeoise par exemple. Mais ça c’est plus si on est historien,sociologue ou anthropologue etc.

    Tout ça pour dire que je ne suis pas non plus un passionné du jet de pierre sur les riches. Je reprend à ce propos une parole de Nicolas Hulot (qui dit des choses intéressantes de temps en temps) qui déclarait que le capitalisme avait une responsabilité historique dans la raréfaction decertaines ressources naturelles, dans le développement de la pollution, de la disparition d’espèces etc etc. A-t-il tort ? Je ne le crois pas. Par conséquent, s’il y a une responsabilité collective (surtout celle des pays développés) dans cette dégradation, il n’en reste pas moins qu’il y a des femmes et des hommes qui ont des capacités de pouvoir décisionnels et une influence sur l’économie qui rend possible ou non des changements.

    Cependant à partir du moment où il y a un dogmatisme arrogant et des justifications d’abus de postion jouant sur l’essentialisme (“nous sommes riches parce que nous avons des qualités supérieures”) ou même le physicalisme ridicule (cf. Alain Minc déclarant en 1982 “la mondialisation est à l’économie ce que la pomme est à la gravité” ou un truc dans le genre) il me paraît totalement justifié de faire dans la critique plus ou moins radicale. Que les riches soient immoraux, je le répète, compte tenu de tous les exemples dont l’histoire regorge ceci me paraît être un pléonasme. La maximisation de profits, dans le système actuel, étant la règle du jeu, on ne peut pas leur en vouloir tellement que ça. C’est une chose auquel un trader ou chef d’entreprise croit, qui le mobilise corps et âme si l’on peut dire. Il ne faut pas oublier que les “hautes” sphères, comme beaucoup d’espaces sociaux ont leurs enjeux tout à fait particuliers, malheureusement irréductibles à la seule “morale”. Il suffit de lire un peu d’histoire et de sociologie pour se le rappeler très aisément. Il y a des enjeux de luttes (que ce soit dans la lutte capitaliste, l’art , la justice etc) qui dépassent le simple profane qui n’a bien souvent que la “morale” pour rendre raison de certains phénomènes.

    Donc Yord Lupa quand je m’en prends à ceux qui donnent des leçons de rationalisme, qui veulent te dire comment leur parler, qui sans l’Etat ne seraient rien mais qui quémendent d’édito en tribunes qu’il faut moins d’Etat, je ne vise pas leur immoralité mais leur despotisme dogmatique et leur arrogance. Que les riches s’enrichissent et que les pauvres le reste ne me réjouit pas, mais lutter contre ça côute un prix excessivement élevé (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire). Il faut choisir : être gêné par l’immoralité et adopter la position du pathos ou de la scandalisation (entre autre) de l’artiste bien pensant ? Ou vouloir s’en prendre aux structures qui générèreront des inégalités criantes et une dégradation environnementale qui nous poussent dans le mur.

    La moralité est souvent convoquée pour justifier des dérives. Moraliser le capitalisme financier. ha ha ha ! Des miettes ! J’en viens donc aux propositions. Personnellement celle qui me conviendrait le plus serait celle d’une refondation des règles de la finance. Il y a un économiste plutôt cocasse du nom de Frédéric Lordon proposant un package de propositions (très techniques). Là je lis en anglais d’autre propositions émanant de la gauche américaine, c’est encore plus ardu mais quand j’aurais le temps je posterais une traduction à la hussarde.

    Reiichido
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    Reiichido le #114779

    Re tout le monde, ça fait un bail.

    Citation (Owa)
    Que les riches soit immoraux relève pour moi quasiment du pléonasme.

    Tu peux développer ? (J’ai lu aussi la suite de ton billet, mais je n’ai pas eu mon compte)

    Citation (Owa)
    Maintenant qu’on a dit ça, je dirais qu’on fait dans la tautologie. Les faits parlent d’eux-mêmes : à partir du moment où il y a exploitation délibérée d’individus et un différentiel de pouvoir amenant des gens à dominer les autres de façon illégitime, je ne vois pas ce qu’il y a de plus à dire.

    Je ne sais pas pourquoi, ça m’a récemment choqué. Tout système économique ou sociétaire portant au pouvoir un nombre fixé d’individu est condamné à mal tourner: Monarchie, Théocratie, Oligarchie (Communisme), et maintenant Capitalisme… Pour moi c’est la preuve historique flagrante qu’il est strictement impossible de parier sur la résistance de l’homme à la tentation du pouvoir. C’est un amer constat.

    Ceci dit je reste convaincu qu’à l’instar de la démocratie qui est le moins mauvais des systèmes politiques, le capitalisme est le moins mauvais des systèmes économiques. La “main invisible” est un concept un peu vieillot, mais il n’est peut-être pas si faux que cela. Et je suis complètement favorable au processus de mondialisation, qui a -a mon avis- le double avantage de réduire le risque de guerre dans les pays interconnectés et de participer au développement de certains pays parmis les plus pauvres (Je mets de coté ceux traversés par des conflits politiques)

    Citation (Owa)
    Je reprend à ce propos une parole de Nicolas Hulot qui déclarait que le capitalisme avait une responsabilité historique dans la raréfaction decertaines ressources naturelles, dans le développement de la pollution, de la disparition d’espèces etc etc

    Il ne faut pas sombrer dans le biais historique: si le capitalisme coexiste avec une grave crise écologique, ce n’est pas forcément qu’il en est la cause. Je ne crois pas me tromper en disant que les communistes Chinois et Russes n’ont jamais été bien tendres avec la nature !

    Citation (Owa)
    La moralité est souvent convoquée pour justifier des dérives. Moraliser le capitalisme financier.

    A lire à ce sujet le très intéressant “Le capitalisme est-il moral” de Comte-Sponville.

    Et je conseillerais aussi la lecture du blog de Paul Jorion, qui a vu venir la crise de loin et a quelques propositions audacieuses (Et donc forcément qui ne seront pas appliquées)

    Owa
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    Owa le #114780

    Sur le pléonasme qu’il y a entre riche et immoral, je pense avoir déjà dit ce que j’en pensais mais je vais préciser puisque tu le demandes. Si l’on s’attache à la raison (et non pas à la nature) d’existence même du capitalisme et de ses différentes configurations historiques (qui selon certains historiens est à faire débuter au XVIe siècle) qui est de réaliser et maximiser des profits on a je pense une flopée d’exemples d’actions “immorales” tellement conséquente que n’importe quel historien purement évènementiel refuserait sans doute le recensement. Pour ma part je vais prendre un exemple pour préciser ce que je pense de tout ça. Excusez moi d’avance si c’est chiant mais je vais dire que c’est pour la bonne cause…

    Si l’on se réfère aux travaux de l’historien Fernand Braudel sur le capitalisme, on peut le faire remonter au XV-XVIe siècle avec l’arrivée des premiers capitalistes connus sous le nom de marchands ou négociants. On les trouve notamment en Angleterre (si mes souvenirs sont bons, Braudel a évoqué le “private market”, mais je ne sais plus exactement de quoi il en est) et ils “explosent” surtout avec la découverte du Nouveau Monde et les rôles prépondérants de la Hollande (alors appelée Provinces-Unies), de l’Espagne, l’Angleterre et la France de l’époque. Ces quatre nations étaient enchaînées à une concurrence des plus anomiques qui soient.

    Si l’on grossit un peu, l’Espagne et la découverte des Caraïbes ont ouvert la boîte de Pandore. Ayant un certain monopole sur la région, elle stimula les prétentions de la Hollande qui fut le premier pays à lui contester sérieusement son contrôle de la région notamment à Cuba en 1628. Le but de la Hollande (ce qui la différencie de l’Angleterre et la France) est strictement commercial: tabac, cuirs etc. Puis la France s’y met avec les Compagnies instaurées par Richelieu, alliance de capitaux privés et d’ambition d’Etat. Pourquoi dépenser tant d’argent aussi loin ?

    Tout simplement parce que le potentiel d’accumulation des richesses était considérable dans l’optique mercantiliste de l’époque. En économie (pour ceux qui ne le savent pas), le mercantilisme a trois principes: tout d’abord, compte tenu de la rareté des richesses, il importe de les conquérir à la place des autres. Deuxièmement il est important d’avoir une population importante et travailleuse (en France, Colbert fera travailler les enfants dès l’âge de six ans au sein des manufactures) afin de payer des bas salaires. Enfin troisièmement il est perçu comme indispensable d’avoir une balance commerciale excédentaire. Le commerce doit donc être bénéficiaire et c’est pour cette raison que la France s’attellera à écarter les Provinces-Unies du commerce des colonies.

    Avec Louis XIV et la colonisation on le développement d’un capitalisme d’Etat toutefois rongé par la flibusterie et des tensions vivaces entre les colons et l’Etat française (notamment sur l’impôt…déjà !). Le tabac alors principal produit importé perd de sa valeur et c’est le sucre qui devient produit phare. Qui le développe ? Encore les Hollandais qui ont acquis la technique de fabrication au Brésil et qui en ont été renvoyés par les Portugais. Bref ils arrivent en Guadeloupe et s’arrangent avec le gouverneur pour faire du sucre et toucher le bénef avec lui. Or le sucre réclamait une main d’oeuvre importante. Quoi de plus légitime que d’aller chercher en Afrique une main d’oeuvre servile et le justifier par les essentialismes les plus farfelus (parfois drôles..;de bêtise) ? Voilà qu’entre en scène négociants et marchands sur les ports de France mais aussi d’Afrique, d’Amérique, d’Hollande etc.

    Toutefois, soyons honnêtes, les colons n’étaient pas d’impitoyables capitalistes (cherchant l’innovation et trouvant de nouvelles techniques de production). Bien au contraire dans l’excellent ouvrage “Travail, capitalisme et société esclavagiste” Caroline Oudin Bastide montre toute la frilosité entreprenante des colons, acculés à une peur de perdre leur domination. Or ceci les a-t-il conduit à être prévenants avec les esclaves ? Non aucunement et je vais pas développer là dessus, on connaît : le Code Noir, les châtiments corporels, le préjugé de couleur etc.

    Pourquoi parler si longuement de ça ? Parce que je pense qu’on a là des analogies assez frappantes avec l’époque actuelle et sa fameuse immoralité. Quand je dis que je ne suis pas choqué je précise: je suis parfois indigné de la situation de certaines contrées de notre bô pays (le Nord par exemple) et d’autres peuples du monde. Mais historiquement il s’agit là de choses malheureusement très banales. La concurrence entre Etats pour bénéficier de ressources est d’un tel ressort que les actes immoraux sont pour moi consubstantiels à la recherche de profits privés. Qu’on laisse à certains individus le loisir de faire de l’argent et on a automatiquement de telles situations. Non pas par immoralité mais par nécessité je pense. Il suffit d’écouter un trader parler. Ce n’est pas un criminel, juste quelqu’un pour qui il est important de faire de l’argent.

    Autrement dit, je pense qu’il vaut regarder l’immoralité des riches par une logique “internaliste” c’est à dire qui prend pour état de fait tous les impératifs, les contraintes et les interdépendances liées à un état de concurrence pour le profit privé. Je n’aime pas trop dire ça mais il faut avoir un certain détachement vis-à-vis de ça pour le comprendre le moins “polémiquement” possible. J’aurai pu relater les épisodes de famines du XIXe siècle en Inde et au Brésil aggravés par les politiques de libre échange menées par les Anglais évoquées dans un impressionant livre de l’unique Mike Davis, “Génocides tropicaux” ou encore la cruauté célèbre des Rockfeller. Bref les exemples fourmillent.

    Toutefois je ne serais pas d’accord avec toi sur la conclusion pessimiste. Je ne crois pas que ce cela soit du à notre “nature humaine”. L’histoire n’est pas encore finie et rien n’interdit de penser qu’il y aura d’autres façons de vivre. J’en doute fort mais je préfère ne pas être trop catégorique à cet égard, je trouve ça trop “facile”. Je crois que c’est Durkheim ou Bourdieu qui ont écrit que le monde social tout comme le monde physique avait ses immanences. Je pense que c’est vrai malheureusement mais qu’il y a aussi des exemples d’hommes ayant combiné ordre sans pouvoir (pensons aux Soviets) mais que ceci ne plaît pas.

    Pour le réchauffement climatique, je ne crois pas que la comparaison avec le communisme russe ou chinois soit valable. Il faut déjà déterminer dans quelle mesure ils ont été réellement communistes. Les travaux pullulent aussi pour montrer toute l’ambiguïté de ces régimes. Deuxièmement, le communisme n’est pas depuis plusieurs siècles le système économique dominant. Encore une fois c’est la raison pratique même du capitalisme qui est à l’origine de sa responsabilité dans le réchauffement climatique. Le mode d’exploitation de la planète soumis aux impératifs de la maximisation de profits privés dans une configuration du capitalisme spécifique (industrialisation, agriculture intensive etc.) ne peut qu’amener la mise en danger de la biodiversité , la disparition d’espèces etc. Mais je fais confiance à nos têtes pensantes pour imaginer un capitalisme propre et moral. J’ai hâte de voir ce qu’on va nous refourguer.

    Quant à la moralisation du capitalisme financier, j’y reviendrais plus tard. Mon poste est déjà trop long !

    Owa
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    Owa le #114781

    Citation (darthantos)
    A la lecture de vos posts, Owa, Reiichido, Yupa, quelques remarques me viennent à l’esprit.

    – Pardonnez-moi d’être surpris par la question de la moralité ou de l’immoralité du capitalisme. La morale, c’est à dire la distinction entre le Bien et le Mal, n’a rien à voir là dedans. Le but du Capitalisme est d’amasser et de gagner de l’argent le plus possible, point. Opposer un gentil capitalisme d’entrepreneurs et le vilain capitalisme financier des gros banquiers, comme le font nos radieux politiques est d’une profonde sottise et d’un populisme absurde. Le capitalisme reste le capitalisme.

    Si on veut raisonner en termes éthiques, il faudrait dire que le capitalisme est amoral. Accumuler des capitaux, cela n’a rien de bien, ou de mal en essence.

    Néanmoins, comme tout système, il possède certaines règles qui fluctuent dans le temps. Quand on ne respecte pas ces règles on est châtié. On peut modifier ces règles, on en parle en ce moment. Mais prétendre y mettre de la morale est sophisme.

    – Le Capitalisme n’a rien de naturel en soi. Il résulte d’un contexte social et historique donné.

    On confond, souvent complaisamment ces derniers temps, le Capitalisme et le Marché, comme si rien d’autre que le Capitalisme ne pouvait exister. Pourtant, il exista d’autres systèmes économiques par le passé, et rien n’indique qu’il n’en existera pas d’autres. N’en déplaise à Lagarde et cie, tous les types d’économie sont des marchés, c’est-à-dire des lieux où l’on offre et où l’on demande des produits. Ainsi l’économie de troc est un marché. Par contre tout marché n’est pas capitaliste. Le système communiste est un marché, mais c’est la collectivité qui le dirige et non pas les capitalistes. Même si je méprise profondément des populistes comme Bové et Besancenot, ils n’ont pas entièrement tort quand ils disent qu’il est possible d’avoir autre chose qu’une économie de type capitaliste.

    Edité par darthantos le 30-10-2008 à 09:19

    Je suis entièrement d’accord avec toi sur ce coup-là. C’est pour ça que je disais plus haut que bien souvent, pour penser quelque chose qui nous est pas familier on convoque la morale ou le jugement de valeur. Or pour comprendre et analyser il faut laisser la morale de côté MAIS ceci n’interdit en rien d’être inquiet ou d’avoir son opinion sur le sujet concerné. La morale n’a pas rendu raison jusqu’alors, ce n’est pas aujourd’hui qu’elle va commencer à le faire.

    Ensuite il y a effectivement plusieurs configurations historiques du capitalisme. Toutefois sur l’opposition du capitaliste entrepreneur avec celui de capitaliste financier elle n’est pas totalement fausse. Autant l’opposition qui la sous-tend (gentil patron/ financier vorace) est très réductible, autant il y a eu une réelle prise de pouvoir de la finance avec le principe de corporate governance où ce sont les actionnaires qui décident de la ligne directrice de l’entreprise. Cela a considérablement changé la donne. Mais il ne faut pas oublier le sens des affaires des grandes familles bourgeoises et de leurs liens avec l’Etat qui ont eu tout loisir de s’absoudre des questions “morales”.

    Bub
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    bub le #114782

    >>>Darthantos : je partage pour beaucoup tes points de vue sur la situation. Pas grand chose à ajouter.

    >>> Yupa :

    Owa et World 21 ont bien raison. Donc juste pour te dire, Bub, que je comprends bien ce phénomène de saturation de la “bien-pensance”. Pour moi ça jouait plutôt avant, quand je connaissais encore mal Obama et qu’on me le serinait à gogo, sans le connaître forcément mieux !

    Bouip, nous nous comprenons bien finalement. 😁

    En fait, je pense que l’on peut dresser un parallèle entre l’élection de Lula au Brésil et l’arrivée d’Obama à la tête de la maison blanche. Un syndicaliste président d’un pays aussi important que le brésil, c’était quelque chose d’historique aussi. Et c’est à peu de choses près les mêmes discours que l’on croit parfois entendre : relance de la croissance économique en plein marasme ; politique sociale accrue en faveur des plus défavorisés ; chercher des politiques innovatrices de crédit populaire et d’investissement productif ; meilleure répartition des richesses ; créations d’emplois aidés ; etc. Lula s’engageait à lutter contre la corruption politique, je suis curieux de voir ce que va faire Obama contre les délinquants en col blanc, qu’il a promis de sanctionner.

    Bon, gare ensuite à ne pas pousser trop loin la comparaison : le Brésil est un pays élergent, les USA le pays dominant. Mais les espoirs suscités par nos deux bonhommes me semblent assez proches, l’élection d’Obama étant elle bien plus porteuse de symboles.

    Bientôt aura lieu le G20, proposé par Lula lui-même pour établir des rapports moins inégaux avec les pays du G8. Je suis curieux de voir ce qui sortira de tout ça.

    Edité par bub le 09-11-2008 à 13:14

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #114783

    Intéressant parallèle, Bub ! et très bon post de Darthantos sur l’élection.

    Mais sur le “capitalisme” (posts du 30 octobre), là je quitte ce cher Darth’ et trouve plus lucide “quelque part” la vision d’Owa ; que j’ai appris à estimer d’ailleurs, bien que partageant rarement ses développements (prémisses trop différentes).

    Donc rectification : moi je n’ai pas parlé des rapports entre morale et “capitalisme”, mais entre morale et “riches”. Et à la différence de ce qu’a affirmé Darthantos pour faire simple et par hâte je suppose (car il le sait bien) le “capitalisme” ne consiste pas à être le plus riche possible. Les termes de “capital” et de “capitalistique” ont un sens en économie – j’ai même fait un cours de SES là-dessus à des élèves – en revanche celui de “capitalisme”, néologisme créé par Karl Marx à propos de la structure de l’entreprise et du travail humain, n’a de sens qu’à l’intérieur du système philosophique marxiste. Owa a raison : pour Marx il est immoral d’être capitaliste, pas simplement amoral. Mais ce point ne m’occupe pas, moi je soutiens qu’il n’est pas immoral d’être riche, et je n’adhère pas au marxisme donc je n’accepte pas ses grilles d’étude.

    Je m’étais promis de ne pas le faire, mais crise oblige, je vais prétentieusement faire un cours. Je crois qu’il faut, juste pour poser un ou deux fondements peu douteux, et quand je ne suis pas guide j’enseigne philo, histoire, art…. Donc, cours (il n’y aura pas de mots difficiles et vous êtes libres de quitter la classe).

    Epistémologie de l’économie : QU’EST-CE QUE L’ARGENT ?

    Il y a deux réponses.

    1) L’argent n’est pas de la matière.

    Ce n’est pas un bout de métal jaune, ni un rectangle en papier, ni une carte en plastique, vous en serez d’accord. C’est une virtualité, une projection mentale opérée sur une comptabilité garantie. Garantie uniquement par des institutions humaines, elles-mêmes abstraites. Ex. : une banque n’est pas un bâtiment en pierre ou béton, mais un ensemble d'”emplois” et de “clients” en interaction sur une comptabilité.

    Alors l’argent, n’est-ce que de la fumée ? peut-être, quand on voit que les gouvernements américain, européens, puis chinois viennent d'”injecter” dans l'”économie” plusieurs centaines de milliards et que probablement aucun déplacement de liasses de billets ni de lingots ne matérialisera cela. C’est le déplacement d’une convention comptable, venue de la zone (déficitaire !) “réserves”, “budget” et au bout du compte “PIB”, et arrivée dans la zone “économie actualisée”. Qu’a t-on alors déplacé ? de la confiance, donc à la limite rien du tout, l’Etat a donné seulement une garantie, celle qu’il existe et qu’il a un gros PIB. Avec lui, du PIB, sans lui, fini, et cela tout le monde le sait. Ex. : la Somalie n’a pas de PIB mesurable vu que ce n’est plus un Etat. Le risque : qu’un jour les gens réalisent que l’Etat n’est pas un solide, que ce n’est lui aussi qu’une projection mentale.

    Ce qui fait que certains raisonnements humanitaires actuels n’ont pas de sens, hélas ( vous savez, “Avec seulement dix milliards d’euros on sauverait de la famine 200 millions de gens, et la Chine vient d’en gaspiller 650 milliards”), c’est que ces sommes sont de la charité et pas de la confiance (au contraire, même) et seraient “pure perte”. Malheureusement on est dans un calcul fondé uniquement sur la psychologie des masses “développées”. Si tout rate, ce ne sera pas la “libération des prolétaires des chaînes du capitalisme” : ce sera la Somalie. Partout.

    2) l’argent est une deuxième entité, virtuelle autant que réelle puisque les représentations mentales constituent la réalité de l’Homme. C’est le pouvoir.

    Tout le monde le sait. Ainsi l’ado meurt d’envie de toucher ses premiers salaires parce qu’avec, explique t-il “Je vais POUVOIR partir sur la côte, je vais POUVOIR aller en boîte, je vais POUVOIR m’acheter une chouette bagnole”. Con, mais humain. L’adulte n’est en rien différent de l’ado. Le riche, c’est quelqu’un qui a du pouvoir, dans nos sociétés. Si l’on veut, on peut même soutenir avec Bub “argent = pouvoir = argent”. Mais qui ne veut aucun argent, c’est à dire aucun pouvoir ? et avec quel pouvoir vaincre le pouvoir ? Besancenot a dit que le seul moyen sera “un jour, un soulèvement armé”. Je le lui laisse. Car si vous supprimez l’argent-pouvoir, c’est le flic rouge au service de l’Etat qui a du pouvoir. Et combien plus ! car dans ce système-là il ne reste aux autres RIEN en termes de pouvoir. Il est sûrement utile, intelligent, démocratique de limiter le pouvoir-argent avec le pouvoir-Etat, mais restons modérés !

    Vivre sans pouvoir, ce n’est pas vivre.

    Dans le monde libéral, il peut arriver qu’on n’ait que très peu d’argent, mais avoir une bonne idée peut tout changer. Qui ne le sait ? les désespérés d’Amérique du Sud ne risquent pas leur vie sur des barcasses pour rejoindre Cuba, mais bien pour rejoindre les Etats-Unis.

    Voilà. Que l’on accepte ou non mes conclusions, j’espère (on peut rêver) avoir en tout cas convaincu certains que l’argent n’est nullement une grosse cassette pleine de louis d’or où tout ce que puisent les riches est “donc” retiré aux pauvres. Vision manichéenne et cartoonesque à mon avis. Et pas la peine de m’opposer les textes de Marx sur le capitalisme : je les ai lus.

    Edité par Lord Yupa le 11-11-2008 à 22:55

    Edité par Lord Yupa le 11-11-2008 à 23:18

    Edité par Lord Yupa le 11-11-2008 à 23:37

    Edité par Lord Yupa le 11-11-2008 à 23:46

    Edité par Lord Yupa le 11-11-2008 à 23:52

    Edité par Lord Yupa le 12-11-2008 à 00:04

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #114784

    … Ma phrase finale précédente est sèche et pourrait paraître brutale. En fait, bien que je considère Karl Marx comme un piètre philosophe, bien inférieur à Spinoza entre autres, je trouve au communisme un certain intérêt, au moins sur trois plans. Ne fut-ce pas un effort sincère de beaucoup de gens ? mais j’y reviendrai.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #114785

    Tiens, en me référant 2 fois à la Somalie, je ne croyais pas annoncer des événements proches, et pourtant ! voir l’actualité. Non seulement la situation de ce pays consiste dans l’effondrement de toute notion d’Etat somalien, mais ce virus qui pourrait signer la fin de toute civilisation semble progresser de manière inquiétante. L’autre exemple presque au même point, en dépit de tous les efforts, c’est l’Afghanistan, évidemment. Prédiction : le prochain Etat anéanti cependant n’est pas celui-là, mais la “République Démocratique (si elle mérite ce nom) du Congo”, pas besoin d’être devin pour le dire. Et qu’adviendra t-il de l’Irak après le retrait des Américains (et des autres, car ils ne sont pas venus tout seuls) ? est-ce qu’il n’est pas probable que les seigneurs de la guerre bédouins, les sectateurs de la Qadiriya de Falloudja, les ex-Gardes Républicains de Saddam, Al- Qaïda, et les groupes armés en sous-main par l’Iran ou autres voisins crieront victoire et se lanceront à l’assaut ? on verrait peut-être alors ce qu’est une véritable guerre en Irak, et on rirait bien de ceux qui emploient ce terme aujourd’hui. Ceux qui ne riront pas, eux, ce seront les Irakiens très majoritaires, qui ont élu une République dans des élections dont personne n’a contesté la validité. Ceci ne signifie pas que je sois du côté des trusts d’armement des Etats-Unis. Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas. Je ne fais essentiellement que poser une question.

    Ah, un autre non-Etat mafieux / pirate : la Transnistrie ! et c’est en Europe ! ça progresse, je vous dis…

    Hegel a très bien parlé de la construction mentale progressive de la notion d’Etat dans l’Histoire et dans l’esprit humain. Mais il a oublié d’envisager le chemin inverse, de déconstruction.

    Edité par Lord Yupa le 19-11-2008 à 13:04

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